Yolanda Díaz
Yolanda Díaz Pérez (prononcé en espagnol : [yo'landa 'ðiaθ 'pereθ]), née le à Fene (Galice), est une femme politique espagnole membre du Parti communiste d'Espagne (PCE).
Pour les articles homonymes, voir Diaz.
Díaz Pérez est un nom espagnol. Le premier nom de famille, paternel, est Díaz ; le second, maternel, souvent omis, est Pérez.
Yolanda Díaz | |
Yolanda Díaz Pérez en 2020. | |
Fonctions | |
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Deuxième vice-présidente du gouvernement espagnol | |
En fonction depuis le (1 an, 1 mois et 22 jours) |
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Président du gouvernement | Pedro Sánchez |
Gouvernement | Sánchez II |
Prédécesseur | Nadia Calviño |
Ministre du Travail et de l’Économie sociale | |
En fonction depuis le (2 ans, 7 mois et 21 jours) |
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Président du gouvernement | Pedro Sánchez |
Gouvernement | Sánchez II |
Prédécesseur | Magdalena Valerio |
Troisième vice-présidente du gouvernement espagnol | |
– (3 mois et 11 jours) |
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Président du gouvernement | Pedro Sánchez |
Gouvernement | Sánchez II |
Prédécesseur | Nadia Calviño |
Successeur | Teresa Ribera |
Députée aux Cortes Generales | |
En fonction depuis le (6 ans, 7 mois et 30 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Circonscription | La Corogne (2016-2019) Pontevedra (2019-) |
Législature | XIe, XIIe, XIIIe et XIVe |
Groupe politique | Unidos Podemos |
Biographie | |
Nom de naissance | Yolanda Díaz Pérez |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Fene (Espagne) |
Nationalité | Espagnole |
Parti politique | PCE (depuis 1986) IU (1986 - 2019) |
Diplômée de | Université de Saint-Jacques-de-Compostelle |
Profession | Avocate |
Religion | Aucune (athée[1]) |
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Ministres du Travail d'Espagne | |
Elle est élue députée de la circonscription de La Corogne lors des élections générales de 2015. Elle devient ministre du Travail et de l'Économie sociale en .
Biographie
Yolanda Díaz Pérez est issue d'une famille de trois enfants. Elle grandit dans le quartier ouvrier de San Valentín, à La Corogne (Galice). Son père était membre du Parti socialiste galicien et des Commissions ouvrières[2].
Elle est titulaire d'une licence en droit. Elle est mariée et mère d'une fille[2].
Parcours politique
Débuts
Elle est coordonnatrice générale de la Gauche unie en Galice (EU) entre 2005 et 2017 ; formation pour laquelle elle est candidate à la présidence de la Junte de Galice lors des scrutins de 2005 et 2009. À chaque fois, son parti ne parvient pas à entrer au Parlement de Galice. Elle est conseillère municipale de Ferrol de 2003 à 2011 et a occupé les fonctions d'adjointe au maire sous le mandat du maire socialiste Vicente Irisarri entre et . Elle est élue députée au Parlement de Galice en 2012 sur la liste de la coalition Alternative galicienne de gauche (AGE). Elle démissionne en après son élection au Congrès des députés lors des élections générales de en représentation de la circonscription de La Corogne[3]. Elle est réélue le 26 juin 2016 puis le 28 avril 2019 et le 10 novembre suivant.
Elle renonce en à sa condition de militante d'Izquierda Unida, tout en restant adhérente du Parti communiste d'Espagne (PCE), en raison de désaccords stratégiques sur l'éventualité de former un gouvernement de coalition avec le Parti socialiste à la suite des élections générales d'avril : partisane d'un exécutif commun, Díaz s'oppose en effet à la possibilité d'un soutien sans participation envisagée par la direction fédérale d'IU[4].
Ministre du Travail
Le , Yolanda Díaz est nommée ministre du Travail dans le gouvernement que forme Pedro Sánchez après les élections générales anticipées de novembre 2019. Avec Alberto Garzón, ils sont les premiers communistes à faire partie d'un gouvernement espagnol depuis et la fin du gouvernement Negrín II, lors de la chute de la Seconde République et l'avènement de la dictature franquiste.
Le gouvernement de coalition entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Unidas Podemos (UP) ainsi formé entreprend notamment de revenir sur certains points de la réforme du travail adoptée en 2012 sous la présidence de Mariano Rajoy, comme convenu dans l'accord de coalition signé par les deux formations[5],[6].
La première mesure de la ministre en ce sens est de supprimer un article de la loi du statut des travailleurs permettant et réglementant le licenciement des salariés en arrêt maladie. En vigueur depuis 1980, il avait été modifié en 2012, pour permettre le licenciement des salariés absents plus de 8 jours pour raisons médicales, sur deux mois consécutifs[7]. Elle annonce en l'interdiction des licenciements motivés par la crise de la Covid-19[8]. Elle renforce les contrôles dans le secteur agricole, dont les conditions de vie des travailleurs migrants sont notoirement déplorables, ce qui provoque la colère du patronat agricole[9].
Son départ de la Gauche unie est révélé par le journal El Confidencial le , trois jours après l'échec de la coalition Galicia en Común aux élections parlementaires galiciennes, l'auteur de l'article évoquant la possibilité qu'elle postule à la succession de Pablo Iglesias au secrétariat général de Podemos[10]. Selon Público, cette option est exclue puisque Yolanda Díaz reste militante du Parti communiste et qu'elle n'appartient pas à Podemos[11].
Au gouvernement, elle se distingue par sa volonté de trouver des consensus et sa capacité à faire avancer le dialogue social. Entre sa prise de fonction, en janvier 2020, et septembre 2021, elle a fait aboutir onze négociations mêlant patronat et syndicats de salariés, portant notamment sur l’augmentation du salaire minimum de 5,5 % en 2020 ; les différents mécanismes de chômage partiel mis en place lors de la pandémie de Covid-19 ; la loi de télétravail, obligeant les entreprises à prendre en charge les coûts qu'implique celui-ci et imposant un droit à la déconnexion ; ou encore la loi « Riders », qui contraint les plates-formes numériques à salarier les livreurs et à présenter plus de transparence sur le fonctionnement des algorithmes et leurs conséquences sur les conditions de travail[12]. Elle se trouve opposée à la ministre de l’Économie, Nadia Calviño, notamment rétive à l'idée d'augmenter le salaire minimum[13].
Après la démission de Pablo Iglesias en tant que deuxième vice-président du gouvernement et ministre des Droits sociaux et de l'Agenda 2030 pour se présenter aux élections à l'Assemblée de Madrid en mars 2021, elle est nommée troisième vice-présidente du gouvernement[14],[15] et devient ainsi la membre d'Unidas Podemos avec la position la plus élevée au sein du gouvernement de coalition. En juillet de la même année, après la destitution de Carmen Calvo en tant que première vice-présidente du gouvernement et la réduction de quatre à trois vice-présidences, elle est promue deuxième vice-présidente du gouvernement[16].
Elle fait aboutir en décembre 2021 des discussions sur une réforme du marché du travail ayant duré 9 mois entre les syndicats et le patronat. Le texte prévoit de réduire la proportion de contrats de travail à durée limitée, de rééquilibrer les négociations collectives et d'améliorer la formation. Elle doit cependant renoncer, du fait de dissensions avec le PSOE et la Commission européenne, à abroger la législation adoptée en 2012 par Mariano Rajoy visant à libéraliser le marché du travail[17],[18].
Elle est en novembre 2021 la personnalité politique la plus populaire d'Espagne selon les sondages[19].
En février 2022, sa réforme du droit du travail est adoptée par le Parlement[20],[21].
Notes et références
- (es) « Eduardo Inda: "Me sorprende el fervor que le provoca el Papa a una atea como Yolanda Díaz" », sur okdiario.com, (consulté le )
- (es) « El entorno de Yolanda Díaz, nueva vicepresidenta del gobierno: su marido, su hija Carmeliña, padres políticos y Ferrol », sur divinity,
- « Yolanda Díaz Pérez », sur Unité Populaire (consulté le )
- (es) Aitor Riveiro, « Yolanda Díaz se dio de baja de IU en 2019 por discrepancias durante las negociaciones fallidas con el PSOE », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le )
- (es) « Pablo Iglesias arranca a Pedro Sánchez la regulación del alquiler, la derogación de facto de la reforma laboral y modificar la factura de la luz », El Mundo, (lire en ligne, consulté le )
- (es) Esther Palomera, « Texto íntegro del pacto firmado por Sánchez e Iglesias para el gobierno de coalición », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le )
- (es) Laura Olías, « El Gobierno comienza a desmontar la reforma laboral del PP con la derogación del despido por bajas médicas », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le )
- « [Coronavirus] En Espagne, la ministre communiste du Travail annonce l'interdiction des licenciements », La Marseillaise, (lire en ligne)
- « En Espagne, le Covid-19 révèle les conditions de vie inhumaines des travailleurs migrants », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- (es) Iván Gil, « Yolanda Díaz abandona IU y se queda libre para una sucesión en Unidas Podemos », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le )
- (es) « Yolanda Díaz desvincula su marcha de IU de un interés por liderar Podemos », Público, (lire en ligne, consulté le )
- « Yolanda Diaz, la ministre communiste du travail, figure montante en Espagne », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- « L’Espagne prépare une nouvelle hausse du salaire minimum », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- « Portrait. Yolanda Díaz, le nouveau visage de la gauche radicale en Espagne », sur Courrier international, (consulté le )
- François Musseau, « A Madrid, le pari audacieux et dangereux de Pablo Iglesias », sur Libération, (consulté le )
- (es) « El ascenso de Yolanda Díaz en el cambio de Gobierno de Pedro Sánchez: será la vicepresidenta segunda », sur Antena 3 Noticias, (consulté le )
- Thomas Lemahieu, « Espagne. Confortée, Yolanda Diaz repart au charbon », sur L'Humanité,
- Mathieu de Taillac, « Espagne: Madrid réforme le marché du travail pour réduire la précarité », sur Le Figaro,
- François Musseau, « Espagne : Yolanda Díaz, la ministre communiste qui s’impose au premier plan », sur Libération,
- Cécile Thibaud, « Yolanda Díaz, l'étoile montante de la politique espagnole », sur Les Echos, (consulté le )
- Gerardo Muñoz, « L'émergence de Yolanda Díaz et la réforme du droit du travail espagnol », sur Le Grand Continent, (consulté le )