Yolande Beekman
Yolande Beekman (1911-1944) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret franco-suisse du Special Operations Executive. Envoyée en France comme opérateur radio du réseau MUSICIAN de Gustave Biéler « Guy », elle fut arrêtée par les Allemands, torturée, déportée et finalement exécutée à Dachau.
Naissance | |
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Décès |
(à 32 ans) Camp de concentration de Dachau |
Nationalité | |
Allégeance | |
Activités |
Espionne, résistante, résistante, agent du SOE |
Conjoint |
Jaap Beekman (d) |
Armes | |
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Conflit | |
Lieu de détention | |
Distinctions |
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Identités
- État civil : Yolande Elsa Maria Unternährer, épouse Beekman
- Comme agent du SOE :
- Nom de guerre (field name) : « Mariette »[1]
- Nom de code opérationnel : PALMIST (en français CHIROMANCIEN(NE))
- Nom de code du Plan, pour la centrale radio : KILT
- identité de couverture : Yvonne Marie Yolande Chauvigny
Pour accéder à des photographies de Yolande Beekman, se reporter au paragraphe Sources et liens externes en fin d'article.
Famille
- Son père : Jakob Unternährer, Suisse
- Sa mère : Berthe Lydie Unternährer, de nationalité britannique, Mill Hill, Middlesex.
- Son mari : Jaap Beekman, sergent dans l'armée néerlandaise. (Fiançailles en ?), mariage en .
- Deux sœurs.
Biographie
Jeunesse
1911. Le ( ou ?), naissance à Paris de Yolande Unternährer dans une famille bourgeoise.
Enfant, Beekman va à Londres.
Elle grandit dans la familiarité de trois langues : l'anglais, l'allemand et le français.
Guerre
1941. Elle rejoint la Women's Auxiliary Air Force (WAAF), où elle suit l'entraînement d'opérateur radio.
1943.
- Février. Le 15, en raison de ses talents linguistiques et de son expertise radio, elle est recrutée par le Special Operations Executive (SOE) pour être envoyée en France occupée.
- Août. Elle épouse le Sergent Jaap Beekman de l’armée néerlandaise.
- Septembre. Elle dit au revoir à son mari, car elle est envoyée en France derrière les lignes ennemies[2] en tant qu'opérateur radio du Canadien « Guy » Biéler, le chef du réseau MUSICIAN à Saint-Quentin, Aisne.
Dans la nuit du 17 au , un Lysander la dépose près d'Angers[3] Elle devient un agent efficace et estimé qui, en plus des messages radio d'une très haute importance qu'elle transmet à Londres, prend en charge la distribution des matériels parachutés par les avions alliés.
1944
- Janvier. Le 13, elle est arrêtée, ainsi que Gustave Biéler « Guy », au Café Moulin Brûlé. Au quartier général de la Gestapo de Saint-Quentin, ils sont torturés de manière répétée, mais ne cèdent pas. Séparée de Biéler, qui sera exécuté plus tard, Yolande est transférée à la prison de Fresnes au sud de Paris, où elle continue à être interrogée et torturée régulièrement.
- Mai. Le matin du 12, Yolande Beekman, en même temps que sept autres agents féminins du SOE, Andrée Borrel, Diana Rowden, Vera Leigh, Éliane Plewman, Odette Sansom, Madeleine Damerment et Sonia Olschanezky[4], est extraite de la prison de Fresnes. Elles ne se connaissent pas les unes les autres, n'ayant jamais eu à se côtoyer, ni à l'entraînement, ni sur le terrain, ni en prison. Elles sont envoyées au quartier général du SD, avenue Foch, où elles sont enfermées quelques heures, puis emmenées en camion, attachées deux par deux, à la gare de l'Est, mises dans le train et déportées en Allemagne. Le 13, le trajet s'arrête à Karlsruhe. Des huit femmes, seule Odette Sansom reviendra et pourra faire le récit de ce voyage. Pour lire ce récit, se reporter à l'article Odette Sansom, boîte déroulante intitulée Transfert en Allemagne de sept prisonnières de la section F.
- Septembre. Le 12, elle est transférée au camp de concentration de Dachau avec Madeleine Damerment, Noor Inayat Khan et Éliane Plewman. Le 13, les quatre femmes sont exécutées à l'aube.
Reconnaissance
Distinctions
- France : Croix de guerre 1939-1945 à titre posthume, décernée à la fin de la guerre,
- Royaume-Uni : Mention in Despatches
Monuments
- Elle est enregistrée au Mémorial de Runnymede, Surrey, Angleterre, panel 243
- Elle est honorée au Mémorial de Valençay, Indre, France, comme étant l’un des 104 agents de la Section F du SOE morts pour la France.
Parcours militaire
Annexes
Notes
- « Mariette » selon SFRoH et David Harrison.
- Selon les enregistrements officiels, sa mère, qui parle de Yolande comme d’une personne gentille et tranquille mais avec un cœur d’acier, affirma que Yolande était enceinte quand elle fut envoyée en mission.
- Opération MILLINER organisée par Henri Déricourt ; terrain : INDIGESTION, au N/NE d'Angers. C'est un doublé de Lysanders ; pilotes : wg cdr Hodges, flg off Bathgate ; personnes amenées (4) : Yolande Beekman, Harry Peulevé, Harry Despaigne (radio SOE affecté au réseau DETECTIVE d’Henri Sevenet près de Carcassonne) et Henri d'Érainger (agent gaulliste, de la section RF) ; personnes remmenées (6) : Benjamin Cowburn, John Goldsmith, Rémy Clément, 2 agents polonais, y compris André Renan, Lecointre (?) [Source : Verity, p. 280.]
- La présence de Sonia Olschanezky dans le groupe est à vérifier : Siedentopf (2008) la mentionne, mais Odette Sansom, qui faisait partie du groupe, ne la mentionne pas dans son récit rapporté dans Tickell (1950).
- Aircraft woman ?
Sources et liens externes
- Fiche Yolande Beekman, avec photographies : voir le site Special Forces Roll of Honour
- "National Archives" britanniques. Accessible depuis le , le dossier personnel de Yolande Beekman porte le référence HS 9/114/2 : Description du contenu du dossier personnel, Conditions d'accès au dossier personnel.
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Yolande Beekman » (voir la liste des auteurs).
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