Yoni

Le yoni (en sanskrit योनि / yoni origine »)), dans l'hindouisme, désigne l'organe génital féminin (matrice ou vulve) ; il est le symbole de l’énergie féminine dénommée shakti[1]. Il est rarement représenté seul. On le représente le plus fréquemment sous la forme d'un bassin carré muni d'un « bec verseur » qui entraine les offrandes, ou libations hors du garbha-griha, centre du sanctuaire. Néanmoins, il est remarquable que sa représentation soit presque systématiquement associée à celle du sexe masculin. Ainsi, dans le culte de Shiva, et afin d'exprimer la complémentarité du yoni et du symbole phallique (lingam), on note la présence d'un anneau qui entoure le fût d'une colonne, ce qui renvoie à la dualité des deux principes primordiaux masculin et féminin (Shiva-Shakti)[2].

Yoni, représenté traditionnellement sous la forme d'un bassin de plan carré muni d'un bec verseur.

Description

Shiva Lingam dans une Yoni

Le linga-yoni se compose dans la culture cham d'une colonne (section circulaire) arrondie au sommet et incisée pour évoquer le phallus. Cette partie porte parfois l'image de Shiva (mukhaliṅga). Lorsqu'elle surgit de son piédestal cette partie du linga est de section octogonale mais n'est pas toujours visible et cette section devient carrée à la base, toujours cachée par le piédestal. Le piédestal est creusé d'un bassin-yoni. La base du piédestal est orné de nombreuses moulures plus ou moins saillantes. Il est lui-même posé sur un sous-bassement de plan carré. Le liquide consacré versé par le prêtre sur le linga, se rassemble ensuite par le bassin-yoni qui se déverse lui-même par un bec permettant, probablement, les ablutions purificatrices.

Au sud du Vietnam et aussi sur une partie du Cambodge, dès la période correspondant au Fou-nan puis au Chenla, plus vaste, et ensuite sur toute la période angkhorienne de nombreuses variantes du linga-yoni ont été réalisées sur ces différents territoires.

Notes et références

  1. Baptiste et Zéphir, 2005, p. 270-271. Comme l'indique Pierre Baptiste dans le catalogue: « Jamais le linga n'apparaissait sous cette forme dans les sanctuaires, seule la partie supérieure émergeait de la cuve à ablution, yoni. L'image ne peut se concevoir qu'avec son piédestal intimement complémentaire. » « Le pilier, en tant que colonne de feu, contient en lui-même les trois divinités. Brahma, le créateur, occupe la partie inférieure du linga, cachée sous la terre. Symbolise le principe neutre. [...] Vishnu, le préservateur, occupe la partie centrale, masquée par le piédestal. Symbolise le principe féminin. [...] Rudra, le destructeur, apparait au sommet et symbolise le principe masculin. C'est la seule partie visible du linga dans son piédestal. » Le bassin, circulaire, entoure le linga et les ablutions s'en écoulent depuis la partie saillante qui s'écarte du bassin, puis s'en éloignent, hors du temple, par des petits canaux.
  1. (en) W. J. Johnson, Dictionnary of Hinduism, publié par Oxford University Press, p. 364, (ISBN 9780198610250).
  2. Encyclopédie des symboles. Le livre de poche (ISBN 2253130109).
  3. Pierre Baptiste, « Les piédestaux et les soubassements dans l'art cham hindou : une spécificité ? » in Baptiste et Zéphir, 2005, p. 109-121

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Alain Daniélou, Mythes et Dieux de l'Inde, Flammarion
  • Pierre Baptiste (dir.), Thierry Zéphir (dir.) et al. (Exposition: musée Guimet 2005-2006), La sculpture du Champa : Trésors d'art du Vietnam Ve – XVe siècles, Paris, Réunion des musées nationaux : Musée Guimet, , XXVII-373 p., 28 cm (ISBN 2-7118-4898-1)
  • Peggy Tournigand, Les œufs de Yoni pour révéler son potentiel féminin, éditions Trédaniel (ISBN 2813216801)
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