Yvoir

Yvoir (en wallon Uwar) est une commune francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Namur, ainsi qu’une localité où siège son administration.

Pour les articles ayant des titres homophones, voir Ivoire et Yvoire.

Yvoir

La maison communale.

Héraldique
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté française
Province Province de Namur
Arrondissement Dinant
Bourgmestre Patrick Evrard (La Relève)
Majorité La Relève - Liste du Bourgmestre (LB)
Sièges
La Relève
EPY
LB
21
10
3
8
Section Code postal
Yvoir
Dorinne
Durnal
Évrehailles
Godinne
Houx
Mont
Purnode
Spontin
5530
5530
5530
5530
5530
5530
5530
5530
5530
Code INS 91141
Zone téléphonique 082/083
Démographie
Gentilé Yvoirien(ne)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
9 163 ()
50,08 %
49,92 %
161 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
23,09 %
61,73 %
15,18 %
Étrangers 4,55 % ()
Taux de chômage 10,86 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 13 506 €/hab. (2011)
Géographie
Coordonnées 50° 19′ nord, 4° 52′ est
Superficie
– Surface agricole
– Bois
– Terrains bâtis
– Divers
56,84 km2 (2005)
46,85 %
32,12 %
17,59 %
3,45 %
Localisation

Situation de la commune dans l'arrondissement et la province de Namur
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Yvoir
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Yvoir
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Yvoir
Géolocalisation sur la carte : province de Namur
Yvoir
Liens
Site officiel yvoir.be

    Histoire

    Il subsiste aujourd'hui les ruines du château médiéval de Poilvache datant des XIIIe et XVe siècles, surplombant la Meuse et dominant le village de Houx. Il occupa une position stratégique au Moyen Âge aux confins de la principauté de Liège et du comté de Namur, lors de la guerre de la Vache.

    La région connut une industrie florissante entre le XVIe et le XXe siècle : métallurgie, carrières, eaux[1].

    Sous l'Ancien régime, la seigneurie foncière d'Yvoir appartenait à la famille de Corioule. En 1688, Jacques de Corioule cède la seigneurie en engagère à Jean de Montpellier (1634-1702), maître de forges à Yvoir (dès 1670), Houx et Annevoie, époux de Marie de Halloy. Son fils Jean (1679-1740) la relèvera en 1707, mais en 1727 il sera contraint de rétrocéder le fief à Philippe-François de Woelmont, époux de Marie-Gertrude de Corioule, qui en opère le retrait lignager.

    En 1753, l'impératrice Marie-Thérèse vend la seigneurie hautaine d'Yvoir à Etienne de Wilmet, époux de Marie-Françoise de Montpellier, qui en deviendra également seigneur foncier.

    En 1868, Marie de Montpellier, fille du colonel Constant de Montpellier de Vedrin et de Henriette de Wilmet d'Yvoir, et sa tante Charlotte de Bruges, vendent le château et le domaine d'Yvoir à Alfred Dapsens.

    Le noyau de l'actuel château a été construit par Jean de Montpellier vers 1681 et remanié par la famille de Wilmet à la fin du XVIIIe siècle.

    C'est à Houx et à Yvoir le dimanche en fin d'après-midi, que les Allemands de la Voraus-Abteilung Werner (Oberst Paul Hermann Werner), avant garde de la 5e Panzerdivision (Max von Hartlieb-Walsporn) mais temporairement sous contrôle de la 7e Panzerdivision (Erwin Rommel), atteignirent la Meuse, étant ainsi la première formation allemande parmi celles engagées dans les Ardennes à atteindre le fleuve[2]. Voyant le pont encore intact, les automitrailleuses allemandes tentent de s'en emparer ; mais le pont est défendu par un peloton et demi du 5e régiment de chasseurs ardennais[Note 1], disposant notamment d'un canon antichar de 47 mm ATK qui repousse l'attaque, et sous le feu allemand l'un des défenseurs parvient à activer le dispositif de destruction du pont, y laissant sa vie, l'explosion du pont entraînant dans la Meuse une automitrailleuse allemande (avec son équipage) immobilisée dessus par le canon antichar[2]. Werner doit ainsi faire rechercher à ses unités un autre passage sur la Meuse : elles le trouveront à Houx[2].

    Isolé sur la rive droite où il venait de passer juste avant l'arrivée des Allemands qu'il ignorait, le colonel Tachet des Combes, commandant le 129e RI, est tué[2].

    Le lendemain matin, à 4 h 30, les Allemands du II./Schützen-Regiment 13 (de la 5. Panzer-Division) essayent de traverser la Meuse au sud d'Yvoir sur des canots pneumatiques[3]. Les mitrailleuses françaises réagissent et coulent les canots, avec leurs occupants qui sont trop lourdement équipés[3]. Voyant qu'elle tourne à l'échec, Von Hartlieb annule l'opération ; ses troupes ont en effet obtenu plus de succès à Houx où elles ont établi une tête de pont[3].

    La commune d'Yvoir fut créée en 1976. Elle résulte de la fusion des anciennes communes d’Yvoir (qui avait déjà intégré précédemment Évrehailles et Houx en 1964), Godinne (qui comprenait Mont depuis 1964), Purnode, Dorinne, Durnal et Spontin[4].

    Les deux instituts d'Yvoir : Notre-Dame de Lourdes (pour garçons) et Sacré-Cœur (pour filles) ont marqué la vie du vingtième siècle du village, ainsi que des environs, où travaillaient plus de 150 personnes : éducateurs, instituteurs, employés et ouvriers, sans oublier les nombreuses religieuses, dont sœur Aline qui y travailla plus de 60 ans et qui fit rédiger ses mémoires.

    Héraldique

    La ville possède des armoiries octroyées le 12 novembre 1957 et confirmées le 2 février 1978 après la fusion des communes. Elles sont celles de la famille Corioule, Seigneurs d'Yvoir du XIVe siècle à 1743, sous l'ancien régime. De 1957 à 1978, le blasonnement étaient : D'argent à trois roses de gueules. L'écu sommé d'un heaume d'argent, grillé, colleté et liseré d'or, doublé et attaché de gueules, aux bourrelet et lambrequins d'argent et de gueules. Cimier: un buste de more tortillé d'argent, portant un vêtement de gueules.
    Blasonnement : D'argent à trois roses de gueules - l'écu sommé d'un heaume d'argent, grillé, colleté et liseré d'or, doublé et attaché de gueules, aux bourrelet et lambrequins d'argent et de gueules - cimier: un buste de more tortillé d'argent, habillé de gueules.
    Source du blasonnement : Heraldy of the World.



    Géographie

    Le Bocq longeant la maison communale.

    Yvoir est située dans le Condroz, au centre de la Région wallonne ; le village de Spontin en est le centre géographique.

    La commune est articulée autour de deux cours d'eau, perpendiculaires entre eux : le Bocq et la Meuse. Le Bocq, affluent de la Meuse en rive droite, est bordé sur ses deux rives par des villages ruraux de plateau tels Évrehailles, Dorinne, Durnal, Mont et Purnode. La Meuse, qui marque la frontière avec la commune d'Anhée à l'ouest, est bordée par les localités de Godinne, Houx et Yvoir. Cette dernière entité, qui est le centre administratif de la commune, est située au confluent des deux cours d'eau. De plus, la Meuse laisse apparaître légèrement en amont du confluent l'île d'Yvoir, qui est la seule île à fonction touristique du pays[5].

    À l'est de la commune, l'E411 (Namur-Luxembourg) dessert les villages de Durnal et de Spontin.

    Yvoir est entourée par les communes d'Anhée à l'ouest, Dinant au sud, Profondeville au nord-ouest, Assesse au nord-est et Ciney à l'est.

    La superficie totale est de 56,84 km2.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes d’Yvoir
    Profondeville Assesse
    Anhée Ciney
    Onhaye Dinant Ciney

    Population et évolution de son chiffre

    Au , la population totale de cette commune était de 9 776 habitants, (4 906 hommes et 4 870 femmes), soit une densité de 173,15 habitants/km²[6] pour une superficie de 56,46 km².

    Les chiffres des années 1846, 1900 et 1947 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.

    • Source : DGS - Remarque: 1806 jusqu'à 1970=recensement; depuis 1971=nombre d'habitants chaque 1er janvier[7]

    Lieux et monuments

    • Gare d'Yvoir
    • Trois monuments commémorent la résistance à l’attaque allemande du 12 au  :
    Mémorial en l'honneur du lieutenant de réserve René De Wispelaere, qui a fait sauter le pont au sacrifice de sa vie à l'arrivée des soldats allemands le 12 mai 1940. Œuvre par E. Van Treek, Anvers. Erigé par l'amicale des officiers de Dinant.
    Plaque posée à l'entrée de l'ancien pont d'Yvoir en l'honneur du 1er bataillon, 5e régiment des Chasseurs ardennais. Il est situé rive droite, à l'endroit où un blindé allemand se fit détruire le 12 mai 1940. On y distingue une tête de sanglier, mascotte des Chasseurs ardenais.

    Sur la culée de l’ancien pont sur la Meuse (rive droite), le monument aux Chasseurs Ardennais qui défendaient le pont (un peloton du 5e Régiment).

    Sur la rive gauche, en face du monument aux Chasseurs Ardennais, une stèle centrale dressée à l’avant-plan d’un demi-cercle formé de cinq piliers en pierre, en souvenir du lieutenant belge René de Wispelaere (inscription bilingue).


    Devant la maison communale, en l’honneur du colonel français Tachet des Combes, commandant le 129 Régiment d’Infanterie, et des 154 militaires de cette unité[8].

    • Un ancien maka à l'entrée du parc.
    • De nombreux anciens hôtels au quartier de la gare et dans le centre, au temps de la splendeur du tourisme.
    • Quelques vestiges des anciennes forges entre Yvoir et Bauche. Voir surtout le moulin de Bauche, souvenir de la 12° forge d'Yvoir.
    • Un magnifique hôtel de Ville.
    • Liste du patrimoine immobilier classé d'Yvoir
    • L'ile d'Yvoir : d'une longueur de 400 m, d'une largeur de 100 m, elle couvre une superficie de 2.5 ha dont la moitié est dévolue au tourisme.

    Bibliographie

    • André Lépine & Guy Heynen, - Rommel traverse l’Entre-Sambre-et-Meuse, de Dinant à Landrecies, Cahier du Musée de Cerfontaine n° 415, 40 pages, 45 photos & croquis, 2009. — Avance fulgurante de la 7e Panzer ou 7e division blindée aidée de la 5e division de von Hartlieb.
    • André Lépine, 80 monuments insolites d’Entre-Sambre-et-Meuse, Cahier du Musée de Cerfontaine n° 520, 1989, 88 pages, 76 photos.
    • Jacques Brilot. L'entité d'Yvoir au XXe siècle. Tome 1. La vie religieuse, Tome 2. La vie civile et communale, Tome 3. Du rire aux larmes: festivités, sociétés, calamités. (300 pages par volume)
    • Jacques Brilot. Orphelin, mon enfant. Vie de sœur Aline à travers l'histoire de l'institut Notre-Dame de Lourdes à Yvoir. Une deuxième édition (2017) comporte, en outre, des témoignages d'ancien(ne)s des deux instituts (Notre-Dame et Sacré-Cœur)
    • De nombreux ouvrages sur Yvoir et les localités (9) qui forment l'actuelle commune d'Yvoir peuvent être achetés au bureau d'accueil de l'administration communale et du syndicat d'initiative, rue de l'hôtel de ville.

    Manifestations sportives

    La ville a accueilli les championnats du monde de cyclisme sur route en 1975.

    Télévision

    Le RFC Yvoir B a participé, en 2015 et 2016, à l'émission de téléréalité Les Héros du gazon, consacrée aux pires équipes de football en Belgique.

    Notes et références

    Notes

    1. Outre ces troupes Belges, il y a aussi des Français : une section de la 2e compagnie du 125e régiment d'infanterie qui défendent le pont avec un canon antichar de 25 mm à cinquante mètre en aval.

    Références

    1. Site du tourisme de la commune
    2. Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 197 à 200
    3. Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 216-217
    4. L'entité d'Yvoir au XXe siècle, tome 2
    5. Gothatribe Belgique.
    6. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
    7. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf
    8. André Lépine, 80 monuments insolites d’Entre-Sambre-et-Meuse, Cahier du Musée de Cerfontaine n° 520, 1989, 88 pages, 76 photos.
    L'église Saint-Éloi (1763).

    Voir aussi

    Liens externes

    • Portail de la province de Namur
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