Z 7100
Les Z 7100 sont des automotrices électriques de ligne de la SNCF, conçues comme une version électrique des autorails U 825 (X 2800) construits parallèlement, avec une esthétique comparable.
Exploitant(s) | SNCF/TER |
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Désignation | Z 7101-7133 et 7150 |
Composition | Motrice seule ou avec 1 à 3 remorques |
Maître d’œuvre | Bureaux d'études SNCF |
Construction | 1960-1963 |
Constructeur(s) | Decauville-De Dietrich-OC Oerlikon |
Retrait | 2006 |
Disposition des essieux | 2'Bo' |
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Écartement | standard (1 435 mm) |
Tension ligne de contact | 1500 V |
Pantographes | 2 type AM14 |
Moteurs de traction | 2 moteurs EM 630 OC Oerlikon |
Puissance unihoraire : | 1050 kW |
Puissance continue | 940 kW |
Tare | 55[1] t |
Longueur HT | 26,130[2] m |
Largeur | 2,850 m |
Hauteur | 3,574 m |
Masse totale | 58 + 26[3] t |
Hauteur plancher | 1006 & 1294 mm |
Empattement | motrice 17,4 m |
Empattement du bogie | 2,5 m |
Diamètre des roues |
Ø1050 (motrice) Ø860 (remorque) |
Intercirculation | non |
Aménagement | 3 salles, 1 WC |
Places 1re cl. | 12 pl. |
Places 2e cl. |
26+32=58 pl. + 6 strapontins |
Vitesse maximale | 130 km/h |
Description
La Z 7100, surnommée "Zézette", proche parent du fameux X 2800, construite par Decauville repose sur deux bogies fournis par De Dietrich, dont un seul est moteur. Le courant continu 1500 V est capté par deux pantographes Faiveley type AM, à commande pneumatique placés tête-bêche au-dessus d'un compartiment d’appareillage électrique d'Oerlikon . Le bogie moteur est situé sous le compartiment voyageurs à l'extrémité opposée à ce bloc électrique[1]..
En même temps que les motrices, une série de remorques dites renforcées sont définies sur la base des remorques d’autorail XR-7000 pour servir à la fois avec les Z 7100 et les X 2800. Ces remorques permettant de former des rames réversibles évitent les manœuvres aux terminus ou lors des rebroussements. Plus lourdes de presque huit tonnes que les remorques standard, elles n’ont été du coup que peu utilisées par les X-2800 à qui on attribuait de préférence des XR-7000.
Après de nombreux essais, c'est en avril 1960 que cette automotrice fait son apparition sur des lignes de la région Sud-Est de la SNCF. Grâce à sa puissance, une automotrice de ce type capable de tirer ou pousser 3 remorques, peut maintenir une vitesse de 130 km/h en palier, apportant confort et gain de temps sur les parcours qu'elle dessert.
35 automotrices ont été commandées. Les deux dernières étant les Z 9060 et Z 9061 (renumérotées en 1964 - Z 8001 et Z 8002), équipées pour le courant monophasé 25 kV - 50 Hz, n'ont été en fait réceptionnés que 33 exemplaires de la série Z 7100. En même temps que les motrices, 75 remorques ont été commandées réparties comme suit[4] :
- 35 ZRB 27101 à 27135 2° classe
- 12 ZRAB 27201 à 27212 1°/2° classe
- 20 ZRBx 17101 à 17120 2° classe avec cabine de conduite
- 8 ZRABx 17201 à 17208 1°/2° classe avec cabine de conduite
Première période d’utilisation
C'est dans ces conditions tout à fait nouvelles que les premières Z-7100 assurent des relations directes et omnibus entre Lyon et Saint-Étienne. Par la suite, les 33 automotrices ont parcouru un très large territoire. Basées à Lyon-Mouche et Avignon, montant jusqu’à Paris par la ligne PLM, desservant la ligne des Causses de Nîmes à Neussargues, poussant jusqu’à Chambéry, elles desserviront également la vallée du Rhône, Marseille et le Languedoc, en allant même jusqu'à Toulouse et de là, à Limoges et sur les antennes pyrénéennes.
Dans cette première période, la composition des rames était très variable, allant du solo à 3 remorques. La 2° tranche, Z 7121 à 7133 équipées du freinage rhéostatique était plus spécifiquement utilisée sur les lignes à forte pente.
L'adhérence obtenue avec seulement un boggie moteur étant relativement faible, les motrices ont été équipées d'un dispositif d'antipatinage, opération accompagnée de l'apparition sur les toitures d'un capot couvrant les résistances. Avec le toit peint en rouge, c'est la principale modification de l'esthétique générale avant la modernisation[5].
Initialement, cinq remorques ont été affectées à Nancy pour utilisation avec des X 2800 ou Z 8000.
Quatre remorques ont été accidentées et réformées, tandis que la 7115 était transformée en banc d’essais pour le TGV (en particulier l’essai de la transmission tripode).
Malgré son caractère anecdotique, il convient de rappeler la traction, entre Lyon et Saint-Étienne d’une voiture-lits venant de Paris (en 1963).
Modernisation
À partir de 1983, ce matériel est l’objet d’une modernisation portant à la fois sur les motrices et sur les remorques. Sur les motrices, la cabine de conduite située du côté du bloc d’appareillage est supprimée, ainsi qu’un pantographe. La deuxième cabine est renforcée, ce qui modifie la face avant sur laquelle sont montées des baies moins hautes. Six remorques non réversibles sont équipées d’une cabine de conduite. L’aménagement intérieur passe de cinq à quatre places de front et les fourgons sont remplacés par des compartiments voyageurs. Certaines remorques de 2° classe deviennent mixtes 1°/2°.
19 éléments indéformables de quatre caisses et 13 de deux caisses sont composés, ces derniers avec les motrices à freinage rhéostatique. La motrice est orientée avec le pantographe et le compartiment d’appareillage vers le centre de l’élément. Contrairement à la première période, il devient possible de les utiliser en UM, et ce, à concurrence de huit caisses. Les remorques sont renumérotées pour correspondre aux motrices. Tout ce parc est repeint en bleu et blanc comme leurs cousins X 2800.
Utilisation après modernisation
Dans cette deuxième période, leur champ d’action est plus réduit, en particulier du fait des nombreuses Z2 de tous types livrées à partir de 1980. Attachées aux dépôts de Vénissieux pour les éléments à quatre caisses et à Avignon pour les autres, elles assurent essentiellement le service omnibus des lignes Sens-Marseille-Cerbère et Lyon-Chambéry ou St-Étienne pour les premières et sur tout le secteur Marseille-Port-Bou-Neussargues-Perpignan-Villefranche pour les autres.
En 1996, la 7102 privée de deux remorques dans un accident a été renumérotée 7150 pour ne pas être assimilée aux 7121 à 133 elles aussi à deux caisses mais équipées du freinage rhéostatique.
Leur retrait du service a lieu de 1996 à 2006.
Lignes desservies
- Limoges - Brive - Cahors - Toulouse
- Toulouse - Foix - Ax -les -Thermes
- Lyon - Vienne - Valence - Montélimar - Avignon - Marseille
- Lyon - Dijon
- Lyon - Saint-Étienne
- Lyon - Chambéry
- Narbonne - Perpignan - Cerbère
- Narbonne - Béziers -Nîmes - Avignon
- Béziers - Neussargues
- Dijon - Paris
- Dijon - Bourg-en-Bresse
Dépôts titulaires
- Avignon
- Lyon-Mouche
- Vénissieux
également (remorques) :
- Béziers
- Nancy
Livrées
La livrée d'origine est celle des autorails : toit crème, caisse sous les baies rouge, avec moustache . Au début des années 1970, le toit est peint en rouge comme pour les autorails, puis les faces d'extrémité perdent leur moustache remplacées par une ligne horizontale entre les feux. Au cours de la modernisation, les Z 7100 et leurs remorques sont repeintes en bleu et gris comme les autorails X 2800 et X 4900.
Automotrice préservée
L'automotrice Z 7133 et sa remorque ZRx 17133 sont préservées à l'annexe de Mohon de la Cité du train. Cette annexe peut être visitée lors de certaines Journées du Patrimoine.
Modélisme
Les automotrices Z 7100 ont été reproduites en HO par :
- La firme artisanale Bouttuen (modèle en laiton).
- L'artisan Apocopa (transkit avec caisse en résine à monter sur un châssis de son choix).
- Les éditions Atlas (modèle statique en plastique), n°1 de la collection "Automotrices des réseaux français". Cette reproduction respecte globalement les dimensions à l'échelle mais a des portes curieusement en retrait de la caisse[6].
Bibliographie
- Revue "Voies Ferrées" n° 37 9/10.1986, dossier : Z 7100 : l’autorail électrique
- Revue : Olivier Constant, "Encyclopédie du matériel moteur SNCF"", Tome 5, "Les locomotives et automotrices 25000 V monophasé, Hors série paru en 2008.
- Publication des "Éditions ATLAS" avec la collaboration de Clive Lamming.
Galerie photos
Notes et références
- Ferrovissime n° 69, mai & juin 2014.
- Motrice seule
- Motrice + remorque
- J. Defrance, le matériel moteur de la SNCF édition 1976, La Vie du Rail, p. 214
- J. Defrance, le matériel moteur de la SNCF édition 1976, La Vie du Rail, p. 217
- Aurélien Prévot, "La Z 7100, première automotrice d'une collection", Loco-Revue, n°814, Mai 2015, Auray, LR Presse, page 13.