Zuhal Demir
Zuhal Demir, née le à Genk, est une femme politique belge d'origine kurde, avocate et membre du parti nationaliste flamand N-VA. Le 2 octobre 2019, elle est devenue membre du gouvernement flamand Jambon et s'est vu confier le portefeuille de l'Environnement, de la Justice, du Tourisme et de l’Energie.
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Zuhal Demir | |
Fonctions | |
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Ministre flamande de l'Environnement, de l'Énergie, du Tourisme et la Justice | |
En fonction depuis le (2 ans, 11 mois et 2 jours) |
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Ministre-président | Jan Jambon |
Gouvernement | Jambon |
Prédécesseur | Koen Van den Heuvel (Environnement) Lydia Peeters (Énergie) Ben Weyts (Tourisme) |
Secrétaire d'État belge à la Lutte contre la pauvreté, à l'Égalité des chances, aux Personnes handicapées et à la Politique scientifique chargée des Grandes villes | |
– (1 an, 9 mois et 15 jours) |
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Monarque | Philippe |
Premier ministre | Charles Michel |
Gouvernement | Michel I |
Prédécesseur | Elke Sleurs |
Successeur | Kris Peeters |
Députée fédérale à la Chambre des représentants | |
– (9 mois et 20 jours) |
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Réélection | 26 mai 2019 |
Circonscription | Limbourg |
Législature | 54e et 55e |
Prédécesseur | Wim Van der Donckt |
Successeur | Joy Donné |
– (6 ans, 7 mois et 18 jours) |
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Élection | 13 juin 2010 |
Réélection | 25 mai 2014 |
Circonscription | Anvers |
Législature | 53e et 54e |
Successeur | Wim Van der Donckt |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Genk (Belgique) |
Nationalité | Belge |
Parti politique | N-VA |
Diplômée de | Vrije Universiteit Brussel |
Résidence | Genk |
Parcours politique
Zuhal Demir est née à Genk dans une famille kurde de travailleurs immigrés[1]. Sa famille est de tradition alévie (un mouvement mystique au sein de l'Islam) mais elle n'est pas elle-même pratiquante[2]. Elle est née avec la nationalité turque, mais a demandé son renoncement à la nationalité en 2017[1].
Après ses études secondaires en latin-grec dans une école catholique de Genk, elle est entrée à la faculté de droit de la Katholieke Universiteit Leuven en 1998, où elle a obtenu en 2003 une licence en droit. Par la suite, elle a également obtenu un master en droit social à la VUB. En 2004, elle est devenue avocate spécialisée en droit du travail à Anvers.
Aux élections fédérales de juin 2010, elle figurait pour la première fois sur la liste de la circonscription électorale d'Anvers pour la N-VA. Elle a été élue et a obtenu 10 248 voix de préférence en étant quatrième sur la liste. Aux élections municipales d'octobre 2012, Demir a été élue sur la liste N-VA dans le district d'Anvers en tant que nouvelle présidente de district. Elle a occupé ce poste de début janvier 2013 à fin décembre 2015. Le collège de district est formé par les partis N-VA, Groen et Open VLD. Elle a été réélue aux élections fédérales de mai 2014, cette fois avec 19 473 votes de préférence. Lorsqu'elle a pris ses fonctions de secrétaire d'État, son mandat de députée a été interrompu à partir de février 2017.
Fin 2013, elle a été nommée par le gouvernement flamand Peeters II en tant que présidente du conseil d'administration de la nouvelle Agence flamande pour l’intégration Agentschap Integratie en Inburgering. Elle a occupé cette fonction jusqu’en 2017.
En février 2015, elle a provoqué la controverse avec une séance photo pour P-Magazine au Parlement fédéral[3].
Début 2016, elle est revenue à Genk pour des raisons familiales, à la suite de quoi elle a dû démissionner de la présidence du conseil de district d'Anvers. À Anvers, Paul Cordy, qui était jusqu’alors échevin, l’a remplacée comme président de district à partir du 1er janvier 2016. Cordula Van Winkel est à son tour devenue la nouvelle échevine du collège. En 2016, elle a participé à la série documentaire Terug naar eigen land de la chaine Vier, dans laquelle ses opinions franches sur le flux de réfugiés ont attiré l'attention[4].
Le 24 février 2017, elle est devenue secrétaire d'État à la lutte contre la pauvreté, à l'égalité des chances, aux personnes handicapées, à la politique des grandes villes et à la politique scientifique[5]. Elle a succédé à Elke Sleurs, également membre de la N-VA, qui a démissionné pour pouvoir se concentrer pleinement sur les élections communales de 2018 en tant que tête de liste[6].
En 2017, pendant son mandat au gouvernement fédéral, elle est devenue maman[7].
Lors des élections communales de 2018, elle était tête de liste N-VA et candidate-bourgmestre à Genk. Le parti a obtenu plus de 27 % des voix et est devenu le deuxième parti au conseil communal, mais a fini dans l'opposition[8]. Début 2019, Demir est devenue conseillère communale la ville.
Le mandat de Demir en tant que secrétaire d'État a pris fin le 9 décembre 2018 avec la chute de Michel I. De ce fait, elle est retournée siéger à la Chambre des représentants[9].
En 2019, elle est tête de liste limbourgeoise aux élections fédérales[10]. Demir a été réélue à la Chambre avec 61 444 voix de préférence et y a siégé jusqu'en octobre 2019. Le 2 octobre, elle est devenue membre du gouvernement flamand Jambon et a reçu le portefeuille de l’Environnement, de la Justice, du Tourisme et de l’Énergie.
En , lors de manifestations contre la réduction des émissions d'azote, un tracteur est vu portant une poupée à l'effigie de Zuhal Demir pendue et appelant à pendre la ministre. Elle annonce déposer plainte[11].
Prises de position
Nombre d'étrangers en Belgique
En 2013, Zuhal Demir affirme qu'il y a en Belgique « beaucoup d'étrangers. Entre 1992 et 2000, il y a eu 400 000 nouveaux arrivants en Belgique. Un tel afflux implique de financer des programmes d'intégration, de construire des écoles. Notre système n'est pas prévu pour absorber une si grosse masse. Conséquence : de nombreux enfants de migrants souffrent de retard scolaire, maîtrisent mal la langue et, du coup, ne trouvent pas leur place sur le marché du travail. De plus, beaucoup de jeunes d'origine étrangère, nés ici, vont chercher une femme au Maroc ou en Turquie, qui ne parle pas un mot de néerlandais. Chaque fois, tout le processus d'intégration est à recommencer »[12].
Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme
En , à peine arrivée au gouvernement où elle est chargée de promouvoir l'Égalité des chances, elle déclare à propos du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme (Unia) : « Les gens ne comprennent pas pourquoi Unia est si obsédé par les discussions sur le Père Fouettard alors que d’autres vrais problèmes demeurent. Unia se ridiculise en n’ouvrant des procédures de recrutement que pour des femmes »[13],[14].
Parti politique ISLAM
En , Zuhal Demir critique le parti politique islamiste belge ISLAM[15]. Elle déclare : « le parti ISLAM est le sommet de l'iceberg, sa partie émergée […] Islam est une interprétation d’une religion, interprétation que l’on ne peut pas tolérer quand elle est celle d’un parti politique. Il est grand temps que l’on se rende compte que ISLAM, pour beaucoup, n’est pas seulement une expérience religieuse, mais aussi une vision de société. Tant qu’on n’en tiendra pas compte, l’iceberg va continuer à grandir »[15].
Voile à l'école
En , elle affirme que le voile n'a pas sa place à l'école, affirmant : « Une école est comme une maison : on doit s'y sentir libre. Le voile n'y a donc pas sa place »[16],[17]. Elle fait le constat que les jeunes filles commencent à porter le voile de plus en plus tôt et conclut : « C'est un problème. Il ne faut pas normaliser cette inégalité à l'école. Il faut leur laisser goûter à l'égalité à l'école, afin qu'elles puissent faire leurs propres choix ultérieurement »[16],[17]. Elle émet le souhait que le prochain gouvernement s'empare de la question et mène un débat sur ce sujet[16],[17].
Pacte mondial sur les migrations et crise gouvernementale
Le , au plus fort de la crise qui agite le gouvernement et le parlement fédéral au sujet du Pacte mondial sur les migrations Zuhal Demir publie son opinion sur Facebook : « Une « coalition Marrakech » s'est formée qui croit qu'un pacte migratoire, qui aura un effet néfaste sur notre société, est plus important que la poursuite du travail gouvernemental. Cette coalition Marrakech utilise ce pacte migratoire pour pousser la N-VA hors du gouvernement et faire payer les conséquences par les Flamands " »[18].
Elle déclare avoir fait son travail de secrétaire d'État « en honneur et en conscience » mais ne veut pas « avoir sur la conscience ce que la coalition Marrakech veut faire la semaine prochaine »[18].
Le PS, « presque un parti communiste »
Dans un entretien accordé au magazine Vif/L'Express en , Zuhal Demir s'en prend aux francophones et en particulier au PS : « À part le MR, les francophones considèrent tous les entreprises comme des ennemies. Quand j'entends certains discours au parlement, je manque de m'évanouir. Les socialistes wallons, ce sont quasi des communistes. Pour eux, l'Etat doit s'occuper de tout. »[12].
Elle ajoute « La Belgique est le seul pays où tu peux rester vingt ans chômeur. On a dit au PS : on veut changer ça. Mais le PS ne voulait rien entendre. On-bes-preek-baar ! ». Pour Demir, la durée maximale du chômage devrait être de « deux ans, ça me paraît bien. Dans la plupart des pays européens, c'est six mois ou un an. »[12].
Le CD&V, « nouveau parti des musulmans »
Le , Zuhal Demir se fait de nouveau remarquer en s'attaquant au CD&V (parti social-chrétien flamand) et à son président Wouter Beke : « Je veux prévenir les Flamands : le CD&V est le nouveau parti des musulmans. J’espère que tout le monde a désormais bien ses yeux ouverts. Beke voit les musulmans comme du bétail électoral »[13],[14]. Elle déplore également que Wouter Beke n'ait pas recadré certains membres de son parti ayant pris des positions qu'elle considère favorables au président turc Recep Tayyip Erdoğan[19],[20].
Le porte-parole du Premier ministre, Charles Michel, indique que ce dernier « a vivement réagi par téléphone auprès de la secrétaire d’État. Les mots qu'elle emploie sont déloyaux et inacceptables au sein d'une coalition. Le Premier ministre ne tolère absolument pas ce comportement »[19],[20]. Dans un message sur Twitter, Zuhal Demir dit accepter les critiques du chef du gouvernement et juge dès lors l'incident clos, son entourage laissant entendre qu'elle ne présenterait pas d'excuses[21].
Tensions avec la Turquie
Accusations du président turc Erdoğan
En , en pleine campagne pour le référendum constitutionnel turc de 2017 du président turc Recep Tayyip Erdoğan, la secrétaire d'État N-VA (qui est d'origine kurde) est accusée par la presse turque de « soutenir le terrorisme » et, en particulier, le « mouvement indépendantiste terroriste kurde » PKK[24],[25],[26].
Le Premier ministre Charles Michel prend alors énergiquement la défense de sa secrétaire d'État : « Ces fausses accusations sont subversives et blessantes. Cette stratégie consiste à nous provoquer pour réveiller les sentiments nationalistes en Turquie »[24],[25],[26].
En avril, Demir effectue des déclarations chocs à l'encontre de la diaspora turque, importante en Belgique et en Flandre : « Il y a un noyau dur de fanatiques turcs en Belgique », ajoutant que « les Turcs de la deuxième et de la troisième générations devraient voir la Belgique comme leur maison »[14].
Menaces de mort
En , Zuhal Demir révèle à la télévision flamande avoir reçu des menaces de mort contre elle et sa fille de six mois pour son prétendu soutien à l'organisation séparatiste kurde PKK[27],[28]. Ces menaces interviennent après que la secrétaire d'État ait été accusée par Hatice Kör, une candidate d'origine turque du parti Be.one (parti fondé en par Dyab Abou Jahjah), d'être une terroriste et un soutien du mouvement séparatiste kurde[27].
Zuhal Demir a toujours démenti ces affinités qu'on lui prête avec une organisation classée « terroriste » par Ankara, l'Union européenne et Washington[28]. Elle déclare à la VRT (télévision flamande) « Je ne l'accepte plus » et annonce son intention de porter plainte[28].
Menaces physiques
Le , le tribunal correctionnel de Hasselt condamne un homme de Beringen à une amende de 400 euros pour avoir menacé Zuhal Demir sur Facebook[29]. L'homme avait lancé un appel à la haine envers la secrétaire d'État : « Si cette femme à Genk peut librement offenser les citoyens turcs, c'est une honte (...). N'utilisez pas le clavier pour faire parler de vous et critiquer. (...) Faites s'écrouler sa maison, rendez-lui la vie insupportable »[29].
Shooting photo sexy dans l'enceinte du Parlement fédéral belge
En , Zuhal Demir, alors jeune députée fédérale de 35 ans, suscite la controverse à la suite de la parution d'une série de photos sexy réalisées dans l'enceinte du Parlement fédéral belge pour le magazine flamand P-Magazine[30],[31].
Ce magazine écrit sur Twitter au sujet de ces photos : « La vraie bombe du Parlement, c'est elle! »[32],[3] mais Catherine Fonck, cheffe de groupe du parti centriste CdH à la Chambre, réagit en publiant les réactions suivantes sur Twitter « Ce n'est pas avec ce type de photos dans l'hémicycle de la Chambre que Zuhal Demir va donner de la crédibilité aux femmes politiques! » et « Si Zuhal Demir veut faire des photos sexys, c'est son choix, mais pas dans l'hémicycle de la Chambre! »[3].
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- (nl) VRT NWS, « Zuhal Demir wil af van de Turkse nationaliteit », sur vrtnws.be, (consulté le )
- (nl) « Leven na Leuven: juriste en parlementslid Zuhal Demir », sur nieuws.kuleuven.be (consulté le )
- « "La vraie bombe du Parlement, c'est elle!": une députée N-VA pose pour un magazine masculin », RTL Info,
- « "We kunnen op zee of in Syrië sterven" | VIER », sur web.archive.org, (consulté le )
- « Zuhal Demir, une secrétaire d'État ambitieuse », sur L'Echo, (consulté le )
- (nl) « Zuhal Demir legt eed af met rood mijnwerkerssjaaltje van vader om de pols », sur hln.be (consulté le )
- « La secrétaire d’Etat Zuhal Demir est devenue maman d’une petite fille », sur Le Soir, (consulté le )
- (nl) « Zuhal Demir (N-VA) naar oppositie in Genk », sur demorgen.be, (consulté le )
- « Voici le nouveau casting de l'équipe Michel », sur L'Echo, (consulté le )
- (nl-BE) « Peumans kwaad over Limburgse N-VA-lijst », sur De Standaard (consulté le )
- Anne François et Belga, « Zuhal Demir porte plainte après la pendaison d'une poupée à son effigie », sur vrt.be, .
- « Zuhal Demir : "Le PS, c'est presque un parti communiste" », Le Vif,
- Julien Thomas, « Zuhal Demir: 6 semaines de déclarations chocs », LaLibre.be,
- Julien Thomas, « Polémique Zuhal Demir: son propre parti ne la soutient pas, "elle aurait mieux fait de ne pas le dire ainsi" », DH.be,
- S.G., « Zuhal Demir (N-VA): «Le parti Islam n’est que la partie émergée de l’iceberg» », Le Soir,
- « Zuhal Demir: "Le voile n'a pas sa place à l'école" », RTBF,
- « Zuhal Demir: «Le voile n’a pas sa place à l’école» », Le Soir,
- (nl) mvdb, « Demir: “Wil niet op mijn geweten hebben wat ‘Marrakech-coalitie’ wil doen” », Het Laatste Nieuws,
- « Sortie sur le CD&V: Charles Michel rappelle Zuhal Demir à l'ordre, Wouter Beke exige des excuses », RTBF,
- « Le CD&V "nouveau parti des musulmans": Charles Michel recadre Zuhal Demir, la secrétaire d'Etat N-VA », RTL,
- « Pour le CD&V, la polémique Zuhal Demir n'est pas close », RTBF,
- A.T. avec VRT, « La ministre flamande Zuhal Demir (N-VA) refuse d’accorder un permis pour une centrale à gaz à Vilvorde », sur rtbf.be, .
- MAXIME VANDE WEYER, « Quand le calendrier de sortie du nucléaire est malmené par la N-VA », sur lecho.be, .
- « Zuhal Demir ciblée par la presse turque: "accusations subversives", rétorque Charles Michel », RTBF,
- « Charles Michel défend énergiquement Zuhal Demir », L'Echo,
- « Charles Michel défend Zuhal Demir, attaquée par la presse turque », LaLibre,
- « Zuhal Demir et sa fille de six mois menacées de mort », Le Soir,
- « Belgique: une ministre d'origine kurde se dit menacée de mort », L'Orient-Le Jour, (lire en ligne, consulté le )
- (nl) « Man (37) krijgt 400 euro boete voor bedreigen Zuhal Demir via Facebook », Gazet van Antwerpen,
- « Quand Zuhal Demir posait sur les banquettes de la Chambre... », LaLibre.be,
- « Zuhal Demir, notre nouvelle secrétaire d'Etat qui posait sexy à la Chambre », DH.be,
- « Zuhal Demir, députée N-VA, sexy en Une de P Magazine », DH.be,
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