Zuiderzee
Le Zuiderzee (littéralement : « Mer du Sud » ou « Mer Méridionale », en néerlandais ; parfois francisé en Zuyderzee[1] ou Zuyderzée) est un ancien golfe du centre-nord des Pays-Bas. Il est transformé en lac d'eau douce appelé IJsselmeer et en polders à la suite de l'exécution des travaux du Zuiderzee.
Cet article concerne la mer néerlandaise. Pour l'ancien département français, voir Zuyderzée.
Zuiderzee | ||
Carte des Provinces-Unies de 1658 avec le Zuiderzee au centre, tel qu'il était encore avant la création de l'Afsluitdijk. | ||
Géographie humaine | ||
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Pays côtiers | Pays-Bas | |
Géographie physique | ||
Type | Golfe | |
Localisation | Mer du Nord, océan Atlantique | |
Coordonnées | 52° 36′ nord, 5° 30′ est | |
Géolocalisation sur la carte : Pays-Bas
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Histoire
À l'époque romaine, le lac Flevo, dont les dimensions ne sont pas connues, occupe une partie de ce qui deviendra le Zuiderzee. Il est relié à la mer du Nord par une rivière ou peut-être un estuaire étroit, la Vlie, qui se situe entre les îles actuelles de Vlieland et Terschelling. Des dunes le protègent encore du grand large.
Le Marsdiep est encore une petite rivière. Le nom de lac Almere est usité pendant le haut Moyen Âge.
Au cours des siècles, l'eau douce d'origine devient saumâtre car l'influence des rivières s'amenuise. En 838, après une grande inondation, la mer gagne du terrain, selon deux sources, le récit de l'évêque français Prudence de Troyes et les Annales Xantenses. Puis, pendant deux siècles, la situation semble rester stable. Mais après une série de tempêtes, le lac tend à devenir une mer intérieure, à cause d'un processus appelé le waterwolf. L'inondation de la Sainte-Julienne en 1164, suivie d'inondations catastrophiques en 1212, 1214 et 1219 (inondation de la Saint Marcel), brisent les barrières naturelles; en 1248 les dunes de Callantsoog sont emportées. Les inondations de 1282 brisent la connexion entre Texel et le continent. La désastreuse inondation de la Sainte-Lucie en 1287 fait des dizaines de milliers de morts, ce processus remodèle la région et finit par créer une étendue d'eau désormais appelée le Zuiderzee, littéralement la mer du Sud. Le lac est devenu un golfe ou une mer intérieure et ce jusqu'en 1932.
Commerce et pêche
La mer intérieure est un centre de liaison commerciale. Les navires de commerce parcourent les mers, les ports comme Kampen et Harderwijk font partie de la ligue hanséatique, et les ports de Hoorn et d'Amsterdam sont florissants.
La pêche est très active : en 1900, à l'apogée, elle comptait environ 3 000 barges qui capturaient le hareng, l'anchois, l'anguille, la limande à queue et les crevettes.
Travaux du Zuiderzee
Le Zuiderzee était connu comme une mer orageuse, qui a souvent conduit à des inondations dans un pays de plus en plus densément peuplé, faisant de nombreuses victimes.
Au cours du XIXe siècle se pose la question de la remise en état totale ou partielle du Zuiderzee. Pour la navigation commerciale, le Zuiderzee a déjà perdu de son importance. La révolution industrielle se doit de montrer ses progrès. Le projet apporterait de nombreuses nouvelles terres agricoles. Les Néerlandais lancent donc les travaux du Zuiderzee, un grand projet de polders. Mais il faut attendre le vote du parlement en 1918[2], à la suite des inondations aux Pays-Bas en 1916, pour voir se concrétiser le projet de l'ingénieur Cornelis Lely.
La pièce maîtresse du chantier, préalable à l'assèchement, est la grande digue (Afsluitdijk) terminée en 1932. Elle fait 30 km de long et 90 m de large, parcourue par une autoroute. Les polders Flevoland de l'Est, du Sud et le Noordoostpolder sont créés de 1930 à 1968.
La partie fermée est devenue un lac d'eau douce portant le nom d'IJsselmeer (lac d'IJssel), tandis qu'au delà, l'étendue d'eau restée ouverte jusqu'aux îles de la Frise fait partie de la mer des Wadden.
Notes et références
- « Toponymie recommandée par le Conseil National de l'Information Géographique », sur http://cnig.gouv.fr (consulté le ).
- Albert Demangeon, « Le dessèchement du Zuiderzee. », Annales de géographie, t. 28, no 155, , pages 390-391.
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