augurer
Français
Étymologie
- (XIVe siècle) Du latin augurare.
Verbe
augurer \o.ɡy.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Pressentir par certaines observations que l’on a faites ou d’après certains signes que l’on a remarqués.
- (Augurer quelque chose)
- Je n’augure rien de mauvais pour cette nuit. — (Victor Hugo, L’Homme qui rit, J. Hetzel-Quantin, 1869, 1re partie, livre 2, chap. 4)
- L’histoire, bien comprise, fait voir que la guerre évolue toujours dans un certain sens, et que cette direction, cent fois reproduite, facile à démêler en somme à travers les broussailles et les enchevêtrements historiques, est propre à nous faire augurer sa future disparition après sa raréfaction graduelle. — (Gabriel Tarde, Les Lois sociales. Esquisse d’une sociologie, chap. 2, Alcan, 1898)
- Aussi les malins de la région auguraient-ils que l’argent ne manquait point à la Croix-Rompue. — (Jules Verne, Un drame en Livonie, chap. 5, Hetzel, 1904)
- Jouissons de l’heure présente, songea-t-il, car j’augure à certains signes que le temps nous est désormais étroitement mesuré. — (Anatole France, Les dieux ont soif, chap. 19, Calmann-Lévy, 1912, p. 283)
- (Augurer quelque chose de quelque chose ou de quelqu’un)
- Je voudrais bien savoir ce que vous augurez de mon avenir ; mais vos honnêtes camarades m’ont enlevé ma montre et ma bourse, et vous n’êtes pas sorcier à prophétiser gratis. — (Victor Hugo, Bug-Jargal, chap. 31, 1826)
- Oui, oui, quand je serai desséchée par l’égoïsme et corrompue par la flatterie ! Voilà ce que vous voulez dire, voilà ce que vous augurez de moi ! — (George Sand [Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant], Le Meunier d’Angibault, 1845, Œuvres illustrées, J. Hetzel, 1853, p. 3)
- Tant que dura cette lecture, Rhéa garda la tête baissée et ne put retenir ses larmes. On en augura de suite qu’elle se sentait perdue devant des témoignages aussi indiscutables de ses torts d’épouse. — (René de Pont-Jest, Le Cas du docteur Plemen, E. Dentu, 1887, p. 362)
- (Augurer + adverbe qualitatif + de quelque chose ou de quelqu’un)
- Ma Julie, prends garde à toi ; mieux elle augurait de ta raison, plus elle craignait pour ton cœur. — (Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761, première partie, Lettre VI de Julie à Claire)
- Les cinq maîtres d’Inès voyant une aussi belle ordonnance, augurèrent bien du maître et de la maîtresse de la maison. — (Galart de Montjoie, Histoire d’Inès de Léon, t. 1, Le Normant, 1805, p. 284)
- Elle augurait favorablement d’un homme éprouvé par de longs malheurs. — (Pierre Amédée Jaubert, Voyage en Arménie et en Perse, 1821, E. Ducroc, 1860, p. 55)
- Si l’on t’envoie en ambassade, j’augure mal de tes succès. — (Honoré de Balzac, La Paix du ménage, 1830, Scènes de la vie privée, vol. 2, Mme Charles-Béchet Éditeur, 1835, p. 297)
- (Augurer quelque chose)
Dérivés
Traductions
Prononciation
- France : écouter « augurer [o.ɡy.ʁe] »
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (augurer)
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