instase

Français

Étymologie

D’après extase, en remplaçant ex- par in-. Le mot semble apparaître en 1911 dans les écrits posthumes d’Alexandre Saint-Yves d’Alveydre : « Cet État divin, […], s’appelle d’un nom connu quoique insuffisant : l’Extase. Insuffisant, car ce dont il s’agit ici mérite plutôt le nom d’Instase, […] » [1]. → voir extase
Certains auteurs évoquent la notion d’enstase dans le cadre d’une réflexion religieuse, en particulier Mircea Eliade qui, par opposition à l’extase, qui signifie étymologiquement « sortie de soi-même », propose « d’appeler instase[sic], descente en soi même, la démarche d’intériorisation propre aux mystiques orientales, l’homme s’accomplissant en se dissociant du monde des apparences, et en coïncidant avec son vrai moi, ou le Soi »  (André Fortin, D’un désert à l’autre : L’expérience chrétienne, Fides, 2003, p.111).

Nom commun

SingulierPluriel
instase instases
\ɛ̃s.taz\

instase \ɛ̃s.taz\ féminin

  1. (Très rare) (Religion) D’après Alexandre Saint-Yves d’Alveydre, forme « d’Intégration, sinon de Réintégration dans la Vie directe et dans ses milieux »[1].
    • Autant l’instase peut devenir une expérience fréquente pour celui qui avance sur le chemin, autant le satori, la grande illumination est-elle rare.  (Alphonse Goettmann, GRAF DÜRCKHEIM Dialogue sur le chemin initiatique, Éditeur : Dervy-Livres, www.centre-bethanie.org).
    • […] ce n’est pas une sortie de soi-même, mais une rentrée en soi, vers l’intimité de l’être, une instase plutôt qu’une extase, qui doit mener vers le mystère du nom innommable.  (Vladimir Lossky, Théologie négative et connaissance de Dieu chez Maître Eckhart, page 17, 1998, Vrin)
    • À l’« extase » plotinienne, conçue comme instase du moi à partir du monde extérieur, s’oppose cependant l’extase dionysienne, conçue comme abandon.  (Emilio Brito, Heidegger et l’hymne du sacré, page 556, 1999, Peeters)
  2. (Très rare) (Par extension) Descente en soi-même.
    • Comme dans Louis Lambert, l’extase, chez Balzac, s’accompagne presque toujours de l’instase qui est découverte d’un abîme intérieur ou descente en soi-même […]  (Brigitte Mera, Balzac et la figure mythique dans les "Études philosophiques", page 243, 2004, L’Harmattan)
    • Le suicide mélancolique est une tentative pour échapper par la mort à sa vie mourante. Contre une présence répétitive vouée à l’opacité de sa propre instase il choisit l’extase vide de l’absence.  (Henri Maldiney, Penser l’homme et la folie, page 127, 2007, 1e édition 1991, Jérôme Millon)
    • Je parle d’instase me concernant pour dire cet état particulier qui laisse ouverte la porte de l’être profond, de l’inconscient, du rêve, et la jouissance qui en découle, de la descente, de la dissolution, de la fusion, de la volupté intérieure.  (Sophie Loizeau, Réflexion de Sophie Loizeau sur son travail, 2012 ?, sophieloizeau.wordpress.com)

Synonymes

Antonymes

Traductions

Anagrammes

Références

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