saillir

Français

Étymologie

(XIIe siècle) Du latin salire (« sauter, bondir », « couvrir une femelle (dans la langue des éleveurs) »). Dans son sens premier, le latin salire a été très tôt évincé par le verbe saltare (« sauter »)[1].

Verbe 1

saillir \sa.jiʁ\ intransitif 2e groupe (voir la conjugaison)

  1. (Vieilli) Jaillir, sortir avec impétuosité et par secousses, en parlant des choses liquides.
    • Quand Moïse frappa le rocher, il en saillit une source d’eau vive.
    • Le sang saillissait de sa veine avec impétuosité.
  2. Sortir, déborder.
    • Quand son frère sortit de la maison, il aperçut le doux visage de l’Anaïs, et en même temps la culotte à festons, les bas de coton noir serrés au-dessous du genou par les jarretières bleues. À cette vision, ses yeux saillirent, environ un pied et demi de leurs orbites, et y rentrèrent toutefois.  (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 255.)
  3. (Vieilli) (Militaire) Faire une sortie, s'élancer avec force.
    • Las d’être bloqués dans notre salle, nous prîmes la résolution de saillir dehors, l’épée à la main.  (Chateaubriant, Mémoires d’outre-tombe, t. 1, 1848, p. 211)
    • A l’arrivée des Anglois, aucuns compagnons saillirent, et il y eut par diverses fois, de gaillardes escarmouches.  (Jean Alexandre C. Buchon, Collection des Chroniques Nationales Françaises - XVe siècle, 1827, p.263)

saillir transitif

  1. (Vieilli) Couvrir une femelle.
    • Faire saillir une jument.
    • Cette poulinière a été saillie par un bel étalon.
    • Étendard, le taureau, occupé à saillir une vache dans la cour de la maison. […] Étendard sautait sur la vache, lui raclant les flancs entre ses sabots antérieurs, piaffant de l’arrière et poussant de la culotte, le collier rentré dans ses formidables épaules, les yeux jaillis et le mufle bavant. La famille regardait en silence, émue par cette chaleur de bêtes, suspendue à cette imminence, et quand Honoré avait saisi la flèche du taureau – non pas du geste auxiliaire qu’aurait eu le vétérinaire, mais avec une gravité d’officiant, une sollicitude amie – et qu’il l’avait guidée vers la vulve chaude, un murmure d’admiration était venu de toutes les lèvres.  (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 174.)

Notes

On ne l’emploie guère qu’à l’infinitif et à la troisième personne de quelques temps : Il saillit. Il saillissait. Il a sailli. Il saillira.

Dérivés

Traductions

Verbe 2

saillir \sa.jiʁ\ transitif ou intransitif 3e groupe, défectif (voir la conjugaison)[2][3]

  1. (Architecture) Être en saillie ; déborder le mur.
    • Elle était hideuse ainsi. On voyait derrière ses lèvres relevées, débarrassées de rouge, décolorées et molles, ses dents malpropres ; un bourrelet de graisse saillait sous le menton.  (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 57)
  2. (Peinture) Donner beaucoup de relief, sembler sortir de la toile.
    • Il avait une cravache à la main, des houseaux aux jambes ; une jaquette courte faisait saillir son torse vigoureux.  (Jules Mary, La Pocharde, 1898, chap. 1, Paris : chez H. Geoffroy, 1904-1905, p. 5)
    • Les ombres bien ménagées font saillir plus ou moins les objets.
    • Les premiers plans ne saillent pas assez dans ce tableau.
    • Effort qui fait saillir les muscles, les veines.

Dérivés

Traductions

Prononciation

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (saillir), mais l’article a pu être modifié depuis.

Ancien occitan

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Étymologie

Du latin salire.

Verbe

saillir

  1. Sauter, bondir.
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