Îles Vierges des États-Unis

Les îles Vierges des États-Unis[2] ou îles Vierges américaines[3] (anglais : United States Virgin Islands) sont un territoire non incorporé et organisé insulaire des Antilles, englobant les îles occidentales des îles Vierges. Composées principalement de trois îles  Saint-Thomas, Saint-John et Sainte-Croix  elles étaient une possession danoise jusqu'à leur rachat par les États-Unis en 1917.

Pour les articles homonymes, voir Îles Vierges britanniques.

Îles Vierges des États-Unis

United States Virgin Islands (en)


Sceau

Drapeau
Administration
Pays États-Unis
Statut politique Territoire non incorporé et organisé
Capitale Charlotte-Amélie
(18° 20′ 30″ N, 64° 55′ 56″ O)
Gouvernement
- Chef d'État
 - Gouverneur

Joe Biden
Albert Bryan
Démographie
Gentilé Insulaire des Îles Vierges des États-Unis
Population 107 268 hab. (2017[1])
Densité 310 hab./km2
Langue(s) Anglais
Géographie
Coordonnées 18° 20′ 00″ nord, 64° 50′ 00″ ouest
Superficie 346,4 km2
Divers
Monnaie Dollar américain (USD)
Fuseau horaire UTC -4
Domaine internet .us et .vi
Indicatif téléphonique 1-340
Hymne Marche des îles Vierges
Code ISO 3166-1 VIR, VI

    Géographie

    Carte des îles Vierges des États-Unis.

    Les îles Vierges des États-Unis se situent dans la mer des Caraïbes, à environ 60 km à l'est de l'île de Porto Rico, et figurent, à la suite des îles Vierges espagnoles, parmi les premières îles de l'arc des Petites Antilles. Les îles sont composées de trois îles principales : Saint-Thomas (83 km2) et Saint-John (52 km2), situées dans le prolongement ouest-sud-ouest des îles Vierges britanniques, et plus au sud, Sainte-Croix (217 km2). Cette dernière se situe à 58 km au sud de l'île Saint-John et à 91 km au sud-est de l'île de Porto Rico. On compte aussi une cinquantaine d'îlots, plus petits et pour la plupart inhabités.

    Les îles sont connues pour leurs plages de sable blanc et leurs ports, dont Charlotte-Amélie et Christiansted. La plupart des îles sont d'origine volcanique avec un relief vallonné. Le point le plus haut est Crown Mountain, sur l'île de Saint-Thomas, avec une hauteur de 474 mètres. Sainte-Croix est l'île la plus vaste avec un relief plus plat. Le parc national des îles Vierges couvre environ la moitié de l'île de Saint-John, presque l'intégralité de Hassel Island, et plusieurs autres de récif corallien.

    Les îles sont situées à la frontière de la plaque tectonique nord-américaine et la plaque caraïbe qui les placent dans une zone à risque pour les tsunamis. Elles se situent également dans la zone de passage des ouragans dont Hugo en 1989, Marilyn en 1995 et Irma en 2017 (qui a fait quatre morts). Le climat est tropical.

    Population[1]
    Iles 2000 2010 Superficie (km2)
    Sainte-Croix53 23450 601217
    Saint Thomas51 18151 63483
    Saint John4 1974 17052
    Total108 612106 405352

    Histoire

    Période pré-européenne

    Les premiers habitants des îles Vierges furent les Ciboneys, arrivés soit depuis la Floride, soit depuis l'Amérique centrale entre 400 et 300 av. J.-C.[4]. Installés sur l'île de Saint Thomas, ils en sont chassés par les Arawaks au IIe siècle[5]. Ces derniers arrivent en remontant les Antilles depuis l'Amérique du Sud. Plusieurs villages Arawak ont été localisés à Coral Bay et Cruz Bay sur Saint John. Par la suite, Magens Bay et Botany Bay sur Saint Thomas furent également occupés[5].

    Les Arawaks ont été chassés des Îles Vierges vers le milieu du XVe siècle par un nouveau peuple, les Kalinago, qui conquièrent leurs terres.

    Premier contact (1493) et luttes d'influences européennes

    Carte du second voyage de Christophe Colomb en 1493.

    Christophe Colomb fut le premier européen à aborder les îles Vierges en novembre 1493, lors de son second voyage. Il débarque à Salt River (Sainte-Croix) où la rencontre avec les Caraïbes tourne à l'affrontement  le premier combat entre Espagnols et Amérindiens[5]. Christophe Colomb baptise l'île de Sainte-Croix en espagnol : Santa Cruz, puis voyant le nombre important des îles alentour, décide de nommer l'archipel Las Onze Mil Virgenes les onze mille vierges ») en hommage à une légende concernant Sainte Ursule et les vierges martyrisées avec elle[6].

    En raison des contacts hostiles avec les autochtones, les Espagnols ne se sont jamais implantés dans les îles Vierges[7]. Néanmoins, ils ont sans doute capturé les Caraïbes pour le travail forcé dans leurs colonies des grandes Antilles, les Arawaks y résidant ayant déjà succombé aux maladies et mauvais traitements[7]. D'autre part, le roi Charles V ordonne l'extermination de la population caraïbe à partir de 1555[7].

    En l'absence des Espagnols, les Français et les Danois s'intéressent à ces îles.

    Colonisation danoise

    Le roi Frédéric III (portrait) décide en 1665 de coloniser l'île de Saint Thomas.

    Premières tentatives sur Saint-Thomas (1665-1667)

    En 1652, une expédition danoise menée par Erik Nielsen Smit arrive à Saint Thomas. À l'époque, il ne reste presque plus aucun autochtone. L'expédition est un succès et le roi accorde des privilèges aux marchands qui repartent l'année suivante. En 1654, cinq navires partent du Danemark vers les îles Vierges et reviennent avec les cargaisons pleines de tabac, sucre, gingembre et indigo[8]. Les expéditions danoises sont toutefois mises entre parenthèses, à la suite du conflit entre l'Angleterre et l'Espagne, dans les Antilles, et surtout à cause de la guerre entre le Danemark et la Suède[8].

    Dans les années 1660, une monarchie absolue s'établit au Danemark et le roi Frédéric III décide de s'impliquer davantage dans les affaires économiques et commerciales. Erik Nielsen Smit obtient l'accord royal et part en 1665 créer une colonie sur l'île de Saint Thomas[9]. Dans le contexte de la deuxième guerre anglo-néerlandaise, de nombreux Français, Anglais et Hollandais rejoignent la nouvelle colonie danoise. Mais les débuts sont difficiles : des pirates anglais pillent régulièrement Saint Thomas, les cyclones ainsi que la maladie font des victimes (Smit décède ainsi en juin 1666). Finalement, les Anglais décident de partir pour Sainte-Croix (alors une colonie française), les Hollandais partent pour Tortola et les derniers Danois abandonnent la colonie en 1667[10].

    Deuxième colonisation de Saint-Thomas (1672)

    Les îles sont ensuite exploitées par la Compagnie danoise des Indes occidentales et de Guinée.

    Comme sur les autres îles des Antilles, ils exploitèrent la canne à sucre et pour cela introduisirent des esclaves en provenance d'Afrique dès 1763[11]. La traite négrière dans les possessions danoises sera interdite en 1792, le Danemark étant le premier pays à l'interdire[12] mais l'esclavage ne sera lui aboli sur les îles antillaises danoises qu'en 1848[11]. L'économie des îles, basée sur la culture de la canne à sucre, périclite alors[11] ; de nombreux colons quittent les îles et le royaume danois se désintéresse de ses possessions antillaises, cherchant à s'en débarrasser.

    Souveraineté américaine

    En 1916, ces territoires sont finalement rachetés par les États-Unis contre la somme de 25 millions de dollars, et passent avec leurs 26 000 habitants sous contrôle américain le .

    Politique

    Les îles Vierges des États-Unis sont dirigées par un gouvernement élu pour quatre ans, à la tête duquel se trouve un gouverneur, Albert Bryan, en fonction depuis le . Le pouvoir législatif est assuré par la législature, une assemblée monocamérale de quinze membres, appelé « sénateurs », renouvelé tous les deux ans. Ce système politique est fortement inspiré de celui du reste des États-Unis.

    Les habitants ont la citoyenneté américaine de plein droit et peuvent notamment voter à l'élection présidentielle, s'ils résident et sont inscrits sur les listes électorales dans l'un des cinquante États du pays et non pas aux îles Vierges[13].

    Économie

    Tourisme

    L'activité principale des îles est le tourisme qui attire environ deux millions de visiteurs par an avec notamment les croisières en bateaux. L'autre centre d'intérêt touristique est le parc national des îles Vierges qui reçoit la visite de 750 000 visiteurs chaque année.

    Énergie

    Le secteur industriel est représenté par le raffinage du pétrole, l'industrie pharmaceutique, le textile, l'horlogerie (montre), l'électronique et la distillation de rhum.

    Hovensa, sur l'île de Sainte-Croix, est l'une des plus grandes raffineries du pétrole de l'hémisphère ouest[14]. Toutefois, cette raffinerie a fermé à cause du ralentissement général de la croissance et donc de la consommation américaine en pétrole, cumulant plus d'un milliard de pertes en trois ans. Selon le gouvernement, cette fermeture pourrait sévèrement ébranler l'économie de l'archipel[15]. À la fin de l'année 2013, le gouvernement cherche une compagnie désirant reprendre les activités de la raffinerie[16]. Celle-ci continuera à servir de réservoir pétrolier jusqu'en août 2019 si personne ne manifeste d'intérêt[17].

    Transport

    Les îles Vierges des États-Unis sont le seul territoire américain où on roule à gauche.

    Patrimoine

    Île de Sainte-Croix
    Île de Saint-Thomas
    Île de Sainte-Croix
    Île de Saint-Thomas
    Île de Sainte-Croix
    Île de Saint John

    Jardins et parcs

    Île de Sainte-Croix
    Île de Saint John
    Île de Saint-Thomas
    Île de Saint John
    Île de Sainte-Croix
    Île de Saint John
    Île de Saint-Thomas

    Patrimoine religieux

    Démographie

    Évolution de la population
    AnnéePop.±%
    1970 62 468    
    1980 96 569+54.6%
    1990 101 809+5.4%
    2000 108 612+6.7%
    2010 106 405−2.0%
    2016 102 951−3.2%

    Lors du recensement de 2010, les îles Vierges des États-Unis comptent 106 405 habitants, dont[18] :

    Langues

    Lors du recensement de 2010, 71,6 % de population âgée de plus de cinq ans déclare parler anglais à la maison, alors que 17,2 % déclare parler espagnol ou un créole espagnol, 8,6 % français ou un créole français et 2,5 % une autre langue[18]. De plus 9,5 % de la population âgée de plus de cinq ans déclare ne pas très bien savoir parler l'anglais[18].

    La langue danoise a quasiment disparu depuis les années 1980.

    Religions

    Selon le Pew Research Center, en 2010, 94,8 % des habitants de la îles Vierges des États-Unis sont chrétiens, principalement protestants (65,5 %) et dans une bien moindre mesure catholiques (27,1 %). De plus, 3,7 % de la population ne pratiquent aucune religion et 1,5 % en pratiquent une autre[19].

    Codes

    Les îles Vierges américaines ont pour codes :

    Notes et références

    1. (en) « U.S. Census Bureau Releases 2017 Census Population Counts for the U.S. Virgin Island », Bureau du recensement des États-Unis, (consulté le ).
    2. Territoires non autonomes Organisation des Nations unies.
    3. [PDF] Entités géopolitiques (souveraines ou dépendantes) - Commission nationale de toponymie (France), .
    4. Dookhan 1994, p. 15.
    5. Dookhan 1994, p. 16.
    6. Jean-Pierre Moreau, Les Petites Antilles de Christophe Colomb à Richelieu : 1493-1635, éditions Karthala, , 319 p. (ISBN 978-2-86537-335-2, lire en ligne).
    7. Dookhan 1994, p. 28.
    8. Dookhan 1994, p. 33.
    9. Dookhan 1994, p. 35.
    10. Dookhan 1994, p. 36-37.
    11. Slim Allagui, « Danemark : la petite Sirène et l’héritage colonial », La Libre Belgique, (lire en ligne).
    12. Alban Dignat, XVIIe siècle - Comment l'esclavage devint une institution, herodote.net, .
    13. (en) « Immigration Terms and Definitions Involving Aliens », sur www.irs.gov (consulté le ).
    14. (en) « Omar Shuts Down Hovensa », Downstreamtoday.com, .
    15. (en) Jason Bronis/AP, « Hovensa LLC to shut Virgin Islands oïl refinery », The Blade, .
    16. (en) « Hovensa Seeking Investment Banker to Handle Refinery Sale », St. Croix Source, .
    17. (en) Bill Kossler, « Update: Legislature Approves Hovensa Agreement », St. Croix Source, .
    18. (en) « Profile of General Demographic Characteristics: 2010 », sur factfinder.census.gov (consulté le ).
    19. (en) « Religions in U.S. Virgin Islands », sur www.globalreligiousfutures.org.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) Isaac Dookhan, A History of the Virgin Islands of the United States, Canoe Press, , 321 p. (ISBN 978-976-8125-05-7, lire en ligne)

    Articles connexes

    Liens externes

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