Bataille de Varsovie (1920)

La bataille de Varsovie (août 1920), aussi connue sous le nom du « Miracle de la Vistule » (Cud nad Wisłą) fut la bataille décisive de la guerre russo-polonaise (1919-1920), qui débuta après la fin de la Première Guerre mondiale. Elle fut remportée par les troupes polonaises de Józef Piłsudski sur l'armée bolchevique commandée par Mikhaïl Toukhatchevski.

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Bataille de Varsovie
Défenses polonaises à Miłosna
Informations générales
Date Du 13 au
Lieu Environs de Varsovie
Issue Victoire polonaise décisive
Belligérants
 Pologne RSFS de Russie
Commandants
Józef Piłsudski
Tadeusz Jordan-Rozwadowski
Władysław Sikorski
Mikhaïl Toukhatchevski
Joseph Staline
Semion Boudienny
Forces en présence
113 000114 000
Pertes
4 500 morts
22 000 blessés
10 000 disparus
15 000 à 25 000 morts, blessés ou disparus
65 000 à 66 000 prisonniers
30 000 à 35 000 internés en Prusse-Orientale

Guerre russo-polonaise

Batailles

Coordonnées 52° 18′ nord, 20° 49′ est
Géolocalisation sur la carte : Pologne

Présentation

La guerre polono-soviétique de 1919-1920 opposa la Russie bolchévique à la Pologne qui retrouvait en 1918, après la Première Guerre mondiale son indépendance. Les Polonais combattaient pour défendre leur indépendance, perdue depuis 1795. Les Bolchéviks étaient les maîtres de la Russie depuis la Révolution d'octobre 1917 et donc d'une partie de la Pologne.

Selon Lénine, la Pologne était un pont pour porter à l'ouest de l’Europe la révolution prolétarienne que l'on croyait déjà voir triompher à Berlin avec le mouvement spartakiste. La guerre avec la Pologne n'était donc pour lui que le prélude à une invasion de l'Europe de l'Ouest par l'Armée rouge. En effet, ses slogans disaient : « Les valeurs de la révolution doivent être portées par les baïonnettes et la route la plus courte vers Berlin et Paris passe par Varsovie ».

Permise par la défaite de Dénikine et une importante supériorité numérique, l'offensive soviétique de 1920 commença par de grands succès. Les Polonais ne cessaient de reculer et leur défaite semblait inévitable.

Prélude à la bataille

Char Renault FT du 1er régiment de chars de l'armée polonaise durant la bataille de Varsovie.

Le commandant soviétique du Front Nord-Ouest, Mikhaïl Toukhatchevski, entama le une offensive en direction de Varsovie avec 105 000 hommes et 595 canons. Les forces polonaises du général Stanisław Maria Szeptycki (pl) (1867-1950) et le Groupe Polésie du général Władysław Sikorski, regroupant au total 69 000 soldats, sont contraints de battre en retraite après avoir perdu 16 000 hommes.

Le , les Russes, aidés par leurs alliés lituaniens, prennent Wilno, puis le 19 juillet Grodno, et enfin le 25 juillet Białystok. Le , ils arrivent sur la ligne ferroviaire reliant Lidzbark à Dęblin. Les Polonais retranchés dans Modlin complètent la ligne de défense de Varsovie.

Le commandement polonais est conseillé par 400 officiers de la Mission militaire française conduite par Paul Prosper Henrys, dont le futur Général de Gaulle qui n’y resta que 6 jours, et également par une Mission britannique de moindre importance. Ces officiers, répartis dans les instances du commandement polonais ont joué un rôle important dans la formation des cadres polonais, l'amélioration de l'organisation et de la logistique. De plus, dès le début de l'avance soviétique, Pilsudski a réclamé des renforts en matériel de guerre qui ont été acheminés d'urgence.

Les formations en retraite sont complétées et rééquipées. Trois fronts défensifs sont organisés autour de la capitale: le front Nord (général Józef Haller), le front du Centre (généraux Edward Rydz-Śmigły et Stanisław Bułak-Bałachowicz) et le front Sud (généraux W. Iwaszkiewicz et Mikhaïlo Omelianovitch-Pavlenko).

Autre date à laquelle les Polonais attachent beaucoup d'importance : devant l'enchaînement des défaites, l’épiscopat polonais se réunit à Jasna Góra le 27 juillet, et renouvelle la consécration à Marie. Des milliers de pèlerins affluent vers le sanctuaire pour demander à leur souveraine la libération du pays. Le 15 août, jour de l’Assomption, ils sont exaucés : c’est le « miracle sur la Vistule »[1],[2].

La bataille

Positions des troupes avant la bataille

La défense de Varsovie était constituée de deux lignes de défenses commandées par le général Franciszek Latinik. La première ligne courait le long de la rivière Rządza par Wołomin vers Okuniew et la deuxième ligne de Pustelnik vers Kobyłka. Dans les environs de Jabłonna, la 10e division d'infanterie est laissée en réserve.

Le à Modlin, le général Władysław Sikorski forme la 5e Armée. Le 12, les Russes arrivent sur la première ligne de défense. Le 13, ils prennent Radzymin et percent donc la première ligne. Dans leur élan, ils brisent rapidement la deuxième ligne et la situation polonaise devient préoccupante. Le 14, Ossów tombe. Polonais puis Russes contre-attaquent, les positions changent de mains sans arrêt quand, vers midi, la 5e Armée et la 10e Division d'Infanterie de réserve entrent en action. Le 15 août, les Polonais ont reconquis Radzymin et Ossów. La 5e Armée du général Władysław Sikorski prend Nowe Miasto obligeant les Russes à se replier.

Le les forces du général polonais Edward Rydz-Śmigły lancent un assaut sur la rivière Wieprz sur l'aile gauche et l'arrière de l'armée russe. Les forces russes sont détruites. Les Polonais lancent alors une vaste attaque : une première partie des troupes se dirige vers Mozyr (Mazyr), sur le Pripiat, une deuxième partie vers Mińsk, une troisième partie vers Mazowiecki, une autre vers Brest Litovsk, une dernière enfin en direction de Siedlce. Pendant ce temps la 5e Armée du général Władysław Sikorski brise la défense russe à Nasielsk, obligeant les restes des défenseurs à se replier vers Ciechanów, et elle poursuit la 4e Armée russe en retraite qui fut détruite à Kolno le 29 août. Cinq autres divisions russes en déroute s'enfuient en Prusse-Orientale. Les autres sont repoussées au-delà du Niémen.

La manœuvre d'encerclement n'est pas du tout mise en lumière, et la désobéissance de Staline et de Boudienny, qui le suit en Galicie et donc ne peut venir au secours de Toukhatchevski, n'est pas invoquée.

Épilogue

Tombes des soldats polonais tués à la bataille de Varsovie, Cimetière Powązki, Varsovie.

Les Polonais ont fait 66 000 prisonniers et pris 231 canons.

Les Soviétiques ont eu 10 000 morts, 500 disparus et 10 000 blessés. Les Polonais ont perdu 4 500 hommes, 22 000 blessés et 10 000 disparus.

L'échec de la bataille de Varsovie fut un coup dur pour les dirigeants de la RSFSR, surtout pour Lénine, qui voulaient profiter du chaos dans lequel se trouvait l'Europe centrale au lendemain de la Première Guerre mondiale pour y étendre la révolution bolchévique. De ce fait, la bataille de Varsovie peut figurer parmi les batailles qui ont changé le cours de l'histoire.

  1. NULL, « Europe : "le miracle de la Vistule" (1/2) », sur ZENIT - Francais, (consulté le )
  2. NULL, « Europe : "le miracle de la Vistule" (2/2) », sur ZENIT - Francais, (consulté le )

Articles connexes

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