Gouvernement en exil
Un gouvernement en exil est un groupe politique qui revendique le fait d'être le gouvernement légitime d'un pays, mais qui pour diverses raisons n'est pas capable d'exercer son pouvoir et réside dans un pays étranger, ou dans une partie différente du pays. Les gouvernements en exil sont généralement établis dans le but de reconquérir le pouvoir dans le pays dont ils se réclament.
Ne doit pas être confondu avec État croupion.
Dans un premier temps le gouvernement en exil est le gouvernement légal ayant fui. Toutefois si la situation se prolonge, il peut être renouvelé par des élections — c'est le cas par exemple de l'Administration centrale tibétaine.
Les gouvernements en exil surviennent fréquemment pendant les occupations militaires. Par exemple, pendant l'expansion allemande de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux gouvernements et chefs d'État (présidents ou monarques) trouvèrent refuge au Royaume-Uni.
Gouvernements en exil actuels
Parmi les gouvernements en exil actuels :
- Le gouvernement du 'peuple rwandais' en exil dirigé par monsieur l'Abbé Thomas Nahimana comme président de la république et avec monsieur Jean Paul Ntagara comme premier ministre de la République rwandaise en exil. Ce gouvernement est composé de plusieurs ministre réprésenté sur leur site internet, https://gouvrwandaexil.org/fr/acceuil/ et est basé en France. Il dispose d'une radio-télévision Isinijuru tv, très populaire auprès du peuple rwandais à l'intérieur du Rwanda et en exil. En effet, ce dernier est devenu la seule voix possible des opprimés au Rwanda ou la dictature[1] s'implante de plus en plus.
- Le gouvernement en exil de la République arabe sahraouie démocratique, qui revendique la totalité du Sahara occidental depuis 1976, basé dans les camps de réfugiés de Tindouf.
- Le Mouvement de libération d'Aceh, gouvernement en exil de la province indonésienne d'Aceh, basé en Suède.
- Le gouvernement de la République islamique d'Afghanistan, chassé du pouvoir le 15 août 2021 par les talibans qui proclament le rétablissement de l'Émirat islamique d'Afghanistan ; Amrullah Saleh, vice-président d'Ashraf Ghani démissionnaire, s'autoproclame président de la république.
- Le Gouvernement en exil de la Kabylie (en abrégé GPK ; en kabyle Anabaḍ Aqbayli Uεḍil), gouvernement en exil autoproclamé le 1er juin 2010[2], sous la forme d'une association formée à Paris par le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie devenu le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie en 2013 et visant à déclarer l'indépendance de la Kabylie.
- La Rada de la République populaire biélorusse, exilée depuis 1920 et actuellement dirigée par Ivonka Survilla depuis le Canada.
- La principauté de Sealand, exilée depuis après l'incendie de la plateforme qu'ils occupaient.
- L'administration centrale tibétaine, conduit par Lobsang Sangay, à Dharamsala en Inde, a pour mission à la fois de défendre les intérêts des Tibétains à l'intérieur et à l'extérieur de la Chine. Dans ce cadre son objectif principal est de favoriser le dialogue avec la Chine afin d'instaurer l'autonomie du Tibet.
- Le Gouvernement d'Abkhazie en exil, un gouvernement pro-géorgien prétendant représenter la république autonome séparatiste d'Abkhazie.
- Le Parti du progrès de Guinée équatoriale, a proclamé Severo Moto Nsá (en) Président en exil de la Guinée équatoriale depuis Madrid.
- Le Gouvernement de coalition nationale de l'Union de Birmanie, dirigé par Sein Win, composé de membres du parlement élus en 1990, mais dont l'entrée en fonction n'a pas été autorisée par le gouvernement militaire de la Birmanie.
- Le Gouvernement gabonais de salut national, gouvernement en exil du Gabon, dirigé par Daniel Mengara.
- Le Gouvernement en exil de la République serbe de Krajina, dirigé depuis le depuis Belgrade par les restes du gouvernement de la République serbe de Krajina, conquise en 1995 par la Croatie.
- La république des Moluques du Sud, gouvernement en exil aux Pays-Bas depuis 1950.
- La république de Cabinda, revendique la juridiction sur l'ancien protectorat portugais de Cabinda, administré par l'Angola depuis 1975.
- Gouvernement du Mandchoukouo en exil.
- Gouvernement en exil du Turkestan oriental à Washington.
- Le gouvernement en exil de la république autonome de Crimée, depuis le , en concurrence de la république de Crimée rattachée à la Russie.
- À la suite du coup d'État houthiste, au Yémen, les Houthis contrôlent la capitale Sanaa depuis . Le président élu Abdrabbo Mansour Hadi administre le pays depuis Aden depuis .
Gouvernements en exil passés
- Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa, gouvernement revendiquant entre 1970 et 1975 la souveraineté sur le Cambodge, basé à Pékin et dirigé par Norodom Sihanouk et Penn Nouth.
- Gouvernement provisoire de la république de Corée.
- Conseil de la Couronne d'Éthiopie, dirigé par Ermias Sahle Sélassié (en) et basé à Washington, revendiquait que l'empereur était toujours le chef d'État de l'Éthiopie.
- Gouvernement en exil de la ville libre de Dantzig.
- Gouvernement de la Seconde République espagnole en exil après le coup d'État de Franco. Basé à Mexico entre 1939 et 1946, puis déplacé à Paris jusqu'à la mort de Franco.
- Le gouvernement de la république d'Estonie pré-Seconde Guerre mondiale, nommé par Kalev Ots (et) et dirigé par Ahti Mänd.
- Géorgie : le Gouvernement de la République démocratique de Géorgie après l'invasion soviétique de la Géorgie s'exila en France, notamment à Leuville-sur-Orge.
- Le Gouvernement du Viêt Nam libre, dirigé par le général Nguyên Khanh, ancien chef d'État de la république du Viêt Nam.
- Le gouvernement libyen, dirigé par Fayez el-Sarraj, gouvernement reconnu par la communauté internationale s'est installé à Tunis du au .
Seconde Guerre mondiale
Plusieurs pays établirent un gouvernement en exil après la perte de leur souveraineté pendant la Seconde Guerre mondiale. Ceux originaire d'Europe s'installent pour la plupart à Londres, située en zone non occupée :
- Belgique : Gouvernement Pierlot IV
- France : voir Conseil de défense de l'Empire et Comité national français, pour les noms successifs adoptés par les instances de la France libre. Voir également Commandement en chef français civil et militaire et Comité français de la Libération nationale, pour les structures successives. Le nom de Gouvernement provisoire de la République française fut adopté quelques jours avant le débarquement en Normandie. À la Libération, le gouvernement en exil devint le gouvernement effectif du pays.
- De à , des cadres du régime de Vichy animèrent la commission gouvernementale à Sigmaringen, en Allemagne.
- Grèce : Gouvernement grec en exil
- Luxembourg : Gouvernement luxembourgeois en exil
- Norvège : Gouvernement Johan Nygaardsvold
- Pays-Bas : Gouvernement néerlandais en exil
- Philippines
- Pologne : Gouvernement de la (Deuxième) République de Pologne en exil ; continue d'exister jusqu'en 1990, en opposition au régime de la République populaire de Pologne.
- Tchécoslovaquie : Gouvernement provisoire tchécoslovaque
- Yougoslavie : Gouvernement yougoslave en exil
- Le Gouvernement provisoire de l'Inde libre, soutenu par l'Axe et basé à Singapour, se présentait comme le gouvernement en exil de l'Inde.
Voir aussi
Notes et références
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