Musée international de la Réforme
Le Musée international de la Réforme (MIR) est un musée suisse situé au cœur de la vieille-ville de Genève.
Type |
Institution patrimoniale (en) |
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Ouverture | |
Visiteurs par an |
25 000 |
Site web |
Collections |
Réforme protestante |
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Nombre d'objets |
400 objets originaux exposés dans 14 salles |
Protection |
Bien culturel suisse d'importance nationale (d) |
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Pays | |
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Commune | |
Adresse |
4, rue du Cloître 1204 Genève |
Coordonnées |
46° 12′ 05″ N, 6° 08′ 54″ E |
Il met en scène l'histoire de la Réforme protestante, née de la protestation de Martin Luther en 1517 et reprise par Jean Calvin à Genève en 1536, un mouvement religieux encore présent aux quatre coins du monde. Quatorze salles thématiques sont réparties dans la Maison Mallet, une maison patricienne construite en 1723 par le banquier français Mallet, réfugié à Genève, là où se trouvait le cloître des chanoines de la cathédrale Saint-Pierre de Genève qu'il jouxtait et où les Genevois adoptèrent la Réforme le .
S'appuyant sur de nombreux documents d'archives et une riche iconographie, le musée livre une chronique détaillée de l'aventure de la Réforme, de ses origines à nos jours. L'essentiel des collections est constitué de manuscrits, de gravures, de portraits et de caricatures, de bibles et de livres anciens ; le joyau du musée est la première Bible imprimée en français en 1535.
Ouvert le , le MIR a reçu en le prix du musée du Conseil de l'Europe. Revendiquant une fréquentation annuelle de plus de 25 000 visiteurs, il constitue également un espace de parole libre pour comprendre la question du religieux de nos jours, sous un angle culturel. Il a entre autres vocations de stimuler le dialogue entre différentes confessions ou traditions religieuses.
En août 2021, le musée ferme ses portes pour 18 mois de travaux de rénovation et transformation. La réouverture des nouvelles expositions permanentes et temporaires, d'abord planifiée en octobre 2022, est repoussée au printemps 2023[1].
Historique
Le MIR, dont le concept avait été initié par le pasteur genevois Max Dominicé au début des années 1960, se concrétise sous l'impulsion d'Olivier Fatio, responsable du projet.
Prix du musée 2007 du Conseil de l'Europe
En , le MIR a reçu le prix du musée du Conseil de l'Europe, une distinction attribuée annuellement depuis 1977 à une institution apportant une « contribution remarquable à la connaissance du patrimoine culturel européen ». Ce prix, qui a pour but d'encourager une meilleure compréhension de la riche diversité de la culture européenne, est décerné par la Commission de la culture, de la science et de l'éducation de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe sur la base de recommandations formulées par le comité du Forum européen du musée.
Le MIR a été récompensé pour plusieurs publications sur l'histoire de la Réforme ainsi que pour l'usage pertinent qu'il fait d'un lieu hautement symbolique, la Maison Mallet, édifice du XVIIIe siècle. Le prix consiste en la mise à disposition pendant un an d'une statuette en bronze de Joan Miró, La femme aux beaux seins, ainsi que la remise d'un diplôme et d'un chèque de 5 000 euros. La cérémonie de remise du prix s'est déroulée en au palais des Rohan à Strasbourg, lors de la session de printemps de l'APCE.
Jubilé de Calvin
À l'occasion du 500e anniversaire de la naissance de Jean Calvin (1509-2009), le musée a offert diverses manifestations, seul et en partenariat, sur une période allant de Pâques à la fin . L'événement majeur de ces manifestations était constitué par une exposition temporaire intitulée Une journée dans la vie de Calvin qui permettait aux visiteurs de suivre une journée de Calvin en trois dimensions. Cette exposition a permis de montrer pour la première fois une interprétation virtuelle du monde de la Réforme et des principales occupations de Calvin. Le fait de simuler en 3D le personnage dans ses décors et ses actions a permis, comme dans un documentaire, de mieux comprendre sa vie et ses actions. L'exposition temporaire s'est déroulée dans la cour du musée et dans la salle de la Compagnie des pasteurs du rez-de-chaussée, du 24 avril au .
À l'aide de huit pavillons (2 m x 2 m), la vie de Calvin était retracée durant une journée, de son réveil à 4 h 00 à son coucher à 21 h 00, en passant par le culte à la cathédrale Saint-Pierre, une séance houleuse au Consistoire ou une entrevue décisive entre Michel Servet et le réformateur. Dans chacun des pavillons, on pouvait entendre la voix de Calvin, de ses amis, de ses adversaires, les bruits de la ville et découvrir, autant que la vie de l'homme, la vie quotidienne de Genève à l'époque. On voyait un Calvin en trois dimensions animé et parlant, entouré des décors familiers de l'époque, et cela grâce aux techniques du laboratoire de la professeure Nadia Thalmann (MIRALab) de l'université de Genève. Quelques gravures, objets et livres du XVIe siècle étaient également exposés.
En plus d'un comité scientifique international, l'équipe de préparation était composée d'Olivier Fatio (commissaire d'exposition), des muséographes Sylvia Krenz et René Schmid (État des lieux), d'Isabelle Graesslé (directrice) et de Françoise Demole et Béatrice Nicollier-de Weck, respectivement présidente et membre du Conseil de fondation du musée. L'ambition de cette exposition était de rassembler des visiteurs de tout âge et de toute provenance pour dénouer le mythe du réel quant au personnage de Calvin, tout en replaçant les faits historiques dans leur époque. Par cette double contextualisation, il s'agissait d'apaiser les liens entre Calvin et Genève et, d'une manière plus large, avec le monde contemporain.
Muséographie
Le musée retrace l'histoire de la Réforme, non seulement dans ses aspects religieux mais également comme phénomène culturel et social dont on mesure encore les effets. L'étude et la réalisation muséographiques ont été confiées au bureau État des lieux de Sylvia Krenz et René Schmid. Quant au contenu scientifique, il est assuré par le professeur Olivier Fatio, fondateur du musée.
Thèmes et collections
Parmi les thèmes qui sont abordés se trouvent la Bible, dont la salle du même nom abrite d'anciens manuscrits, la « polémique » avec des caricatures originales, la « Genève de Calvin » et ses autographes et nombreux ouvrages, le « Banquet théologique » et ses portraits de théologiens protestants et la « révocation de l'Édit de Nantes » au travers de gravures du Désert et du Refuge. La peinture historique du XIXe siècle est également exposée avec des tableaux notamment un portrait de Calvin par Albert Anker ou un tableau représentant la mort de Calvin par Joseph Hornung.
L'ensemble des œuvres et documents exposés provient de diverses sources, parmi lesquelles la Bibliothèque calvinienne, la Bibliothèque de Genève, l'Église protestante ainsi que de nombreuses donations de particuliers. Le collectionneur et mécène d'art international Jean Paul Barbier-Mueller a contribué pour sa part par la donation d'un ensemble prestigieux de livres historiques et de plaquettes polémiques du XVIe siècle sur les guerres de religion ; cette donation inclut la série complète d'éditions d'époque des fameux Discours politiques de Pierre de Ronsard ainsi que des lettres autographes des acteurs des guerres de religion : Catherine de Médicis, Charles IX, Henri III, Henri IV, Michel de L'Hospital, etc. Une lettre manuscrite de Calvin de 1545 figure dans la collection.
La musique, art que la Réforme a privilégié, a également été mise en scène dans une salle où l'on peut entendre des psaumes huguenots, des chorals luthériens ou des chants des églises réformées d'outre-mer.
En , trois nouvelles salles voient le jour dans les caves historiques du MIR. Au travers de ces salles, le musée sort de son cadre genevois pour s'ouvrir aux cinq continents, avec un accent sur les protestantismes aux États-Unis. La reconstitution du bureau d'Alexandre Vinet, théologien lausannois du XIXe siècle, représente également un développement nouveau sur la Suisse romande.
Financement
Aménagé avec un budget de 4,1 millions francs suisses, ses fonds proviennent de donateurs privés.
L'entrée du musée est payante (treize francs pour les adultes avec des tarifs réduits de huit et six francs, audio-guide compris).
Le musée comprend une boutique souvenir où les visiteurs peuvent se procurer des cartes postales, des chocolats à l'effigie de Calvin et Luther, de la bière Calvinus ainsi d'autres que d'autres produits sélectionnés ; des livres en plusieurs langues, en particulier sur l'histoire de la Réforme, sont également en vente.
Le MiR est voisin de la cathédrale Saint-Pierre. Ensemble, ils constituent, avec la visite des tours, une entité baptisée « Espace Saint-Pierre ». Un forfait de visite combinée est proposé.
Références
- « Chantier de transformation – Le Musée de la Réforme retrouve pignon sur rue », sur Tribune de Genève (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Olivier Fatio, Comprendre la Réforme. Un itinéraire proposé par le musée international de la Réforme, éd. Musée international de la Réforme, Genève, 2005
- Olivier Fatio, Vincent Schmid, Martine Brunschwig Graf, Isabelle Graesslé, Le Musée international de la Réforme à Genève, Bulletin du Centre protestant d'études, 2005.
- Isabelle Graesslé, Réminiscences. Un parcours inédit dans le Musée, ouvrage conçu comme un guide pour la visite, éd. Musée international de la Réforme, Genève, 2007
- Isabelle Graesslé, « Le Musée international de la Réforme ou le patrimoine immatériel revisité », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, vol. 157, , p. 567-582 (lire en ligne, consulté le ).
Articles connexes
Liens externes
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