Pérouse

Pérouse (en italien : Perugia) est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom et capitale de la région Ombrie. La ville est notamment célèbre pour son université, qui est l'une des plus anciennes d'Europe.

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Pérouse
Perugia

Armoiries

Place centrale de Pérouse
Administration
Pays Italie
Région Ombrie 
Province Pérouse 
Maire
Mandat
Andrea Romizi
2014-
Code postal 06100
Code ISTAT 054039
Code cadastral G478
Préfixe tel. 075
Démographie
Gentilé Pérugin
perugino (it)
Population 165 763 hab. (2018[1])
Densité 369 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 07′ 00″ nord, 12° 23′ 00″ est
Altitude Min. 493 m
Max. 493 m
Superficie 44 900 ha = 449 km2
Divers
Saint patron San Costanzo di Perugia
Fête patronale 29 janvier
Localisation

Localisation dans la province de Pérouse.
Géolocalisation sur la carte : Italie
Pérouse
Géolocalisation sur la carte : Italie
Pérouse
Géolocalisation sur la carte : Ombrie
Pérouse
Liens
Site web www.comune.perugia.it

    Géographie

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique
    Avec les communes environnantes
    1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes

    Pérouse se situe sur une acropole collinaire d'une altitude moyenne de 493 m, autour de laquelle se développe le centre historique qui est en grande partie entouré par des murs étrusques et médiévaux. Le territoire communal descend tout autour du versant pour atteindre une altitude de 280 m au valle di Pian di Massiano et 170 m à proximité du fleuve Tibre qui en délimite au sud les confins avec le territoire de Torgiano.

    Pérouse qui semble bâtie sur une seule colline en occupe en réalité deux : le colle del Sole et le colle Landone. La dépression maximale entre les deux collines s'étend du fosso di Santa Margherita à l'est, au fosso della Cupa, à l'ouest.

    Au nord, les reliefs du mont Tezio et du mont Acuto le séparent de la commune d'Umbertide. Un bout de territoire atteint sur la partie occidentale les hauteurs qui entourent le lac Trasimène.

    À l'est, les premiers contreforts collinaires de l'Apennin ombro-marchesan le mettent au contact des territoires des communes d'Assise et de Gubbio.

    Histoire

    Pérouse apparaît pour la première fois dans l'histoire sous le nom de Perugia. C'est l'une des douze cités étrusques (dites dodécapole). Elle est mentionnée lors de la guerre de 310 ou 309 av. J.-C. entre les Étrusques et les Romains. Pérouse participe activement à la rébellion de 295 av. J.-C. et doit se résoudre, avec Vulsinii (Bolsena) et Arretium (Arezzo), à demander la paix l'année suivante.

    Au cours des guerres puniques de 216 et 205 av. J.-C., Pérouse reste fidèle à la république romaine. On n'entend parler à nouveau de la cité qu'en 41-40 av. J.-C., lorsque Lucius Antonius vient s'y réfugier avant d'être vaincu par Octave à l'issue d'un long siège. On a retrouvé des balles de plomb jetées avec des frondes à l'intérieur de la cité et dans les environs (Corpus inscr. lat. xi. 1212). La ville est brûlée, nous dit-on, sauf les temples de Vulcain et de Junon. Les murs-terrasses étrusques, toutefois, ne sont guère endommagés. La ville est ouverte à l'occupation de tous sur un territoire d'un mille. Des inscriptions « Augusta sacr(um) Perusia restituta » permettent de supposer que la ville a été rapidement reconstruite. Elle ne devint toutefois une colonie que vers 251-253.

    Les géographes ne mentionnent guère son existence jusqu'en 548, lorsque Totila l'envahit après un siège. Dans la période lombarde, Pérouse est l'une des villes principales de la région de Tuscia, qui s'étend au nord de Rome. Au IXe siècle elle devient une propriété des papes avec l'accord de Charlemagne et de Louis le Pieux. La cité continue toutefois pendant des siècles à mener une vie indépendante, guerroyant contre les cités et territoires voisins de Foligno, Assise, Spolète, Todi, Montepulciano...

    Les papes ont parfois trouvé asile dans les murs de Pérouse. L'administration papale y a aussi organisé les conclaves qui ont élu Honorius III en 1216, Honorius IV en 1285, Célestin V en 1294 et Clément V en 1305. Cependant Pérouse fut parfois réticente à l'égard des papes, ainsi lors de la rébellion de Rienzo en 1347 la cité ombrienne envoya dix ambassadeurs au tribun romain et résista vigoureusement aux légats du pape venus la soumettre.

    Au cours des XIVe et XVe siècles, les rivalités entre les premières familles locales, les Baglioni et les Oddi, les Michelotti, transformèrent peu à peu la ville en champ de bataille (assassinat de Biordo Michelotti le ). Le 12 juillet 1416, Braccio da Montone, condottiere natif de la cité dont il avait été chassé avec sa famille dans sa jeunesse, s'empare de la ville qui lui est offerte par ses habitants lors de la bataille de Sant'Egidio, en écrasant les troupes de Carlo Malatesta avec l'aide de son fils Oddo et de Niccolo Piccinino. Rapidement, presque toute l'Ombrie sera sous sa domination et le restera jusqu'à sa mort en 1424[2]. Comme dans de nombreuses villes de Toscane et d'Ombrie, Pérouse se couvrit alors de maisons-tours érigées par les personnalités les plus puissantes et les plus riches. Lorsque les Oddi quittèrent la ville, les Baglioni se déchirèrent entre eux. Le mariage d'Astorre Baglioni, en 1500, dégénéra en massacre. Le jeune Raphaël, qui apprenait alors la peinture à Pérouse, a immortalisé dans La Déposition la figure du beau Grifonetto Baglioni, mort au cours de ces journées.

    Les papes commencèrent à craindre ces princes si instables et menaçants. En 1520, Léon X attira à Rome Gian Paolo Baglioni et le fit décapiter. Vingt ans plus tard, profitant d'une rébellion des Pérugins contre une taxe sur le sel imposée par le pape, Paul III envoya son armée à Pérouse pour soumettre définitivement la ville. Il détruisit toutes les tours qui couronnaient la ville et construisit une énorme citadelle, la Rocca Paolina, par-dessus les résidences des Baglioni. Les anciennes rues du quartier Baglioni devinrent des galeries souterraines que l'on peut encore visiter aujourd'hui. Cette citadelle, dressée au sommet de la ville, servait moins à protéger Pérouse de ses assaillants qu'à empêcher toute rébellion des habitants contre le pouvoir pontifical. Elle cristallisera pendant des siècles l'humiliation des Pérugins.

    En 1797, l'armée de Bonaparte occupa Pérouse et y ramassa les principales œuvres d'art, dont des tableaux du Pérugin qu'on trouve aujourd'hui dans des musées français. La ville fut aussi touchée par des tremblements de terre en 1832, 1838 et 1854. L'armée autrichienne prit la ville en mai 1849. L'événement le plus important fut toutefois la « libération » de la ville en 1860, lorsque la ville échappa définitivement au pouvoir papal pour rejoindre le Piémont avec le reste de l'Ombrie. L'une des premières décisions des dirigeants de la ville fut alors de détruire la Rocca Paolina.

    Culture

    Le Corso Vannucci est l'artère principale de la ville de Pérouse.
    Les foyers de la Renaissance artistique en Italie :
    Nord : Venise, Padoue, Ferrare, Mantoue, Milan, Parme.
    Centre : Florence, Urbino, Pérouse
    Sud : Rome.

    Malgré ses richesses artistiques et l'intérêt de son vaste centre médiéval, Pérouse est une ville moins touristique que Florence ou Sienne. En revanche, c'est une ville étudiante importante. Elle accueille en particulier de nombreux étudiants étrangers dans son Università per stranieri di Perugia.

    Églises

    La cathédrale San Lorenzo.
    L'église San Angelo.

    Palais

    Le Palazzo dei Priori vu depuis la place du 4 novembre.
    • Le Palais Sorbello, situé au 9 piazza Piccinino, et qui abrite la fondation Uguccione Ranieri di Sorbello.

    Places

    • La Piazza Matteotti
    • La Piazza IV Novembre et la Fontana Maggiore, une fontaine médiévale construite sur les dessins de Fra Bevignate et comportant trois vasques (deux en marbre et la supérieure en bronze), à 50 bas-reliefs et 24 statuettes, trois nymphes porteuses d'eau, de Nicola et Giovanni Pisano,
    • La Piazza Michelotti, l'endroit le plus élevé de Pérouse (panorama sur la plaine, les montagnes et Assise)

    Cimetières

    Vestiges romains et médiévaux

    • Porta Augusta, une porte romaine avec des éléments étrusques
    • Vestiges de la Rocca Paolina
    • Remparts étrusques
    • Remparts médiévaux
    • Torre degli Sciri
    • Aqueduc médiéval
    • Nécropole antique
    • Ville souterraine (ancien quartier des Baglioni)
    • Hypogée des Volumni (hypogée de la famille Volumnus), une tombe étrusque à l'extérieur de la ville.

    Musées et autres

    Équipements sportifs

    Personnalités liées à la ville

    Festivités

    • Umbria Jazz au mois de juillet (invité principal - en 2003 : James Brown - en 2005 : Elton John)
    • EuroChocolate

    Économie

    Pérouse est aussi un haut lieu du chocolat en Italie (usine Nestlé dite Perugina).

    Administration

    Les maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    13 juin 1999 8 juin 2009 Renato Locchi PD  
    depuis 8 juin 2009 En cours Wladimiro Boccali PD  
    Les données manquantes sont à compléter.

    Hameaux

    Bagnaia, Bosco, Capanne, Castel del Piano, Cenerente, Città della Domenica, Civitella Benazzone, Colle Umberto I, Collestrada, Colombella, Ellera, Ferro di Cavallo, Fontignano, Fratticiola Selvatica, La Bruna, La Cinella, Lacugnano, Migiana di Monte Tezio, Monte Corneo, Monte Petriolo, Montebello, Mugnano, Olmo, Parlesca, Pianello, Piccione, Pila, Pilonico Materno, Poggio della Pietra, Poggio delle Corti, Ponte Felcino, Ponte Pattoli, Ponte Rio, Ponte San Giovanni, Ponte Valleceppi, Prepo, Pretola, Ramazzano, Rancolfo, Ripa, Sant'Andrea delle Fratte, Sant'Egidio, Sant'Enea, San Fortunato della Collina, San Giovanni del Pantano, Santa Lucia, San Marco, Santa Maria Rossa, San Martino in Campo, San Martino in Colle, San Sisto, Solfagnano, Villa Pitignano

    Communes limitrophes

    Panorama.

    Assise, Bastia Umbra, Corciano, Deruta, Gubbio, Magione, Marsciano, Panicale, Piegaro, Torgiano, Umbertide, Valfabbrica

    Jumelages

    Notes et références

    1. (it) « Bilancio demografico anno 2018 (dati provvisori) », Istituto Nazionale di Statistica.
    2. Sophie Cassagnes-Brouquet, Bernard Doumerc, Les Condottières, Capitaines, princes et mécènes en Italie, XIIIe-XVIe siècle, Paris, Ellipses, , 551 p. (ISBN 978-2-7298-6345-6)

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail de l'Ombrie
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