Présidence de Barack Obama

La présidence de Barack Obama débute le , date de l'investiture de Barack Obama en tant que 44e président des États-Unis, et s'achève le , après l'élection présidentielle de 2016 à laquelle il ne peut participer, ayant effectué deux mandats.

Présidence de Barack Obama

44e président des États-Unis

Portrait officiel de Barack Obama.
Type
Type Présidence des États-Unis
Résidence officielle Maison-Blanche, Washington, D.C.
Élection
Mode de scrutin Suffrage universel indirect
Élection 4 novembre 2008
6 novembre 2012
Début du mandat
Fin du mandat
Durée 8 ans
Présidence
Nom Barack Obama
Date de naissance
Appartenance politique Parti démocrate
Représentation
Divers
Site web whitehouse.gov
Voir aussi Politique aux États-Unis

Barack Obama succède à George W. Bush et met en place l'administration Obama, remplaçant une grande partie des hauts fonctionnaires de l'ancien gouvernement. À son arrivée au pouvoir, son gouvernement doit en particulier faire face à la crise économique provoquée par la crise des subprimes, à la guerre d'Afghanistan et aux relations des États-Unis avec les pays musulmans — il marque celles-ci par son discours du Caire du . Dès les premiers jours de son mandat, il annonce symboliquement la fermeture du camp de Guantanamo, non encore réalisée dans les faits à ce jour, les prisonniers étant évacués de façon espacée ou jugés trop dangereux pour quitter le site.

Sur le plan intérieur, les États-Unis retrouvent une croissance économique forte, approchant du plein emploi en réduisant le chômage sous les 5 %, tandis qu'Obama fait adopter une réforme garantissant une couverture maladie à 95 % des Américains. La Cour suprême légalise en 2015 le mariage homosexuel dans les 50 États, ainsi qu'au sein de la capitale fédérale Washington, Obama y étant favorable. Le président tranche également avec son prédécesseur quant à l'application de la peine de mort : il y est fortement opposé, voulant la réserver aux crimes de haine, aux infanticides et aux terroristes.

Après avoir bénéficié d'un Congrès à forte majorité démocrate durant les deux premières années de son mandat, il fait face à un Congrès politiquement partagé durant les quatre années suivantes, avec une Chambre des représentants à large domination républicaine et un Sénat à majorité démocrate réduite. Lors des deux dernières années de son mandat, les républicains contrôlent les deux chambres du Parlement.

Composition initiale du cabinet présidentiel

Nominations
PositionNom(s)
Chef de cabinet de la Maison-BlancheRahm Emanuel
Chefs de cabinet adjoints de la Maison-BlancheNancy-Ann DeParle
Alyssa Mastromonaco
Chef de cabinet du vice-présidentBruce Reed
ConseillersDavid Axelrod
Pete Rouse
Valerie Jarrett
Assistant législatifRob Nabors
Conseiller juridique de la Maison-BlancheRobert Bauer

Lors de ses premières nominations, les observateurs ne manquent pas de signaler que le nouvel élu a choisi de nombreuses personnalités de l'ancien gouvernement Clinton à commencer par Rahm Emanuel[1]. Ainsi Greg Craig, choisi pour diriger le bureau juridique de la Maison Blanche[1], a été l'un des avocats de Bill Clinton durant la procédure de destitution qui n'avait pas abouti en 1998 tandis que Mona Sutphen avait recruté Monica Lewinsky à la mission américaine à New York.

Chronologie de la transition

Barack Obama est élu président des États-Unis lors du scrutin du jeudi 4 novembre 2008. Dès le 5 novembre, le président George W. Bush promet une transition sans heurts avec son successeur et appelle les responsables de son cabinet à coopérer loyalement avec l'équipe présidentielle de Barack Obama. Le 6 novembre, Barack Obama reçoit ses premiers rapports classifiés des services secrets du directeur du renseignement national John Michael McConnell et de Michael Hayden, le chef de la Central Intelligence Agency. Il est cependant absent du sommet des pays industrialisés et émergents (G20), réunis le à Washington, D.C. et présidé par le président alors en fonction George W. Bush. Il y envoie néanmoins 2 représentants, l'ancienne secrétaire d'État Madeleine Albright et l'ancien représentant républicain Jim Leach.

Le , Barack Obama annonce sa démission du Sénat[2]. Son poste doit alors être pourvu par un remplaçant désigné par Rod Blagojevich, le gouverneur de l'Illinois, en attendant une élection partielle l'année suivante. Le vice-président élu Joe Biden doit lui aussi démissionner de son mandat de sénateur du Delaware. Dans sa première interview sur une chaîne télévisée depuis son élection, Barack Obama annonce que la lutte contre la récession nécessite de laisser s'aggraver le déficit budgétaire et qu'il lui faudra procéder à un renforcement de la régulation du secteur financier. Il se prononce également pour un plan de sauvetage de l'industrie automobile américaine, affirme sa volonté de fermer le camp de Guantanamo et de donner un coup d'arrêt à la torture comme méthode d'interrogatoire par l'armée américaine tout en confirmant vouloir retirer l'essentiel des troupes américaines d'Irak en seize mois, d'ici à l'été 2010[3].

Composition du gouvernement

Vice-président

Rang Fonction Titulaire Parti Mandat
1

Vice-président

Joe Biden Démocrate -
(8 ans)

Membres du cabinet

Rang Fonction Titulaire Parti Mandat
2

Secrétaire d'État

Hillary Clinton Démocrate -
(4 ans et 11 jours)
John Kerry Démocrate -
(3 ans, 11 mois et 19 jours)
3

Secrétaire du Trésor

Timothy Geithner Démocrate -
(3 ans, 11 mois et 30 jours)
Neal Wolin
(intérim)
Démocrate -
(1 mois et 3 jours)
Jacob Lew Démocrate -
(3 ans, 10 mois et 23 jours)
4

Secrétaire à la Défense

Robert Gates Indépendant -
(4 ans, 6 mois et 13 jours)
Leon Panetta Démocrate -
(1 an, 7 mois et 26 jours)
Chuck Hagel Républicain -
(1 an, 11 mois et 21 jours)
Ashton Carter Démocrate -
(1 an, 11 mois et 3 jours)
5

Procureur général

Eric Holder Démocrate -
(6 ans, 2 mois et 24 jours)
Loretta Lynch Démocrate -
(1 an, 8 mois et 24 jours)
6

Secrétaire à l'Intérieur

Ken Salazar Démocrate -
(4 ans, 2 mois et 23 jours)
Sally Jewell Démocrate -
(3 ans, 9 mois et 8 jours)
7

Secrétaire à l'Agriculture

Tom Vilsack Démocrate -
(7 ans, 11 mois et 23 jours)
Michael Scuse
(intérim)
Indépendant -
(7 jours)
8

Secrétaire au Commerce

Gary Locke Démocrate -
(2 ans, 4 mois et 6 jours)
Rebecca Blank
(intérim)
Démocrate -
(2 mois et 20 jours)
John Bryson Démocrate -
(8 mois)
Rebecca Blank
(intérim)
Démocrate -
(1 an et 5 jours)
Penny Pritzker Démocrate -
(3 ans, 6 mois et 25 jours)
9

Secrétaire au Travail

Hilda Solis Démocrate -
(3 ans, 10 mois et 29 jours)
Seth Harris
(intérim)
Démocrate -
(6 mois et 1 jour)
Thomas Perez Démocrate -
(3 ans, 5 mois et 28 jours)
10

Secrétaire à la Santé et aux services sociaux

Kathleen Sebelius Démocrate -
(5 ans, 1 mois et 12 jours)
Sylvia Mathews Burwell Démocrate -
(2 ans, 7 mois et 11 jours)
11

Secrétaire au Logement et au Développement urbain

Shaun Donovan Démocrate -
(5 ans, 6 mois et 2 jours)
Julián Castro Démocrate -
(2 ans, 5 mois et 23 jours)
12

Secrétaire aux Transports

Ray LaHood Républicain -
(4 ans, 5 mois et 9 jours)
Anthony Foxx Démocrate -
(3 ans, 6 mois et 18 jours)
13

Secrétaire à l'Énergie

Steven Chu Indépendant -
(4 ans, 2 mois et 1 jour)
Daniel Poneman
(intérim)
Démocrate -
(1 mois et 29 jours)
Ernest Moniz Démocrate -
(3 ans, 7 mois et 30 jours)
14

Secrétaire à l'Éducation

Arne Duncan Démocrate -
(6 ans, 11 mois et 10 jours)
John King, Jr. Démocrate - [4]
(1 an et 19 jours)
15

Secrétaire aux Anciens combattants

Eric Shinseki Indépendant -
(5 ans, 4 mois et 9 jours)
Sloan D. Gibson
(intérim)
Indépendant -
(2 mois)
Robert A. McDonald Républicain -
(2 ans, 5 mois et 21 jours)
16

Secrétaire à la Sécurité intérieure

Janet Napolitano Démocrate -
(4 ans, 7 mois et 16 jours)
Rand Beers
(intérim)
Démocrate -
(3 mois et 17 jours)
Jeh Johnson Démocrate -
(3 ans et 28 jours)

Postes de gouvernement ayant rang au cabinet

Sept postes officiels ont rang au cabinet, ce qui signifie qu'ils sont autorisés à assister aux réunions du cabinet, mais ne sont pas des ministres (Secretary) responsables d'un ministère (Department) et ils n’entrent pas dans la ligne de succession présidentielle des États-Unis.

Rang Fonction Titulaire Parti Mandat
17 Chef de cabinet de la Maison-Blanche Rahm Emanuel Démocrate -
(1 an, 8 mois et 11 jours)
Pete Rouse
(intérim)
Démocrate -
(3 mois et 12 jours)
William Daley Démocrate -
(1 an et 14 jours)
Jacob Lew Démocrate -
(11 mois et 29 jours)
Denis McDonough Démocrate -
(3 ans, 11 mois et 26 jours)
18 Administrateur de l'Agence de protection
de l'environnement
Lisa Jackson Démocrate -
(4 ans et 27 jours)
Bob Persisepe
(intérim)
Démocrate -
(4 mois et 29 jours)
Gina McCarthy Démocrate -
(3 ans, 6 mois et 2 jours)
19 Directeur du Bureau de la gestion et du budget Peter Orszag Démocrate -
(1 an et 10 jours)
Jeffrey Zients
(intérim)
Démocrate -
(9 mois et 19 jours)
Jacob Lew Démocrate -
(1 an, 2 mois et 9 jours)
Jeffrey Zients
(intérim)
Démocrate -
(1 an, 2 mois et 28 jours)
Sylvia Mathews Burwell Démocrate -
(1 an, 1 mois et 16 jours)
Brian Deese
(intérim)
Démocrate -
(1 mois et 19 jours)
Shaun Donovan Démocrate -
(2 ans, 5 mois et 23 jours)
20 Représentant au commerce Ron Kirk Démocrate -
(3 ans, 11 mois et 25 jours)
Demetrios Marantis
(intérim)
Démocrate -
(2 mois et 8 jours)
Miriam Sapiro
(intérim)
Démocrate -
(29 jours)
Michael Froman Démocrate -
(3 ans, 6 mois et 30 jours)
21 Ambassadeur américain aux Nations unies Susan Rice Démocrate -
(4 ans, 5 mois et 9 jours)
Rosemary DiCarlo
(intérim)
Démocrate -
(1 mois)
Samantha Power Démocrate -
(3 ans, 5 mois et 18 jours)
22 Président du Council of Economic Advisers Christina Romer Démocrate -
(1 an, 7 mois et 6 jours)
Austan Goolsbee Démocrate -
(10 mois et 27 jours)
Alan Krueger Démocrate -
(1 an, 8 mois et 26 jours)
Jason Furman Démocrate -
(3 ans, 5 mois et 18 jours)
23 Administrateur de la Small
Business Administration
Karen Mills Démocrate -
(4 ans, 4 mois et 26 jours)
Jeanne Hulit
(intérim)
Démocrate -
(5 mois et 6 jours)
Marianne Markowitz
(intérim)
Démocrate -
(2 mois)
Maria Contreras-Sweet Démocrate -
(2 ans, 9 mois et 13 jours)

Autres postes d'importance n'ayant pas rang au cabinet

Fonction Titulaire Parti Mandat
Directrice du Conseil de politique intérieure Melody Barnes Démocrate -
(2 ans, 11 mois et 13 jours)
Cecilia Muñoz Démocrate -
(5 ans et 10 jours)
Directeur des services de renseignement américain Dennis Blair Indépendant -
(1 an, 3 mois et 29 jours)
David Gompert (en)
(intérim)
Indépendant -
(2 mois et 8 jours)
James R. Clapper Indépendant -
(6 ans, 5 mois et 15 jours)
Directeur du Conseil de sécurité nationale John O. Brennan Indépendant -
(4 ans, 1 mois et 16 jours)
Lisa Monaco (en) Indépendante -
(3 ans, 10 mois et 12 jours)
Directeur de la Central Intelligence Agency Leon Panetta Démocrate -
(2 ans, 4 mois et 17 jours)
Michael Morell
(intérim)
Indépendant -
(2 mois et 5 jours)
David Petraeus Indépendant -
(1 an, 2 mois et 3 jours)
Michael Morell
(intérim)
Indépendant -
(3 mois et 27 jours)
John O. Brennan Indépendant -
(3 ans, 10 mois et 12 jours)
Conseiller à la sécurité nationale James L. Jones Indépendant -
(1 an, 8 mois et 18 jours)
Thomas E. Donilon Démocrate -
(2 ans, 8 mois et 22 jours)
Susan Rice Démocrate -
(3 ans, 6 mois et 19 jours)
Porte-parole de la Maison-Blanche Robert Gibbs Démocrate -
(2 ans et 22 jours)
Jay Carney Démocrate -
(3 ans, 4 mois et 9 jours)
Josh Earnest Démocrate -
(2 ans et 7 mois)

Premier mandat

Politique économique

Dépenses et recettes du budget fédéral des États-Unis en % du PNB entre 1981 et 2012.

Budgets 2009 et 2010

De 2008 à 2009, sous la présidence d'Obama, les dépenses du budget fédéral des États-Unis ont augmenté de plus de 40 %, au point de connaître le plus fort accroissement en rythme annuel de l'histoire du pays[5]. Le déficit budgétaire moyen sous George W. Bush s'élevait à 300 milliards de dollars. Il est passé à 1 400 milliards de dollars[6]. Le , Barack Obama exposait son intention de réduire ce déficit de moitié d'ici la fin de son mandat. Le budget 2009 prévoyait à l'origine un déficit de 1 750 milliards de dollars en 2009 (soit 12,3 % du PIB) et de 1 171 milliards en 2010. Ce déficit, rapporté au produit intérieur brut des États-Unis, aurait été le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale, mais a été réduit par le Congrès. En effet, la proposition de budget 2010 établissait un déficit record de 1 560 milliards de dollars pour 2010 et 1 300 milliards pour 2011 (forçant l'État à emprunter 33 cents pour chaque dollar dépensé), afin de lutter contre le chômage (à 10 % début 2010) et soutenir les classes moyennes en baissant les impôts, mesure compensée par la hausse des prélèvements pour les multinationales et la suppression des niches fiscales pour les hauts revenus[7].

Un accord sur la dette publique entre la présidence et John Boehner, speaker de la Chambre, n'a pas pu avoir lieu à la suite de l'obstruction du républicain Eric Cantor qui, selon certains commentateurs de gauche en France, se serait assuré que le plan de relance de 2009 n'obtiendrait pas la moindre voix de son camp[8].

L'exercice 2009 du budget fédéral des États-Unis sera de 3 606 milliards de dollars pour 2010, contre 3 724 milliards pour 2009[9].

Son gouvernement a identifié 2 000 milliards d'économies sur dix ans et souhaite cesser de financer des programmes d'armement considérés comme inutiles. Le rebond de croissance anticipé par le gouvernement Obama devrait se traduire par des hausses de recettes fiscales qui, associées à la fin des dépenses militaires en Irak, permettraient de ramener le déficit à 533 milliards de dollars en 2013 (soit 3 % du PIB américain de 14 545 milliards de dollars).

Postes de dépense
  • 250 milliards de dollars seront alloués au sauvetage des banques américaines. Cette somme s'ajoutera aux 700 milliards déjà alloués par le Trésor à cette fin en octobre 2008 dans le cadre du plan Paulson, dont la moitié a été engagée au mois de février 2009.
  • Un fonds de 634 milliards de dollars sur dix ans sera créé pour financer la généralisation de la couverture santé promise durant la campagne.
  • 200 milliards de dollars sur les dix-huit mois à venir financeront l'effort de guerre américain, dont 75,5 milliards de dollars (environ 59 milliards d'euros) pour 2009 afin d'envoyer quelque 17 000 soldats supplémentaires en Afghanistan.

Budgets 2011 et 2012

Obama avec son vice-président Joe Biden après le bouclage validé par le Congrès du budget pour l'année 2011.

À l'automne 2010, Barack Obama a renoncé à faire adopter le budget de l'année 2011, bien que le Congrès fût encore à cette époque à majorité démocrate. Selon ses détracteurs, il a délibérément attendu le pour soumettre ce budget à un Congrès où il savait que la majorité républicaine à la Chambre des représentants des États-Unis avec la venue de membres du Tea Party refuserait de le voter tant il contenait des dépenses inutiles selon eux[10],[11],[12]. Ainsi, le budget de l'année 2011 n'a pas été adopté en première instance, et celui de 2012, présenté seulement au mois de mai, n'a pas été adopté non plus : ce dernier budget étant tellement inacceptable que le Sénat, pourtant à majorité démocrate, l'a lui-même rejeté à la quasi-unanimité, par 99 voix contre, et 0 pour[13],[14]. Le projet de budget présenté par les républicains de la Chambre des représentants n'a été examiné ni par la Maison-Blanche ni par le Sénat car jugé totalement incompatible. Dès lors, le Congrès doit voter les dépenses courantes, au jour le jour, hors de tout cadre budgétaire[réf. nécessaire].

Les démocrates et républicains n’ont pas la même perspective sur la manière de lutter contre le déficit. Les démocrates veulent un mélange entre réductions des dépenses publiques (sociales et militaires) et augmentation des revenus par une réforme fiscale y compris des hausses d’impôts (sur les plus aisés). Les républicains refusent toute hausse d’impôts même par suppression des niches et autres déductions qui sont pléthores aux États-Unis et bloquent la situation. Les démocrates refusent donc de s’attaquer à la réforme des dépenses publiques obligatoires. D’où le blocage et cette pratique politique qui caractérise les États-Unis en cette période[15].

Le taux moyen de prélèvement sous son mandat est tombé à un plus bas historique avec 15,3 % du PNB pour des dépenses atteignant 24 % du PNB.

Plan de relance de l'économie américaine

La loi sur le plan de relance de l'économie américaine fut promulguée le , suivie d'autres réformes législatives, en particulier le Dodd–Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act de 2010 qui modifie en profondeur la réglementation des marchés financiers et les attributions de la Securities and Exchange Commission (SEC). Mais cette loi de Réforme de Wall street et de protection du consommateur ouvre aussi la voie à d’éventuelles nationalisations de banques et d'organismes financiers apparaissant en péril, ou à l'obligation de vendre une branche ou un secteur entier de leur activité, ce qui a suscité bien des craintes et maintes critiques[16],[17]. Tout le secteur financier est ainsi mis sous tutelle. Après de longues batailles parlementaires, l'enveloppe du plan de relance, à la suite du plan Paulson, se monte à 787 milliards de dollars. À l'issue de cette promulgation, Barack Obama promit « le début de la fin de la crise ». Le plan fut favorablement accueilli dans l'opinion, dont le taux de satisfaction envers le président restait important un mois après sa prise de fonctions[18].

La construction automobile étant en crise importante[19], il obtint fin mars 2009 la démission de Rick Wagoner, PDG de General Motors, dans le cadre des négociations avec le groupe concernant les modalités de sa sortie de crise[20],[21]. Les droits de propriété des anciens actionnaires de Chrysler et de General Motors ont été annulés et leurs actions, confisquées et distribuées pour partie au syndicat UAW et pour une autre partie importante au gouvernement, ce qui donne à ces deux actionnaires une minorité de blocage leur permettant de dicter les grandes orientations de ces deux firmes[22].

Par ailleurs, Obama signe le le Helping Families Save Their Homes Act of 2009 (en) et le Fraud Enforcement and Recovery Act of 2009 (en), qui établit notamment une commission d'enquête, la Financial Crisis Inquiry Commission (en) dirigée par Phil Angelides (en) et chargée d'enquêter, avec un budget de 8 millions de dollars, sur les causes et responsabilités de la crise[23]. En juin 2009, le gouvernement Obama nomma un superviseur chargé de contrôler les rémunérations des dirigeants de banques ayant reçu deux fois des fonds publics[24]. Par ailleurs on envisagea que les régulateurs puissent faire changer les systèmes de rémunération si ceux-ci sont susceptibles d'engendrer des incitations dangereuses pour la stabilité des établissements financiers[24]. Une redevance pour la responsabilité dans la crise financière, visant à augmenter l'imposition sur les banques et institutions financières bénéficiant d'aides publiques, est proposé par la Maison-Blanche mais se heurte au refus des Républicains de la Chambre[25].

Le scandale de l'American International Group

En mars 2009 éclate le scandale des primes versées aux cadres d'American International Group (AIG). Cette société d'assurance, sauvée de la faillite par l'État fédéral à la fin 2008, avait reçu 180 milliards de dollars d'aides publiques, dont 30 milliards supplémentaires en février 2009 sous le gouvernement Obama.

Le scandale débute quand la presse divulgue que l'argent public avait essentiellement servi à dédommager des banques étrangères comme la Société générale, la Deutsche Bank et la Barclays[26] et prend de l'ampleur quand le Wall Street Journal révéla qu'AIG avait prévu de verser 450 millions de dollars de bonus aux cadres ayant pourtant amené la compagnie au bord de la banqueroute, et que 165 millions de dollars avaient déjà été distribués le sous forme de primes.

Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, déjà contesté pour sa gestion du dossier, qu'il avait entamée lorsqu'il était président de la Fed de New York, fut de nouveau mis en cause par la presse et par une partie de la classe politique pour n'avoir pas essayé d'empêcher le virement de ces chèques, d'autant plus que le président de la société, Edward Liddy (en), affirmait que « toutes les décisions prises l'avaient été en concertation avec la Réserve fédérale », avec son président Ben Bernanke et que Timothy Geithner était au courant du versement des primes. L'affaire prend d'autant plus d'ampleur qu'une clause avait été ajoutée au plan de relance de février 2009 pour exempter de limites les primes décidées avant son entrée en application, avec l'aval du sénateur démocrate Chris Dodd, lequel était, avec Barack Obama, le sénateur ayant reçu le plus de contributions de campagne électorale de la part d'AIG[27].

Obama qualifia d'inappropriées les primes accordées par l'assureur avec « l'argent du contribuable » et promis d'explorer « tous les moyens possibles » pour récupérer cet argent[28].

Fonction publique

Par ailleurs, en raison de la crise économique, il annonce le gel symbolique des salaires de son équipe et des plus hauts fonctionnaires ayant un salaire de plus de 100 000 dollars. Début février, il exige également que les patrons des banques aidées par l'État plafonnent leur salaire mensuel à 500 000 dollars.

En outre, il signe le une loi abrogeant le National Security Personnel System (en) institué par le gouvernement Bush, qui avait mis en place un système de primes en fonction de la « performance », dans une optique managériale, dans la fonction publique fédérale ; ce système concernait un tiers des civils du département de la Défense des États-Unis, et était fortement controversé[29],[30].

Impôts

Dès le premier mois de son arrivée au pouvoir, le gouvernement Obama décida de prolonger, jusqu'à la fin 2010, les exemptions fiscales accordées par George W. Bush aux ménages les plus aisés. En 2011, le taux d'imposition de ceux dont le revenu annuel dépasse 250 000 dollars aurait dû passer de 35 % à 39,6 %. Ces augmentations devraient servir à financer la réforme du système de santé. Parallèlement est mis à l'étude une taxation spécifique des revenus des patrons de fonds spéculatifs ou de fonds d'investissement ainsi que l'aménagement d'une forme de TVA[31].

Enfin, le gouvernement tente de récupérer l'identité de titulaires de comptes anonymes en Suisse, après la condamnation par un tribunal américain de la banque UBS à verser une amende de 780 millions de dollars à l'Internal Revenue Service pour avoir permis à des citoyens des États-Unis de frauder le fisc. En août 2009, les États-Unis font signer à la Suisse, sous la menace d'une procédure pénale, un accord de coopération visant à connaître l'identité de 4 500 clients américains des banques suisses, mais la Suisse décide en janvier 2010 de suspendre cet accord[32].

Le Foreign Account Tax Compliance Act oblige les banques des pays ayant accepté un accord avec le gouvernement des États-Unis à signer avec le Département du Trésor des États-Unis un accord dans lequel elles s'engagent à lui communiquer tous les comptes détenus par des citoyens américains, sa mise à application doit avoir lieu le [33] est négocié avec plusieurs nations occidentales.

Emplois

Taux de chômage sous la présidence Obama.

Conséquence de la crise, à la fin de la première année du mandat de Barack Obama, 4 200 000 d'emplois auront été supprimés en un an, un chiffre jamais atteint depuis 1949. En valeur absolue, le nombre des emplois détruits durant l'année 2009 (4,6 millions) est le plus élevé depuis 1939[34].

En octobre 2009, le taux de chômage atteint un pic à 10 % de la population active[35]. En août 2013, il est de 7,3 % soit 11,3 millions de personnes à la recherche d'un emploi, atteignant son plus bas niveau depuis décembre 2008[36]. En septembre 2014, le taux est de 5,9 % soit 9,3 millions de personnes, le plus bas alors de sa présidence. La participation au marché du travail, qui compte les personnes ayant un emploi et celles qui en recherchent un activement, est à cette date de 62,7 %[37].

Traités économiques internationaux

Le , Barack Obama signait un nouveau traité de réduction des armes stratégiques (New START) prévoyant une réduction de 30 % des arsenaux stratégiques américains et russes. Ce traité laisse de côté les armes nucléaires tactiques : la Russie qui en possède dix fois plus que les États-Unis ne voulait pas qu'elles fussent mentionnées[38],[39],[40]. En décembre 2010, le Congrès ratifie le nouveau Traité de réduction des armes stratégiques négocié par Obama avec le président russe Medvedev.

Concernant les négociations sur l'Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA), ayant lieu avec l'Union européenne, le Japon et d'autres États importants, le gouvernement Obama a adopté une ligne similaire à celle des partenaires et du gouvernement précédent, concernant la non-communication des tractations jusqu'à ce que les parties en présences publièrent une version officielle de l'ébauche[41], le [42]. Une version retravaillée[43] du texte, résultat de la dernière série de négociations à Tokyo, fut rendue publique le [44].

Sécurité nationale, défense et secteur militaire

Discours pour le Memorial Day au Abraham Lincoln National Cemetary, en 2010.

L'une des premières mesures d'Obama a été d'annoncer la fermeture prochaine du camp de Guantanamo et des sites noirs de la CIA, l'arrêt des techniques d'interrogatoires utilisées pour torturer les détenus soupçonnés d'implication dans des projets terroristes, ainsi que l'arrêt de l'utilisation de l'expression inappropriée de « Guerre contre le terrorisme ». En revanche, il a maintenu le programme de surveillance électronique de la NSA.

La secrétaire à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, a annoncé en juin 2009 qu'elle allait mettre fin au programme National Applications Office, qui mettait à disposition de la police et d'autres agences les images prises par les satellites espions[45]. Fin décembre 2009, Obama promulguait un ordre exécutif[46] qui s'oppose à la classification indéfinie de documents[47] : lors de son second mandat, il ordonne la déclassification des dossiers traitant de la collaboration entre les États-Unis et la dictature militaire en Argentine (1976-1983) en vue de fournir des données aux organisations défendant les droits de l'Homme[48].

En janvier 2010, Obama déclenche l'opération Réponse unifiée dans le but de fournir une aide humanitaire à Haïti après le tremblement de terre qui a devasté l'île.

Réaménagement des programmes d'armement

Dans le contexte de la crise des subprimes, et d'une réévaluation de la politique du cabinet de George W. Bush, Robert Gates, maintenu par Obama à la tête du département de la Défense qu'il dirige déjà sous Bush, annonce le trois objectifs principaux : réaffirmer l'engagement de la prise en compte des besoins militaires, des financements basés sur les capacités à mener les guerres « dans lesquelles nous sommes engagés », et « les scénarios que nous pouvons rencontrer dans les années à venir »[49].

Il annonce d'une part vouloir réduire la part des contrats privés du département de la Défense (contrats avec les sociétés militaires privées), et d'autre part annuler une partie des programmes d'armement engagés par les précédents gouvernements. Il déclare ainsi vouloir annuler la partie du Future Combat Systems concernant les véhicules (qui représentent 87 milliards de dollars, le programme total représentant 150 milliards) [50]. Il a aussi annoncé l'annulation d'autres programmes (le programme de satellites TSAT développé par Boeing ; le projet de Lockheed Martin de créer l'hélicoptère présidentiel Marine One VH-71, l'estimation du coût du programme étant passé de 6 à 13 milliards, et ayant déjà six ans de retard[50] ; le gel d'achat d'avions furtifs Lockheed Martin F-22 Raptor dont un total de 187 seraient construits finalement et d'avions cargos Boeing C-17[50]).

Il souhaitait toutefois plus de financement pour les forces spéciales et pour les outils de reconnaissance, de surveillance et de renseignement (ISR), tels les drones et souhaite accélérer en 2010 l'acquisition d'avions de combat Lockheed Martin F-35 Lightning II qui serait toujours commandé en 2 443 exemplaires, et commander pour l'aviation navale 31 F/A-18[51]. Le budget de la défense devrait augmenter de 4 % pour l'année fiscale 2010 avec un format à 533,7 milliards de dollars[52]. Il annule plusieurs grands programmes mais débloque en revanche des financements pour d'autres ce qui a eu un effet favorables sur les cours de bourses des entreprises concernées[53].

Dana Milbank, du Washington Post, considérait l'annonce de Gates comme un défi clair envers le complexe militaro-industriel, immédiatement relevé par celui-ci [54].

Il convient de rappeler que le projet de budget du secrétaire de la Défense sort rarement tel quel du Congrès des États-Unis où chaque parlementaire introduit des amendements et le vote en fonction des intérêts de sa circonscription et de ses convictions. Les arbitrages sont du ressort du président mais le résultat est toujours lourd de calculs politiques[55]. Toutefois, un an plus tard, la réduction des commandes avait provoquée d'importants licenciements chez Lockheed Martin[56],[57].

La guerre d'Irak

Barack Obama avait été un opposant de la première heure à la guerre d'Irak contre Saddam Hussein, en 2003, et avait refusé de voter le surge, la « montée en puissance du déploiement américain » chargé de stopper la détérioration de la situation sur place[58]. Durant la dernière année au pouvoir de George W. Bush, le surge avait néanmoins permis de réduire des deux tiers le nombre de victimes américaines en Irak par rapport à l'année précédente, ce qui avait permis le retour, sans être remplacé, de 20 000 militaires américains ou leur transfert vers l'Afghanistan[58]. Entérinant finalement la stratégie de son prédécesseur[58], Barack Obama annonce le , le retrait progressif sur dix-neuf mois des troupes américaines d'Irak. Selon le calendrier annoncé, une majorité des 142 000 soldats engagés dans le corps expéditionnaire envoyé en Irak en mars 2003, pourraient avoir quitté le pays avant le . Ce calendrier va cependant au-delà des seize mois de délai promis par le candidat Obama lors de sa campagne électorale[59] et peut également être prolonger si, à la faveur du retrait, les violences venaient à reprendre[58]. Par ailleurs, un contingent de 50 000 soldats resteraient sur place jusqu'à la fin de l'année 2011[60], conformément à l'accord signé avec les autorités irakiennes par son prédécesseur, George W. Bush, lequel avait fixé une date butoir au [61]. Le contingent qui restera sur place sera investi d'une « mission de formation de l'armée irakienne, de protection de la population et de ciblage d'éléments terroristes » ainsi que de défense des intérêts américains et non plus d'une mission de combat[61].

Diplomatie

Le président Obama prononçant le discours du Caire le .

En , il a adressé un message d'appel au dialogue à l'Iran le jour du Nouvel an iranien[62].

Le sous-secrétaire d'État Jeffrey D. Feltman et le membre du Conseil de sécurité nationale Daniel Shapiro ont rendu en mai 2009 leur seconde visite en Syrie depuis la prise de fonctions d'Obama, ce qui n'a pas empêché ce dernier de reconduire les sanctions prises à l'égard du régime d'el-Assad [63].

Les États-Unis ont reconnu une responsabilité partagée dans le trafic de drogue venu du Mexique. La Secrétaire à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, doit superviser les efforts destinés à mettre fin aux violences liées au narcotrafic le long de la frontière et à prévenir et réprimer l'entrée irrégulière des migrants[64].

Lors de son déplacement en Europe en , il a réaffirmé le souhait américain d'une entrée de la Turquie dans l'Union européenne[65]. Il a prononcé un discours à Prague plaidant pour un traité d'interdiction totale des essais nucléaires[66].

En , il a annoncé un allègement des restrictions concernant les déplacements à Cuba[67], pré-amorçant le dégel cubain effectif durant son second mandat.

Obama et l'Union européenne

L'élection de Barack Obama à la présidence des États-Unis est plutôt bien accueillie en Europe, où il est fait mention d'une « Obamania » tant la popularité du nouveau président américain apparaît grande[68]. Les médias européens, notamment français se montrent ainsi enthousiastes à son sujet[69]. Le fait qu'un homme noir accède pour la première fois à la Maison Blanche est ainsi fortement salué, et des débats ont alors cours en Europe sur le postulat d'un retard européen en matière d'égalité des chances et de mobilité sociale des minorités[68],[70],[71]. L'attente est également forte après un double mandat de George W. Bush très critiqué : les Européens espèrent une amélioration des relations transatlantiques[71].

Cependant, des incompréhensions apparaissent rapidement. La politique économique de Barack Obama est ainsi critiquée en Europe, notamment sur trois points : l'entretien de la volatilité du dollar (avec pour objectif la réduction mécanique conséquente des intérêts sur la dette publique américaine), qui pénalise l'euro[72], à relativiser toutefois par le fait qu'Obama n'a pas, tant s'en faut, la maîtrise complète de la politique monétaire des États-Unis[73] ; la protection des marchés intérieurs[74] ; et enfin la stratégie à adopter face à la crise économique[75]. Un autre point d'achoppement porte sur l'éventualité de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne : en , Obama appelle explicitement à cette adhésion à l'occasion d'un sommet à Prague[76], ce qui est perçu par plusieurs dirigeants européens, notamment Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, comme une inacceptable ingérence américaine dans les affaires européennes[77].

Surtout, Barack Obama apparaît en rupture avec ses prédécesseurs quant à la relation politique transatlantique, à laquelle il semble accorder beaucoup moins d'importance qu'à la mise en place de contacts solides avec la Chine, l'Inde ou les États d'Amérique du Sud (autant de puissances émergentes)[78],[79],[80], ce qui serait dû au déclin politique et économique de l'Europe[81], à mettre en perspective avec la montée en puissance de la Chine et surtout ses considérables créances vis-à-vis des États-Unis[75],[82]. Cette analyse est illustrée, par exemple, par le déroulement du sommet de Copenhague relatif à l'environnement, où Obama a passé un accord avec ses homologues chinois (Hu Jintao), indien (Manmohan Singh), brésilien (Lula) et sud-africain (Jacob Zuma), sur le dos des dirigeants européens, mis devant le fait accompli[83], par le refus d'Obama d'assister au sommet UE-États-Unis de Barcelone en [84], ou encore par l'absence d'Obama aux commémorations des vingt ans de la chute du mur de Berlin, en [85]. Au terme de son mandat, il présente l'Allemagne comme « le partenaire le plus proche tout au long de sa présidence »[86].

Guerre en Afghanistan et au Pakistan

En soulignant, en , qu'Al-Qaïda constituait désormais l'objectif principal de la mission des troupes américaines en Afghanistan, Obama annonce une nouvelle stratégie afghane, mobilisant davantage de moyens humains et financiers, mais au demeurant moins ambitieuse que celle son prédécesseur et de ses alliés de l'OTAN. Ces derniers avaient ainsi affirmé un an plus tôt, lors du sommet de l'OTAN à Bucarest en avril 2008, que « leur but était de contribuer à construire en Afghanistan un État viable, sûr, prospère et démocratique, respectueux des droits de l'homme et libéré de la menace du terrorisme »[87].

Obama avait déjà annoncé en février 2009 l'envoi de 17 000 soldats supplémentaires en Afghanistan pour s'ajouter aux 38 000 déjà présents sur place[60]. En plus de ces renforts, il annonce que 4 000 instructeurs militaires seront dépêchés sur place pour former l'Armée nationale afghane (ANA), portant ainsi à environ 60 000 le nombre de soldats américains présents en Afghanistan auxquels s'ajoutent les 30 000 soldats de pays alliés, essentiellement de l'Otan. Aux effectifs militaires s'ajoutent des effectifs civils spécialisés dans les missions de service public. Ce renfort est accompagné d'une augmentation de 60 % des coûts financiers[87].

Lors du Sommet de l'OTAN qui s'est tenu à Lisbonne du 19 novembre au , les États membres ont déclaré qu'elle entamerait le transfert de la sécurité aux forces afghanes à partir de 2011. L’objectif est de parvenir à un retrait de la plupart des soldats de la force internationale d’ici la fin 2014[88].

Les attaques aériennes américaines au Pakistan à l'aide de drones de combat ciblant les membres d'Al-Qaïda et de réseaux Talibans se multiplient sous son mandat, ce qui est fortement critiqué. Obama sera en outre obligé de publiquement reconnaître en 2016 que ces actions ont conduit à la mort de civils qui n'auraient pas dû être tués.

Il autorise par ailleurs une opération conduisant à la mort d'Oussama ben Laden le dans la ville d'Abbottabad.

La fermeture annoncée du camp de Guantánamo

S'inscrivant en rupture avec le gouvernement Bush, Barack Obama ordonne dans un premier temps la suspension des procédures judiciaires initiées par les commissions militaires de Guantánamo et décrète la fermeture du camp de Guantánamo pour au plus tard janvier 2010. Dans un second temps, en mai 2009, il annonce la réouverture de ces tribunaux militaires d'exception tout en annonçant des droits renforcés pour la défense[89]. Par ailleurs, au Congrès, son projet de financement de 80 millions de dollars pour fermer Guantánamo et transférer les prisonniers sur le sol américain se heurte à l'opposition d'une majorité des élus démocrates et républicains qui estiment que le président américain ne présente pas de plan clair concernant l'avenir des détenus une fois la prison fermée.

Obama se heurte également à des résistances de la part du juge militaire en chef à Guantanamo, qui refuse de suspendre le procès d'Abd al-Rahim al-Nashiri, accusé d'avoir organisé l'attentat d'octobre 2000 contre l'USS Cole[90]. Cependant, Susan Crawford, la magistrate chargée de superviser les juridictions militaires de Guantanamo, a finalement décidé de suspendre les charges pesant contre lui, « sans préjudice » (c'est-à-dire qu'elles pourront être reprises), interrompant ainsi la procédure comme le demandait le président Obama[91].

La fermeture de Guantánamo se heurte toutefois à de nombreux obstacles, politiques, administratifs et juridiques. Le Parti républicain s'y oppose catégoriquement, ainsi que certains démocrates, dont le sénateur de Virginie Jim Webb[92],[93].

Autres centres de détention à l'extérieur des États-Unis

Obama enjoint aussi à la CIA de fermer ses centres de détention clandestins hors du territoire américain, où sont enfermés les « prisonniers fantômes », et annonce que les États-Unis respecteront désormais la convention de Genève dans leur lutte contre le terrorisme[94] alors qu'un rapport officiel du Pentagone, mandaté par le gouvernement Obama, conclut qu « les conditions de détention à Guantanamo sont en conformité avec l'article 3 des conventions de Genève »[95].

Actions en justice

En revanche, il refuse, comme le gouvernement Bush, toute action en justice devant les tribunaux américains aux prisonniers détenus sur les bases américaines de Bagram en Afghanistan[96]. En septembre 2009, l'arrestation et l'inculpation de Najibullah Zazi (en), un Afghan de 24 ans doté du statut de résident permanent, marque un changement de style dans la communication de la Maison-Blanche, qui est restée relativement discrète sur le sujet[97],[98],[99],[100].

Le Benghazigate

Après l'assassinat de l'ambassadeur américain J. Christopher Stevens au cours d'une attaque terroriste au consulat américain de Benghazi le , une commission d'enquête a été ouverte à la Chambre des représentants et une autre s'est mise en place au Sénat. Dans la presse américaine, le New York Times évoque dans plusieurs articles, à propos de cet attentat terroriste, la fourniture d'armes par le gouvernement Obama à des groupes djihadistes agissant en Libye et en Syrie. Des révélations apportées par l'enquête montrent qu'au moment de l'attaque du consulat américain, des demandes de secours ont été envoyées au Département d'État et à la Maison Blanche : deux des victimes de cet attentat, Tyrone Woods et Glen Doherty, qui travaillaient pour la CIA, ont passé des appels téléphoniques pour obtenir des secours qui auraient pu venir rapidement des unités militaires américaines stationnées à Tripoli ou même de celles des bases de l'OTAN en Sicile. Mais ces demandes de secours, comme les demandes de moyens de sécurité supplémentaires adressées depuis plusieurs mois par l'ambassadeur Stevens lui-même, sont restées lettres mortes. Tyrone Woods et Glen Doherty ont déclaré vouloir eux-mêmes porter secours à Christopher Stevens ; or, un ordre leur a été donné de n'en rien faire[101],[102],[103] ; ils ont désobéi à cet ordre, et se sont battus durant sept heures contre des assaillants mieux armés et supérieurs en nombre. L'hypothèse est maintenant avancée selon laquelle cet ordre de non-intervention, dont s'est défendu le général Petraeus, ne pouvait venir que du président Barack Obama[104],[105]. L'affaire pourrait être à l'origine d'une procédure d'empêchement à l'encontre du président américain. Après publication de l'enquête, le secrétaire-adjoint du département d'État, Éric Boswell, ainsi que deux autres responsables chargés de la sécurité diplomatique, ont démissionné de leur poste ; un fonctionnaire du bureau du Proche-Orient au ministère des Affaires étrangères a également été relevé de ses fonctions. Hillary Clinton a été mise hors de cause dans cette affaire, mais elle a assuré qu'elle en « assumerait la responsabilité ». La présidente de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants, Ileana Ros-Lehtinen, a affirmé tenir « le gouvernement pour responsable de ses graves échecs »[106], considérant que la démission de responsables du Département d'État ne clôt pas le dossier de l'affaire Benghazi.

Avortement

Favorable au droit à l'avortement et à la liberté des femmes en la matière, Barack Obama annonce lors du second jour de son mandat, l'ouverture d'une concertation nationale avec toutes les parties concernées pour réduire le nombre des grossesses non-désirées et répondre au mieux aux besoins des femmes et des familles à travers le monde. Le lendemain, il lève les restrictions aux subventions publiques en faveur des associations qui fournissent des services ou des conseils d'experts en matière d'avortement à l'étranger[107],[108].

Bioéthique

Le , Barack Obama signe le décret autorisant le financement public de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, levant l'interdiction du financement fédéral de ces recherches signées par George W. Bush le . Durant huit ans, les recherches sur l'embryon n'avaient pu s'effectuer qu'avec l'aide de fonds privés. Les travaux sur les cellules souches extraites d'organismes adultes, qui ne posaient pas de problèmes éthiques, pouvaient recevoir cependant des fonds publics[109].

En signant le décret, Obama rappela que ces recherches devaient servir à lutter contre les maladies mais exclure tout abus éthique et ne pas conduire au clonage humain[110]. Des règles éthiques et juridiques entourant ces recherches seront toutefois établies par l'Institut national de la santé (NIH). Toutefois, le 23 août 2010, un juge fédéral prononce la suspension du financement public octroyé par Barack Obama à la recherche sur les cellules souches embryonnaires, dans l'attente qu'une cour puisse statuer sur le fond de la plainte des associations chrétiennes[111].

Droit du travail

Le , Obama annonce la remise en cause des lois de son prédécesseur sur l'organisation du travail, critiquées par les syndicats comme trop favorables au patronat au détriment des salariés[112].

Couverture santé

Obama aidant à servir à manger à des personnes sans abri.

Lors de sa campagne, Barack Obama avait promis une vaste réforme du système de santé publique (Medicaid pour les pauvres et Medicare pour les personnes âgées), indispensable pour équilibrer les finances publiques. Il avait promis également d'offrir une couverture médicale plus généreuse pour les classes moyennes. Une telle réforme était aussi réclamée par les deux partis du Congrès.

Dans le budget 2009-2010, un fonds de 634 milliards de dollars sur dix ans est créé pour financer la généralisation de la couverture santé[113].

L'augmentation du plus haut taux marginal d'imposition à 39,6 % sur le revenu des catégories sociales supérieur à 250 000 dollars annuels financerait cette réforme du système de santé, qui repose aussi sur des taxes supplémentaires pesant sur les entreprises et les revenus de l'investissement[114].

La réforme de la santé devint la plus cruciale des réformes du début de mandat de Barack Obama. Sa proposition de mettre en place un système d'assurance santé publique, en parallèle aux assurances privées existantes, afin de fournir un accès aux soins aux 47 millions d'Américains qui en sont dépourvus provoqua un débat houleux dans le pays durant l'été 2009, manifesté par une farouche opposition de la part des républicains et d'une partie des démocrates modérés.

Cette réforme fut accompagnée d'une baisse très sensible de la cote de popularité du président américain à un étiage inférieur à celle de son prédécesseur à la même période de mandat et de la montée d'un certain scepticisme envers sa politique en général[115],[116]. Avant même que Barack Obama ne lance sa réforme du système de santé, certains think tanks et économistes conservateurs ont plus ou moins soutenu le projet d'Obama, notamment Stuart Butler du « think tank » néo-conservateur Heritage Foundation[117].

Le Patient Protection and Affordable Care Act, promulgué fin mars 2010, vise à fournir une couverture à 31 des 36 millions d'Américains qui en sont dépourvus et à faire baisser les coûts de la santé, tout en améliorant la qualité des soins. 94 % des Américains de moins de 65 ans seraient ainsi couverts. Le projet de loi réduirait le déficit américain de 132 milliards de dollars sur dix ans, notamment en réalisant des économies sur des dispositifs tels que l'assurance-maladie pour les personnes âgées (Medicare). Cependant, cette loi implique la création d'une bureaucratie coûteuse chargée, entre autres, de définir les prix des assurances, des soins et des médicaments, et d'informatiser les dossiers de santé à l'échelle fédérale. Des technocrates, nommés par le Président, seraient chargés de dire si une personne peut être soignée ou si elle coûte trop cher et doit être abandonnée, tout droit aux soins hors du système lui étant alors retiré, même en payant[114],[118],[119]. C'est ce qui a été nommé death pannel dans les médias américains.

La Chambre des représentants a adopté le sa version de la réforme. Le , le Sénat a voté en faveur de la fin des débats sur cette réforme, préfigurant l'adoption du texte d'ici à Noël. Les sénateurs ont approuvé par 60 voix contre 40 la fin des débats sur sa propre version du texte qui contient le « compromis » négocié dans la majorité démocrate[120]. Ce vote a été acquis à l'issue d'un marchandage serré avec plusieurs élus démocrates. Le sénateur du Nebraska, Ben Nelson, représentant le camp anti-avortement, obtint des garanties pour qu'aucune subvention ne serve à prendre en charge l'interruption volontaire de grossesse. Il obtint également la somme de 100 millions de dollars pour financer l'aide médicale (Medicaid) dans son État, et un engagement du gouvernement à payer tout coût supplémentaire entraîné par la réforme dans le Nebraska. Une autre concession accordée dans le texte du Sénat fut l'attribution d'une conséquente dotation financière, pour la faculté de médecine de l'université du Connecticut et ce, à la demande du sénateur Chris Dodd, en difficulté pour sa campagne de réélection. La somme de 330 millions de dollars fut aussi accordée à la Louisiane et à sa sénatrice démocrate Mary Landrieu en mémoire de l'acquisition de la Louisiane à Napoléon en 1803. Une exemption de l'application de la réforme fut accordée pour l'État d'Hawaï tandis que des cliniques obtenaient des exemptions d'impôts pour la chirurgie plastique. Le coût de la réforme, qui n'entrera en vigueur qu'en 2014, est estimé à 871 milliards de dollars étalés sur dix ans[121].

Une fois ce texte adopté par le Sénat, il devait passer en commission de conciliation en janvier 2010 pour être harmonisé avec le texte voté par la Chambre des représentants puis être voté en termes identiques par les deux chambres du Congrès. L'élection du républicain Scott Brown au Massachusetts, à la suite du décès du sénateur Ted Kennedy, a mis cependant fin à la majorité qualifiée du Parti démocrate au Sénat, compliquant le processus d'adoption de la réforme.

Finalement, le , en dépit de sondages d'opinions défavorables (selon le sondage le plus récent publié dans le Wall Street Journal, 36 % des Américains estimaient la réforme positive, contre 48 % qui l'estimaient négative et 15 % sans opinion) et des réticences d'une partie des élus démocrates, le texte voté par le Sénat est adopté tel quel par la Chambre des représentants par 219 voix contre 212 au cours d'une procédure budgétaire complexe ne nécessitant qu'une majorité simple. Qualifié d'historique, le texte qui n'a reçu aucune voix de l'opposition (une première historique également pour ce genre de législation), permet de garantir une couverture santé à 32 millions d'Américains qui en sont actuellement dépourvus. Il reste néanmoins bien en deçà des promesses électorales de Barack Obama car elle n'inclut pas, notamment, de régime public universel ni même d'assurance publique et laissera 5 % des résidents américains (23 millions de personnes) sans aucune couverture maladie (contre 15 % avant la réforme)[122]. En vertu du texte ainsi adopté, la plupart des Américains auront l'obligation de s'assurer, sous peine de se voir infliger des pénalités. Des subventions attribuées sous plafonds de revenus seront accordées par le gouvernement fédéral pour aider les plus pauvres à payer leurs cotisations. Les entreprises de plus de 50 salariés (les PME et les commerçants) qui ne fourniront pas de couverture devront également payer des pénalités soit 2 000 dollars par an par salarié non-couvert[123]. Par ailleurs, le texte interdit aux assureurs de refuser d'accorder une couverture à des personnes malades préalablement. Les parents pourront également protéger leurs enfants jusqu'à leurs 26 ans. Néanmoins, pour parvenir à ses fins, convaincre les derniers récalcitrants conservateurs et faire adopter cette loi, Barack Obama annonça son intention de prendre un décret garantissant que la réforme ne modifierait en rien les restrictions interdisant l'utilisation de fonds fédéraux pour des avortements[124], ce qu'il fait le 24 mars au lendemain de la promulgation de la loi[125]. Les laboratoires pharmaceutiques n'auront pas non plus à négocier les prix de leurs médicaments avec une nouvelle agence fédérale et conservent pendant douze ans les brevets exclusifs des molécules qu'ils détiennent tandis que leur chiffre annuel devrait augmenter avec l'arrivée de plus de 20 millions de nouveaux clients. L'idée d'un contrôle des coûts a également été abandonnée. Plusieurs correctifs sont aussi adoptés par une loi budgétaire dite de conciliation[126]. Selon le bureau du Budget du Congrès, cette réforme estimée à 940 milliards de dollars sur dix ans, devrait réduire le déficit américain de 138 milliards de dollars. Néanmoins, le , la mise en œuvre de la loi tout juste promulguée est suspendue après l'adoption au Sénat de deux amendements déposés par les républicains concernant des vices de procédure à propos de loi de conciliation, laquelle ne nécessite qu'une majorité simple pour être adoptée. Cette loi de conciliation qui annule les dispositions dérogatoires accordées au Nebraska par le Sénat pour obtenir la voix de Ben Nelson et qui prévoit également une extension des subventions fédérales, une aide accrue de l'État au programme Medicaid, un élargissement de l'assiette de l'impôt et une réforme du programme des prêts aux étudiants, doit alors être renvoyée de nouveau à la chambre des représentants où elle fait l'objet d'un nouveau vote le avant d'être à nouveau promulguée[127],[128].

Éducation

Partisan d'une réforme du système éducatif américain, en particulier de l'enseignement secondaire, Barack Obama annonce le la mise en place d'un ensemble de mesures pour rendre les programmes d'enseignement moins coûteux et plus efficaces, combinant l'instauration d'un système de rémunération des enseignants au mérite et le renvoi des enseignants insuffisamment qualifiés, la mise en place de standards plus stricts d'évaluation des élèves et la hausse des investissements publics dans les maternelles et les charter schools. La réforme serait financée grâce au plan de relance de l'économie prévoyant un budget de 100 milliards de dollars de dépenses pour l'éducation[129].

Environnement

En matière d'environnement, Barack Obama veut créer une nouvelle taxe sur les émissions de gaz à effet de serre. Payable par les entreprises à partir de 2012 sur la base de leur degré de pollution, cette taxe est susceptible d'être répercutée sur les prix de l'énergie payés par les consommateurs.

D'ici à 2019, cette taxe est censée générer au total 646 milliards de dollars de recettes fiscales. L'essentiel de ces recettes doit alimenter des crédits d'impôts aux classes moyennes. Le reste financerait la recherche de sources d'énergies alternatives et renouvelables[130].

Faute de majorité de 60 voix au Sénat, l'examen du projet de loi sur l'énergie, adopté par la Chambre des représentants en 2009, a été ajourné le , ce qui rend son adoption peu probable. Ce recul, qui ne traduit pas en loi les engagements pris à Copenhague, fragilise la position de l'exécutif américain dans les négociations internationales à venir[131].

Homosexualité

Le , le Congrès abroge la loi Don't ask, don't tell Ne demandez pas, n'en parlez pas »), une législation en vigueur de 1993 à 2010 dans les forces armées des États-Unis vis-à-vis des homosexuels. Il s'agissait d'une promesse de campagne du candidat Obama.

Règlement des litiges avec les tribus amérindiennes

Le gouvernement des États-Unis qui est parfois en litige depuis les années 1960 avec des nations amérindiennes concernant l'exploitation des ressources de leurs réserves a, entre 2010 et 2014, réglé à 80 tribus une somme de 2,61 milliards de dollars américains pour clore ceux-ci. Le gouvernement Obama ayant accéléré le processus à la suite de demandes des avocats de ces tribus en 2009[132].

Bilan du premier mandat

Un mode de gouvernance critiqué

Bien qu'il proclame son « respect profond des institutions » américaines et malgré le plan Open Government Initiative, Barack Obama a pris sur le mode des décrets présidentiels (executive orders) des décisions qu'il aurait dû soumettre au Congrès[133]. Il a arrêté des nominations selon la procédure des recess appointments (utilisables en période de vacance du Congrès), alors que le Congrès n'était pas en vacance, ce qui a été jugé comme strictement anticonstitutionnel et comme une violation de la séparation des pouvoirs[134].

Par ailleurs, en raison de fraudes possibles ayant pu avoir lieu en 2008, des États comme l'Arizona ont voulu exiger que les électeurs présentent une pièce d'identité dans les bureaux de vote. Cette procédure, inhabituelle aux États-Unis mais tout à fait légale, a été empêchée par plusieurs plaintes déposées par Eric Holder, Attorney General du gouvernement[135],[136],[137].

L'on peut ajouter à ces procédés l'affaire Fast and Furious, opération qui s'est achevée sur un scandale d'État : des agents du ministère américain de la Justice (Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives) ont, sur ordre écrit du ministre, vendu des armes à des trafiquants de drogue dans les États frontaliers du Mexique. Ces armes devaient être munies de capteurs pour suivre leur parcours ; mais elles n'en étaient pas munies et ont disparu, non sans avoir servi au meurtre d'un agent des patrouilles de frontières. L'enquête demandée par la Chambre des représentants républicaine en septembre 2011 est restée sans suite[138],[139],[140].

Résultats politiques

Pour l'universitaire Francis Fukuyama, déçu d'Obama, le président « n'a pas fait preuve d'un grand leadership, notamment à l'occasion des deux actions les plus importantes de son mandat : sa politique de relance et sa réforme du système de santé. Il a donné trop de latitude au Congrès et n'a pas assez porté personnellement ses deux réformes : il n'en fut pas le moteur. […] Fondamentalement, je ne le trouve pas très bon politique. Il est beaucoup moins charismatique à la Maison Blanche que lorsqu'il était candidat. Il a aussi commis des erreurs : il a attendu deux ans et demi pour rencontrer en tête-à-tête John Boehner, le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, devenu son président depuis les élections de novembre dernier. Ronald Reagan l'aurait fait! Bill Clinton aussi. À la différence de ses deux prédécesseurs, Obama est trop froid, trop intellectuel et trop réfléchi. De par son éducation élitiste, à Columbia et à Harvard, et son enfance à Hawaï, à la marge du pays, il semble déconnecté de la société, des petites villes du Middle West par exemple. Il ne comprend pas les gens des Tea Party, ils lui sont étrangers ». Il lui reproche surtout d'avoir raté une chance historique : la réforme de l'industrie financière, quand, en 2009, les démocrates contrôlaient les deux Chambres du Congrès et les [que] les Américains auraient suivi Obama dans le sillage de son élection et de la crise financière[141].

Il est également mis sur le compte d'Obama l'échec de la création d'une loi sur le contrôle des armes à feu (qu'il n'arrivera pas non plus à mettre en œuvre durant son second mandat après avoir délégué la responsabilité de trouver une solution au problème au vice-président Biden) même si le président dénonce l'« obstructionnisme » systématique des élus républicains, décidés à mettre à mal outre cela la mise en place de sa réforme du système de santé par tous les moyens ainsi que la légalisation massives d'immigrés clandestins latino-américains. Ceux-ci dénoncent en retour le supposé autoritarisme et la distance du chef de l'État avec le Congrès.

Cependant, après que le président ait reçu le Prix Nobel de la Paix en 2009, sont mis en avant ses efforts en matière de diplomatie et de promotion de droits de l'Homme. Ses opposants ironisent alors sur le fait qu'il soit le seul récipiendaire de ce prix à disposer d'une « kill list ».

Au sujet des problèmes que connaissent les Afro-Américains, l'historien Pap Ndiaye note qu'« il n'a pas enrayé la progression des inégalités, et il a réagi avec beaucoup d’hésitation au problème lancinant des brutalités policières »[142].

Second mandat

Au début de son second mandat, Obama a annoncé plusieurs réformes en faveur de la classe moyenne, appelées « Grand Bargain » et inspirées du New Deal de Roosevelt, comme la réduction des taxes professionnelle et d'incitation à l'embauche ; pour ce faire, il multiplie les déplacements dans les États du pays, mais avec un succès mitigé[143].

Bien que la popularité de Barack Obama soit toujours restée relativement haute pour un président américain, celle-ci a subi plusieurs déconvenues au cours de ses deux mandats et particulièrement au cours du second. En effet, après le ressenti d’un manque de résultats à la suite de sa réélection en 2012, la popularité du président a flanché plus d’une fois. Mais c’est en 2015, grâce à de bons résultats généraux de sa politique de relance, à l'économie forte retrouvée par les États-Unis, au taux de chômage proche du plein emploi, à la validation de son système de sécurité sociale visant à protéger les américains contre les coûts des soins hospitalier, à la légalisation du mariage homosexuel sur l'ensemble du territoire américain ainsi qu'à l'obtention du pouvoir de négocier sa loi sur le libre-échange avec le reste du monde que Barack Obama retrouve une forte popularité aux États-Unis[144],[145].

Économie

Le second mandat de Barack Obama est marqué par une année 2013 inscrite dans la continuité des difficultés économiques de la fin de son premier mandat. En effet, les effets de la crise économique continuent à se faire sentir aux États-Unis et la confiance des ménages américains est restée en berne jusqu’à l’année suivante qui a inscrit le commencement d’une nouvelle ère économique. En effet, l’embellie attendue par le gouvernement Obama à la suite de son plan de relance adopté en 2009 finit par porter ses fruits six ans plus tard, en 2014, année marquant le début d’un renouvellement économique important entrainé par une croissance exceptionnellement haute. Le troisième trimestre 2014 enregistre en effet une hausse de 5 % du PIB américain en rythme annualisé soit une hausse de 1,1 % par rapport à la précédente évaluation établie à 3,9 %. Ce rythme d’expansion n’a jamais été aussi élevé depuis 2003. Le Dow Jones de Wall Street, de son côté à, dès son ouverture, dépassé le seuil historique des 18 000 points.

L’ensemble a bénéficié non seulement de la baisse du prix du pétrole mais aussi de la hausse des dépenses publiques, historiquement favorable à l’embellie économique d’un pays et, de ce fait, expliquant une partie des bons résultats économiques de Barack Obama depuis le début de l’année 2014. Par ailleurs, le , Obama obtient la validation du Congrès des États-Unis pour négocier sa loi sur le libre-échange : il veut mettre en place un traité avec l'Asie-Pacifique (TTP) et un autre avec l'Europe (TTIP). Ce vote a été un consensus entre certains démocrates et les républicains, certains membres de l'aile gauche du Parti démocrate s'y opposant.

À la fin de sa présidence, les négociations pour le TTIP n'ont pas abouti tandis que le TTP est signé ; cependant, son successeur Donald Trump refuse tous deux de les cautionner et annonce leur abandon.

Emploi

En moyenne, sur l’ensemble de l’année 2014, la politique du gouvernement Obama a permis de créer 240 000 postes par mois sur le sol américain contre 194 000 en moyenne en 2013. En tout, sur un an, l’économie américaine a ainsi créé pas moins de 3 millions de postes, établissant un nouveau record de nombre de créations d'emplois au XXIe siècle puisque le précédent chiffre semblable à celui-ci datait de plus de 15 ans, en 1999. Le taux de chômage à, quant à lui, plongé pour s’établir à 5,6 %. En mai 2015, le nombre de création d’emplois s’est établi à 280 000 contre une moyenne de 250 000 sur le premier trimestre 2015, avec un taux de chômage à 5,5 %, faisant mentir les prédictions des économistes qui tablaient sur 225 000 emplois et confirmant, de ce fait, les résultats positifs de 2014. En 2016, la baisse du chômage continue avec un taux de chômage fédéral en mai de 5 %.

Paradis fiscaux étatiques

En 2016, le gouvernement Obama lance un programme de transparence visant les États dits à la fiscalité optimale – le Delaware, le Wyoming et le Nevada notamment – pour harmoniser la lutte contre la fraude des entreprises au niveau fédéral[146].

Sécurité nationale, défense et secteur militaire

Visite d'État de François Hollande à Washington, D.C., en 2014.

Bien plus diplomate que guerrière, la politique étrangère d'Obama est fortement rejetée par l'électorat républicain. Il y voit un affaiblissement de la superpuissance américaine au profit de l'émergence russe et chinoise et un chaos au Moyen-Orient : Obama perd notamment grandement en crédibilité sur la scène internationale après avoir prévenu Bachar Al-Assad d'une intervention américaine en cas d'usage d'armes bactériologiques contre des civils, et ne pas avoir mis sa menace à exécution quand il y eut confirmation que cela était le cas, malgré le soutien de plusieurs chefs d'État européens à une invasion. Cependant, durant le second mandat du président, le budget alloué à la défense s'accroît par une hausse d'environ 4 %.

En outre, la politique étrangère des États-Unis est marquée par plusieurs procédures légales : de l'affaire Volkswagen à l'affaire de corruption à la FIFA, le gouvernement américain se sert de la voie judiciaire pour parvenir à ses fins contre des firmes privées, sans en référer à leur pays d'origine.

La détente avec la Cour pénale internationale est également une rupture de la présidence d'Obama par rapport à celle de Bush.

Contrôle des ventes d'armes

Barack Obama veut restreindre durant son second mandat le droit de vendre des armes sans toutefois le supprimer, en refusant notamment au niveau fédéral que des armes de guerre soient achetables par des civils, législations déjà en vigueur dans plusieurs États du Nord et de la côte Pacifique. Il veut également une vérification plus minutieuse des antécédents des clients.

En 2016, en faisant référence à la tuerie de l'école primaire Sandy Hook, il déclare : « Nous devons ressentir cette urgence absolue maintenant, car les gens meurent. Et les excuses constantes pour l'inaction ne marchent plus. Ne suffisent plus. ». En présentant son plan pour plus de précautions concernant les armes, il s'interrompt pour pleurer. Il ajoute : « À chaque fois que je pense à ces enfants, ça me met en colère. »[147].

Pour Michael O. Fifer, le PDG du fabricant d'armes Sturm Ruger & Co, s’exprimant en 2011 « Si on leur demandait, je pense que la moitié des gens de l’industrie des armes à feu diraient qu’ils ne souhaitent pas voir Obama réélu. Mais en fait, ils iront secrètement voter pour lui de nouveau[148]. »

Affaire Snowden

La première année du second mandat d'Obama est marquée par le « grand déballage » d'Edward Snowden à propos des écoutes illégales et massives de la NSA chez les rivaux chinois et russes. Snowden devient un fugitif pour les États-Unis pour révélation de secrets d'État.

Après que ce dernier ait obtenu l'asile en Russie, Obama affirme qu'il est « déçu » de la décision de Moscou et que « la défense de notre nation dépend en partie de la fidélité de ceux qui se voient [en] confier les secrets »[149].

La présidente brésilienne Dilma Rousseff annule alors un dîner d'État prévu depuis plusieurs années à la Maison-Blanche et critique Barack Obama dans un discours à l'ONU[150].

Guerre contre l'État islamique

En 2014, Obama et le Département de la Défense lancent l'opération Inherent Resolve (après un raté médiatique car l'engagement militaire ne portait pas de nom officiel) dans le but de détruire l'organisation terroriste baptisée État islamique et implantée en Irak, en Syrie et en Libye. Les États-Unis prennent la tête d'une coalition militaire arabo-occidentale mais Obama est critiqué par une partie des citoyens américains car il ne veut pas envoyer de soldats au sol pour lutter efficacement contre le développement du groupe terroriste. Le président rétorque qu'il veut éviter aux États-Unis une nouvelle guerre d'Irak en ne faisant intervenir que dans une certaine mesure l'armée  essentiellement les forces spéciales et l'armée de l'air  et en utilisant le soft power diplomatique pour résoudre la crise. « Il ne faut pas imaginer que les problèmes seront réglés en déversant des tapis de bombes », a-t-il déclaré.

Guerre en Ukraine

Obama est également critiqué pour son attitude lors de la crise ukrainienne. Alors que la Russie a envahi et annexé une partie du territoire d'un État européen, le G8 suspend Vladimir Poutine de participation et prend des sanctions économiques contre le pays. Bien que cela ait de l'effet en Russie, le président américain est largement critiqué dans le monde pour ne pas avoir fait plus pour aider l'État ukrainien. Seuls quelques conseillers, soldats et armes sont envoyés.

Il paraît plus intéressé par la protection de ses alliés Baltes membres de l'OTAN : des avions de chasse et chars sont envoyés en 2016 pour prévenir toute attaque russe[151] alors que dans un même temps, au cœur de la guerre civile syrienne, les États-Unis commencent à coopérer avec la Russie pour essayer de mettre fin au conflit.

Venezuela

Son administration refuse de reconnaître la victoire de Nicolas Maduro à l'élection présidentielle de 2013, classe en 2015 le Venezuela comme une « menace extraordinaire pour la sécurité nationale » et impose des sanctions contre plusieurs responsables politiques vénézuéliens[152].

Accord sur le nucléaire iranien
À bord d'Air Force One, au téléphone avec François Hollande.

En 2015, le groupe des 5+1 obtient un accord avec l'Iran sur la transparence de son programme nucléaire en échange d'une levée progressive des sanctions économiques. Obama et les dirigeants des principales puissances mondiales se félicitent de cet accord visant à assurer la stabilité mondiale, mais Israël fait savoir qu'il est mécontent de cet accord qui n'empêcherait pas selon son Premier ministre Netanyahou l'Iran d'obtenir la bombe nucléaire.

Relations avec Israël

Les relations entre le gouvernement américain et le gouvernement israélien se tendent lorsque Benyamin Netanyahou est au pouvoir en Israël, que ce soit sous les présidences de Bill Clinton ou de Barack Obama. Netanyahou est dit « lâche » par Obama. En outre, le Premier ministre israélien a publiquement fait savoir en 2012 qu'il soutenait le républicain Mitt Romney pour l'élection présidentielle[réf. nécessaire]. Obama a peu après considéré, dans une interview retraçant les plus importants points de sa politique étrangère en tant que président, que Netanyahou était de son point de vue « le plus décevant de tous les dirigeants du Moyen-Orient »[153].

L'opération Bordure protectrice, menée par Israël en 2014 mais à laquelle les États-Unis n'étaient pas favorables, se termine dans un bain de sang palestinien. John Kerry est dépêché sur place pour obtenir un cessez-le-feu. Cependant, la coopération entre Israël et les États-Unis continue sur les projets de missiles de défense Dôme de fer et Fronde de David. Outre cela, Obama considère que la politique de colonisation israélienne conduit de surcroît le pays à un « isolement presque total »[154], chose qui inquiète également le président israélien Reuven Rivlin, bien que favorable à la colonisation.

En 2016, le ministre de la Défense israélien Moshe Ya'alon dit préférer l'État islamique à l'Iran, ce qui consterne les Américains : selon lui, l'État chiite est le « pire ennemi » d'Israël[155]. Lors de la période de transition avec la présidence de Donald Trump, Obama ne s'oppose pas à la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies qui condamne la colonisation israélienne, votée par 14 voix contre 0. Netanyahou mène alors des attaques personnelles contre le président américain.

Sécurité sociale

Après l’adoption du Patient Protection and Affordable Care Act (loi sur la protection des patients et des soins abordables communément appelée « Obamacare »), loi de réforme de la sécurité sociale promise par Barack Obama et votée par le 111e Congrès des États-Unis puis promulguée le , celle-ci entre en vigueur fin 2013. Après une mise en place difficile marquée par certaines déconvenues (site internet ayant été incapable de supporter le nombre de connexions lors de son ouverture, assurance privée résiliée à la suite de l’Obamacare et, de ce fait, l’enregistrement d’un faible nombre d'Américains ayant pu souscrire à cette réforme le premier mois de sa mise en place). Mais ce ne sont finalement pas moins de 8 millions d’Américains qui ont souscrit à l’Obamacare quelques mois après sa mise en place, soit 1 million de plus que prévu, pour atteindre les 16,4 millions de personnes en 2015 soient la plus forte réduction du nombre de non assurés depuis près de 40 ans. Afin de continuer à promouvoir cette réforme, la plus importante de sa présidence, Barack Obama s’est associé à Buzzfeed pour mettre en ligne une vidéo virale renforçant la communication de l’Obamacare. En quelques semaines, la vidéo a comptabilisé pas moins de 50 millions de vues et plus de 1 million de « j’aime » sur Facebook. Le , la loi est définitivement avalisée par la Cour suprême des États-Unis.

Le , le Congrès vote l'abrogation de la loi mais le président y met son veto[156]. Décidé à promouvoir le concept d'assurance-maladie publique jusqu'à la fin de sa présidence, Obama a invité un jeune qui lui avait envoyé une lettre de remerciement à témoigner avant l'un de ses discours : « Je n'ai jamais voté pour le président Obama [...]. Je suis un républicain qui a maudit son nom, l'a faussement accusé. Et puis on m'a diagnostiqué une grave maladie auto-immune. Je n'étais éligible à aucune assurance santé. J'étais mourant, littéralement. Et puis ce gars a signé l'addition. »[157].

Au début de l'année 2017, alors que Donald Trump propose de remplacer l'Obamacare par « quelque chose de mieux », différents sondages montrent que près de huit Américains sur dix souhaitent son maintien[158].

Drogues

Obama est connu pour être en faveur d'une réintégration dans la société des individus condamnés à de lourdes peines de prison pour possession ou trafic de stupéfiants sans violence. Il devient à la fin de sa présidence le chef de l'État américain ayant le plus gracié de citoyens dans ce cadre, défavorisés par les peines plancher instaurées par Bill Clinton (lui-même qui reconnaîtra plus tard une « erreur »).

Sous la présidence d'Obama, le Nevada, le Maine, le Colorado, l'État de Washington, la Californie, le Massachusetts, l'Alaska, et l'Oregon légalisent le cannabis pour usage médical et récréatif alors qu'au niveau fédéral, un jugement de la Cour suprême de 1970 l'interdit toujours.

Éducation

Le , Obama annonce qu'il veut rendre les deux premières années universitaires gratuites pour les élèves les plus méritants. Ce projet se heurte au Congrès républicain[159].

Environnement

Le gouverneur de Californie Jerry Brown accompagnant Obama à la rencontre d'agriculteurs touchés par la sécheresse de 2014.

En 2015, Obama participe en marge de la COP 21 à l'émission de Bear Grylls Seul face à la nature pour sensibiliser l'audimat aux impacts du réchauffement climatique. Les États-Unis participent sous sa direction à l'élaboration de l'Accord de Paris sur le climat, Obama voulant réduire l'exploitation du charbon et pétrole américain — il refuse notamment la réalisation de la phase IV du pipeline Keystone XL.

Il autorise en 2015 la multinationale pétrolière Shell à mener des forages dans la mer des Tchouktches, au large de l'Alaska[160].

À la fin de sa présidence, il apparaît que Barack Obama est le président ayant le plus protégé de terres au niveau fédéral sous différents statuts ; le monument national marin de Papahānaumokuākea à Hawaï qu'il agrandit, couvre désormais 1 500 000 km2.[réf. nécessaire]

Mariage homosexuel

Lors de sa campagne de 2008, il est ainsi au mariage homosexuel[161]. À la suite de la prise de position favorable de Barack Obama sur le mariage homosexuel lors de sa campagne présidentielle de 2012, pas moins de 30 États ont légalisé cette union[pertinence contestée]. Ils n'étaient que 7 à l'avoir fait avant 2012 et seulement 3 avant la prise de fonction présidentielle de Barack Obama. Le , la Cour suprême des États-Unis légalise officiellement le mariage homosexuel sur l'ensemble du territoire américain par l'arrêt Obergefell v. Hodges, réalisant ainsi une promesse de Barack Obama.

Bilan du second mandat

La plus grande réussite d'Obama lors de son second mandat est sans conteste le domaine économique. Il a réussi à abaisser le taux de chômage de manière drastique, le divisant par deux dans certaines régions. Parmi les points négatifs du bilan d'Obama figurent la non fermeture du camp de Guantanamo et l'échec du passage d'une nouvelle loi sur le contrôle des armes qui sont promis lors de la campagne électorale de 2012.

Les républicains reprochent à Obama sa politique migratoire depuis le Moyen-Orient  ils se servent de la fusillade de San Bernardino comme prétexte  et l'accueil de 10 000 réfugiés syriens fuyant la guerre civile car pouvant être des membres de l'organisation État islamique. Son incapacité à résoudre la guerre civile syrienne par le renversement de Bachar Al-Assad (il fixe en 2013 une « ligne rouge » à ne pas franchir pour le régime, l'utilisation d'armes chimiques, sous peine d'une intervention occidentale ; les armes sont utilisées mais aucune intervention ne fut menée) passe par sa reconnaissance en 2016 d'une part de responsabilité dans la situation qu'il laisse à son successeur ; il estime cependant avoir pris au vu des circonstances les meilleures décisions possibles[162]. Sa faible présence médiatique sur la guerre civile au Yémen et en Somalie lui est reprochée, tout comme les frappes de drones menées. Dans le conflit syrien, la place internationale qu'a occupé la Russie a été vue comme empiétant sur l'hégémonie américaine.

Cependant, Obama doit administrer le pays avec un Congrès hostile à sa politique, tout comme certains gouverneurs des États : les républicains ont fait preuve durant le second mandat d'Obama d'un obstructionnisme répété à son action, tout comme durant le premier, en témoigne le blocage par le Sénat de la nomination de Merrick Garland à la Cour suprême des États-Unis[163].

Par ailleurs, sous sa présidence, bien que le taux d'homicides ait nationalement baissé malgré des poches urbaines en hausse, la violence policière envers la communauté noire a abouti à des morts et manifestations : la mort d'Afro-Américains comme dans l'affaire Trayvon Martin (2012), l'affaire Michael Brown (2014) ou l'affaire Freddie Gray (2015) ont fait polémique, jusqu'à provoquer dans ce dernier cas des émeutes à Baltimore. À ce titre, le mouvement Black Lives Matter dénonce le racisme et le profilage racial exercé par les forces policières au détriment des Afro-Américains, et les non-condamnations des policiers violents par la justice. Ces tensions peuvent ressurgir en réaction, comme en juillet 2016 où un Afro-Américain qui voulait tuer « beaucoup de Blancs » assassine cinq policiers à l'issue d'une manifestation à Dallas[164],[165].

Transition avec le gouvernement suivant

Lors de l'élection présidentielle américaine de 2016, le républicain Donald Trump est élu président des États-Unis face à la démocrate Hillary Clinton, bien que celle-ci ait été majoritaire dans le suffrage populaire.

Le président élu se focalise sur les mauvais résultats du président sortant face à l'État islamique et les règlementations pro-environnementales instaurées sous les mandats d'Obama. Ce dernier entend promouvoir le dégel cubain auprès de Trump qui y est opposé[166] ; il fait également transférer une dizaine de prisonniers de la prison de Guantanamo avant son départ de la Maison-Blanche alors que Trump promet de la remplir[167]. Sur le plan environnemental, il s'oppose à Trump qui déclare que le réchauffement climatique est un « canular » (et propose de se retirer de l'Accord de Paris sur le climat) et fait interdire les forages dans l'océan Arctique en coopération avec le Canada avant l'investiture de son successeur[168]. Obama supprime également un plan mis en place sous George W. Bush permettant de ficher les citoyens de religion musulmane, à la suite de propos discriminatoires tenus par Trump durant la campagne. Le programme avait été annulé par Obama durant sa présidence mais la suppression fait que Trump, s'il souhaite le redémarrer, devra obtenir l'accord du Congrès[169]. Obama affirme également que s'il avait pu se représenter une troisième fois, il est convaincu qu'il aurait gagné, ce que Donald Trump dément[170].

Trump prend, du au , un rôle de « second président »  ce qui est peu fréquent, les présidents élus se mettant généralement en retrait  en demandant notamment à Obama de faire plus de manœuvres en mer de Chine face aux menaces chinoises, et d'opposer un véto à la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies concernant la colonisation israélienne, alors que les États-Unis s'abstiennent. Trump accuse alors Obama d'entraver la transition[171].

Départ de Barack Obama de la cérémonie d'investiture de Donald Trump.

Durant les derniers jours de sa présidence, Obama fait commuer la peine de Chelsea Manning, analyste militaire qui avait révélé des crimes de guerre américains commis en Afghanistan en 2007 et emprisonné depuis et alloue 500 millions de dollars au fonds des Nations unies pour le développement durable[172]. Il ordonne également le versement de 221 millions de dollars à l'Autorité palestinienne pour l'aider dans son intégration aux organisations internationales et divers projets humanitaires[173]. Le à midi, il quitte ses fonctions.

Calendrier électoral

En novembre 2010 ont lieu les élections de mi-mandat sur fond de crise économique, de chômage, de popularité en berne des démocrates et de la montée du mouvement des Tea Party. Les élections à la Chambre des représentants des États-Unis de 2010 se soldent par un renversement de majorité et une large victoire républicaine (52,5 % des voix et 56 % des sièges). Les élections sénatoriales américaines de 2010 permettent au contraire le maintien de la majorité démocrate (51 sièges + 2 indépendants assimilés) mais la réduisent de 6 sièges.

Le 112e Congrès des États-Unis est inauguré le . Il marque alors le début d'une cohabitation entre Barack Obama et la majorité républicaine de la Chambre des représentants. Au 113e Congrès, les démocrates conservent leur majorité au Sénat, mais les deux chambres sont républicaines lors du 114e Congrès courant jusqu'au .

Articles connexes

  • List of executive actions by Barack Obama (en)
  • Organizing for Action (en)

Notes et références

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