T-80

Le T-80 a été souvent confondu avec le T-72, du fait de leur ressemblance externe, à tel point que les Occidentaux se demandaient pourquoi les Soviétiques avaient attribué deux désignations au même char. Cependant les deux chars sont mécaniquement très différents et sont issus de deux bureaux d'étude différents, le bureau de conception de Morozov pour le T-80 et Uralvagonzavod pour le T-72. Ils n'ont en fait que l'apparence générale en commun, le T-80 étant la poursuite du développement du T-64, complémentaire du T-72. Le T-64 était le char combinant les dernières avancées de la technologie soviétique et destiné à équiper les unités blindés d'élite de l'Armée rouge (bataillons de chars indépendants auparavant équipés de chars lourds du type T-10 et divisions blindées), le T-72 étant lui un char conçu pour la production de masse et l'équipement du gros des unités de cette dernière (divisions d'infanterie mécanisée) et les unités des pays satellites.

L'amélioration du T-64 fut réalisée en remplaçant le diesel original 5TDF par un turbomoteur, suivant l'exemple du T-64T expérimental de 1963 équipé d'un turbomoteur GTD-3TL de 700 ch. L'adoption d'un tel moteur donnait au char un ratio poids/puissance exceptionnel, au vu de sa masse et de son encombrement, ce qui lui valut souvent le surnom de char volant. Le montage d'un tel moteur n'était pas sans poser de sérieux soucis, car les premiers turbomoteurs soviétiques manquaient de fiabilité et demandaient de nombreuses heures de maintenance. Même si ce fut en grande partie résolu, par l'arrivée de la turbine GTD-1250, sur le T-80U, on développa parallèlement une version T-80UD équipé du moteur diesel à pistons opposés 6TD, essentiellement une version à six cylindres du 5TDF du T-64.

Par la suite, après la dissolution de l'Union soviétique, c'est cette variante, moins gourmande en carburant et plus facile à entretenir, qui servira de base à la descendance du char, le T-84 ukrainien.

En 2014, les 4 500 exemplaires de l'armée russe sont placés en réserve jusqu'en 2015 vu leur coût de maintenance. Néanmoins, à la fin des années 2010, la Russie a entrepris une modernisation de ses T-80B au standard T-80BVM[1].

Un T-80 lors de l'Offensive de Kiev, le 7 mars 2022.

Leurs performances au combat durant la Première guerre de Tchétchénie, avec des équipages peu entraînés et une stratégie incompatible avec la guerre urbaine, ont été très faibles. Sur un total de 225 véhicules blindés, 62 T-80 et T-72 sont détruits durant le premier mois du conflit[2].

Le lieutenant-général A. Galkin, à la tête du directoire des blindés, a convaincu le ministre russe de la Défense après ce conflit de ne jamais plus commander de chars avec des moteurs à turbine à gaz[3].

Comme tous les chars soviétiques, le T-80 répond à une certaine idée de la conception des blindés, alors en vigueur de ce côté du rideau de fer, visant à rendre les chars aussi compacts que possible.

Ce choix du gabarit minimum présente des avantages certains : un T-80 représente une cible bien plus petite qu'un M1 Abrams, par un facteur 1/2 ou 3/4 selon les versions. Ceci permet de même de réduire la masse du char, d'où un rapport poids-puissance et une mobilité très avantageux, comparables au Type 90 japonais, qui, lui, y parvient par des choix technologiques d'automatisation.

Cette conception a cependant ses désavantages, avec des postes de combat de très faible volume, obligeant à sélectionner des équipages de petite taille^{[réf. nécessaire]}. L'emploi d'un système de chargement automatique, qui permet cette diminution de taille en faisant passer l'équipage de quatre à trois membres, se révèle aussi problématique, le tir est plus lent^{[réf. nécessaire]} et le stockage des munitions sous la tourelle dans le carrousel d'alimentation peut être mortel pour l'équipage en cas de pénétration du blindage, allant parfois jusqu'à éjecter la tourelle en l'air.

Autre problème provoqué par la faible hauteur du char, la culasse du canon ne peut remonter bien haut et limite donc l’inclinaison maximale en dépression du canon.

Un T-80UM-1 russe équipé du système de protection active Arena a été exposé au public à Omsk à la fin de l'année 1997[4].

Le T-80 peut tirer différents types de munitions dont la flèche à barreau d'uranium 3BM32 qui percerait 680 mm d'acier à 2 000 mètres, l'obus à charge creuse 3BK29 qui pourrait pénétrer jusqu'à 700 mm d'acier après le blindage réactif, divers obus explosifs dont certains seraient à fusée électronique programmable pour exploser au-dessus de la cible dans le but la cribler d'éclats et le missile Reflex (AT 11 Sniper pour l'OTAN ) à guidage laser qui perce 700 mm d'acier jusqu'à 5 000 mètres[5].

Au niveau défensif, le T-80 U dispose des briques de blindage réactif Kontact-5 qui permettent de renforcer le blindage du véhicule de 250 mm contre les munitions flèches et de 600 mm contre les charges creuses, ce qui lui donne une protection totale de 700 mm contre les munitions flèches et 1 100 mm contre les charges creuses[5].

• Biélorussie
• Chine
• Chypre : 45 : 27 T-80U et 18 T-80 UK.
• Corée du Sud : 43 T-80U et 67 BMP-3 livré entre 1995 et 2006 en échange d'un effacement de dettes russes envers ce pays. En service dans deux bataillons de la 3^e brigade blindée de l'Armée de terre de la République de Corée[7].
• Corée du Nord : Quelques exemplaires acquis au début des années 1990.
• Égypte 14 T80UK + 20 T80U
• Pakistan : 320 T-80OuD livrés par l'Ukraine entre 1997 et 1999[8]^,[9].
• Russie : 550 en service actif et 3000 en stock en 2016.
• Ukraine
• Yémen : 31 provenant de Russie en 2000. 66 venant de Biélorussie.

• Le T-80 apparaît dans le jeu vidéo Act of War: Direct Action
• Le T-80 apparaît dans le jeu vidéo Armored Warfare sous trois versions différentes
• Le T-80 apparaît également dans le jeu vidéo War Thunder sous sa version T-80B (mise à jour 1.81) ,T-80U (mise à jour 1.87) ,T-80BVM (mise à jour 2.7 ) et T-80UK (mise à jour 2.18).
• Le T-80 apparaît dans les jeux vidéo Wargame: European Escalation, Wargame: Airland Battle et Wargame: Red Dragon, un jeu de tactiques en temps réel prenant place durant la guerre froide.