Tourisme durable

L'expression tourisme durable décrit généralement toutes les formes de tourisme alternatif qui respectent, préservent et mettent durablement en valeur les ressources patrimoniales (naturelles, culturelles et sociales) d'un territoire à l'attention des touristes accueillis, de manière à minimiser les impacts négatifs qu'ils pourraient générer.

Pour les articles homonymes, voir Tourisme (homonymie).

Tapantí National Park, situé dans la Área de Conservación La Amistad Pacífico, dans la partie sud du Costa Rica.

L'écotourisme n'en est qu'une des formes, plus centrée sur la découverte des écosystèmes, agroécosystèmes ou aspects ethnoculturels de la biodiversité, incluant un tourisme de proximité qui cherche à réduire son empreinte écologique[1].

Définition

Un groupe de travail européen[Lequel ?] a défini le concept de « tourisme durable » comme cherchant à « concilier les objectifs économiques du développement touristique avec le maintien de la base de ressources indispensables à son existence. Plus précisément, il s’agit d’un tourisme qui assure un développement économique inscrit durablement dans le long terme, à la fois respectueux des ressources environnementales et socioculturelles et respectueux des hommes, visiteurs, salariés du secteur et populations d’accueil »[réf. nécessaire].

L'Organisation mondiale du tourisme le définit comme suit :

Le « Développement touristique durable satisfait les besoins actuels des touristes et des régions d’accueil tout en protégeant et en améliorant les perspectives pour l'avenir[réf. nécessaire]. Il est vu comme menant à la gestion de toutes les ressources de telle sorte que les besoins économiques, sociaux et esthétiques puissent être satisfaits tout en maintenant l'intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels, la diversité biologique, et les systèmes vivants. » (OMT). Sous la condition que tous les acteurs concernés participent activement et s’engagent à respecter la mise en œuvre effective du tourisme durable (GTD) »[réf. nécessaire].

Le tourisme durable s'inscrit donc dans une dynamique qui articule des modes de déplacements, de production et de consommation éco-responsables, tout en associant étroitement les populations qui vivent, travaillent ou séjournent dans l'espace concerné au projet de développement touristique et aux retombées socioéconomiques équitablement réparties[réf. nécessaire].

Ce développement suppose un aménagement et une gestion intégrée des ressources, une maîtrise des flux (d'énergie, de biens et des personnes), ce qui implique donc la participation étroite des acteurs locaux, et une écoresponsabilité des touristes, afin de concilier la mise en œuvre du tourisme avec les besoins et capacités d'accueil du territoire.

Tourisme durable

Méthode

Un principe général découlant de la définition ci-dessus est que les promoteurs du tourisme durable cherchent, au cas par cas, à évaluer les impacts locaux et globaux, immédiats et différés d'une situation ou d'un projet touristique, de l'aval à l'amont d'une filière, avec une approche de type développement durable, et sur au moins les bases suivantes :

  • État initial des lieux : il inclut des données économiques, sociales, foncières et environnementales (état actuel des écosystèmes, potentiel écologique s'il s'agit d'un site déjà dégradé)[réf. nécessaire] ;
  • Évaluation de la vulnérabilité du milieu naturel et des populations : dans certains cas, le tourisme est source d'un choc culturel ou peut induire des risques sanitaires par contact de pathogènes non reconnus par le système immunitaire d'une population autochtone longtemps isolée, ou du touriste lui-même.) face au tourisme et à ses conséquences secondaires. La vulnérabilité des milieux impose d'étudier sa capacité à cicatriser (résilience écologique), s'il est exposé à une fréquentation accrue (afin que celle-ci n'atteigne pas les limites de la surfréquentation ou de la surexploitation des milieux, notamment dans le cas du tourisme sportif[réf. nécessaire].
  • Des mesures de précaution, compensatoires et conservatoires sont mises en œuvre et évaluées, pour limiter et compenser ces impacts sur la qualité de vie des populations locales et sur l'environnement. Ce principe peut inclure une écotaxe ou une « éco-contribution »[2] financière, reversée pour réparer les dégâts environnementaux et pour la qualité de vie des populations locales[réf. nécessaire].

Le tourisme durable fait partie d'une cible de l'Objectif de développement durable no 12 de l'ONU[réf. nécessaire].

Impact environnemental

Canoë-kayak dans les gorges de l’Isère, en aval d’Aime en Tarentaise, Savoie.(Photo prise le 12 juin 2011)
Oisillons dans un nid
Tétras lyre

Le tourisme de masse présente un risque de dégradation de l'environnement qu'il s'agit de minimiser au maximum dans une démarche de protection de l'environnement, incluant notamment la protection des espèces végétales et animales en voie de disparition, objectifs que se donne le tourisme durable[réf. nécessaire].

Ainsi, le tourisme de type « sport-nature » ou impliquant certaines activités pratiquées dans la nature (randonnée, canyoning, escalade, canoë-kayak, deltaplane, camping sauvage, ski de randonnée, etc.) peut avoir des impacts significatifs, par exemple sur les oiseaux nicheurs ou la reproduction des poissons, des animaux des berges et lisières massivement fréquentées par les touristes ; de même qu'en montagne, où le dérangement est une des causes importantes de raréfaction ou de disparition d’espèces animales comme le Tétras lyre[3].

Le tourisme littoral pose des problèmes particuliers, comme la plaisance, la plongée sous-marine, la pêche (halieutique) et des afflux souvent massifs et saisonniers de touristes[réf. nécessaire].

Il en va de même pour le tourisme rural, dans des zones où le foncier est essentiellement privé, et où les animaux domestiques ou les cultures peuvent parfois souffrir de la fréquentation de touristes non sensibilisés à la connaissance et au respect de ces éléments de la vie rurale[réf. nécessaire].

Tourisme et chasse sont souvent source de heurts et de difficultés en matière de gestion de la sécurité, notamment concernant les promenades en forêt ou en périphérie de forêt en fin d'été et en automne au moment de la chasse[réf. nécessaire].

Le tourisme hivernal avec les sports d'hiver génère des impacts environnementaux importants via l'urbanisme touristique, la consommation d'espace, le déboisement pour la création de pistes, le détournement de ressources en eau, par exemple pour alimenter les canons à neige, le dérangement de la faune à une période difficile de l'année, etc.[4].

Enfin, le tourisme implique des déplacements motorisés de plus en plus fréquents, et en particulier en automobile et en avion, deux moyens de transports parmi les plus polluants et ayant le plus d'impact climatique[réf. nécessaire]. Le tourisme « classique » augmente la demande en infrastructure et en particulier en parkings, routes et autoroutes dont l'impact en termes de fragmentation écologique ne cesse de croître, et dont l'impact en termes de roadkill semble pouvoir être très exacerbé par le tourisme[réf. nécessaire].

Le tourisme durable cherche à valoriser des transports plus sobres en consommation d'énergie, l'usage du train et du vélo en particulier. Il cherche aussi à valoriser les produits locaux et limiter les infrastructures à fort impact environnemental[5].

L'importance des touristes européens dans le Monde

Le Salon international de l'écotourisme, du voyage solidaire et participatif - Grenoble 2018

Aux alentours de l'an 2000, le tourisme était la première des activités de services en Europe, première destination touristique au monde, avec 60 % du total des visiteurs. Il y assurait 9 millions d'emplois directs, répartis dans 2 millions d’entreprises, à 98 % constituées de moins de 250 salariés.

La France, l'Espagne et l'Italie sont respectivement première, troisième et quatrième destination mondiale, les États-Unis arrivant deuxième[réf. nécessaire].

Les touristes internationaux en Europe sont à 88 % des européens et en majorité de cette origine dans le reste du monde.

Les très importants impacts environnementaux du tourisme pourraient s'accroître car les voyages ont tendance à être moins longs mais plus fréquents et emmenant les voyageurs plus loin[réf. nécessaire].

La récente crise liée à la Covid19 est en passe de modifier considérablement, et probablement durablement ces données qu'il conviendra de réactualiser lorsqu'elle appartiendra au passé[réf. nécessaire].

Apport de l'électronique et d'Internet

Les technologies de l’information et de la communication ont à plusieurs reprises entraîné un bouleversement radical de la filière tourisme. La première étape fut l’informatisation des systèmes de réservation, appelée aussi dans le jargon professionnel « global distribution systems » (GDS), complétée et accélérée par l’arrivée des infomédiaires, dont le plus connu est le moteur de recherche Google, au sein la distribution des prestations touristiques, sur un marché qui se caractérise comme beaucoup d'autres, selon les économistes, par « de grandes insuffisances de l’information »[réf. nécessaire]. Google a en particulier concurrencé des acteurs récents du tourisme comme Kayak, Expedia, TripAdvisor en étant « créateur de technologies » mises à la disposition des touristes pour leur permettre de devenir « très actifs dans la coproduction de leur expérience touristique »[6].

Les initiatives de l'Union Européenne et prévisions

La Charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés

Une Charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés (CETD)[7] a été créée en 1995 par la Fédération Européenne des Espaces Protégés (EUROPARC)[8], dans l'objectif d’intégrer le tourisme durable dans les sites naturels, de valoriser, faire découvrir et protéger l’environnement.

Cette charte comporte plusieurs volets. Le volet 3 concerne en particulier les tours opérateurs et les agences de voyages qui développent leurs activités dans les espaces protégés.

Aujourd'hui, plusieurs Parcs nationaux et naturels régionaux sont signataires de cette charte. Afin de mettre en application le volet 3 de la CETD, les parcs nationaux ont créé Esprit Parc[9], et les parcs naturels régionaux : Valeurs parc[10].

Les opérateurs de voyage ayant présenté un dossier complet sont évalués in-situ et « labellisés » dès lors qu'ils remplissent les critères.

En matière de tourisme durable, ces deux labels[11] représentent les seuls à ne pas avoir été conçus par des organismes privés afin de mettre en avant leur propre démarche.

Les prévisions de 2001

Alors que le traité de Maastricht de 1992 ne formulait qu'une vague allusion au tourisme[12], les premières réflexions dans l'Union européenne sur le tourisme durable se sont renforcées au cours d'une conférence réunie à l'initiative de la présidence luxembourgeoise en 1997[12]. Geoffrey Lipman, président de l'Organisation mondiale du tourisme déclare alors « Si vous avez trop de touristes, vous finirez par avoir un problème, à la place d'un bénéfice ! »[12].

Vers la fin de l'année 2000, le tourisme durable devient une préoccupation au centre de deux congrès : l'un, fin novembre à Lille, dans le Nord de la France, réunissant des professionnels dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, le second, début décembre, à Chamonix[12]. Lors du congrès à Lille Margarita Najera Aranzabal, maire de Calvia (Baléares) fait forte impression en déclarant recevoir chaque année plus de 2 millions de visiteurs et en reconnaissant que ce tourisme de masse avait « rapidement généré des problèmes » dès les années 1980[12]. Le document de synthèse de la conférence se prononce pour "encourager une politique de développement touristique durable " avec une liste d'une quinzaine de chantiers potentiels[12].

Peu après, en 2001, l’Organisation mondiale du tourisme prévoit que sur une période de vingt ans, entre 2000 et 2020, le tourisme allait augmenter d'environ 10 %, en grande partie par le biais d'un doublement des arrivées internationales en Europe, à 717 millions par an contre 393 millions en 2000[12]. Cette prévision a incité l'Europe à réfléchir aux impacts[13].

L'Agenda 21 du tourisme européen se donne 4 objectifs[14] :

  1. Prévenir et réduire les impacts territoriaux et environnementaux du tourisme dans les destinations ;
  2. Maîtriser la croissance des transports liés au tourisme et ses effets négatifs sur l’environnement ;
  3. Encourager un tourisme favorable à un développement local durable maîtrisé par les acteurs du secteur ;
  4. Promouvoir un tourisme responsable, facteur de développement social et culturel.

Pour ce faire, il prévoit d'associer tous les acteurs concernés (administrations et leurs agences, comités et observatoires du tourisme, chambres consulaires de commerce et d'industrie, partenaires sociaux, industries impliquées (Hôtellerie/hébergement, restauration, loisirs, culture, transports, tours-opérateurs et agences de voyages), les services d'information (guides, accompagnateurs), chercheurs (universités et autres organismes de recherche), consultants, associations de consommateurs, d'usagers, et de conservation de la nature, organismes financiers, banques et assurances.

Les initiatives depuis 2020

Cette même année, du fait de la crise du Covid 19, et dans l'anticipation d'une reprise qui sera longue pour les salariés et entrepreneurs du tourisme, l'Union européenne et le Parlement européen ont voulu relancer ce secteur sinistré sans tarder, grâce à des recommandations mettant en lumière l'utilité concrète pour les Européens du tourisme durable. Le but est alors de « valoriser des destinations et des entreprises » afin de promouvoir les pratiques d'un tourisme « respectueux de l’environnement et socialement responsable ». L'Union européenne et le Parlement européen souhaitent en cette occasion que les entreprises, petites et grandes, contribuent par des propositions concrètes à un débat prévu à la rentrée 2020[15].

L'une des premières étapes a été la conférence « European Tourism Convention » organisée le par l'équipe de la députée européenne française Karima Delli, présidente de la commission tourisme et transport, en lien avec la Commission européenne. Une dizaine d'agences de voyage de différents pays d'Europe[16] ont voulu en cette occasion promouvoir le concept de « séjour Slow Tourism », déclinaison au tourisme du concept de « Slow Food », avec l'Agence française pour la biodiversité[15] et décrire des expériences pilote dans un ouvrage[15].

Un mois et demi plus tard, le nombre de voyagistes a doublé, une vingtaine réunis derrière ce qui est devenu un « Manifeste européen pour un tourisme durable »[17] de voyagistes globalement déçus par cette conférence du [17]. Le , il est présenté par Jean-Luc Madinier, fondateur de Sardaigne en liberté, membre de l'Association des Voyageurs et Voyagistes Éco-responsables[18] et de l'Association italienne du tourisme responsable, et Prosper Wanner, cofondateur de la plateforme coopérative de voyage Les oiseaux de passage, membre d'Acteurs du tourisme durable[19], l'un des un réseau nationaux regroupant associations et entreprises du tourisme durable, créé en 2011 par Mathieu Duchesne et divers journalistes. Le réseau permet à des collectivités de devenir « destination touristique durable » comme ce fut le cas pour le département de Haute-Garonne[20], à condition que les salariés y soient formés au tourisme durable.

Les voyagistes signataires du « Manifeste européen pour un tourisme durable » interviennent devant la commission tourisme et transport du parlement européen. Ils reçoivent le soutien du journal L’Écho Touristique[17]. Leur manifeste est présenté à tous les députés européens qui doivent les auditionner aux côtés des représentants des voyagistes, l'European Travel Agents' and Tour Operators' Associations (ECTAA) et de l’hôtellerie (HOTREC)[17]. Des fonctionnaires de la Commission européenne et une quinzaine de députés représentant « plusieurs États membres et un large éventail politique » les auditionnent[17] et ils formulent six propositions de coopération, ainsi que des amendements au rapport sur le tourisme durable de la députée portugaise Cláudia Monteiro de Aguiar[21],[17].

Leurs propositions font valoir que le tourisme durable ne peut « se limiter à un tourisme sans avion » et insistent sur les « circuits courts avec le monde agricole local », une compensation carbone à impact direct sur les secteurs d'accueil plutôt que reversant quelques euros[17]. Ils illustrent le fait que la pandémie a accentué un fossé constaté entre des offres touristiques conçues pour la seule clientèle internationale et les besoins d’accueillir d'autres publics : soignants, télétravailleurs, rapatriés, personnes en quarantaine ou vulnérables[17], ou concernées par l’essor du voyage de proximité[17].

D'autres acteurs du tourisme durable, en revanche, n'adhèrent pas au principe de la compensation carbone, qui, telle qu'elle est organisée à ce jour par les voyagistes qui la pratiquent revient à s'octroyer un « droit à polluer »[22] car les émissions dues aux transports utilisés ont bien eu lieu. Cette position est également celle de scientifiques reconnus[23].

En 2021, ont débuté, et vont se dérouler jusqu'en septembre, les États généraux de la transition du tourisme en montagne, organisés par l'association Mountain Wilderness. De nombreux acteurs de terrain y participent, ce qui est à noter car ils ont été régulièrement exclus des démarches citées précédemment. Ainsi, le Syndicat National des Accompagnateurs et Montagne[24], et le Syndicat National des Moniteurs de Ski figurent parmi ces derniers.

Le lancement de ces États généraux a eu lieu dans la station de Métabief (Jura)[5].

Les conséquences de la crise du Covid-19

Deux thématiques majeures ont dominé les réflexions sur les conséquences de la crise du Covid-19 pour le secteur touristique: « l’offre numérique et la promotion d’un tourisme durable »[25] car il a été contraint de s’adapter à de nouvelles demandes et méthodes de travail[25]. Il a en particulier été analysé les besoins nouveaux de systèmes de formation à mettre en place[25]. Autre réflexion jugée alors en déficit, celle sur les conditions de travail des salariés[25], ce qui est apparu aussi dans le cadre d'une enquête auprès des professionnels du secteur et des acteurs de la formation[25].

Ces nouvelles stratégies ont mis l'accent sur les recherches effectuées une décennie plus tôt par Clémence Perrin-Malterre, docteure en STAPS, et sociologue du sport, qui travaille sur la gestion des sports de nature. Au début des années 2010, elle a en particulier montré que l'évolution des ressources touristiques, est aussi le fait des pratiques professionnelles, notamment celles des prestataires sportifs de moyenne montagne qu’elle a rencontrés. Face à la demande pour un tourisme durable s'est créée une dynamique interactive entre les demandes et les différents projets des prestataires[26].

Rôle des émissions de télé-réalité

Les émissions de téléréalité ont parfois été accusées de développer l’imaginaire et la notoriété des destinations touristiques assez stéréotypées[27], par exemple pour "Les Anges de la télé-réalité", citées en raison de leur capacité à illustrer l’imaginaire du rêve américain en l'associant chaque saison à une ville (Los Angeles, Miami, New York, Hawaï). Les différentes saisons de Koh-Lanta ont ainsi par exemple apporté chaque année leur vision de certaines îles paradisiaques, en contraste avec la rudesse du quotidien des candidats (îles Sous-le-Vent en Polynésie française, île Koh Lanta en Thaïlande, archipel d’Éfaté au Vanuatu). Par ailleurs, les émissions de téléréalité ont aussi contribué à faire « émerger de nouvelles pratiques touristiques auprès des spectateurs », comme la "micro aventure" de Mike Horn dans les émissions de téléréalité appelées À l'état sauvage ou celle nommée "Survivre à l’impossible, basées sur le dépassement de soi et la découverte de lieux naturels éloignés de la civilisation, contribuant ainsi à une diversification des lieux visités mais aussi des pratiques touristiques.

La problématique du tourisme durable par pays

Le choix de la destination est de plus en plus jugé primordial pour donner vie au concept du tourisme durable et il faut voyager moins loin pour réduire l'empreinte carbone, selon 41,6% des répondants à un sondage de VVF Ingénierie réalisée auprès de 4300 Français[28].

États-Unis

Selon des chiffres cités par le magazine Challenges, le simple fait de réserver un aller Paris/New-York pour une personne correspond à l'émission de une tonne de CO2, soit l’équivalent de 1.961 repas végétariens[29].

Monde arabe

Le développement de la téléréalité a été critiqué pour sa tendance à uniformiser les pratiques touristiques, en particulier dans le cas de Dubaï[27], qui vante auprès de tous les influenceurs du monde les bienfaits de la destination (impôts nuls, sécurité garantie, connectivité inégalable), se présentant comme le centre mondial du tourisme de shopping[27] au long cours, en opposition totale avec les nouvelles aspirations du tourisme durable[27].

XIXe siècle

Grenoble fut la première ville en France à se doter d'un « syndicat d'initiative » destiné à aider les touristes, dès mai 1889, chargé de l'information et la promotion du lieu, en proposant des activités aux visiteurs. La ville est réputée à l'échelle européenne pour sa gestion durable du tourisme et l'importance des espaces verts. Si la Slovénie et sa capitale Ljubljana, avec le pourcentage le plus élevé d'espaces verts par habitant, ont été les destinations la plus récompensée par la Commission européenne pour le tourisme durable[30],[31], d'autres cités du Vieux continent figurent au classement des 20 villes les plus vertes établi en 2021 par le site spécialisé European Best Destinations. Au sein de ce palmarès, Grenoble est 10e.

L'association créée en 2004

En 2004, l'Association « Agir pour un tourisme responsable » (ATR), a été créée par un regroupement d'agences d'aventure. Elle a lancé une certification, destinée aux opérateurs de voyages respectant certains critères, garantis par l'AFNOR. Elle est aujourd’hui dirigée par Julien Buot[32]. Actuellement seize entreprises françaises ont été labellisées par un nouveau label garanti par Ecocert[33].

Dès sa création, de fortes oppositions se sont créées à l'encontre de cette démarche, et elles perdurent jusqu'à aujourd'hui[34]. L'un des points d'achoppement étant constitué par la question des guides employés par ces agences, soulevée par le Collectif Coprels (Collectif pour un encadrement légal et sécurisé)[35].

Un peu plus tôt, en 1998, un groupe de personnes issues du tourisme rural, du développement local et de l'économie sociale et solidaire avait eu l'idée de la création de l'association Tourisme et développement solidaire[36] puis effectué en 1999 les premiers séjours tests dans le village de Doudou au Burkina Faso.

Ensuite, une Charte nationale d'éthique du tourisme, a été élaborée par le gouvernement avec l'Union nationale des associations de tourisme et de plein air[37].

Les forum de 2010 et 2012

En 2007, L'Association des Voyageurs et Voyagistes Éco-responsables (V.V.E), tout juste créée, a édité la Charte des voyageurs éco-responsables©[38] dans le but d'inciter les voyageurs à modifier leurs comportements et à avoir un regard sur les conséquences de certains d'entre eux. Car, très souvent, ces derniers ne sont juste pas conscients des effets induits d'attitudes qu'ils ne jugent pas néfastes, mais qui cumulées en nombre le deviennent.

En 2010, l'association organisa le premier Forum National du Tourisme Responsable (FNTR)[39], invitant tous les acteurs identifiés du secteur, mais également des anthropologues et scientifiques. Ils furent 65 intervenants à débattre durant trois jours à Chambéry.

Depuis, sa mise en œuvre est difficile, car elle suppose la constitution d'un comité d'experts scientifiques, et le soutien de l'ensemble des acteurs du secteur, ce qui est freiné par diverses ambitions personnelles et des divergences de vues, notamment à propos de la compensation carbone préférée par certains voyagistes. L'association Cybelle planète est le premier voyagiste européen à avoir clairement affiché à ce jour sa volonté d'y participer[40].

En 2012, V.V.E a organisé le second FNTR[41] à Montpellier en lien avec les universitaires de la ville, et au-delà (Mende, Perpignan, etc.).

Le retard français en 2014

En 2014, Laurent Fabius présida la COP21, préalable à l’accord de Paris sur le climat de 2015[42], visant un ralentissement du réchauffement climatique mais il fut aussi à la même époque le ministre des affaires étrangères établissant un objectif de 100 millions de touristes internationaux[42] stratégie la pire en matière de bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES) du tourisme en France[42].

C'est surtout depuis la pandémie de Covid-19, que le tourisme durable suscite l’intérêt en France, malgré les nombreux rapports et enquêtes rédigés depuis la commission Brundtland de 1983, qui a abouti à la rédaction en 1987 du Rapport Brundtland par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, souvent transmis à l’Organisation mondiale du tourisme (OMT)[42].

La France reste très en retard à cause de nombreux freins[42] : désintérêt et méconnaissance des pouvoirs publics, gouvernance inappropriée et éclatée, absence de considération pour les acteurs de terrain, communication tout juste naissante de la part des entités les plus concernées : Parcs naturel régionaux et nationaux, syndicats représentant les accompagnateurs en montagne, ou enseignants des loisirs sportifs ; à l'inverse, présence trop importante sur ces sujets de voyagistes aux valeurs non prouvées, et labellisations multiples aux critères trop souvent définis en fonction d'intérêts particulier[43].

Le salon de 2018

Le Salon international de l'écotourisme, du voyage solidaire et participatif[44], organisé également par V.V.E s'est tenu à Grenoble en décembre 2018. En modifiant l'intitulé de l'événement, les organisateurs cherchaient à toucher le grand public, l'un des principaux enjeux, et le plus difficile à réaliser.

Au cours de cet événement ont eu lieu les premières rencontres internationales de l'écovolontariat ; elles donnèrent naissance à la Charte de l'écovolontaire[45] faisant suite à la Charte de l'écovolontariat© créée en 2015[46].

Le concept de « Tourisme durable » a séduit aussi dans plusieurs écoles de commerce françaises, telles que l’Edhec[47], qui a pris en compte que la crise sanitaire causée par le Covid 19 a constitué « un aiguillon professionnel et existentiel » pour certains de ses futurs diplômés[47], et qui a décidé d'organiser des ateliers spécialisés[47], pour accompagner les élèves qui souhaitent s’engager dès le début de leur future carrière commerciale dans des secteurs comme celui-ci[47] en s'inspirant du succès d'un ancien élève, Stanislas Gruau, sorti de l’école en 2009[47], qui avait abandonné un poste dans le commerce pour fonder une agence de voyages d’aventures responsables, ayant parié sur la clientèle du grand public attiré par le tourisme durable[47].

Les effets de la crise sanitaire

La crise sanitaire causée par le Covid 19 et les aides financières aux professionnels, qui sont devenues indispensables pour leur survie[32], a par ailleurs en France accéléré la réflexion née lors des "Entretiens de Vixouze" de et consacrés au tourisme du futur[48] sur la notion de « surtourisme »[32] et son corollaire, celle de « tourismophobie »[32], qui ont émergé dans des endroits très fréquentés par les visiteurs étrangers, qu'il s'agisse du temple cambodgien d’Angkor ou des grands parcs nationaux aux USA, mais aussi dans de grandes capitales européennes où les habitants supportent de plus en plus mal ces afflux de touristes[49], tendance qui s'est retrouvée sur tous les continents[49],[32].

En cette occasion, l’association Acteurs du tourisme durable (ATD) a publié au printemps un "Manifeste pour un plan de transformation du tourisme"[32]. Ses membres expérimentent de nouvelles pratiques ou espèrent le faire après le confinement[32] et ne veulent plus mesurer les performances d’une destination « seulement par le nombre de nuitées et le montant des dépenses des visiteurs », selon son président Guillaume Cromer[32].

L'association V.V.E ne partage cependant pas certains points dudit manifeste, notamment les trois premiers, représentant des intentions difficilement chiffrables et réalisables, à son avis.

Le rapport de l'Ademe

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) mandatée par l’État en 2019 pour structurer une politique de développement durable du tourisme a publié son rapport en , lasse d'attendre sa remise au premier ministre[42].

L'étude montre qu’un touriste d’affaires représente une intensité carbone deux fois plus élevée qu'un touriste de loisirs, séjour plus court et émissions de l'événementiel, et qu'un touriste venant de l’étranger émet environ 4 fois plus de GES par nuitée qu’un touriste national. Globalement, le poids du tourisme dans les émissions de GES est très supérieur à son apport au PIB (11,1 %, contre 7,4 %). Les trois quarts des émissions sont générées par le transport, les trajets en avion arrivant en France représentant à eux seuls 41 % du total[42].

Le réveil tardif de Paris

La ville de Paris a publié en juillet 2021 les conclusions des « Assises du tourisme durable » lancées en mars pour tenter de devenir la capitale mondiale du tourisme durable, mais selon les observateurs, l’abandon du projet de quatrième terminal à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle a sans doute fait davantage que ne le pourra jamais la municipalité parisienne[42]. Cette métropole jusque là « se contentait de son hypercentre de carte postale », d'après Edith Fagnoni, professeure en géographie. Après la crise du Covid-19 s'est posée « la question d’un meilleur enracinement du tourisme dans les territoires »[50] mais aussi celles de « l'essor du télétravail, du vélo électrique », et autre facteurs qui pourraient « pousser les Parisiens à faire davantage de tourisme rural » dans leur propre région[50].

Le réveil des voyagistes

Le réveil des municipalités après le Covid avait été précédé par celui de ceux des voyagistes qui sont le plus positionnés sur des offres « nature ». Ainsi Terres d'aventure a communiqué sur son « engagement militant en faveur de l’écologie, du tourisme responsable »[51]. Son concurrent Allibert Trekking a annoncé à son tour des stratégies tentant de répondre au souci exprimé par une partie de ses clients: il s'est allié à la « fondation Insolite Bâtisseur Philippe Romero » et au « Livelihoods Carbon Fund » et promis qu'il absorbe depuis le 1er janvier 2018 l’intégralité des émissions de CO2 générées par le transport aérien de ses voyageurs, en vue de financer des actions contre la déforestation pu pour la restauration de la mangrove[52].

Ultra-Trail du Mont-Blanc

L'Ultra-Trail du Mont-Blanc, évènement sportif composé de sept trails (course à pied) dont quatre en ultra-endurance en pleine nature et de très longue durée, s'est voulu conçu comme un modèle exemplaire en matière d’événement éco-responsable, mais aussi, de par sa notoriété mondiale, comme une véritable tribune au service du développement durable, en profitant du fait qu'il traverse trois pays (France / Italie / Suisse), trois grandes régions alpines (Auvergne-Rhône-Alpes, la Vallée d'Aoste, le Valais) et dix-huit communes françaises, italiennes et suisses du pays du Mont-Blanc[53]. En 2014, parmi les tours opérateurs "Grand Angle" a été l’un des premiers a signer la Charte Européenne du Tourisme Durable dans les Espaces Protégés pour ses randonnées qui ont lieu sur le parcours de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. Plusieurs municipalités sur le parcours, comme Mairie de Servoz ont décidé de s'investir dans une stratégie de réorientation de l'accueil basée sur le tourisme durable.

Allemagne

En 2014, Berlin a accueilli 11,9 millions de visiteurs, avec environ 28,7 millions de nuitée, le tourisme procurant 400 000 emplois, pour un chiffre d'affaires brut de plus de 10 milliards d'euro. La capitale allemande se classe à 12e place européenne pour les espaces verts par habitants.

Autriche

L'Autriche, pays riche en forêt où le ministère fédéral de l'Agriculture bénéficie d'une division "Sylviculture et Développement durable" a aussi tenté de développer le tourisme durable via l'importance des espaces verts dans sa capitale Vienne, qui est 14e au palmarès européen et a capitalisé sur un tourisme durable haut de gamme, grâce au Museumsquartier, où quartier des musées, un complexe de musées érigé dans les années 1990 dans les anciennes écuries impériales.

Pays-Bas

Après l’arrivée du Covid-19, Amsterdam a élaboré un programme en sept points en faveur du développement d’un tourisme durable d’ici 2025, anniversaire de ses 750 ans[54], car elle « ne veut plus accueillir des personnes venues seulement pour faire la fête » sans respect pour les habitants, et recevoir plus de touristes dits « de qualité »[54]. Pour attirer ces « touristes de qualité »[54], Amsterdam veut miser un tourisme plus qualitatif[54] et régler le problème d’engorgement de certains lieux[54], dans une démarche pour mieux répartir les flux touristiques, via le dispositif "City Card"[54], permettant d’informer en temps réel sur les sites publics bondés[54] et faire état en temps d'autre lieux moins visités. Pour développer ce tourisme durable, la ville a réclamé l’engagement des entreprises[54].

Italie

Alors que l'Italie se tourne progressivement vers le[tourisme durable[55], afin d'assurer l'avenir d'un secteur qui représente 13,2 % du PIB du pays[55], Rome, Venise et Florence, trois destinations importantes du tourisme en Italie, notamment pour des séjours de courte durée, sont confrontées à la remise en question d'un modèle de tourisme qui n'enrichit pas la ville. Pour certaines d'entre elles, il contribue même, par une forme de massification ou de concentration sur certaines heures de la journée, à à chasser les habitants du centre historique, comme à Venise. En mars 2021, les maires de Venise et Florence, Luigi Brugnaro et Dario Nardella, inquiets des « dommages causés par le tourisme de masse »[55], ont présenté un projet de relance du tourisme dans leurs villes respectives, afin de faire émerger « un nouveau modèle de tourisme qui serait lié également à la valorisation, à la promotion et à la protection des villes d'art »[55]. Ce projet de long terme de tourisme durable nécessite selon eux « plus de pouvoir afin de mieux réglementer l’industrie touristique »[55]. Ils ont réclamé du gouvernement italien une augmentation du nombre d’agents de police[55], des fonds pour les transports publics[55]et une nouvelle réglementation pour les guides touristiques[55], mais aussi pour les locations de logement à court terme[55].

L'Association italienne du tourisme responsable[56],[37] a produit une charte nationale regroupant 63 associations et coopératives œuvrant dans le tourisme durable. Elle comptait 86 membres en 2009 et s’est impliquée via le voyagiste Sardaigne en liberté dans la valorisation de l'âne sarde comme figure de la randonnée en Sardaigne, à travers les chemins de transhumance, depuis la reconnaissance de transhumance en Sardaigne et en Italie par l'UNESCO.

Cependant, il est à noter de sévères disparités dans le pays, notamment en raison de sa division en provinces, relativement autonomes dans ce domaine comme dans d'autres. Si la Sardaigne et la Calabre présentent des réalisations remarquables, il en va tout autrement en Sicile par exemple, notamment dans les iles Éoliennes en général, et sur le Stromboli, livré aux intérêts privés, en particulier.

La Sardaigne et la Calabre ont été placées dans cette orientation vers le tourisme durable en raison d'un patrimoine historique spécifique, longtemps resté à l'écart. L'Association italienne du tourisme responsable a souhaité promouvoir un festival de tourisme responsable, dans la ville de Bologne, à la fin des années 2000[57], le Festival du tourisme responsable Itaca.

En Sardaigne, accessible en pssant par le train jusqu’à Toulon, Barcelone (Espagne) ou Livourne (Italie), puis le bateau jusqu’à Porto Torres, au nord de l'île, un ancien sentier la parcourt du nord au sud. Dans les années 2010, il a été « progressivement remis en état et balisé »[58]. Huit jeunes ont créé le site internet Vas'entiero sur lequel sont répertoriés « parcours, étapes, hébergements et curiosités »[58], permettant la découverte des fromages, plantes et baies du patrimoine local[58] et la gastronomie comme les culurgionis, les traditionnels raviolis sardes[58], ou son insertion dans le patrimoine comme à la coopérative viticole de Jerzu qui, dans sa salle d’exposition, assure la promotion d’artistes comme Maria Lai, figure locale de l’art contemporain[58].

Espagne

Les effets négatifs de la télé-réalité sur le tourisme ont été mis en avant par des professionnels en Espagne en 2021[27], au moment où la version espagnole de l'émission de téléréalité L'Île de la tentation devait débuter sur l'île d'Ibiza[27], les autorités locales ont préféré mettre fin au projet pour ne pas contribuer davantage à l’image du tourisme festif sur leur territoire[27].

Dans le domaine de l'écotourisme, l'Espagne est très en avance dans de nombreuses autres régions (Catalogne, Minorque, îles Canaries, etc.). Le gouvernement est en cours d'élaboration d'une stratégie de tourisme durable à l'horizon 2030, sous une forme participative associant les différentes « comunidades autonomas », c'est-à-dire les différentes provinces. Il s'agit de transformer peu à peu le tourisme de « soleil et plages » en tourisme plus soutenable, tout en maintenant un maximum d'emplois et sa position sur le marché mondial.

Madrid est devenue l'une des villes les plus visitées en Europe, derrière Paris et Londres, grâce à de nombreuses activités pour les touristes, récréatives et culturelles mais aussi à des activités moins liées au tourisme durable, comme son statut de principal organisateur de la foire en Europe, en tenant compte à la fois des foires internationales, nationales et régionales, en termes de superficie louée aux exposants. Au classement des 20 villes les plus vertes établie en 2021 par le site spécialisé European Best Destinations, Madrid est 15e.

Suisse

Les sources universitaires se sont intéressées à la manière dont la Suisse avait promu une forme de tourisme durable, basée sur la pureté du décor montagnard[59], mais aussi assez élitiste, en raison de l'époque, le tourisme durable étant encore considéré comme tel, pour les sports d'hiver ou dits « de glisse » : ski, patinage, luge[59]. Une exposition d’affiches anciennes de stations de villégiature suisses, organisée au Musée des arts et métiers de Zurich[59], rééditées par l’éditeur Photoglob (Zurich)[59], a permis de dater du début du XXe siècle la promotion du tourisme hivernal pour Davos[59] et Saint-Moritz[59], au début des années 1930[59] pour Zermatt[59] et à partir de 1940 pour Crans-Montana[59]. Ces stations ont aussi beaucoup utilisées des cartes postales vendues dans les kiosques des gares pour mettre en avant un caractère mondain, élitiste[59], dans des points de vente standardisés[59]. Les personnages figurant les « montagnards » sont représentés uniquement sur les affiches faisant la promotion de la saison estivale de [59]Saint-Moritz[59], sous les traits de jeunes femmes souriantes, vêtues de tenues « traditionnelles »[59].

Les cartes postales ont joué ainsi un rôle dans la création de la « montagnité », imaginaire se voulant être le plus représentatif possible des espaces montagnards[59], et écartant les signes des différents villages d'accueil, y compris dans les stations françaises[59]: sur 478 vendues à Megève, dominent les vues d’ensemble qui présentent le mont Blanc en arrière-plan[59], alors que le mont Joly et le mont d’Arbois, emblématiques du développement des sports d’hiver à Megève avec le téléphérique de Rochebrune mis en service en 1933, et l’hôtel du Mont d’Arbois créé par la famille Rothschild, apparaissent beaucoup moins[59].

Suède

La Suède est considérée comme en tête des pays impliqués dans le tourisme durable car il « œuvre à promouvoir le tourisme rural et régional dans des régions centrales » en plus de soutenir les infrastructures de transport alternatives afin d'abaisser drastiquement la consommation d’énergies fossiles[60].

La Suède a été le premier pays européen à créer son propre écolabel de tourisme durable[61]. Appelé "Naturens Bästa" et lancé en 2002 lors du « rassemblement international de l’écotourisme »[61], il propose une liste de voyagistes, de circuits et d’activités qui garantissent le respect de certaines conditions éthiques et environnementales, basées sur six principes de base[61]: respect des lieux et de leurs limites géographiques, soutien aux économies locales, préservation de la nature et des cultures locales, promotion de la connaissance, qualité et sécurité de chaque voyage[61].

Les activités, excursions et vacances actives sont ainsi organisées dans tout le pays par 80 tours opérateurs écocertifiés[62]. La capitale Stockholm, au sud du pays, est 4ème au palmarès des villes européennes ayant le plus d'espaces verts par habitant[30],[31]. La ville de Copenhague, capitale du voisin suédois, est également bien classée dans ce palmarès et revendique le fait d'être l'une des villes les plus accueillantes pour les cyclistes et les piétons 400 kilomètres de pistes cyclables sur lesquelles 1,2 million de kilomètres sont parcourus à vélo chaque jour.

Cuba

L'image donnée à ce pays par la presse nationale, voire internationale, n'est pas celle-ci. Pourtant Cuba a développé un remarquable réseau d'aires protégées composées de réserves naturelles, parcs nationaux, paysages naturels protégés, réserves écologiques, refuges pour la faune, et réserves floristiques[63]. En outre, la démarche effectuée dans le cadre de leur mise en tourisme, lorsqu'elle est permise, correspond aux standards de l'écotourisme : analyse et recensement des biotopes ou espèces à protéger par des scientifiques, à partir desquels est calculée la capacité de charge (touristique)[64] du lieu. Dans le cas où des infrastructures d'accueil : pavillon, hébergements, etc., doivent être construits, ils le sont en fonction de cette donnée, et la plupart du temps avec des matériaux naturels pour des édifices de type paillotes. Ces parcs ou réserves sont ensuite donnés en gestion à des personnes issues de la région, formées à cet effet, leur garantissant un emploi stable et pérenne[65]. Par ailleurs le pays qui subit un embargo depuis 60 ans, importe très peu, pas d'engrais chimiques, et a donc développé une économie de proximité.

Cependant, en raison de divers particularismes, pratiquer un tourisme se voulant durable à Cuba nécessite une bonne connaissance préalable du pays et du réel niveau de vie des habitants[66].

Polynésie

En milieu insulaire, et notamment dans l'archipel de Polynésie, le tourisme est souvent accusé de favoriser le développement de l’urbanisation et de bétonner les territoires[67], mais aussi d'exercer une pression sur les ressources en eau, la circulation routière, et la gestion des déchets[67], avec également des effets critiquables sur l’environnement, l’économie et les sociétés humaines[67]. Du coup, la qualité environnementale est parfois devenue un argument de promotion touristique lorsqu'elle est à la hauteur[67].

Vitrine du territoire polynésien, l'île de Bora-Bora, considéré comme un haut lieu du tourisme international[67], a connu un développement touristique dans les années 1960, qui s’est accentué à la fin des années 1990[67], ce qui fait que 60% environ des touristes internationaux y passent, même si sa fréquentation reste peu importante par rapport à d’autres îles tropicales[67]. À Maupiti, île voisine, les habitants ont préféré des structures d’hébergement chez l’habitant (pensions de famille, fare d’hôtes, etc.)[67] car les « structures hôtelières ont une emprise sur terre et sur le lagon plus importante »[67]. Ces dernières ont alors envisagé des « logiques de développement durable »[67] de type "tourisme durable" qu'elles ont mis en avant car elles ont un « poids beaucoup plus fort en termes de retombées économiques, et notamment d’emplois directs et indirects »[67].

Indonésie

Bali fut considéré comme un laboratoire d’analyse très observé pour le tourisme durable[67] car y ont été « tentés des projets de développement touristique durable depuis 1987 et 1989 »[67]. Les polémiques et critiques sur les nuisances du tourisme en milieu insulaire, ont aussi affectées les îles les plus fréquentées de l'archipel de Polynésie, notamment Bali, qui a « accédé à la modernité et à la mondialisation par sa mise en tourisme »[67], lui permettant en 2015,d'être visitée par 4 millions de touristes internationaux venant essentiellement des pays occidentaux, mais plus encore des pays asiatiques.

Cependant, le nombre de ces derniers est de plus dépassé par le tourisme domestique, qui atteint 7,15 millions en 2015[67].

Année internationale

L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a décrété l'année 2017 : « Année internationale du tourisme durable pour le développement »[68].

Notes et références

  1. voir la bibliographie, les liens externes de cet article et les figures 1 et 2, page 10 du document, qui présente les différentes formes de tourisme durable (ONU 2002)
  2. L'écocontribution est une des préconisations de France Nature Environnement (FNE), notamment portée aux 3e rencontres nationales du routisme et des loisirs sportifs de nature, septembre 2007, Besançon, voir Lettre FNE no 228 pages
  3. « État des lieux de la nature dans les Alpes et les Cévennes – Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie », sur jne-asso.org (consulté le ).
  4. Jean-Pierre Lamic, Sports d'hiver durables : les pistes du possible, Yves Michel, (ISBN 978-2-913492-80-6 et 2-913492-80-0, OCLC 717225982), p. 57-62.
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  24. « Le SNAM rejoint les États Généraux de la transition du tourisme en montagne », sur levoyagedurable.media (consulté le ).
  25. "Les formations tourisme en pleine réinvention", article de Bertrand Réau, chaire Tourisme, voyages et loisirs au Conservatoire national des arts et métiers, corédigé avec l’Esthua à Angers (Études supérieures de tourisme et d’hôtellerie de l’université d’Angers, en octobre 2021 dans Tourisme Espace Loisirs
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  27. "Comment la télé-réalité influence-t-elle le tourisme? par Cyril Blanchet le 23 Novembre 2021
  28. RTBF avec AFP le jeudi 07 octobre 2021
  29. Article d'Agathe Beaujon le 26.07.2021 dans le magazine Challenges
  30. "Les 20 villes d'Europe les plus vertes en 2022" par Chloé Gurdjian le 20 octobre 2021 dans Géo Magazine
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  32. "Voyager responsable : vers la fin du tourisme de masse ?", par Sébastien Desurmont, le 23/11/2020 dans Géo
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Voir aussi

Bibliographie

  • (fr) Tourisme durable en montagne, ouvrage collectif, AFNOR éditions, 2007
  • revue Téoros
    • Liste d'articles sur le sujet, dont
    • Michèle Laliberté, « Le tourisme durable, équitable, solidaire, responsable, social…: un brin de compréhension », Téoros, vol. 24, no 2, , p. 69-71 (lire en ligne).
  • Laurence Dupont, Le guide de l'écovolontariat : 200 adresses pour agir pour la planète dans le monde entier, des astuces pour bien choisir sa mission d'écovolontariat…, Publishroom factory, (ISBN 979-10-236-1383-4, OCLC 1194559382)
  • Jean-Jacques Fasquel, Carnets de wwoofing : partager le quotidien des fermes bio, Mens, Terre vivante, (ISBN 978-2-36098-345-2, OCLC 1085129705)
  • Jean-Pierre Lamic, Tourisme durable : de l'utopie à la réalité, Chambéry, Kalo taxidi, , 440 p. (ISBN 978-2-490038-06-0, OCLC 1129118243)
  • Jean-Pierre Lamic (préf. Sylvie Brunel), Sports d'hiver durables : les pistes du possible, Chambéry, Le Souffle d'or, , 284 p. (ISBN 978-2-913492-80-6, OCLC 717225982)
  • Alain Laurent, Tourisme responsable, Clé d'entrée du développement territorial durable : Guide pour la réflexion et l'action, Chronique sociale, , 511 p. (ISBN 978-2-85008-728-8, OCLC 470948273)

Articles connexes

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