Youssou N'Dour

Youssou Madjiguène N'Dour, né le à Dakar (Sénégal), est un auteur-compositeur-interprète, musicien et homme politique sénégalais.

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Youssou N'Dour
Youssou N'Dour à Varsovie, le 13 septembre 2009.
Informations générales
Nom de naissance Youssou Madjiguène Ndour
Naissance
Dakar (Sénégal)
Activité principale chanteur
Genre musical Mbalax, world music
Années actives Depuis 1970

Youssou N'Dour
Fonctions
Ministre du Tourisme et des Loisirs

(10 mois et 4 jours)
Gouvernement Gouvernement Mbaye
Prédécesseur Lui-même
Successeur Oumar Guèye
Ministre de la Culture et Tourisme

(6 mois et 25 jours)
Président Macky Sall
Gouvernement Gouvernement Mbaye
Prédécesseur Awa Ndiaye
Successeur Abdoul Aziz Mbaye (Culture)
Lui-même (Tourisme)
Biographie
Nationalité Sénégalais

« Roi du mbalax » au Sénégal, chanteur africain à la renommée internationale, il est également patron de presse à partir de 2003 et de la fondation du groupe Futurs Médias. Il s'engage dans le mouvement anti-Wade et devient, au sein du gouvernement Mbaye, ministre de la Culture et du Tourisme du Sénégal à partir du puis ministre du Tourisme et des Loisirs du au , avant d'être rattaché au président Macky Sall comme ministre-conseiller.

Biographie

Vie familiale

Aîné de sa famille, Youssou Madjiguène N'Dour a grandi dans le quartier de Médina à Dakar. Son père Elimane N'Dour est Serere et sa mère Ndeye Sokhna Mboup est une griotte Wolof[1],[2].

De confession musulmane, membre de la confrérie mouride du Sénégal[3], Youssou N'Dour a eu un fils, Birane, et une fille, Thioro, de deux mères différentes, puis s'est marié avec Mami Camara. Ensemble, ils ont eu quatre enfants avant de divorcer officiellement après dix-sept ans de mariage. Il s'est remarié avec Aïda Coulibaly, métisse sénégalo-française, actuelle présidente de la Fondation Youssou N'Dour, et a eu avec elle quatre[réf. nécessaire] enfants dont l'avant-dernier est prénommé Ibrahima Nelson Mandela[4].

Parcours artistique

Il commence adolescent à chanter dans les fêtes de famille en quittant l'école sans aller au lycée[3]. Il commence sa carrière à l'âge de dix-neuf ans avec le groupe Étoile de Dakar. Le producteur sénégalais Ibrahima Sylla enregistre le premier album avec le groupe au Studio Golden Baobab[5]. Youssou N'Dour acquiert une notoriété au Sénégal et décide en 1979, de fonder son propre orchestre le Super Etoile de Dakar.

Il a travaillé avec des artistes de renommée internationale comme Peter Gabriel, Paul Simon, Manu Dibango, Alan Stivell. En 1985, il fera la rencontre des artistes Français Michel Berger, Daniel Balavoine, et Jean-Jacques Goldman, mais cette rencontre n'aboutira à aucun projet avec eux en particulier, sinon de découvrir des projets humanitaires comme Action écoles pour aider les enfants Africains, ou celui d'apporter des pompes à eau pour les agriculteurs Africains démunis.

L'une des chansons les plus célèbres de Youssou N'Dour est 7 Seconds en duo avec la chanteuse Neneh Cherry. Le clip, tourné à New York, a été réalisé par Stéphane Sednaoui. En 1998, il compose l'hymne pour la phase finale de la Coupe du monde de football de 1998, La Cour des grands, qu'il chante avec Axelle Red. En 2008, il travaille aussi avec l'artiste congolais Koffi Olomidé dans l'album Bord Ezanga Kombo ; il interprète la chanson Festival avec Koffi Olomidé et Cindy Le Cœur.

Il est le compositeur de la musique du film d'animation Kirikou et la Sorcière réalisé par Michel Ocelot (1997)[6].

Il joue également dans le film Amazing Grace (2006) à travers le personnage d’Olaudah Equiano et joue son propre rôle dans le documentaire Retour à Gorée (2007) évoquant l'histoire de la traite négrière et son héritage musical à travers le jazz et le gospel.

Il a également chanté en duo avec la diva libanaise Majida El Roumi[7] la chanson Biladi Ana, sortie dans l'album Ghazal (2012) de cette dernière. En 2013, il décroche le Polar Music Prize, en Suède[réf. nécessaire].

En , Youssou N'Dour est entré dans la prestigieuse Académie royale de Suède, selon l'institution[8].

L'homme d'affaires

Autour de son activité artistique, le roi du mbalax développe diverses activités commerciales, centrées au Sénégal : il possède un studio d'enregistrement à Dakar et une discothèque, le Thiossane, situé dans le quartier de Grand-Dakar, où il essaie d'être présent tous les week-ends ; il organise, depuis 2000, des concerts au Palais omnisports de Paris-Bercy, Le Grand Bal, où il rassemble la communauté africaine.

Il déploie également des activités dans les médias nationaux en s'alliant les compétences de professionnels reconnus. En , il crée un groupe de presse baptisé Futurs Médias à partir du journal L'Observateur (Sénégal), quotidien rapidement devenu le plus lu au Sénégal (tirage 100 000 exemplaires), et complété avec la Radio Futurs Médias (RFM), et, depuis , de la chaîne Télé Futurs Médias (TFM)[9]. Il doit faire face aux convoitises de Karim Wade, fils du président sénégalais, qui souhaite un temps s'emparer du quotidien populaire[3]. Il emploie 500 personnes[3]. Quand Youssou N'Dour s'engage fortement en politique, il cherche à laisser l'indépendance éditoriale à son journal[3], délaissant la direction générale du groupe en devenant ministre. Il possède également une imprimerie et vise à s'implanter dans le secteur du contenu en ligne[3].

L'artiste engagé

Chanteur engagé, Youssou N'Dour a organisé en 1985 un concert pour la libération de Nelson Mandela au Stade de l'Amitié de Dakar. Il a également organisé plusieurs concerts au profit de l'organisation humanitaire Amnesty International. Ambassadeur de bonne volonté pour l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et pour l'UNICEF, il a également été choisi en tant qu'ambassadeur au Bureau international du travail.

La Fondation Youssou N'Dour naît en l'an 2000 avec l'objectif d'œuvrer en faveur du développement durable et du droit des enfants, et de lutter contre le paludisme.

En 2004, Youssou N'Dour a participé au disque Agir Réagir en faveur des sinistrés du Séisme qui a secoué la région d'Al Hoceïma, au Maroc le .

En 2007, avec d'autres artistes engagés, il participe à la réalisation de Make some noises qui est une reprise du célèbre album de John Lennon, Imagine. Cet album est le symbole d'une grande mobilisation pour le dénouement de la crise au Darfour. Dans cette version originale d'Imagine, Youssou N'Dour interprète Jealous Guy.

Youssou N'Dour a lancé le avec la collaboration de Benetton United Color une société de microcrédit, baptisée Birima, du nom d’un des damel (roi) du Royaume du Cayor[10]. En , il présente sa société de microcrédit au World Forum Lille (Forum mondial de l’économie responsable) qui se tient à Lille sur le thème de « l'argent responsable ».

Au début de 2014, avec la chanteuse centrafricaine Idylle Mamba, il enregistre un titre dédié à la paix en RCA. La chanson enregistrée au Sénégal est intitulée One AFrica[11]. Le titre prône l’amour au moment où la Centrafrique est plongée dans un climat délétère marqué par des violences interreligieuses[11].

Il est également membre du comité d'honneur de la Fondation Chirac[12].

Le ministre de Macky Sall

Sa candidature à l'élection présidentielle sénégalaise du 26 février face au chef de l'État sortant, Abdoulaye Wade, annoncée le [13] est rejetée par le Conseil constitutionnel le suivant. À l'occasion d'un rassemblement interdit par les autorités à Dakar le mardi , Youssou N'Dour est blessé à la jambe[14]. En vue du second tour de l'élection présidentielle, il appelle à voter Macky Sall contre Abdoulaye Wade.

Le Youssou N'Dour est nommé ministre de la Culture et du Tourisme par Macky Sall, nouveau président du Sénégal, au sein du gouvernement Mbaye[15]. Il succède à Awa Ndiaye.

À la suite du remaniement du gouvernement Mbaye du , Abdoul Aziz Mbaye lui succède au ministère de la Culture, mais il conserve le portefeuille du Tourisme complété par celui des Loisirs[16]. Le gouvernement est limogé le [17]. Youssou N'Dour perd son portefeuille mais est nommé conseiller à la présidence, avec rang de ministre et mission, sans définition officielle, de promouvoir l’image du Sénégal à l'étranger[3].

Prix internationaux

Youssou N'Dour a reçu de nombreux prix pour sa musique, y compris celui du meilleur artiste africain en 1996 et celui du meilleur artiste africain du siècle en 1999[réf. nécessaire].

Le , Youssou N'Dour a été récompensé par les Grammy Awards pour son album Egypt dans la catégorie meilleur album de musiques du monde et a eu deux disques d or

Il a été fait docteur honoris causa de l'université Yale aux États-Unis en 2011[18]. En , il remporte le prix Polar Music.

En , il est le lauréat 2017 du Praemium Imperiale, l'équivalent japonais du Nobel des arts[19].

Discographie

Albums

Disques Année
Immigrés 1984
Bitim Rew 1984
Nelson Mandela 1986
The Lion 1989
Set 1990
Live tv 1991
Eyes Open 1992
7 Seconds 1994
Guide (Wommat) 1994
Diapason Plus 1995
Lii 1996
Djamil 1984
Voices from the Heart of Africa[20] 1996
Inédits 84-85 1997
St. Louis 1997
Spécial fin d'année Plus 1998
Kirikou 2000
Joko: The Link 2000
Rewmi 2000
Le Grand Bal 2000
Le Grand Bal à Bercy 2001
Ba Tay 2001
Nothing's In Vain 2002
Youssou N'Dour and His Friends 2002
Sant [21] 2004
Jigeen Gni 2005
Rokku Mi Rokka[22]. 2007
Alsaama Day 2007
Spécial fin d'année 2009
Dakar - Kingston 2010
Mbalakh Dafay Wakh 2011
Fàtteliku[23] 2014
#Senegaal Rek 2016
Africa Rekk 2016
Seeni Valeurs 2017
Respect 2018
History 2019
Mbalax 2021

Compilations

Disques Année
Euleuk Sibir 1996
The Best of Youssou N'Dour 1995
Immigrés/Bitim Rew 1997
Best of the 80's 1998
Hey You: The Essential Collection 1988–1990 1998
Birth of a Star 2001
Rough Guide to Youssou N'Dour & Étoile de Dakar 2002
7 Seconds: The Best of Youssou N'Dour 2004
From Senegal to the world 2012
Fatteliku vol. 2 2015

Participations

Filmographie

  • 2005 : Live 8: One Day, One Concert, One World - DVD Artistes Variés - Youssou N'Dour chante la pièce 7 Seconds avec Dido.
  • 2005 : Live 8 Paris : DVD Artistes Variés - Youssou chante à la toute fin de concert la chanson New Africa/Lima Weesu.
  • 2007 : Amazing grace Film de Michael Apted, dans lequel Youssou joue le personnage Olaudah Equiano. Avec Ioan Gruffudd et Albert Finney.
  • 2007 : Retour à Gorée Documentaire de Pierre-Yves Borgeaud, dans lequel Youssou joue son propre rôle.
  • 2008 : Youssou N'Dour: I Bring What I Love Documentaire de Elizabeth Chai Vasarhelyi avec Peter Gabriel sur la carrière de Youssou N'Dour.

Notes et références

  1. Sturman, Janet, The SAGE International Encyclopedia of Music and Culture, SAGE Publications (2019), p. 1926 (ISBN 9781483317748) (13-07-2019)
  2. « La musique me portait, c'était ma seule langue », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  3. Pierre Cherruau, « Le seigneur de Dakar », Le Temps, 22 octobre 2013.
  4. Agence de presse sénégalaise, 24 juillet 2012.
  5. Patrick Labesse, « Mort d'Ibrahima Sylla, producteur de musique africaine », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Michel Ocelot, Kirikou et la sorcière : film - Œuvre - Ressources de la Bibliothèque nationale de France, (lire en ligne)
  7. « Pourquoi Youssou N’Dour est le nouvel ambassadeur de la RAM », Le Site Info, (lire en ligne, consulté le )
  8. « Youssou Ndour: de la Médina à l'Académie royale de musique de Suède », BBC, (lire en ligne, consulté le )
  9. Martin Enyimo, Youssou N’Dour, ambassadeur de la culture sénégalaise, Le Potentiel, 6 août 2005
  10. Le chanteur Youssou Ndour lance un projet de micro-crédit, Afp, 13 février 2008
  11. RFI, « Youssou N'Dour et Idylle Mamba en duo pour chanter la paix en Centrafrique », sur Rfi.fr, .
  12. Comité d'honneur de la Fondation Chirac
  13. Sénégal : le chanteur Youssou N'Dour se déclare candidat à la présidentielle. Le Parisien, 2 janvier 2012
  14. Youssou Ndour blessé lors d'une manifestation à Dakar Le Monde / AFP
  15. AFP, « Sénégal: Youssou N'Dour nommé ministre », Le Figaro (consulté le )
  16. Bouba Sow, « Premier remaniement du gouvernement de Macky Sall : Sept ministres ont quitté leurs postes », Le Soleil, (consulté le )
  17. AFP, « Youssou N'Dour éjecté du gouvernement sénégalais », 24 heures, (lire en ligne).
  18. « L'artiste Youssou Ndour célébré à Yale », sur lefigaro.fr,
  19. Muriel Maalouf, « Youssou N'Dour récompensé par le prix Praemium Imperiale », sur rfi.fr,
  20. Avec Yandé Codou Sené. Recueil de chants traditionnels, avec Sama Guent Guii
  21. (Nonesuch Record 2003/2004) Enregistré au Caire et mixé à Paris. C'est un hommage au soufisme. L'album est publié à l'international sous le titre Egypt.
  22. Ce qui signifie « prendre et donner » en toucouleur, Youssou N’Dour : « prendre et donner », Afrik.com, 30 octobre 2007
  23. Qui signifie en wolof "Souvenirs", album dans lequel il rend hommage à Samba Diabaré Samb, Lalo Kéba Dramé et Ndiaga Mbaye.

Voir aussi

Bibliographie

  • Michelle Lahana [dite] « La Gazelle », Youssou Ndour : la voix de la médina, Paris, P. Robin : Éd. Télémaque, 2005, 213 p. (ISBN 2-7533-0012-7)
  • Gérald Arnaud, Youssou N'Dour, le griot planétaire, Paris, éditions Demi-Lune Coll. Voix du Monde, 2008, 160 p. (ISBN 978-2-917112-04-5)
  • Véronique Mortaigne, « Les parfaits métissages de Youssou N'Dour », Le Monde, .
  • Georges Dougueli, « La face cachée de Youssou Ndour », Jeune Afrique, no 2443, du 4 au , p. 76-80
  • Saliou Ndour, 2008. Industrie musicale au Sénégal : essai d'analyse. Dakar, CODESRIA. 179 pages

Articles connexes

Liens externes

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