Tout conducteur de voiture ou motard qui ne respecte pas les dispositions du Code de la route risque de faire l’objet d’un procès-verbal, plus communément appelé PV, par les contractuels, qui donne lieu au paiement d’une amende. Si vous pensez que cette amende n’est pas justifiée, la loi vous permet de présenter une contestation. Mais, pour que votre démarche aboutisse, vous devrez avoir une argumentation sans faille.

Partie 1
Partie 1 sur 4:
Connaitre les principes généraux

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    Informez-vous sur les contraventions aux règles du Code de la route. En France, il existe cinq classes de contraventions, de la moins grave (1re classe) à la plus grave (5e classe). Les amendes sont forfaitaires pour les infractions de la 1re classe à la 4e classe. Elles peuvent être accompagnées par d’autres peines comme la suspension du permis de conduire ou le retrait de points [1] .
    • Certains délits comme la conduite sans permis ou la conduite d’un véhicule non assuré peuvent donner lieu à une procédure d’amende forfaitaire délictuelle, à l’image de celle qui est appliquée pour les contraventions.
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    Déterminez les modalités applicables. En fait, elles dépendent du mode de verbalisation. L’infraction peut être constatée lors d’un contrôle automatisé (radar) ou après interpellation par un agent verbalisateur. Dans ce cas, vous recevrez un procès-verbal électronique (PVe), qui remplace le PV délivré à partir d'un carnet de verbalisation à souches, remis en main propre ou déposé sur le véhicule [2] .
    • Vous devrez présenter votre contestation en respectant les modalités propres à chaque mode de verbalisation. Sinon, votre requête ne servira à rien.
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    Choisissez votre mode opératoire. Vous pouvez opter pour une démarche en ligne en passant par le site de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) ou envoyer votre dossier au service indiqué sur votre avis de contravention [3] .
    • La procédure dématérialisée permet de contester un avis de contravention, une amende forfaitaire majorée ou un avis d’amende forfaitaire délictuelle. Elle est plus rapide et évite de consommer du papier.
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Partie 2
Partie 2 sur 4:
Contester une contravention

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    Précisez le motif de la contestation. Vous n’obtiendrez pas satisfaction si votre motif n’est pas solide. En réalité, il y a 3 cas pour lesquels votre demande d’exonération sera bien fondée. Vous pouvez prétendre que le véhicule n’est plus le vôtre, notamment si vous l’avez vendu avant l’infraction. Il se peut aussi qu’il ait été volé. Si vous êtes dans cette situation, vous devrez joindre une copie de l’acte de vente ou un certificat de vol [4] .
    • Vous pouvez aussi dire que vous avez prêté ou loué votre véhicule. Vous n’êtes pas tenu de révéler l’identité du contrevenant(e), mais vous finirez probablement par payer l’amende, sans perdre de points sur votre permis de conduire.
    • Un excellent motif consiste à contester la réalité de l’infraction. Pensez au vice de forme du procès-verbal, par exemple un numéro d’immatriculation erroné.
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    Constituez votre dossier. Pour appuyer votre requête, vous devrez présenter un certain nombre de documents [5] .
    • Le formulaire de requête en exonération que vous avez reçu avec votre avis.
    • Le formulaire de réclamation, si le document a été transmis avec votre amende forfaitaire majorée.
    • Un justificatif de paiement de la consignation, si vous souhaitez exposer librement les motifs d’une contestation concernant une amende forfaitaire.
    • L’avis d’amende forfaitaire.
    • Les copies des autres documents utiles (carte grise du véhicule, une pièce d’identité, contrat de vente du véhicule, certificat de vol, récépissé de plainte, de destruction de véhicule ou d’usurpation de la plaque d’immatriculation, etc.).
    • Une lettre recommandée avec accusé de réception.
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    Respectez les délais légaux. S’il s’agit d’un avis de contravention, le délai pour présenter une contestation est de 45 jours. Il est réduit à 30 jours dans le cas d’un avis d’amende forfaitaire majorée. Si cet avis concerne une infraction au Code de la route et que vous l’avez reçu par lettre recommandée, le délai pour accomplir les démarches est de 3 mois [6] .
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    Surtout, ne payez pas l’amende à ce stade. Si vous décidez de présenter une contestation, vous ne devrez pas payer l’amende. Si vous le faites, vous accepterez implicitement l’infraction et votre requête n’aura pas d’effet [7] .
    • Dans le pourvoi 99-86582 du 1er février 2000, la chambre criminelle de la Cour de cassation explique « qu’après paiement d’une amende forfaitaire le contrevenant n’est plus recevable à contester la validité du procès-verbal ».
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    Frappez à la bonne porte. En règle générale, la requête doit être envoyée à l’administration inscrite sur votre avis de contravention. Si la contestation concerne un avis d’amende forfaitaire ou un avis d’amende forfaitaire majorée, établi pour une infraction relevée par le système de contrôle automatisé (radars), envoyez le formulaire joint à l’avis d’amende à l’adresse suivante : Monsieur l’Officier du ministère public près le Contrôle automatisé, CS 41101, 35 911 Rennes cédex 9. Vous ferez votre transmission par lettre recommandée avec demande d’avis de réception [8] .
    • Pour contester une amende infligée pour une infraction relevée par un procès-verbal électronique, vous devrez envoyer le formulaire joint à l’avis, à l’officier du ministère public dont l’adresse est mentionnée sur ce formulaire.
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Partie 3
Partie 3 sur 4:
Obtenir la nullité d’une contravention de stationnement

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    Examinez votre procès-verbal. Il arrive que les PV comportent certaines erreurs (des erreurs de plume) qui les rendent caduques. Un PV qui affiche une information manquante ou erronée lève ainsi son débiteur de toute obligation de payer. Voici les éléments que vous pouvez fournir à votre dossier, si vous décidez de contester votre amende :
    • l’absence de la date et de l’endroit exacts de l’infraction ;
    • l’absence de l’immatriculation, de la marque et du modèle du véhicule ;
    • l’absence du matricule et du service de l’agent qui a dressé la contravention ;
    • l’absence de description de l’infraction reprochée.
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    Notez éventuellement la fréquence de verbalisation. Vous pouvez également agir auprès des autorités si vous avez été verbalisé plusieurs fois au cours de la même heure et au même endroit ou si vous vous êtes garé sur une place de livraison [9]  !
    • De même, vous pourrez faire une contestation, si vous n’étiez pas le conducteur du véhicule au moment de l’infraction, ou encore, si par exemple vous n’aviez aucune indication visuelle (panneaux, marquages au sol, arrêté affiché) signifiant clairement l’interdiction de stationnement (témoin ou photo à l’appui, si possible).
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Partie 4
Partie 4 sur 4:
Attendre la suite réservée à la contestation

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    Ayez une idée sur les suites à votre contestation. À la réception de votre courrier de contestation en lettre recommandée, l’officier du ministère public peut faire différentes choses [10] .
    • Il peut rejeter la demande en raison d’un vice de forme. Par exemple, le courrier n’aurait pas été envoyé en recommandé ou les pièces sont incomplètes.
    • Classer la requête sans suite.
    • Transmettre le dossier à la juridiction de proximité. Si la contestation est valable ou si les autorités décident qu’elle n’a pas lieu d’être et que vous êtes en tort, vous serez convoqué, pour plaider votre cas, auprès du juge de proximité [11] de votre lieu d’habitation.
    • Vous pouvez consulter votre dossier d’infraction par Internet en allant sur le site de l’ANTAI [12] .
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    Précisez la suite donnée à un avis d’amende forfaitaire délictuelle. Si votre demande est recevable, elle sera transmise au procureur de la République du lieu de votre domicile. Le procureur peut classer l’affaire sans suite, si votre requête est fondée.
    • L’affaire sera transmise au tribunal correctionnel compétent si la requête n’est pas recevable. Si vous êtes reconnu coupable, les sanctions varient de l’emprisonnement à l’accomplissement d’un stage de sensibilisation, en passant notamment par l’amende ou la confiscation du véhicule incriminé.
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Avertissement

  • Lorsque vous remplirez le formulaire de requête d’exonération, vous remarquerez une case, en bas à droite, destinée au timbre-amende d’une valeur de 135 euros. Ce timbre est réservé aux demandeurs qui n’ont pas prêté leur véhicule ou dont le véhicule n’a pas été volé lorsque la contravention a été constatée. Sont également soumis à cette disposition les demandeurs qui ne peuvent pas préciser le déroulement des faits, ou produire les justificatifs demandés par les autorités, pour la contestation du procès-verbal.
  • Certains spécialistes annoncent que 95 % des contestations de contravention finissent en la défaveur du demandeur. Aussi, veillez à avoir des preuves irréfutables, pour présenter un dossier solide. Sinon, vous avez des chances de ressortir avec une amende majorée !
  • Il est fortement conseillé de faire une copie de tous les documents que vous allez envoyer pour compléter votre dossier de contestation.
  • Envoyez votre courrier en recommandé, avec accusé de réception, afin d’avoir la preuve d’avoir fait le nécessaire dans les temps. Ainsi, vous éviterez la fameuse majoration appliquée au-delà des 45 jours de délai de paiement.

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Catégories: Matières juridiques
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