Chardon

Chardon est un terme générique qui désigne de nombreuses espèces de plantes épineuses appartenant principalement à la famille des Asteraceae (Composées), notamment les genres Carduus (les chardons proprement dits), Cynara (les artichauts) et Cirsium (les cirses).

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Chardon
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Chardon » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.

Taxons concernés

Ce sont souvent des adventices. Ils ont en commun d'être, généralement, des plantes de terrains arides, de porter des feuilles piquantes ou des épines, et d'avoir des fleurs réunies en inflorescences formant des têtes denses et serrées, capitules ou ombelles. Certains espèces appartenant à la famille des Apiaceae (Ombellifères) comme le chardon-Roland, ou panicaut, et le chardon bleu des Alpes sont improprement considérés comme des chardons, sans qu'ils n’aient de lien avec cette famille. « Chardon » a la même origine étymologique que « cardon », variété d'artichaut dont on consomme les côtes. Il ne faut pas confondre avec la bardane qui a les mêmes fleurs.

Liste de chardons

Genre Carduus (Asteraceae)

Chardon penché (Carduus nutans).
Graine de Chardon fausse-carline (Carduus carlinoides).
  • Chardon à aiguilles, Carduus acicularis Bertol.
  • Chardon à bractées larges, Carduus nutans subsp. platylepis (Rchb. & Saut.) Nyman
  • Chardon à capitules serrés, Carduus pycnocephalus L.
  • Chardon à capitules denses, Carduus pycnocephalus L.
  • Chardon à petits capitules, Carduus tenuiflorus Curtis
  • Chardon à capitules grêles, Carduus tenuiflorus Curtis
  • Chardon à épingles, Carduus acicularis Bertol.
  • Chardon à feuilles de Carline, Carduus carlinifolius Lam.
  • Chardon à fleurs nombreuses, Carduus crispus subsp. multiflorus (Gaudin) Gremli
  • Chardon à pédoncules nus, Carduus defloratus L.
  • Chardon à têtes denses, Carduus pycnocephalus L.
  • Chardon alpestre, Carduus × grenieri n-subsp. alpestris Arènes
  • Chardon Bardane, Carduus personata (L.) Jacq.
  • Chardon crépu, Carduus crispus L.
  • Chardon d'Alleizette, Carduus × alleizettei Arènes
  • Chardon d'Aurouze, Carduus aurosicus' Chaix
  • Chardon d'été, Carduus × aestivalis Arènes
  • Chardon de Brunner, Carduus × brunneri Döll
  • Chardon de Burnat, Carduus × moritzii n-subsp. burnatii (Genty) Arènes
  • Chardon de Carniole, Carduus × orthocephalus n-subsp. carniolicus (Rech.) Arènes
  • Chardon de Gillot, Carduus × gillotii Rouy
  • Chardon de Grasse, Carduus × grassensis Briq. & Cavill.
  • Chardon de Grenier, Carduus × grenieri Sch.Bip. ex Nyman
  • Chardon de Jordan, Carduus × jordanii Arènes
  • Chardon de la Lozère, Carduus × lesurinus Rouy
  • Chardon de Loret, Carduus × loretii Rouy
  • Chardon de Mérat, Carduus × meratii Arènes
  • Chardon de Nuria, Carduus × nuriae Sennen
  • Chardon de Nägeli, Carduus × naegelii Brügger
  • Chardon de Puech, Carduus × puechii H.J.Coste
  • Chardon de Sardaigne, Carduus fasciculiflorus Viv.
  • Chardon de Sardaigne, Carduus sardous DC.
  • Chardon de Schultze, Carduus × schultzeanus Ruhmer
  • Chardon de Vaillant, Carduus × vaillantii Arènes
  • Chardon de Verlot, Carduus × verlotii Arènes
  • Chardon de Vérone, Carduus × veronensis Arènes
  • Chardon décapité, Carduus defloratus L.
  • Chardon des Alpes, Carduus nutans subsp. alpicola (Gillot) Chass. & Arènes
  • Chardon du Midi, Carduus australis L.f.
  • Chardon du mont Aurouse, Carduus aurosicus Chaix
  • Chardon du Vivarais, Carduus vivariensis Jord.
  • Chardon fausse Acanthe, Carduus acanthoides L.
  • Chardon fausse Bardane, Carduus personata (L.) Jacq.
  • Chardon fausse-carline, Carduus carlinoides Gouan
  • Chardon intermédiaire, Carduus medius Gouan
  • Chardon litigieux, Carduus litigiosus Nocca & Balb.
  • Chardon mixte, Carduus × mixtus Corb.
  • Chardon noircissant, Carduus nigrescens Vill.
  • Chardon penché, Carduus nutans L.
  • Chardon à têtes en coupe, Carduus pycnocephalus L.
  • Chardon à trochets, Carduus pycnocephalus L.
  • Chardon à épines vertes, Carduus pycnocephalus L.
  • Chardon à petites fleurs, Carduus tenuiflorus Curtis

Genre Cirsium (Asteraceae)

Chardon laineux (Cirsium eriophorum).

Autres genres d'Asteraceae

Chardon de Casabona (Ptilostemon casabonae).
Ptilostemon abylensis.

Intérêt

Laineuse à chardons en exposition au centre touristique de la laine et de la mode, à Verviers.

Le cirse des champs (Cirsium arvenses) est une adventice. En France, il est inscrit depuis 2000 sur la liste des organismes nuisibles aux végétaux. Un arrêté ministériel ou préfectoral peut ordonner des mesures obligatoires de destruction de cette espèce dans des régions délimitées où sa prolifération affecterait les récoltes[1]. Jadis, le cantonnier l'arrachait avec une pince à chardons[2]. Une manière de supprimer les chardons, lorsqu'ils ont envahi un champ cultivé, est de revenir en tête de rotation avec une implantation de deux à trois ans de légumineuse (vesce, luzerne, etc.).

Cependant, certaines espèces sont protégées ou cultivées dans un but décoratif. Il en existe de comestibles, comme le chardon des montagnes. Le chardon commun (Carduus vulgaris) avait trouvé une utilisation alimentaire au XIXe siècle : sa racine était mangée crue ou bouillie et accommodée avec du lait. Un expérimentateur en avait fait l'expérience : « elle est très bonne au goût et se digère facilement, j'en ai fait moi-même l'expérience de toutes les manières »[3].

L'oiseau s'en nourrit également : le chardonneret se nourrit des graines du chardon, d'où il tire son nom.

La vanesse du chardon appelée aussi la Belle-Dame est un papillon qui pollinise diverses plantes, dont des chardons.

Autrefois, certaines machines de l'industrie textile appelées laineuses étaient pourvues de chardons séchés montés sur des tambours afin de gratter la surface du tissu pour en dégager une certaine longueur de fibres. Cela rendait le tissu plus doux et lui donnait un aspect velouté. De nos jours, les chardons ont été remplacés par des plaques d'aiguilles.

Écriture du nom "chardon" lors de la performance Belles de Bitume.

Le chardon dans l'Antiquité

Originaire du bassin méditerranéen, l’espèce C. cardunculus aurait été apportée en Égypte il y a 2 000 ans ou 2 500 ans, pour se diffuser ensuite vers l’Ouest. On a longtemps consommé les feuilles et les fleurs du chardon. Les Grecs et les Romains attribuaient aux chardons de nombreuses propriétés médicinales et les tenaient en très haute estime, n’hésitant pas à payer de fortes sommes pour se les procurer. Ils étaient aussi réputés pour réduire à néant les mauvais présages et chasser les démons. Les femmes enceintes en ingéraient, pensant s’assurer d’avoir un garçon.

Symbolique

Dans le langage des fleurs, le chardon symbolise l'austérité[4].

  • Symbole de la douleur du Christ et de la Vierge. Il est aussi, comme la châtaigne, l’image de la vertu protégée par ses piquants.[5]
  • Emblème de l'Écosse (précisément un onopordon, le chardon aux ânes)
  • Au Pays basque, on appelle le chardon sylvestre la « Fleur de Soleil » : eguzki lore (prononcé "égouski loré") car on le tient pour une représentation solaire et, à ce titre, pour un symbole favorable. L'autre nom populaire de cette plante, sorgineko belar (prononcé "sorguiniéko bélar") (« herbe de la sorcière »), nous rappelle que la sorcière, sorgin (prononcé "sorguin(e)") ne peut regarder le soleil en face. Donc, la représentation de l'astre solaire, le chardon, est susceptible de protéger les maisons des tentatives malfaisantes.[réf. nécessaire]

Plante hôte

La chenille d'un papillon de jour (rhopalocère), la belle-dame, ou vanesse du chardon, Cynthia cardui (Nymphalidae) se nourrit de chardon.

Références

  1. Article 2 et annexe B de l'arrêté du 31 juillet 2000. « Arrêté du 31 juillet 2000 établissant la liste des organismes nuisibles aux végétaux, produits végétaux et autres objets soumis à des mesures de lutte obligatoire »
  2. Claude Vacant, Du cantonnier à l'ingénieur. Les métiers de la route au fil des siècles, Presses de l'École nationale des ponts et chaussées, , p. 100.
  3. Annales agricoles et littéraires du Périgord, tome 8, 1847
  4. Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Paris, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, BNF 37189295).
  5. René VIZY, Le Maître de Saint-Chamant: Haute-Auvergne, EDITIONS CREER (ISBN 978-2-84819-436-3, lire en ligne)

Liens externes

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