Économie de Madagascar
L'économie de Madagascar repose essentiellement sur l'agriculture. Elle se remet en marche depuis la crise de 2001 et de la crise de 2009. Madagascar est classé en 154e position sur 188 pays, selon l'indicateur annuel du développement humain (IDH) du PNUD (chiffre 2014)[3]. Les catastrophes naturelles (cyclones et inondation) et les crises politiques cycliques liés à la corruption et à la mauvaise gouvernance sont les causes de la pauvreté et du retard en matière de développement.
Économie de Madagascar | |
Rizières en terrasses à Madagascar. | |
Monnaie | Ariary malgache |
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Année fiscale | Année calendaire |
Organisations internationales | OMC, UA |
Statistiques | |
Produit intérieur brut (parité nominale) | 9,98 milliards $ (est. 2016)[1] |
Produit intérieur brut en PPA | 34,05 milliards $ (est. 2014) |
Rang pour le PIB en PPA | 121 |
Croissance du PIB | 3,3 % (est. 2014) |
PIB par habitant en PPA | 554 $ (2021)[2] |
PIB par secteur | agriculture : 26,5 % industrie : 16,6 % services : 56,9 % (est. 2014) |
Inflation (IPC) | 6,1 % (est. 2014) |
Pop. sous le seuil de pauvreté | 43 % (2010) |
Indice de développement humain (IDH) | 0,510 (2014) |
Population active | 12,15 millions (est. 2014) |
Taux de chômage | 3,6 % (est. 2013) |
Commerce extérieur | |
Exportations | 2,187 milliards $ (est. 2014) |
Biens exportés | café, vanille, fruits de mer, sucre, tissus en coton, vêtements, chromite, produits pétroliers |
Importations | 2,927 milliards $ (est. 2014) |
Finances publiques | |
Recettes publiques | 553 millions $ (1998) |
Dépenses publiques | 735 millions $ (1998) |
Sources : (en) « The CIA worldfactbook, Madagascar », sur cia.gov (en) Human Development Report 2015, PNUD (lire en ligne) |
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Historique
Un rapport de l'Unicef publié en 2011 mentionne : « On constate une augmentation du chômage et du sous-emploi, confirme un rapport du s’appuyant sur des études réalisées en 2006 et 2010 à Antananarivo, et surtout une explosion du secteur informel de subsistance, un effondrement du pouvoir d’achat des travailleurs et un accroissement des inégalités. Les résultats obtenus en matière de réduction de la pauvreté au cours des dernières années ont ainsi été effacés et même inversés[4]. »
Structure économique
Agriculture
L'agriculture fait vivre quatre habitants sur cinq. Madagascar possède un important cheptel de zébus, qui fournit la principale viande consommée dans le pays et qui alimente un trafic clandestin. Madagascar possède une importante biodiversité. La grande île possède une quantité importante d'or et de saphir ainsi que des minerais tels que le cobalt ou le pétrole, exploités illicitement. Fautes de statistiques pertinentes les données sur le patrimoine naturel de la grande île sont floues.
L'agriculture, essentiellement la riziculture, est la principale source de revenu des habitants de la Grande île. Environ 80 % des habitants de l'île sont paysans[réf. nécessaire]. Mais l'agriculture de Madagascar reste encore au stade d'agriculture d'auto-subsistance, en dépit des efforts des gouvernements successifs en matière d'amélioration des techniques de production[réf. nécessaire], d'où le déséquilibre structurel de l'offre par rapport aux besoins réels de la population. Madagascar importe du riz asiatique pour combler le manque.
En 2011, les produits issus de l'agriculture, en particulier la girofle, la vanille, le cacao, le sucre, le poivre et le café, comptent parmi les douze plus grosses exportations de Madagascar[5]. Madagascar produit la deuxième plus grosse récolte de vanille du monde et la vanille malgache représente le quart du marché mondial[6].
Riz
Le riz est la céréale omniprésente qui marque les paysages de son empreinte. Il constitue, en effet, l'aliment de base. Celui cultivé à Madagascar est plus onéreux que le riz asiatique importé [réf. nécessaire].
Entre 1970 et 1999, la production de riz au Madagascar passe de 1,97 à 2,63 millions de tonnes et connaît une chute importante au début des années 2000[7]. À cette époque, la riziculture constitue la principale source de revenu agricole dans 45 % des communes au Madagascar[8].
Sucre
La production de sucre chute au début des années 2000 à la suite du désengagement de l'État malgache dans les raffineries. En 2006, rien que le 10 % (25 000 tonnes) de la consommation locale est couverte par les producteurs nationaux[9]. En 2019, la production de sucre augmente à 90 000 tonnes, mais reste insuffisante face à la demande locale de près de 200 000 tonnes[10].
La société SUCOMA transforme la canne à sucre en sucre et en alcool destinés au marché local. L'alcool produit par la SUCOMA est commercialisé par l'entreprise Dzama Vidzar et fait partie des meilleurs alcools au monde en termes de qualité.[réf. nécessaire]
Coton
Geocoton a pris le contrôle majoritaire de la société malgache Hasyma[11] (Hasy Malagasy) fin 2004, dans le cadre de sa privatisation.
En 2003, Hasyma a produit 11 327 tonnes de coton graine et prévoit pour 2005 une production de 23 650 tonnes[12],[13].
Huiles essentielles
En 2017, l'île exporte le 95 % de sa production d'huiles essentielles (près de 46 000 tonnes) et en assure la moitié du marché global d'huile essentielle de girofle[14]. Parmi ses principaux producteurs se trouvent Phileol[15] et HITA à Tamatave[16].
Pêche
La pêche industrielle crevettière, consacrée essentiellement à l'export, représente la plus forte activité de pêche de l'île[17]. Unima en est le premier producteur et constitue le premier apporteur de devises étrangères du pays[18]. En 2008, l'Instat estime que le secteur crevettier malgache génère 100 millions d'euros par an et emploie 9000 personnes à temps plein[19].
Ressources naturelles
Exploitation minière
Madagascar dispose de réserves d'or, du nickel, de cobalt et d'ilmenite importante, ainsi qu'un gisement de saphir dans le sud de l'île.La société Ambatovy exploite et exporte le nickel et le cobalt malgache. Alors que c'est la compagnie Rio Tinto QMM qui exploite et exporte l'ilmenite. Quant à l'or et le saphir, faute de statistiques fiables, on ne peut pas quantifier le stock d'or et stock de saphir dans la grande île. Depuis la colonisation, une quantité importante d'or et de saphir est sortie illégalement en dehors du territoire de Madagascar[réf. nécessaire].
Infrastructures
Relations internationales
Investissements étrangers
Depuis l'indépendance, la France a toujours été le premier investisseur à Madagascar. Jusqu'en 2007 où le Canada l'a détrônée, les investissements étant favorisés par la langue française en commun. En effet, cette année-là, les investissements directs étrangers venant du secteur privé canadien se sont accrus de 800 % tandis que les investissements Français ont baissé de 10 %. En troisième place se trouve l'île Maurice, autre membre de l'OIF. Cette tendance est due à une ouverture progressive de Madagascar à tous les investisseurs depuis l'arrivée au pouvoir de Marc Ravalomanana en 2002. La France n'ayant plus l'exclusivité des opportunités économiques dans l'île.
En outre, cette tendance devrait continuer car la Corée du Sud et la Chine sont de plus en plus présentes à Madagascar notamment dans la recherche pétrolière, l'agriculture et les travaux publics.
D'ailleurs, sur ce point, depuis 2005 la Chine (Chine populaire et Hong Kong) est devenue le premier partenaire économique du pays, si l'on se réfère aux importations et exportations, place détenue par la France depuis l'indépendance.
Le président de la FAO a parlé de « néocolonialisme », terme repris par le géographe Christian Bouquet (université de Bordeaux III)[20].
Pendant la présidence de Marc Ravalomanana, le gouvernement a adopté une série de lois et de règlements pour attirer les investissements étrangers, y compris la loi sur les sociétés commerciales[21] (2003), le code du travail[22] (2003), le décret fixant les modalités d'application de la loi sur les sociétés commerciales[23] (2004), les code des marchés publics[24] (2004), la loi sur la concurrence[25] (2005), le code des changes[26] (2006), la loi sur l'investissement[27] (2007), et la loi sur les zones et entreprises franches à Madagascar[28] (2007).
Après la dernière crise de 2009 à Madagascar, la France a pris le dessus en matière d'investissement[réf. nécessaire]. La Chine est le premier partenaire commercial de Madagascar[29].
Entre 2009 et 2016, Madagascar est marginalisé financièrement parlant à la suite de la crise économique. Mais en , le pays annonce chercher des investisseurs pour financer un plan de développement d'environ 3 milliards de dollars[30].
Influence étrangère
Le gouvernement français a exercé une forte pression pour que le gouvernement malgache autorise, en , la multinationale Total à explorer les sables bitumineux de Bemolanga[31].
Notes et références
- « Madagascar », Banque mondiale (consulté le )
- « PIB par habitant, ($ PPA internationaux courants) », Banque mondiale (consulté le )
- Rapport sur le développement humain 2015 (résumé en français), PNUD, (lire en ligne), p. 37
- « Les fantômes de Madagascar », sur GFFM,
- (en) United Nations, « Commodities by Country », sur FAOSTAT, Food and Agriculture Organization of the United Nations (consulté le )
- (en) United Nations, « Vanilla: Post-harvest Operations », sur Food and Agriculture Organization of the United Nations, (consulté le ), p. 14
- « Production de riz en milliers de tonnes - Madagascar », sur perspective.usherbrooke.ca (consulté le )
- Jean-Claude Randrianarisoa, « Analyse spatiale de la production rizicole malgache », Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural; Conférence "Agriculture et pauvreté", (lire en ligne, consulté le )
- « PAACO - UGPCSB - Commerce équitable à Madagascar - Sucre de canne : La relance d’une filière en déclin », sur www.ethiquable.coop (consulté le )
- « Filière sucre : Madagascar ne produit que 90 000 tonnes ! », La Gazette de la Grande Île, (lire en ligne, consulté le )
- Bilan financier 2006 de Hasyma
- Marché 2007 du coton à Madagascar
- Analyse de la crise du coton à Mahajanga
- Economic Development Board of Madagascar, « Investir dans la filière des huiles essentielles à Madagascar », sur edbm.mg, (consulté le )
- Damien Golini, « Phileol : le pouvoir vert des huiles malgaches », Le Républicain lorrain, (lire en ligne, consulté le )
- A. Nandrianina, « Huilerie industrielle de Tamatave : Le prix d’huile a stagné à 3 200 ariary le litre », La Gazette de la Grande Île, (lire en ligne, consulté le )
- (en) FAO, « 3. Pêche industrielle crevettière », sur www.fao.org (consulté le )
- « Unima », sur www.leaders-afrique.com (consulté le )
- Léa Ratsiazo, « Le secteur crevettier génère 100 millions d’euros par an », Madagascar Tribune, (lire en ligne, consulté le )
- « Néocolonialisme agraire, par Christian Bouquet », Le Monde, (lire en ligne).
- « Loi n° 2003-036 sur les sociétés commerciales », sur mg.mofcom.gov.cn (consulté le )
- « Loi n° 2003-044 portant Code du travail », sur mg.mofcom.gov.cn (consulté le )
- « Décret n° 2004-453 fixant les modalités d'application de la Loi sur les sociétés commerciales », sur mg.mofcom.gov.cn (consulté le )
- « Loi n° 2004-009 portant Code des marchés publics », sur mg.mofcom.gov.cn (consulté le )
- « Loi n° 2005-020 sur la concurrence », sur mg.mofcom.gov.cn (consulté le )
- « Loi n° 2006-008 portant Code des changes », sur mg.mofcom.gov.cn (consulté le )
- « Loi n° 2007-036 sur les investissements à Madagascar », sur mg.mofcom.gov.cn (consulté le )
- « Loi n° 2007-037 sur les zones et entreprises franches à Madagascar », sur mg.mofcom.gov.cn (consulté le )
- « Aperçu de la coopération économique entre la Chine et Madagascar », sur mg.mofcom.gov.cn (consulté le )
- Madagascar sort petit à petit du purgatoire, Laurence Caramel, Le Monde Afrique, 1er décembre 2016
- Thomas Deltombe, « La France, acteur-clé de la crise malgache », sur Le Monde diplomatique,
Annexes
Articles connexes
- Économie de l'Afrique
- Tourisme à Madagascar
- Exploitation forestière illégale à Madagascar
- Institut national de la statistique (Madagascar)
- Programme régional de protection des végétaux de l'océan Indien
- Esclavage à Madagascar (abolitions de 1817, 1877, 1896)
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