Édouard Jean Étienne Deligny
Édouard Jean Étienne Deligny (né le à Ballan (Indre-et-Loire) - mort en à Ballan, dans sa propriété de la Goupillière) était un militaire français du XIXe siècle, qui fut général de division d'infanterie et grand-croix de la Légion d'honneur.
Pour les articles homonymes, voir Deligny.
Député d'Indre-et-Loire |
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Édouard-Jean-Étienne Deligny |
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Service historique de la Défense (GR 7 YD 1380)[1] |
Biographie
Admis à l'École royale militaire de la Flèche en 1827, Édouard-Jean-Étienne Deligny poursuivit ensuite sa formation militaire à Saint-Cyr en 1832. Il fut nommé sous-lieutenant le au 12e léger. En Algérie depuis le , il fit de nombreuses expéditions dans la province d'Oran et celle du Maroc en 1844, terminée par la bataille d'Isly.
Campagnes aux colonies
Lieutenant le , capitaine le , il obtint de passer avec son grade au bataillon des tirailleurs indigènes à Oran, le ; promu chef de bataillon quelques mois plus tard, il ne quitta plus la colonie qu'en . Il reçut la croix d'officier le , et les épaulettes de lieutenant-colonel au 75e de ligne le .
Colonel le , il fit en 1854 l'expédition du Sebaou, dans laquelle il fut blessé d'un coup de feu à la tête, le 20 juin, entre le village de Taourirt et la Djemma-si-Saïd. Il exécutait la retraite, après s'être rendu maître de tous les villages des Ath Menguelet, quand les Kabyles s'élancèrent de toutes parts, gravirent avec autant d'ardeur que d'agilité la crête, à mesure que les troupes françaises s'en retiraient, et, profitant des moindres obstacles que leur offrait le terrain, dirigèrent un feu des plus vifs contre les derniers échelons français. Ce fut dans un de ces engagements que le colonel Deligny, au plus fort de la mêlée, fut dangereusement blessé à la tête. Il allait tomber au pouvoir des Kabyles quand, par un suprême effort, les soldats qui étaient auprès de lui parvinrent à le tirer de leurs mains.
Il devient général de brigade en 1855.
Cité à l'ordre de l'armée du 13 août et dans le rapport relatif à la lutte contre les Kabyles du Djurdjura, il fut nommé, le 29 juillet, commandeur en récompense de sa belle conduite.
Général le , il fut mis à la disposition du gouverneur de l'Algérie, qui le chargea de la réorganisation du cercle de Tizi-Ouzou. Les Ath-Raten de Larbaâ Nath Irathen, la tribu la plus importante de la Kabylie du Djurdjura, et qui en 1834 avaient fait un semblant de soumission pour détourner l'orage qui les menaçait, et ils employaient, pour éloigner le moment de leur soumission définitive, tous les moyens en leur pouvoir, cherchant à semer la discorde parmi les tribus de l'une et de l'autre rive de la vallée du Sébaou attachées à la cause de la France. Diverses mesures furent prises pour paralyser les Ath-Raten. Mais c'était tout un plan d'organisation qu'il fallait pour déjouer leurs tentatives. Le général Deligny, qui connaissait parfaitement les Kabyles, leurs passions, leurs faiblesses, mais aussi leurs qualités, vint de Dellys à Tizi-Ouzou surveiller la réorganisation du cercle. En peu de temps il sut rétablir le calme ou tout au moins une tranquillité relative dans la vallée. Le statu quofut maintenu en Kabylie, grâce à lui, jusqu'à l'année suivante.
En septembre 1856, le général Deligny contribua puissamment à la soumission de la confédération des Guetchoulas, Le village de Djemma, adossé aux derniers contreforts du Djurdjura, entouré sur les deux autres côtés de profonds ravins, n'est abordable que sur une de ses faces : c'est là que les Kabyles avaient résolu de se défendre. Pour s'en emparer, il dirigea contre l'ennemi une attaque en règle. Quatre bataillons sous les ordres du général Deligny abordèrent la hauteur en deux colonnes, mais ne s'en rendirent maîtres qu'après un combat acharné qui coûta un assez grand nombre de tués et de blessés.
Deligny fit en 1857 l'expédition de la Grande Kabylie, du maréchal Randon. Le 11 juillet, au combat livré sur la crête escarpée des Illiten, cet officier général, marchant à l'ennemi à la tête de sa brigade, fut grièvement blessé d'une balle dans le haut de la poitrine. Mis à l'ordre du corps, il fut appelé en France en 1859, après 19 années passées sans interruption en Afrique. Huit mois plus tard le 1er octobre, il revint en Algérie.
Il prit part à l'expédition du Maroc en 1859.
Général de division en 1860, grand officier de la Légion d'honneur le , grand-croix le , et commandant de la province d’Oran dont il fut 10 ans gouverneur. Il fut appelé pour commander le camp de Chalons en 1869, après s'être distingué à Isly et en Italie. Il fit en 1870 la campagne d'Allemagne, combattit sous Metz et fut fait prisonnier à Munster[Lequel ?]. Placé au cadre de réserve le , le général Deligny a pris sa retraite le .
[…] Il fut par la suite appelé par M. Thiers en toute hâte à Versailles, qui lui offrit le commandement des troupes pour marcher sur Paris où avait éclaté la Commune. Mais il répondit fièrement à M. Thiers que jamais il n'accepterait pareille besogne et qu'il pouvait chercher dans son entourage des militaires plus ambitieux que capables, qui ne demanderaient pas mieux de trouver un avancement rapide à cette occasion.
Quant à lui, sans état-major, fatigué il regagnait la Touraine.
Il eut ensuite le commandement du 4e corps qu'il fonda au Mans en 1873, puis il fut nommé inspecteur général en 1879.
Il mourut en sa propriété de la Goupillière en 1902 à Ballan, où il s'était retiré dans sa terre de famille à sa retraite.
Grand-croix de la Légion d'honneur, le général Deligny, en toute humilité, avait interdit que lui fussent rendus les honneurs militaires auxquels il avait droit, ayant commandé en chef devant l'ennemi. Il demandait simplement, pour ne pas déranger les troupes de Tours, d'être porté en terre par les pompiers de Ballan, où se trouve sa tombe.
Avec le Colonel Géry il participa à la première incursion dans le Sud Oranais en 1843. Lieutenant-colonel, il est Directeur des Affaires Arabes de la Région.
C'est ainsi que le poste militaire fondé en 1852 sur ordre du Général Pélissier et dont la première pierre fut posée le par le Lieutenant Segretain a failli s'appeler « Delignyville. »
En décembre 1853, le Général Pélissier, dans une lettre au Lieutenant Segretain ordonnait : « Je décide que le poste que vous construisez s'appellera Geryville et la Tour détachée se nommera Deligny. »
D'une très grande bravoure, il fut blessé plusieurs fois, entre autres au siège de Laghouat, où ses hommes le croyant mort sur le champ de bataille, le trainèrent comme un cadavre pour l'arracher aux mains des Berbères. Il reprit connaissance dans sa chambre mortuaire, 48 heures après, au moment où on se disposait à l'ensevelir !
Souhaitant choisir une âme virile et compétente pour éduquer le prince impérial, l'Empereur Napoléon III convoqua le général Deligny pour lui confier cette tâche délicate. Celui-ci se rendit à la convocation, mais se sentant trop âgé et d'un tempérament militaire trop rude pour une pareille et si redoutable charge, déclina malgré l'insistance de l'Empereur, l'offre qui lui était faite.
Alors l'Empereur prit sur sa table de travail un petit buste en bronze de son fils et le remit au général Deligny en lui disant : « Voici pour vous, en reconnaissance de vos services pour l'Empire. Servez-le ! »
Il est brièvement député d'Indre-et-Loire en 1871.
Bibliographie
- « Édouard Jean Étienne Deligny », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Maréchal Randon, Le Panthéon Fléchois – Mémoires – Archives militaires – Documents officiels.
- Narcisse Faucon, Le Livre d’or de l’Algérie – Biographies, tome 1er, Challamel et Cie éditeurs, Paris, 1889
Sources
- Dossier de Légion d'honneur du général Deligny.
- Ressource relative à la vie publique :
Notes et références
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