Église Notre-Dame de Boulogne

L’église Notre-Dame de Boulogne, aussi appelée Notre-Dame-de-Boulogne-la-Petite ou Notre-Dame-des-Menus, est la plus ancienne des quatre églises paroissiales de l’Église catholique dans la commune française de Boulogne-Billancourt. Elle est située au carrefour du boulevard Jean-Jaurès, de l'avenue Jean-Baptiste-Clément et de l'avenue Charles-de-Gaulle. Elle dépend du diocèse de Nanterre  qui lui donne le statut de sanctuaire diocésain[2]  et du doyenné de Boulogne.

Ne doit pas être confondu avec Vierge de Boulogne.

Église Notre-Dame-des-Menus
Présentation
Nom local église Notre-Dame
Culte catholicisme romain
Type église paroissiale, sanctuaire diocésain
Rattachement diocèse de Nanterre
Protection  Classé MH (1862)[1]
Géographie
Pays France
Région Île-de-France
Département Hauts-de-Seine
Ville Boulogne-Billancourt
Coordonnées 48° 50′ 45″ nord, 2° 14′ 11″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France

Cette église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[1].

Histoire

L'église au XVIe siècle.

En l'an 633, à Boulogne-sur-Mer, un bateau vient s'échouer sur les sables du port ; il n'a ni voiles, ni équipage. La légende dit qu'au même instant, la Vierge Marie apparaît dans une chapelle de la ville haute. Elle révèle aux fidèles la présence sur l'esquif d'une statue à son image et demande qu'on l'amène en ces lieux où l'on érigera une nouvelle église en son honneur. Les Boulonnais découvrent dans la barque une statue de bois représentant une Vierge à l'Enfant. Ainsi naquit un pèlerinage à Boulogne aussi important au Moyen Âge que le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle[3].

En , Philippe IV le Bel accompagné de ses trois fils se rendit à Boulogne-sur-Mer pour le mariage de sa fille, Isabelle de France, avec Édouard II d'Angleterre. La cérémonie fut célébrée dans le sanctuaire abritant la statue miraculeuse, à l'emplacement de l'actuelle basilique Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception. De retour à Paris, le roi fit rechercher un terrain proche de la capitale et propice à l'édification d'une église dédiée à la Vierge, sur le modèle de celle de Boulogne-sur-Mer, pour y susciter un pèlerinage raccourci. Le roi ordonne au scelleur du Châtelet, Gérard de la Croix, de chercher un terrain pour édification d’une église dédiée à la Vierge et copiée sur celle de Boulogne-sur-Mer.

Le village des Menus-les-Saint-Cloud est choisi : la Seine s'y étalait comme un bras de mer. Philippe IV mort avant d'avoir pu édifier l'église, c'est Philippe V qui réalisa le vœu de son père. L'église Notre-Dame des Menus à Boulogne devint un lieu de pèlerinage qui assura l'expansion rapide du village. Son architecture devait rappeler celle de sa sœur aînée des bords de mer. Celle-ci, détruite, fut remplacée par la basilique contemporaine, un édifice plus grand bâti entre 1827 et 1866.

Les premiers fondements de cette église remontent donc à 1319, sous le règne et par les ordres de Philippe le Long[4],[5]. Le roi pose la première pierre de l’église qu’il dote d’une statue en argent doré, à l’image de la Vierge de Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer.

À la demande du roi, le pape Jean XXII ordonne à Hugues II de Besançon, évêque de Paris, d’ériger Notre-Dame des Menus en paroisse distincte d’Auteuil, de bénir la nouvelle église sous le vocable de Notre-Dame-de-Boulogne-la-Petite et d’y établir des fonts baptismaux et un cimetière[3].

Après avoir été très protégé sous l'Ancien Régime, l'édifice fut mis à sac sous la Révolution, ses richesses pillées, dispersées ou fondues, son architecture et ses décors considérablement dégradés.

L'empereur Napoléon III, soucieux de réhabiliter l'héritage de la monarchie, décida de relever la petite église. Sa restauration fut confié en 1860 à l'architecte Eugène Millet, disciple de Viollet-le-Duc et de Labrouste, qui privilégia l'architecture religieuse du XIVe siècle, le gothique international[6].

La Vierge de Boulogne

Statue de Notre-Dame de Boulogne, transept droit.

La Vierge de Boulogne, la Vierge nautonière[7], Notre-Dame de Boulogne et Notre-Dame du Grand Retour sont les vocables retenus pour la Vierge Marie dont une apparition aux abords de Boulogne-sur-Mer au haut Moyen Âge engendra un pèlerinage catholique qui existe encore de nos jours.

Du au , quatre statues de Notre-Dame de Boulogne, créées à l'occasion du 4e congrès marial tenu à Boulogne en 1938 et abritées à Lourdes au début de la Seconde Guerre mondiale furent transportées à travers la France, chacune selon un itinéraire différent, traversant de nombreuses paroisses. Ce « grand retour » fut, selon Yann Celton, « sans doute un des derniers avatars d'une religion populaire collective mi-procession mi-croisade, où se mêle une ancienne pastorale de la peur et l'espoir du renouveau[8] ».

Notes et références

  1. Notice no PA00088073, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Clôture du marathon de prière avec le pape François », sur lndb.org, lycée Notre-Dame de Boulogne (consulté le ) : « Le sanctuaire diocésain de Notre-Dame de Boulogne-Billancourt fera partie de ce collectif de prière et accueillera tous ceux qui souhaitent se joindre à l’initiative du Pape François. »
  3. « Histoire de la paroisse Notre-Dame de Boulogne ».
  4. L. Grenet, Histoire et institutions de Boulogne-sur-Seine, Paris, (lire en ligne).
  5. « Le jour du dimanche après l'Ascension [], à la prière et requête de Girard de la Croix, scelleur du Châtelet de Paris, et Jean de la Croix son frère, et leurs amis, tous confrères de la Confrérie de Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer, Madame Jeanne de Repentino, abbesse de l'abbaye de Montmartre a admorty une certaine place vague, située au lieu et bailliage de Menus les saint Cloud, contenant cinq arpents de terre ou environ, lesquels étaient de leur propre héritage, et possessions pour sur icelle fonder, et construire et édifier une église en l'honneur de la glorieuse Vierge, mère de Dieu et de toute la cour céleste de Paradis : laquelle de là en avant serait appelée chapelle Notre-Dame de Boulogne-sur-Seine, et fut bâtie à la semblance de celle qui fut sur la mer » ― Claude Malingre, Les Antiquitée de la ville de Paris…, Livre IV, Paris, 1620, p. 119.
  6. « Histoire de l'église de Boulogne », sur boulognebillancourt.com.
  7. Se dit de quelqu'un qui conduit un bateau.
  8. Yann Celton, L'Église et les Bretons : de la Révolution au XXIe siècle, Plomelin, Palantines,

Annexes

Bibliographie

  • Église Notre-Dame à Boulogne-Billancourt, 2007 ([PDF] [lire en ligne]).

Articles connexes

Liens externes

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