Basilique Saint-Epvre de Nancy

L'actuelle basilique Saint-Epvre de Nancy [sɛ̃.t‿ɛvʁ] est une basilique de style gothique flamboyant construite au XIXe siècle par l'architecte Prosper Morey en pierre d'Euville.

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Basilique Saint-Epvre
Présentation
Type
Basilique
Diocèse
Paroisse
Dédicataire
Saint Epvre
Style
Architecte
Matériau
Construction
1864-1874
Hauteur
87 m (flèche)
Religion
Propriétaire
Ville de Nancy (d)
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Gde Région
Région
Département
Commune
Adresse
Coordonnées
48° 41′ 45,5″ N, 6° 10′ 48″ E

Situation et accès

Elle est située place Saint-Epvre, à Nancy, dans la Vieille-Ville.

Origine du nom

La basilique, 3e église depuis la fondation de la paroisse Saint-Epvre en 1080, est dédiée à saint Epvre, évêque de Toul, dont des reliques sont conservées dans une châsse dans le maître-autel.

Historique

Le duc Thierry II de Lorraine établit l'église paroissiale en 1080. Entre 1436 et 1451, l'édifice est entièrement rebâti dans le style gothique flamboyant, dont le clocher servait également de tour de garde puisqu'il était le point le plus haut de la ville médiévale.

L'église est démolie en 1863, le clocher-tour qui devait-être intégré à la nouvelle église ne lui survivra que quelques années.

La paroisse a été confiée en 1996 à la congrégation de l'Oratoire de Saint Philippe Néri.

En décembre 2012, l'archiduc Christophe d'Habsbourg-Lorraine, descendant des ducs de Lorraine, s'est marié à la basilique.

Le , au cours d'une messe pontificale, une relique du bienheureux Charles Ier de Habsbourg-Lorraine a été transférée dans la basilique[2].

Édifice actuel

Vue depuis le Parc de la Pépinière.

Prosper Morey, l'architecte désigné pour reconstruire l'édifice, choisit un style néogothique qui permet une très bonne intégration dans le centre historique de Nancy. La première pierre est posée en mai 1864 tandis que dès 1865, monseigneur Joseph Trouillet se charge de recueillir des dons pour financer la construction de ce prestigieux projet, il a notamment le soutien de François Joseph Charles de Habsbourg-Lorraine qui visite le chantier le avec ses deux frères Charles-Louis et Louis-Victor. Fort de ce soutien, monseigneur Trouillet sollicite aussi celui de Napoléon III et gagne ceux de l'ancienne noblesse lorraine... tant est si bien qu'il hérite du surnom de « roi des mendiants et mendiants des rois ». L'église est consacrée en 1871.

Le , l'église est élevée au rang de basilique mineure par le pape Pie IX.

La basilique Saint-Epvre est classée monument historique depuis 1999[1]. L'effet conjugué de la tempête de décembre 1999 et de la pollution oblige à d'importants travaux de restauration depuis plusieurs années.

Architecture

L'intérieur.

La basilique est construite dans le style gothique à lancette et présente des proportions honorables : la flèche pointe à 87 mètres pour un édifice d'une centaine de mètres de long. La nef mesure 84 mètres de long, et a une hauteur sous voûte centrale à 24 mètres. Le projet reçut d'ailleurs les louanges de Viollet-le-Duc.

L'escalier monumental du parvis est un don de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche, héritier des maisons d'Autriche et de Lorraine ainsi que les vitraux le représentant avec son épouse (figurés sous les traits de saint François et de sainte Élisabeth - la verrière a été détruite par le souffle d'un obus lors de la Première Guerre mondiale ; elle fut remplacée par les figures de saint Epvre et sainte Odile symbolisant la Lorraine et l'Alsace réunies). Napoléon III et l'Impératrice Eugénie offrirent également des vitraux (saint Louis et sainte Eugénie ; les armes de l'Empire français couronnant la composition).

74 verrières, dont 71 sont dues aux ateliers Geyling à Vienne, illuminent la basilique ainsi que trois rosaces. En tout, la surface des vitraux dépasse les 2 300 m2. La nef est décorée de peintures sur toiles marouflées et de mosaïques feintes. Les autels et boiseries sont d'origine française (atelier Klein à Colmar) mais surtout allemande (ateliers Margraff à Munich).

Dans le chœur, Pie IX a offert 25 m2 d'un dallage de couleur verte provenant de la Via Appia à Rome. Le maître-autel est l’œuvre du sculpteur alsacien Théophile Klem.

Orgues

Les orgues de l'ancienne Saint-Epvre furent revendues pour l'église de Dannelbourg.

Les grandes orgues néo-gothiques (tribune) furent construites par le facteur Joseph Merklin (société « Merklin-Schütze ») et inaugurées par Anton Bruckner. Cet orgue[3] fut récompensé par une médaille d'or à l'Exposition Universelle de Paris en 1867 où il a été joué par la plupart des grands organistes parisiens.

L'orgue a été restauré en 1992 par la Manufacture Lorraine de Grandes Orgues Hærpfer, sous couvert des Monuments Historiques. Lors de ces travaux la soufflerie complémentaire (pour pallier les manques de vent) ajoutée dès la fin du XIXe siècle, plus précisément entre 1877 et 1893 par Jean Blési a été supprimée, ainsi que les compléments de trois notes aiguës de pédale (pour passer le pédalier de 27 à 30 notes) et un jeu de bourdon 8 (pédale) posés en 1926 par Théodore Jacquot.

L'orgue de tribune de Saint-Epvre est, avec le grand orgue Cavaillé-Coll de la Cathédrale de Nancy, le Dalstein-Hærpfer de l'église Saint-Sébastien de Nancy et le Didier de l'église Saint-Nicolas de Nancy, l'un des grands représentants de la facture d'orgue symphonique à Nancy.

Grand orgue Merklin-Schütze de la basilique Saint-Epvre de Nancy - L'excellence de cet instrument, reconnue lors de sa présentation à l'Exposition Universelle de Paris en 1867, valut à Joseph Merklin le titre de chevalier de la Légion d'honneur.
I Positif intérieur C–g3
1.Bourdon16′
2.Principal8′
3.Rohrflûte8′
4.Salicional8′
5.Gambe8′
6.Prestant4′
7.Flute harmonique4′
8.Clochette II8′
9.Trompette8′
10.Clarinette8′
II Grand Orgue C–g3
11.Principal16′
12.Bourdon16′
13.Montre8′
14.Bourdon8′
15.Flûte harmonique8′
16.Dulciana8′
17.Gambe8′
18.Prestant4′
19.Flute octaviante4′
20.Quinte-Flûte3′
21.Fourniture V-VI
22.Grand Cornet V
23.Bombarde16′
24.Trompette8′
25.Clairon4′
III Récit expressif C–g3
26.Bourdon8′
27.Flûte harmonique8′
28.Gambe8′
29.Voix céleste8′
30.Flûte octaviante4′
31.Flageolet2′
32.Basson16′
33.Trompette8′
34.Basson-Hautbois8′
35.Voix humaine8′
Pédale C–d1
36.Soubasse32′
37.Grosse Flûte16′
38.Soubasse16′
39.Octavebasse8′
40.Violoncelle8′
41.Flûte4′
42.Bombarde16′
43.Trompette8′
44.Clairon4′
Celui du chœur.

La basilique dispose également d'un « orgue de chœur » aussi construit par Joseph Merklin. Cet instrument a longtemps été inutilisable car un sans domicile l'avait transformé en abri de fortune, abîmant considérablement la tuyauterie. Cet instrument a été restauré en 2009 par les facteurs Jean-Baptiste Gaupillat et Laurent Plet.

L'instrument comporte deux claviers avec la composition suivante :

I Grand Orgue C–g3
1.Bourdon16'
2.Montre8'
3.Bourdon8'
4.Salicional8'
5.Prestant4'
6.Trompette8'
II Récit expressif C–g3
7.Gambe8'
8.Bourdon harmonique8'
9.Flûte harmonique4'
10.Basson hautbois8'
Pédale C–d1
11.Soubasse (= Nr. 1)16'
  • Appel Trompette 8'
  • II/I, I/II (sur la première octave), I/P

Galerie

Notes, sources et références

Annexes

Bibliographie

  • Père Eugène, Monographie de la basilique Saint-Epvre à Nancy, Tournai : Desclée, De Brouwer et Cie, 1890 - 2 vol., XV-192 p. + 72 pl. : ill. ; 54 cm. Vol. 1 = 1re partie : ancienne église de Saint-Epvre, p. 1-14, 2e partie : nouvelle église de Saint-Epvre, p. 15-118, 3e partie : biographie de Mgr Trouillet, p. 119-181, appendices, p. 182-192 ; Vol. 2 = 72 planches avec Table, vol. 1, p. X-XI.
  • René Hogard, La Basilique Saint-Epvre de Nancy, Nancy 1931.
  • Joseph Merklin, facteur d'orgues européen, Michel Jurine, édité par l'Association Aristide Cavaille-Coll, diffusion Klincksieck (1991).

Liens externes

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