Élections au Parlement basque de 1980
Les élections au Parlement basque de 1980 (en basque : 1980ko Eusko Legebiltzarrerako hauteskundeak) se sont tenues le dimanche , afin d'élire les soixante députés de la première législature du Parlement basque.
| ||||||||||||||
Élections au Parlement basque de 1980 | ||||||||||||||
60 députés du Parlement basque (Majorité absolue : 31 sièges) | ||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
le | ||||||||||||||
Type d’élection | élection parlementaire | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits | 1 554 527 | |||||||||||||
Votants | 929 051 | |||||||||||||
59,76 % | ||||||||||||||
Votes exprimés | 916 275 | |||||||||||||
Votes blancs | 3 570 | |||||||||||||
Votes nuls | 9 206 | |||||||||||||
EAJ/PNV – Carlos Garaikoetxea | ||||||||||||||
Voix | 349 102 | |||||||||||||
38,10 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 25 | |||||||||||||
HB | ||||||||||||||
Voix | 151 636 | |||||||||||||
16,55 % | ||||||||||||||
Sièges au scrutin précédent | 11 | |||||||||||||
PSE-PSOE – Txiki Benegas | ||||||||||||||
Voix | 140 221 | |||||||||||||
14,21 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 9 | |||||||||||||
EE – Juan María Bandrés | ||||||||||||||
Voix | 89 953 | |||||||||||||
9,82 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 6 | |||||||||||||
UCD – Jesús María Viana | ||||||||||||||
Voix | 78 095 | |||||||||||||
8,52 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 6 | |||||||||||||
Ire législature du Parlement | ||||||||||||||
Lehendakari | ||||||||||||||
Élu | ||||||||||||||
Carlos Garaikoetxea EAJ/PNV | ||||||||||||||
Résultats des élections de | ||||||||||||||
Le scrutin est marqué par la victoire du Parti nationaliste basque, qui s'impose avec une majorité relative.
Contexte
À la suite de la mort de Francisco Franco, l'Espagne s'engage sur la voie de la démocratisation. Le Pays basque, qui a connu un statut d'autonomie à l'époque de la IIe République, est alors un territoire aux tendances autonomistes marquées et touché depuis par le terrorisme du groupe indépendantiste marxiste Pays basque et liberté (ETA).
Au cours du référendum sur la loi pour la réforme politique (LRP), la participation atteint seulement 53,9 % des inscrits dans les trois provinces de la future communauté autonome, le « oui » remportant par ailleurs 96,5 % des suffrages exprimés.
Les élections constituantes du voient la participation fortement progresser et s'établir à 77,23 % des électeurs inscrits. Le Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) est le vainqueur relatif du scrutin avec 29,4 % des voix, soit huit députés sur 21 et cinq sénateurs sur 12. Deuxième avec 26,6 %, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) remporte sept sièges au Congrès des députés et trois mandats au Sénat. L'Union du centre démocratique (UCD), qui remporte une majorité relative dans les deux chambres au niveau national, se contente ici de la troisième position avec 12,8 %, quatre députés et deux sénateurs. Les deux mandats restant à pourvoir au Congrès reviennent à l'Alliance populaire (AP), qui récolte 7,1 %, et à la Gauche basque (EE), qui recueille 6,1 % et le dernier siège de sénateur à pourvoir.
À l'issue de ce scrutin, se réunit le l'Assemblée des parlementaires basques, qui rassemble députés et sénateurs élus en Alava, Biscaye, Guipuscoa et Navarre. Ils adoptent le une proposition de décret-loi sur un statut de pré-autonomie et désignent en leur sein une commission chargée de négocier le contenu exact du décret-loi avec le gouvernement espagnol. Le texte est adopté le et institue le « Conseil général du Pays basque », qui ne dispose cependant d'aucune compétence normative. Le se tient la séance constitutive, le socialiste Ramón Rubial étant élu président du Conseil général.
Le , le Conseil général publie le calendrier et la procédure pour l'élaboration du statut d'autonomie du Pays basque. Cinq jours plus tard se tient le référendum sur l'adoption de la nouvelle Constitution. Seuls 44,7 % des inscrits se déplacent alors aux urnes et approuvent le texte à 74,6 %. Le projet de statut est approuvé dès le et enregistré au Congrès des députés le .
Lors des élections parlementaires du , l'EAJ/PNV confirme sa domination sur les trois provinces basques avec 27,6 % des voix, sept députés sur 21 et huit sénateurs sur 12. Toujours deuxième, le PSOE recule à 19,1 %, se contenant alors de cinq mandats au Congrès et un seul au Sénat. Il est suivi de près par l'UCD, qui totalise 16,9 % des voix, faisant élire cinq députés et deux sénateurs. La coalition indépendantiste et socialiste Union populaire (Herri Batasuna), formé en , prend ensuite la quatrième position en comptant 15 % des suffrages, ce qui lui donne deux députés et un sénateur. L'ultime siège à pourvoir au Congrès revient au parti de gauche EE. Réunie le , l'Assemblée des parlementaires basques confirme et ratifie le projet de statut d'autonomie.
Les élections municipales sont organisées à peine deux semaines plus tard, le . Le Parti nationaliste domine ce scrutin en totalisant 37,5 % des voix et prend ainsi le pouvoir dans 13 des 18 plus grandes villes de la communauté autonome. Il est suivi de Batasuna, qui recueille 15,7 % des suffrages et trois communes. Les socialistes confirment leur troisième position en récoltant 15,3 % des voix et font élire deux maires. Avec 8,1 %, les centristes sont quatrième, devançant les indépendants et la Gauche basque.
Le suivant, la commission constitutionnelle du Congrès entreprend l'étude de l'avant projet de loi organique portant statut d'autonomie du Pays basque. Après que le projet de loi a été adopté par les deux assemblées, il est soumis aux habitants des trois provinces par référendum : le « oui » l'emporte avec 94,6 % des exprimés, le taux de participation ayant atteint 58,9 % des inscrits. Le statut est ensuite ratifié par le Congrès puis le Sénat et se trouve promulgué par le roi le .
Mode de scrutin
Le Parlement basque (en espagnol : Parlamento Vasco, en basque : Eusko Legebiltzarra) se compose de 60 députés, élus pour un mandat de quatre ans au suffrage universel direct, suivant le scrutin proportionnel à la plus forte moyenne d'Hondt.
Chaque province constitue une circonscription, à raison de 20 sièges par province. Seules les forces politiques – partis, coalitions, indépendants – ayant remporté au moins 3 % des suffrages exprimés au niveau d'un territoire provincial participent à la répartition des sièges.
Campagne
Principaux partis et chefs de file
Force politique | Chef de file | Idéologie | |
---|---|---|---|
Parti nationaliste basque Euzko Alderdi Jeltzalea Partido Nacionalista Vasco |
Carlos Garaikoetxea Président du conseil général |
Centre droit Nationalisme, conservatisme, libéralisme | |
Union populaire Herri Batasuna |
Aucun | Gauche abertzale Indépendantisme, socialisme, anticapitalisme | |
Parti socialiste du Pays basque-PSOE Partido Socialista de Euskadi-PSOE |
Txiki Benegas | Centre gauche Social-démocratie, progressisme | |
Union du centre démocratique Unión de Centro Democrático |
Jesús María Viana | Centre Démocratie chrétienne, libéralisme | |
Gauche basque Euskadiko Ezkerra |
Juan María Bandrés | Gauche Nationalisme, socialisme |
Résultats
Voix et sièges
Inscrits | 1 554 527 | |||||
Abstentions | 625 476 | 40,24 % | ||||
Votants | 929 051 | 59,76 % | ||||
Bulletins enregistrés | 929 051 | |||||
Bulletins blancs ou nuls | 12 776 | 1,38 % | ||||
Suffrages exprimés | 916 275 | 98,62 % | 60 sièges à pourvoir | |||
Liste | Tête de liste | Suffrages | Pourcentage | Sièges acquis | Var. | |
---|---|---|---|---|---|---|
Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) | Carlos Garaikoetxea | 349 102 | 38,1 % | 25 / 60 | ||
Union populaire (HB) | Aucun | 151 636 | 16,55 % | 11 / 60 | ||
Parti socialiste du Pays basque-PSOE (PSE-PSOE) | Txiki Benegas | 130 221 | 14,21 % | 9 / 60 | ||
Gauche basque (EE) | Juan María Bandrés | 89 953 | 9,82 % | 6 / 60 | ||
Union du centre démocratique (UCD) | Jesús María Viana | 78 095 | 8,52 % | 6 / 60 | ||
Alliance populaire (AP) | Florencio Aróstegui | 43 751 | 4,77 % | 2 / 60 | ||
Parti communiste du Pays basque (PCE-EKP) | Roberto Lertxundi | 36 845 | 4,02 % | 1 / 60 | ||
Autres listes | Néant | 36 672 | 4 % | 0 / 60 |
Analyse
Bien qu'une claire majorité d'électeurs se soit rendue aux urnes, le taux de participation est en recul de six points par rapport à celui enregistré aux élections parlementaires convoquées un an plus tôt.
La victoire revient incontestablement à l'EAJ/PNV, qui s'adjuge 42 % des sièges à pourvoir. Il l'emporte dans les trois provinces, frôlant les 40 % des voix en Biscaye et passant de peu les 30 % en Alava. De la sorte, il améliore nettement son résultat des élections de en gagnant 73 900 bulletins de vote. Il laisse ainsi HB loin derrière puisque 197 500 suffrages les sépare. À l'image des municipales, les indépendantistes de la gauche radicale constituent la deuxième force politique de l'Euskadi. Ils sont suivis par le PSE-PSOE, qui abandonne 60 000 voix favorables par rapport aux dernières élections parlementaires. Il ne dépasse ainsi les 14 % que dans la province de Biscaye.
La Gauche basque améliore son ancrage sur la scène politique en surpassant les centristes et captant la quatrième place avec près de 10 % des voix en sa faveur. Elle dépasse allègrement ce seuil en Guipuscoa avec une pointe à plus de 13 %. L'UCD, au pouvoir depuis trois ans en Espagne, est reléguée en cinquième position et perd 90 600 suffrages en à peine un an, réalisant une percée en Alava avec près de 20 % des voix, plus du double de sa performance régionale. Les trois sièges restant à pourvoir le sont par l'Alliance populaire, qui avait disparu de la scène politique, et le Parti communiste du Pays basque.
Conséquences
Le ont lieu les deux tours du vote d'investiture. L'Union populaire n'y prend pas part. Lors du premier, Carlos Garaikoetxea obtient 23 voix pour et 23 voix contre, trois bulletins étant nuls. Au second tour de scrutin, Garaikoetxea récolte 25 voix pour et 24 voix contre. Il est alors investi président du gouvernement basque.
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Elecciones al Parlamento Vasco de 1980 » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
Articles connexes
- Portail de la politique en Espagne
- Portail des années 1980
- Portail de la Communauté autonome du Pays basque