Élections générales espagnoles de 1979

Les élections générales espagnoles de 1979 se sont tenues le , afin d'élire les trois cent cinquante députés et les deux cent sept sénateurs de la première législature espagnole.

Élections générales de 1979
350 sièges du Congrès des députés
(Majorité absolue : 176 sièges)
208 sièges du Sénat
Type d’élection élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 26 836 490
Votants 18 259 192
68,04%  10,8
Votes exprimés 17 933 648
Votes blancs 57 267
Votes nuls 268 277
UCD  Adolfo Suárez
Voix 6 268 593
34,84%
 0,4
Sénateurs élus 118  5
Députés élus 168  3
PSOE  Felipe González
Voix 5 469 813
30,40%
 1,1
Sénateurs élus 67  20
Députés élus 121  3
PCE  Santiago Carrillo
Voix 1 938 487
10,77%
 1,4
Sénateurs élus 1
Députés élus 23  3
CD  Manuel Fraga
Voix 1 094 438
6,08%
 2,1
Sénateurs élus 3  1
Députés élus 9  7
CiU  Jordi Pujol
Voix 483 353
2,69%
Sénateurs élus 1
Députés élus 8
Composition du Congrès des députés
Président du gouvernement
Sortant Élu
Adolfo Suárez
UCD
Adolfo Suárez
UCD

Contexte

Aux élections générales du 15 juin 1977, l'Union du centre démocratique (UCD), nouveau parti fondé par le président du gouvernement, Adolfo Suárez, s'était imposé avec une majorité relative de 166 députés, devant le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), de Felipe González.

De fait, les socialistes avaient pris l'ascendant, à gauche, sur le Parti communiste d'Espagne (PCE), tandis qu'à droite, l'Alliance populaire (AP), emmenée par l'ancien ministre franquiste Manuel Fraga, n'avait même pas franchi 10 % des suffrages exprimés. Au niveau régional, les nationalistes basques et catalans avait réalisé un bon score, recueillant 19 sièges de députés.

La législature qui s'est ouverte a été l'occasion de voter une nouvelle Constitution, qui instaure un régime de monarchie constitutionnelle parlementaire et un État fortement décentralisé au profit des communautés autonomes.

Outre ce texte, approuvé par référendum en 1978, les Cortes Generales ont engagé une réforme fiscale et administrative, et adopté une série de décrets-lois fixant les régimes de pré-autonomie des régions.

Mode de scrutin

Congrès des députés

Le Congrès des députés (en espagnol : Congreso de los Diputados) se compose de 350 députés. Il est élu pour un mandat de quatre ans, au scrutin proportionnel suivant la méthode d'Hondt.

Chaque province, ainsi que les villes de Ceuta et Melilla, constitue une circonscription électorale, comptant au minimum deux élus (un seul pour les deux enclaves marocaines). Les 248 sièges restant sont répartis en proportion de la population de chaque province. Ainsi, Madrid et Barcelone disposent chacune de 32 sièges à pourvoir.

Pour participer à la répartition, une liste de candidats doit franchir un seuil, fixé à 3 % des suffrages exprimés.

Sénat

Le Sénat (en espagnol : Senado) se compose de 208 sénateurs désignés par le peuple. Il est élu pour un mandat de quatre ans, au Scrutin majoritaire plurinominal partiel. L'élection se joue au niveau de la province, chacune ayant quatre sièges à pourvoir ; dans les îles des Baléares et des Canaries, ce nombre est de trois ou deux ; à Ceuta et Melilla, il est de deux.

Chaque électeur dispose d'un nombre multiple de voix, inférieur d'un au total des sièges en jeu dans sa circonscription. Sont élus les candidats ayant remporté le plus grand nombre de suffrages, dans la limite des sièges à pourvoir dans leur circonscription.

Principaux partis

Formation Idéologie Chef de file Résultats en 1977
Partis présents au niveau national
Union du centre démocratique
Unión de Centro Democrático
Centre
Démocratie chrétienne, libéralisme
Adolfo Suárez
(Président du gouvernement)
34,44 % des voix
166 députés
106 sénateurs
Parti socialiste ouvrier espagnol
Partido Socialista Obrero Español
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
Felipe González 29,32 % des voix
118 députés
48 sénateurs
Parti communiste espagnol
Partido Comunista de España
Gauche
Communisme, républicanisme
Santiago Carrillo 9,33 % des voix
19 députés
aucun sénateur
Coalition démocratique
Coalición Democrática
Centre droit
Conservatisme, libéralisme, démocratie chrétienne
Manuel Fraga 8,21 % des voix
16 députés
2 sénateurs
Partis présents au niveau régional
Convergence et Union
Convergència i Unió
Centre droit
Catalanisme, libéralisme, démocratie chrétienne
Jordi Pujol Absent
Parti nationaliste basque
Euzko Alderdi Jeltzalea-Partido Nacionalista Vasco
Centre
Nationalisme basque, démocratie chrétienne
Xabier Arzalluz 1,62 % des voix
8 députés
1 sénateur

Résultats

Congrès des députés

Parti Voix  % +/- Élus +/-
Union du centre démocratique (UCD) 6 268 593 34,84 0,40 168 2
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 5 469 813 30,40 1,08 121 3
Parti communiste d'Espagne (PCE) 1 938 487 10,77 1,44 23 4
Coalition démocratique (CD) 1 088 578 6,05 2,16 10 6
Convergence et Union (CiU) 483 353 2,69 2,69 8 N/A
Parti andalou (PSA-PA) 325 842 1,81 1,08 5 3
Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) 296 597 1,65 0,03 7 1
Unité populaire (HB) 172 110 0,96 0,96 3 N/A
Indépendants 1 820 0,01 0,17 0
Autres 1 890 275 9,82 0,01 5 1
TOTAL (participation : 68,04 ) 17 933 648 100,00 N/A 350

Sénat

Parti Élus +/-
Union du centre démocratique (UCD) 119 13
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 70 22
Parti communiste d'Espagne (PCE) 0
Coalition démocratique (CD) 3 1
Convergence et Union (CiU) 0 N/A
Parti andalou (PSA-PA) 0
Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) 8 7
Unité populaire (HB) 1 N/A
Indépendants 4 11
Autres 2 15
TOTAL (participation : 68,04 %) 207 +3

Analyse

Au niveau national, l'UCD et le PSOE maintiennent leurs positions en enregistrant une progression similaire, tandis que le PCE confirme son statut de troisième force politique, autant grâce à sa progression qu'au recul de la CD, dominée par l'Alliance populaire. Au niveau régional, le poids des formations nationalistes s'accroît, passant la barre des vingt députés, avec l'émergence du PSA-PA et de HB, bras politique de l'ETA. Dans les provinces, les socialistes progressent au détriment des centristes, s'imposant dans la Communauté de Madrid, dans toute la Communauté valencienne et dans trois des quatre provinces de Catalogne. L'UCD reste cependant largement majoritaire dans tout le pays, en l'emportant dans plus des deux tiers des provinces espagnoles.

Conséquences

Du fait de la victoire de l'UCD, le roi Juan Carlos Ier, après consultation des forces politiques, a proposé son président, Adolfo Suárez, comme candidat à la présidence du gouvernement. Celui-ci a remporté le vote d'investiture au Congrès des députés le , avec 183 voix contre 149. Il a présenté son nouveau gouvernement cinq jours plus tard.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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