Élections législatives estoniennes de 2019
Les élections législatives estoniennes de 2019 ont lieu le afin d'élire les 101 députés du Riigikogu, le parlement estonien[1].
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Élections législatives estoniennes de 2019 | ||||||||||||||
101 sièges du Riigikogu (Majorité absolue : 51 sièges) | ||||||||||||||
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Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits | 887 419 | |||||||||||||
Votants | 561 131 | |||||||||||||
63,67 % 0,6 | ||||||||||||||
Votes blancs et nuls | 3 897 | |||||||||||||
Parti de la réforme – Kaja Kallas | ||||||||||||||
Voix | 162 364 | |||||||||||||
28,94 % | 1,3 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 34 | 4 | ||||||||||||
Parti du centre – Jüri Ratas | ||||||||||||||
Voix | 129 617 | |||||||||||||
23,10 % | 1,7 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 26 | 1 | ||||||||||||
Parti populaire conservateur – Mart Helme | ||||||||||||||
Voix | 99 672 | |||||||||||||
17,76 % | 9,6 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 19 | 12 | ||||||||||||
Isamaa – Helir-Valdor Seeder | ||||||||||||||
Voix | 64 219 | |||||||||||||
11,44 % | 2,3 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 12 | 2 | ||||||||||||
Parti social-démocrate – Jevgeni Ossinovski | ||||||||||||||
Voix | 55 168 | |||||||||||||
9,83 % | 5,4 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 10 | 5 | ||||||||||||
Composition de l'assemblée élue | ||||||||||||||
Premier ministre | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Jüri Ratas Parti du centre |
Jüri Ratas Parti du centre | |||||||||||||
À l'issue du scrutin, la coalition gouvernementale sortante, formée du Parti du centre, d'Isamaa et du Parti social-démocrate, perd sa majorité absolue des sièges.
Le Parti de la réforme demeure le principal parti avec un tiers des sièges, juste devant le Parti du centre. Le Parti populaire conservateur progresse quant à lui très nettement pour prendre la troisième place avec près d'un cinquième des sièges. Le Parti social-démocrate et le Parti libre enregistrent de fortes baisses, ce dernier étant relégué dans l'opposition extra-parlementaire.
Après un mois et demi de négociations, le Premier ministre sortant Jüri Ratas forme un gouvernement constitué par une coalition entre le Parti du centre d'Estonie (EKE), le Parti populaire conservateur (EKRE) et Isamaa. Ensemble, ils disposent de 57 députés sur 101, soit 57,5 % des sièges du Riigikogu.
Contexte
Lors des élections législatives précédentes, le gouvernement sortant, mené par Taavi Rõivas et formé du Parti de la Réforme et des Sociaux-démocrates, perd sa majorité absolue, et négocie le ralliement du parti Union Pro Patria et Res Publica à sa coalition, retrouvant la majorité. Cependant, le , Rõivas est victime d'une motion de censure, entraînant la chute de son cabinet[2] et sa démission[3]. La présidente, Kersti Kaljulaid, charge alors le président du Parti du Centre, Jüri Ratas de former un nouveau gouvernement[4]. Il y parvient le après avoir rallié les anciens partenaires de coalition du gouvernement sortant.
Mode de scrutin
Les 101 membres du Riigikogu sont élus pour quatre ans au scrutin proportionnel plurinominal avec listes ouvertes et vote préférentiel. 75 sièges sont ainsi à pourvoir dans 12 circonscriptions de 5 à 15 sièges en fonction de leurs populations, et les 26 sièges restants, dits de « compensation » sont répartis au niveau national selon la méthode d'Hondt à tous les partis ayant dépassé le seuil électoral de 5 % des voix afin de rapprocher le plus possible les résultats en sièges à ceux du vote de la population. Les électeurs ont la possibilité d'effectuer un vote préférentiel pour l'un des candidats de la liste pour laquelle ils votent, afin de faire monter sa place dans la liste. Si un candidat recueille ainsi davantage de votes préférentiels que le montant du quotient simple dans sa circonscription, il est déclaré élu même si la liste dont il est candidat échoue à franchir le seuil national de 5 %. Le droit de vote s'obtient à 18 ans. L'Estonie utilise également le vote électronique[5],[6].
Campagne
Le mois d' est marqué par une affaire de corruption touchant le Parti du centre d'Estonie. Huit membres sont mis en cause par la Justice, ce qui les amène à quitter le parti. Cela n'influe cependant que peu sur l'opinion publique dont le premier choix est, d'après les sondages, disputé par le Parti du centre d'Estonie et le Parti de la réforme d'Estonie [7]. Le parti de droite Union de la patrie et Res Publica est renommé Isamaa (en estonien « patrie ») [8],[9]. Les sondages prévoient un duel entre le Parti du centre d'Estonie et le Parti de la réforme d'Estonie crédités de 20 à 30% des voix. Toutefois le début de l'année 2018 est marquée par la remontée du Parti populaire conservateur d'Estonie, passant de 8% en 2015 à plus de 20% en .
Principaux partis
Sondages
Résultats
Parti | Voix | % | +/- | Sièges | +/- | |||||||||
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Parti de la réforme (REF) | 162 364 | 28,94 | 1,25 | 34 | 4 | |||||||||
Parti du centre (KESK) | 129 617 | 23,10 | 1,71 | 26 | 1 | |||||||||
Parti populaire conservateur (EKRE) | 99 672 | 17,76 | 9,61 | 19 | 12 | |||||||||
Isamaa (IE) | 64 219 | 11,44 | 2,27 | 12 | 2 | |||||||||
Parti social-démocrate (SDE) | 55 168 | 9,83 | 5,36 | 10 | 5 | |||||||||
Estonie 200 (E200) | 24 447 | 4,36 | Nv. | 0 | ||||||||||
Parti vert (EER) | 10 226 | 1,82 | 0,92 | 0 | ||||||||||
Parti de la biodiversité (EE) | 6 858 | 1,22 | Nv. | 0 | ||||||||||
Parti libre (EVA) | 6 460 | 1,15 | 7,52 | 0 | 8 | |||||||||
Parti de la gauche unie (EÜVP) | 510 | 0,09 | 0,04 | 0 | ||||||||||
Indépendants | 1 590 | 0,28 | 0,13 | 0 | ||||||||||
Suffrages exprimés | 561 131 | 99,31 | ||||||||||||
Votes blancs et invalides | 3 897 | 0,69 | ||||||||||||
Total | 565 028 | 100 | - | 101 | ||||||||||
Abstentions | 322 391 | 36,33 | ||||||||||||
Inscrits / participation | 887 419 | 63,67 |
Résultats selon l'axe gauche/droite
10 | 26 | 34 | 12 | 19 |
SDE | KESK | REF | IE | EKRE |
Résultats par circonscriptions
Partis/C. | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
REF | 29,0 | 26,3 | 32,5 | 38,1 | 28,6 | 23,7 | 14,0 | 26,1 | 27,2 | 34,6 | 23,3 | 26,3 | |
KESK | 30,2 | 37,6 | 23,9 | 15,1 | 17,9 | 19,9 | 50,7 | 16,7 | 15,4 | 13,6 | 21,3 | 19,2 | |
EKRE | 11,3 | 10,2 | 14,1 | 18,3 | 21,5 | 21,4 | 8,3 | 22,4 | 22,4 | 17,0 | 24,7 | 28,1 | |
IE | 8,8 | 7,7 | 10,2 | 11,1 | 10,5 | 20,3 | 6,5 | 16,5 | 17,5 | 12,1 | 9,6 | 12,2 | |
SDE | 10,1 | 8,4 | 9,3 | 8,4 | 10,7 | 9,0 | 14,8 | 12,5 | 9,3 | 11,3 | 11,7 | 6,7 | |
E200 | 4,7 | 5,4 | 4,6 | 4,0 | 4,4 | 3,1 | 3,7 | 2,8 | 4,3 | 6,0 | 4,4 | 3,4 | |
EER | 3,2 | 2,1 | 2,5 | 1,9 | 2,0 | 1,2 | 0,8 | 1,0 | 1,5 | 2,1 | 1,0 | 1,2 | |
Autres | 2,6 | 2,3 | 2,8 | 3,0 | 4,4 | 1,3 | 1,2 | 1,9 | 2,5 | 3,3 | 3,9 | 2,8 | |
Suites
Les négociations pour former une majorité parlementaire débutent en étant menées par le Parti de la réforme, celui ci étant arrivé en tête lors du scrutin. Selon sa présidente, Kaja Kallas, deux scénarios sont envisagés : une coalition à deux avec le Parti du centre du Premier ministre sortant Juri Ratas, ou une coalition à trois avec Isamaa et le Parti social-démocrate[10].
Le , le Parti de la réforme entame les négociations avec le Parti du centre, jugeant les relations conflictuelles entre les sociaux démocrates et Isaama comme un frein pour la formation d'une coalition[11]. Le Parti du centre décline cependant deux jours plus tard, justifiant sa décision par des divergences quant à la politique fiscale et reprochant au Parti de la réforme ses exigences, qualifiées d'ultimatums [12]. Le , le Parti de la réforme se tourne par conséquent vers les sociaux-démocrates et Isaama, bien que gêné par ses déclarations antérieures[13].
Tentative de coalition
Le , le Parti du centre annonce qu'il invite à des négociations Isamaa et le Parti populaire conservateur. Isamaa décide d'accepter cette proposition en mettant fin aux négociations avec le Parti de la réforme, et les conservateurs acceptent la proposition à leur tour[14]. Cette décision amene de nombreuses critiques à l'intérieur du parti ainsi que dans le pays[15],[16].
Le , la présidente Kersti Kaljulaid charge la dirigeante Kaja Kallas de former un nouveau gouvernement. Un vote est prévu le au Riigikogu sur un accord de coalition. Kaja Kallas opte pour deux options, soit inviter un autre parti à rejoindre la coalition (sauf EKRE) ou bien former un gouvernement minoritaire avec les sociaux-démocrates[17]. La candidature de Kaja Kallas est rejeté par le Parlement le , celle-ci n'obtenant que 45 voix sur les 51 nécessaires[18],[19].
Formation du gouvernement
L'accord de coalition entre le parti du centre, Isamaa et EKRE est entre-temps signé le . Juri Ratas reste ainsi Premier ministre[20]. Après l'échec de Kaja Kallas, la présidente Kersti Kaljulaid charge le le premier ministre sortant Jüri Ratas de former un nouveau gouvernement[21]. Le , le Parlement approuve le projet de coalition entre les trois partis par 55 voix contre 44, donnant à Ratas la possibilité de former un gouvernement[22]. Le gouvernement Ratas II entre en fonction le . Chacun des trois partis y dispose de cinq ministres[23].
Composition de la coalition
↓ | ||||
26 | 12 | 19 | 44 | |
KESK | IE | EKRE | Opposition |
Notes et références
- (en) « Welcome to Elections in Estonia », sur valimised.ee, (consulté le )
- « Estonie : le Parlement vote une motion de censure et fait tomber le premier ministre Taavi Roivas », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- (en) « November 2016 », sur rulers.org, (consulté le ).
- (en) Dario Cavegn, « President Kaljulaid tasks Jüri Ratas with forming new government », sur news.err.ee/, (consulté le ).
- « IPU PARLINE database: ESTONIE (Riigikogu), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
- (et) « Valimised », sur eesti.ee, (consulté le )
- « ACTUALITÉS ESTONIENNES 1er JUILLET – 31 AOÛT 2018 », sur France-estonie.org, (consulté le )
- (et) « Tõniste: paljud ei teagi, et Isamaa on IRL-i järglane », sur Postimees.ee, (consulté le )
- « Cette année, on vote ! Mais pas qu’en Suisse », sur blogs.letemps.ch, .
- (en) « Reform enters talks with SDE, Isamaa, Centre », sur news.err.ee, (consulté le )
- (en) « Reform to begin coalition talks with Centre Party », sur news.err.ee, (consulté le )
- (en) « Centre rejects Reform's offer to begin coalition talks », sur news.err.ee, (consulté le )
- (en) « Kallas: Reform to approach Isamaa, Social Democrats next », sur ERR, (consulté le ).
- (en) « Centre board announces decision to begin coalition talks with Isamaa, EKRE », ERR, (consulté le )
- (es) « Kõlvart: erakonna püsimine on tähtsam kui olemine opositsioonis », sur Poliitika, (consulté le )
- (es) « Uuring: valijad eelistavad kõike muud kui Keskerakonna-EKRE-Isamaa liitu », sur Poliitika, (consulté le )
- ERR News, « Kaja Kallas: Coalition ready for Riigikogu vote on 15 April », sur err.ee,
- « Estonian parliament rejects Reform's Kallas as PM », Reuters, (consulté le )
- « Estonia liberals fail to form government after hung polls », France 24, (consulté le )
- « Estonie: Le Premier ministre sortant scelle un accord de coalition tripartite », sur Mediapart, (consulté le )
- « Estonie: le Premier ministre sortant chargé de former le gouvernement », sur Metro, (consulté le )
- « Estonia likely to see euroskeptic party brought to power », sur The Washington Post, (consulté le )
- (en) « Government members », sur Valitsus (consulté le )
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