Élections législatives fidjiennes de 2022
Des élections législatives doivent se tenir aux Fidji à une date comprise entre le et le , probablement vers afin d'élire pour un mandat de quatre ans l'ensemble des 55 membres du Parlement, le corps législatif monocaméral[1],[2].
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Élections législatives fidjiennes de 2022 | ||||||||||||||
Les 55 sièges du Parlement | ||||||||||||||
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Fidji d'abord – Frank Bainimarama | ||||||||||||||
Sièges en 2018 | 27 | |||||||||||||
Parti libéral social-démocrate – Viliame Gavoka | ||||||||||||||
Sièges en 2018 | 21 | |||||||||||||
Parti de la fédération nationale – Biman Prasad | ||||||||||||||
Sièges en 2018 | 3 | |||||||||||||
Premier ministre | ||||||||||||||
Sortant | ||||||||||||||
Frank Bainimarama Fidji d'abord |
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Histoire récente
En , le contre-amiral Frank Bainimarama prend le pouvoir par un coup d'État, renversant le gouvernement nationaliste autochtone du Premier ministre Laisenia Qarase. Il accuse ce dernier d'aggraver les tensions dans le pays en menant une politique qui privilégie systématiquement les intérêts de la majorité ethnique autochtone, aux dépens des autres citoyens et notamment de la minorité indo-fidjienne. Frank Bainimarama dirige alors une dictature militaire pendant huit ans. Durant cette période, il établit une égalité des droits entre tous les citoyens, quelle que soit leur appartenance ethnique, et promeut un sentiment d'appartenance nationale commune. Il fait inscrire cette égalité des droits dans une nouvelle Constitution. Il rétablit des institutions démocratiques via les élections de septembre 2014, qu'il remporte[3],[4]. Son gouvernement remporte également les élections de 2018, mais avec une majorité nettement diminuée, ne disposant plus que d'une majorité de deux sièges au Parlement[5].
Système politique et électoral
Les Fidji sont une république parlementaire et une démocratie multipartite dotée d'un parlement monocaméral.
Le Parlement des Fidji est composé de 55 sièges pourvus pour quatre ans au scrutin proportionnel plurinominal avec vote préférentiel et seuil électoral de 5 % dans une circonscription électorale unique couvrant l'ensemble du pays[6].
Le scrutin se déroule sous la forme d'un unique vote préférentiel. Chaque électeur vote pour un seul candidat parmi ceux présentés par les partis en lice ou ceux se présentant sans étiquette, et chaque voix reçue par un candidat est également comptabilisé comme une voix pour le parti dont il est membre. Après décompte de l'ensemble des voix réunies par les partis et candidats indépendants en lice, les cinquante-et-un sièges à pourvoir sont répartis à la proportionnelle selon la méthode d'Hondt entre ceux ayant franchis le seuil électoral de 5 % du total des suffrages exprimés. Les sièges obtenus par chaque parti sont alors alloués à leurs candidats dans l'ordre du nombre de vote préférentiel obtenus par chaque candidat individuellement[6],[7].
Le droit de vote s'acquiert à l'âge de 18 ans, et voter n'est pas obligatoire[6]. Le nombre de sièges du parlement est régulièrement ajusté pour suivre l'évolution démographique du pays. Il était ainsi de 50 en 2014, 51 en 2018, et 55 en 2022[1].
Après les élections, la nouvelle assemblée procède à l'élection du président du Parlement. En application de l'article 93 de la Constitution, si un parti dispose d'une majorité absolue des sièges au Parlement, le chef de ce parti devient Premier ministre, à condition d'avoir lui-même été élu député. Si aucun parti n'a de majorité claire, le Parlement procède à l'élection d'un Premier ministre parmi ses membres. En vertu du principe de gouvernement responsable, le Parlement peut démettre le Premier ministre de ses fonctions à tout moment[8].
Partis politiques et candidats
Le parti Fidji d'abord dispose d'une courte majorité absolue des sièges dans le Parlement sortant. Fondé par Frank Bainimarama en amont des élections de 2014, il est relativement libéral sur le plan économique, mais a également mis en œuvre une politique de développement des infrastructures en zones rurales, d'éducation gratuite et de subventions aux petites entreprises, qui a accru sa popularité[9].
Le principal parti d'opposition est le Parti libéral social-démocrate (Sodelpa), qui malgré son nom est un parti conservateur et social-libéral. Il rassemble les nationalistes autochtones partisans du gouvernement déchu de Laisenia Qarase, et souhaite toujours promouvoir les intérêts spécifiques de la majorité autochtone de la population. Il souhaite également instaurer le christianisme comme religion d'État, tandis que la Constitution introduite par le gouvernement Bainimarama en 2013 fait des Fidji un État laïc. Le chef du Sodelpa est Viliame Gavoka depuis [10].
Seul autre parti représenté au Parlement sortant, le Parti de la fédération nationale, dirigé par le député Biman Prasad, représente historiquement les intérêts de la communauté rurale indo-fidjienne.
Parmi les partis n'ayant pas de représentation au Parlement sortant, le plus important historiquement est le Parti travailliste, social-démocrate et multi-ethnique. Principal parti de gauche des années 1980 aux années 2000, il a perdu l'essentiel de ses partisans au profit du parti Fidji d'abord, et ne recueille plus que 2,4 % des voix en 2014 puis 1,7% en 2018. Il est mené sans discontinuer depuis 1991 par Mahendra Chaudhry.
Parti Nom en anglais |
Idéologie | Dirigeant | Résultat en 2018 | |
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Fidji d'abord FijiFirst |
Centre à centre droit Social-libéralisme, anti-communautarisme |
Frank Bainimarama | 59,02 % des voix 27 députés | |
Parti libéral social-démocrate Social Democratic Liberal Party |
Droite Nationalisme ethnique, nationalisme chrétien, économie sociale de marché |
Viliame Gavoka | 39,85 % des voix 21 députés | |
Parti de la fédération nationale National Federation Party |
Centre à centre gauche Social-démocratie, intérêts des Indo-Fidjiens |
Biman Prasad | 7,38 % des voix 3 députés | |
Résultats
Parti | Voix | % | +/- | Sièges | +/- | |
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Fidji d'abord | ||||||
Parti libéral social-démocrate | ||||||
Parti de la fédération nationale | ||||||
Parti de l'unité des Fidji | ||||||
Parti de l'espoir | ||||||
Parti travailliste fidjien | ||||||
Votes valides | ||||||
Votes invalides | ||||||
Total | 100 | - | 55 | 4 | ||
Abstentions | ||||||
Inscrits / participation |
Références
- (en) « Parliament to have 55 seats », sur FijiTimes, (consulté le )
- (en) "Likely Dates For 2022 Election", The Fiji Sun, 23 janvier 2021
- Agence France-Presse, « Fidji: élections dans un archipel coutumier des putschs », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- Agence France-Presse, « L'ex-putschiste Bainimarama favori des élections fidjiennes », Tahiti Infos, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Frank Bainimarama sworn in as Fiji PM », sur Radio New Zealand,
- « IPU PARLINE database: FIDJI (Parliament), Système électoral », sur Union interparlementaire (consulté le ).
- (sv) « Electoral system for national legislature - Fiji », sur www.idea.int (consulté le ).
- (en) « Constitution des Fidji », sur fiji.gov.fj.
- (en) « Corking the genie », The Economist, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) "Fiji's main opposition party chooses a new leader", Radio New Zealand, 27 novembre 2020
Lien externe
- (en) Commission électorale fidjienne (Fijian Elections Office)
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