Éolienne Bollée

L’éolienne Bollée est un type d'éolienne inventé par Ernest-Sylvain Bollée (1814-1891), qui servait au pompage de l'eau (une pompe à vent). Elle fut produite en France de 1872 à 1933, à environ 350 exemplaires, qui furent installés principalement en France, dans quarante-quatre départements. Environ 80 sont encore visibles.

Pour les articles homonymes, voir Bollée.

Éolienne Bollée de relevage d'eau sur son château d'eau, lieu-dit « Le Clône », Région de Pons - Ingénieur : E. Lebert, 1902 - Charente-Maritime, France.
Éolienne de relevage d'eau Bollée no 3, 1901, à Souilly, département de la Meuse, en Lorraine, France. Le petit rotor de pivotement ou « papillon orienteur » permet à la turbine de se placer dans le vent.

Ernest-Sylvain Bollée a utilisé le mot « éolienne » pour la première fois (1885) comme nom commun et non plus comme un adjectif (énergie éolienne). Le mot se retrouve dans le Larousse quelques années plus tard en 1907.

Inventions

Dans la famille Bollée, il y eut plusieurs inventeurs et industriels (fondeurs, constructeurs automobiles, etc.), sur plusieurs générations. L'article Bollée en cite quelques-uns.

L'éolienne Bollée s'appuie sur les inventions suivantes :

Production

Une publicité tirée d'un journal de 1931[2] mentionne 500 références pour les éoliennes "Bollée" produites par les constructeurs suivants :

  • 1872-1898. Famille Bollée - Ernest-Sylvain Bollée, l'inventeur, et son troisième fils, Auguste-Sylvain (1847-1906). En 1891, Ernest-Sylvain Bollée mourut d'un accident de tramway à cheval, et son fils Auguste-Sylvain se retira dans un appartement à Paris pour peindre et finit par vendre l'affaire en 1898.
  • 1898-1918. Édouard-Émile Lebert ; en 1900, l'éolienne Bollée est présentée à l'Exposition universelle de Paris et devient un succès commercial.
  • 1918-1926. Gaston Duplay ;
  • 1926-1933. Société Anonyme des Éoliennes Bollée.

Implantations

Les 352 éoliennes Bollée identifiées ont été installées dans 49 départements français et dans 6 pays étrangers :

Description

Par le brevet de 1868, Ernest-Sylvain revendique l'emploi d'une roue fixe dite « directrice » munie d'aubes courbes destinées à diriger les filets d'air perpendiculairement au plan de chaque aube de la roue motrice située derrière et sur le même axe horizontal, « de manière à imprimer plus directement le mouvement à cette dernière ». La roue motrice commande la transmission par l'intermédiaire d'un couple conique, et pour compenser la réaction du couple d'entraînement qui empêche ladite roue motrice « de se tenir complètement perpendiculaire au sens du courant du vent », Ernest-Sylvain Bollée excentre son axe horizontal de rotation par rapport à l'axe vertical d'orientation. Tout l'appareil moteur est monté à pivot sur une aiguille qui termine une grande colonne haubanée. Un escalier à spirale se développant autour de la colonne en fonte permet d'accéder à une plate-forme au-dessus et à proximité de laquelle se trouvent les roues directrice et motrice, le mécanisme d'orientation à moulin et le boîtier du couple conique supérieur.

Par la suite, des changements furent adoptés :

  • Ernest-Sylvain Bollée remplaça la girouette d'orientation par un moulinet orienteur « Delamolère ».
  • Le constructeur fit passer l'arbre vertical de la transmission à l'intérieur de la colonne.
  • Par le brevet de 1885, Auguste-Sylvain Bollée disposa un système d'entonnoir à la périphérie de la roue directrice dans le but de capter une plus grande quantité d'air, et par suite d'augmenter la vitesse et la puissance du moulin. Une demi-sphère sur le moyeu compléta cette disposition.
  • Le mode d'élévation d'eau, primitivement à chaîne et godets, fut remplacé par une pompe.
  • À partir de 1898, Lebert adopta un pylône en treillis pour remplacer la colonne haubanée des Bollée. En même temps, l'escalier en spirale fut remplacé par une simple échelle.
Caractéristiques

Il existait des modèles de quatre dimensions différentes, avec une surface de rotor variant approximativement selon la progression 1-2-4-8. Leurs caractéristiques étaient les suivantes :

Modèle no 1 no 2 no 3 no 4
Première vente 1873 1872 1874 1927
Nombre de pales du stator 26 34 44 60
Nombre de pales du rotor 18 24 32 48
Diamètre du rotor 2,5 m 3,5 m m m
Surface du rotor (*) 1 1,96 4 7,84
Capacité d’élévation d’eau (**) 0,65 m3/h 1,5 m3/h 3,6 m3/h [?]
Masse (tonnes) 5,5 t ? 9,5 t ?
(*) En prenant pour référence la surface du modèle no 1, à savoir 4,9 m2
(**) Débit en mètres cubes par heure, pour un vent constant de 6 m/s et une hauteur de 25 m.
Sites d’installation.

En règle générale on installe une éolienne de type 1 sur un plateau éloigné d'une forêt ou d'une construction. Le type 2 est souvent dans une forêt en prenant soin qu'elle dépasse les arbres. Le type 3 est particulièrement adapté pour les vallées.

Notes et références

  1. Brevet no 79985 pris le et délivré le . [Source : Champly, p. 64].
  2. Publicité issue d'un journal de 1931(format 12X16, texte plus photo)

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • René Champly, Les Moteurs à vent. Théorie, construction, montage, utilisation au puisage de l'eau et à la production de l'électricité, Dunod, 1933.
  • André Gaucheron et J. Kenneth Major, Les éoliennes Bollée, Fédération française des amis des moulins, (OCLC 494073327). Ouvrage cité sur le site des Amis de l’Éolienne Bollée.

Articles connexes

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