Edgar Brandt
Edgar William Brandt est un ferronnier d'art et industriel de l'armement français, né à Paris le [2] et mort à Collonge-Bellerive le . Il était d'origine alsacienne par ses grands parents paternels et picarde par sa mère.
Pour les articles homonymes, voir Brandt.
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(à 79 ans) Canton de Genève |
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La Contemporaine (F delta 0517)[1] |
Études
De 1894 à 1898, Edgar Brandt est élève à l’École nationale professionnelle de Vierzon, avec son frère Jules.
L'industriel
Établissement à Paris
En 1902, Edgar Brandt crée à Paris, au 76, rue Michel-Ange, les établissements Brandt où, à côté de la ferronnerie, il commence à produire divers armements légers. En 1921, il s'installe à l'angle de la rue du Général-Delestraint (no 55) et du boulevard Murat (nos 101-103)[3], toujours dans le 16e arrondissement de Paris. Construit l'année précédente par « son collaborateur et ami » l'architecte Louis Favier, l'immeuble abrite sa résidence et ses bureaux[4]. Il existe toujours, mais il a été modifié et s'intègre aujourd'hui dans un ensemble plus vaste, plus tard devenu siège de la société Thomson-CSF, « héritière » de la société Hotchkiss-Brandt. De nombreuses ferronneries d'origine ont été conservées[5].
Au sein de ses établissements de fabrication d'armements légers, Edgar Brandt fonde en 1926 la marque d'appareils électroménagers Brandt.
Ses activités dans la production d'armements plus lourds et de munitions le conduisent à s'installer à Châtillon.
Établissement à Vernon
La fabrication d'obus présentant des risques d'explosion pour les populations environnantes, Edgar Brandt cherche un terrain proche de Paris pour y installer ses ateliers à l'écart des habitations. Finalement, il choisit en 1928 une zone boisée au nord de la commune de Vernon, sur laquelle il fait construire ateliers de chargement d'obus de mortier et baraquements pour loger du personnel. Les activités Brandt vont y perdurer jusqu'en 1936, date à laquelle le ministère de la Défense décide de nationaliser cet établissement pour en faire les AVN (les Ateliers de Vernon).
De cette époque subsistent plusieurs bâtiments, dont le bâtiment administratif équipé d'une lourde porte baptisée « la porte Brandt ».
Son entreprise est nationalisée en 1936. Avec l'argent qu'il reçoit en dédommagement de la nationalisation des AVN, il se diversifie en acquérant plusieurs entreprises de mécanique, telle que la société de Mécanique industrielle de précision (MIP) de Tulle.
Le galeriste
Dans la foulée du succès remporté lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, Edgar Brandt inaugure sa galerie au 27, boulevard Malesherbes (8e arrondissement) le [6]. Sur plusieurs niveaux, il expose ses créations de ferronnerie d’art, du mobilier, des objets décoratifs, des sculptures et luminaires. Il collabore avec les manufactures Daum et Lalique, et les fonderies de Brousseval (Haute-Marne), qui produit des radiateurs en fonte pour chauffage central. Dans sa galerie sont exposées ses œuvres ainsi que celles d’autres artistes. La galerie Brandt va être la première galerie d’art décoratif à Paris. Puis, Edgar Brandt ouvre une seconde salle d’exposition à Londres et une succursale « Ferro Brandt » à New York qui va être la vitrine des grands artistes Art déco en Amérique du Nord.
Également ouvert en 1925, son atelier de ferronnerie d'art est installé 25 rue du Hameau (15e arrondissement)[6],[7].
En , Edgar Brandt accueille la première exposition d'un groupe composé des meilleurs artistes animaliers du moment : Pompon, Édouard-Marcel Sandoz, Paul Jouve, Georges Guyot, et Gaston Suisse. Cette première exposition « d’animaliers » à la galerie Brandt obtient un très large succès : l’ensemble de ces artistes formant ce qu’on appelle ensuite le « Groupe des Animaliers », va exposer régulièrement chaque fin d’année.
Œuvres
- Le portail d’entrée de la tranchée des baïonnettes (Douaumont).
- Ferronnerie d'art du palais de la Porte-Dorée (Paris).
- Immeuble du 5 rue Victor-Schœlcher (Paris).
- La rampe ouvragée de l'escalier principal de la mairie d'Euville, de style École de Nancy.
- Le brûloir de la flamme de l'arc de triomphe de l'Étoile.
- Une cheminée du salon « Grands Voyageurs » de la gare de l'Est, à Paris.
- La porte en bronze de la chapelle funéraire de l'industriel François Mercier au cimetière de Tronget (Allier).
- Les ferronneries (grilles des fenêtres et portes) de la banque SNVB, aujourd'hui CIC Est, place André-Maginot à Nancy.
- Les grilles de la sépulture d'Isabelle et René Viviani à Seine-Port, en Seine-et-Marne (1924)[8].
- Bouclier lumineux et l'ensemble des ferronneries décoratives du Grand Théâtre à Reims (1927-1931)[9]
- Le mortier Stokes-Brandt de 81 mm Mle 27/3.
- Les ferronneries (grilles des fenêtres et portes) de la maison d'Haussy (1928, architecte Roger-Henri Expert) située à Villeneuve-d'Ascq.
- Les ferronneries et structures métalliques de la salle des pas-perdus de la gare Saint-Lazare (inaugurée le ).
- Hôtel Frugès à Bordeaux : verrière, porte d'entrée et rampe d'escalier.
- Brûloir de la flamme de l'arc de triomphe de l'Étoile.
- Porte Brandt de la piscine Saint-Georges, à Rennes.
Famille
Edgar Brandt est le grand-père de Marie-Hélène Brandt, artiste peintre et l'arrière-grand-père du pilote de Formule 1, Romain Grosjean. Il est également l’arrière-grand-oncle de Jérôme Vatin, restaurateur réputé à Saint-Jean-de-Luz.
Références
- « http://www.calames.abes.fr/pub/lacontemporaine.aspx#details?id=FileId-878 » (consulté le )
- Archives de l’état civil de Paris en ligne, acte de naissance N° 17e/3214/1880
- L'adresse postale était 101, boulevard Murat et les numéros de téléphone AUT [Auteuil] 07 95 et AUT 12 40.
- Il est décrit par Jean Locquin dans l'article cité dans la bibliographie.
- Notice no PA00086662.
- Klaus Friedrich, Edgar Brandt, Kunstschmied der Art Déco, Galerie Claude, 2002.
- « Edgar Brandt, de la petite joaillerie à la grande industrie : résumé d'un article de Jacques Couvreur et Gilbert Joseph Pierre paru dans le Bulletin de la société historique et archéologique du 15e arrondissement de Paris, no 28 » [archive du ], sur paris15histoire.com (consulté le ).
- Sppef, « Restauration du mausolée de René Viviani (1862-1925) par l’association de sauvegarde de Seine-Port » (consulté le )
- Dominique Potier, Reims 1919-1930, reconstruire la cité, Éditions Carnet de Sentier, Reims, 2015, (ISBN 978-2-9553-7290-6)
Pour approfondir
Bibliographie
- Bulletin trimestriel de la Société amicale des anciens élèves de l’École nationale professionnelle de Vierzon, no 29, , p. 36-38.
- Patrick Cabanel, « Edgar William Brandt », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 434 (ISBN 978-2846211901).
- Henri Clouzot, « La Ferronnerie moderne à l'exposition internationale des Arts décoratifs », éditions Charles Moreau, Paris, 1926.
- (en) Joan Kahr, Edgar Brandt, Master of Art Deco Ironwork, Harry Abrams Publishers, New York, 1999.
- Jean Locquin, « Edgar Brandt et la maison d'un ferronnier », Art et décoration, , p. 65-80 (nombreuses illustrations).
- Alastair Duncan Art déco, encyclopédie des arts décoratifs des années vingt et trente Citadelle et Mazenot 2010 pp. 273-279 (nombreuses illustrations).
Articles connexes
- Ferronnerie
- Marie-Hélène Brandt, sa petite-fille
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- WorldCat
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- « Edgar Brandt, artiste et industriel atypique » sur le site de la Société d'études diverses de Louviers.
- Edgar Brandt inventeur de l'obusier pneumatique
- Edgar Brandt sur site anglais : biographie, livres, résultats d'enchères, etc.
- Edgar Brandt inventeur de l'obusier pneumatique/musée de Chevau
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