Île Amsterdam

L'île Amsterdam[1],[2], appelée île de la Nouvelle-Amsterdam[3] jusqu'en 1965, est une petite île française située dans le centre de l'océan Indien, à 1 368 km au nord-nord-est des îles Kerguelen et à 2 713 km au sud-est de l'île Maurice. Elle forme avec l'île Saint-Paul, distante de 91 km plus au sud, le district des îles Saint-Paul et Amsterdam, l'un des cinq districts des Terres australes et antarctiques françaises (les quatre autres sont l'archipel Crozet, les îles Kerguelen, la Terre Adélie et les îles Éparses).

Pour les articles homonymes, voir Amsterdam (homonymie) et Nouvelle-Amsterdam (homonymie).

Île Amsterdam
Île de la Nouvelle-Amsterdam 

Image satellite de l'île Amsterdam.
Géographie
Pays France
Localisation Océan Indien
Coordonnées 37° 49′ 33″ S, 77° 33′ 17″ E
Superficie 58 km2
Point culminant Mont de la Dives (881 m)
Administration
Territoire d'outre-mer Terres australes et antarctiques françaises
District Îles Saint-Paul et Amsterdam
Démographie
Population 20 hab.
Densité 0,34 hab./km2
Autres informations
Géolocalisation sur la carte : îles Saint-Paul et Amsterdam
Île Amsterdam
Géolocalisation sur la carte : océan Indien
Île Amsterdam
Îles en France

Environ vingt personnes vivent à l'île Amsterdam pendant l’hiver austral, quarante en été.

Géographie

Carte de l'île Amsterdam.

L'île Amsterdam est une île volcanique, d'aspect plutôt massif avec une superficie de 58 km2. Elle mesure 10 km dans sa plus grande longueur (axe nord-sud) et km en largeur (axe est-ouest). La partie occidentale est bordée de hautes falaises, de 400 à 700 m de haut, la partie orientale descend de manière plus adoucie vers la mer. Le mont de la Dives, le point le plus haut de l'île, culmine à 881 m. Les côtes rocheuses, peu découpées et dépourvues d'abris, n'offrent pas d'accès facile par la mer si ce n'est au Nord où est installée la base.

Elle est, avec Saint-Paul, la seule partie émergée d'un étroit plateau océanique entouré par des fonds de plus de 3 000 m. À l'écart de toute terre continentale, les îles Saint-Paul et Amsterdam sont les îles les plus éloignées au monde de tout habitat permanent. Elles sont signalées dans la géographie américaine car elles constituent avec les îles Kerguelen les seuls antipodes émergés des États-Unis.

L'île Amsterdam, au même titre que l'île Saint-Paul, est protégée au sein de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. Cette protection couvre tant l'espace terrestre que les eaux territoriales de l'île.

Climat

Le climat d'Amsterdam est de type océanique tempéré, sans neige ni gelée mais avec un vent constant d'ouest. L'île se situe au nord de la zone dite de « convergence antarctique », frontière hydrologique naturelle marquant la limite entre les eaux chaudes de l'océan Indien et celles froides de l'océan Austral. La température moyenne à l'abri du vent est de 16 °C. La température la plus chaude enregistrée depuis 50 ans est de 26 °C, la plus basse 1,7 °C. Le temps est lié à la position de l'anticyclone des Mascareignes, qui la protège en été, de décembre à mars. Le temps est alors stable et relativement sec sauf lors de passage des restes de cyclones tropicaux ayant sévi plus au nord et qui provoquent alors fortes pluies et vents violents. L'hiver, l'anticyclone régresse ou se déplace, exposant alors Amsterdam aux dépressions océaniques. Le temps devient alors pluvieux et très venté, se rapprochant du temps rencontré habituellement aux latitudes plus au sud.

La base Martin-de-Viviès a un climat de type Cfb (Océanique) avec comme record de chaleur 26,4 °C le et comme record de froid 2 °C le 3 juillet 1975. La température moyenne annuelle est de 14,1 °C.

Statistiques 1981-2010 et records Station NOUVELLE AMSTERDAM (984) Alt: 27m 37° 47′ 42″ S, 77° 34′ 06″ E
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 14,7 14,9 14,4 13,1 11,5 10,1 9,4 9,2 9,7 10 11,3 13,3 11,8
Température moyenne (°C) 17,5 17,7 16,9 15,4 13,7 12,3 11,6 11,4 12 12,4 13,8 16 14,2
Température maximale moyenne (°C) 20,3 20,5 19,5 17,8 15,9 14,5 13,7 13,6 14,3 14,9 16,3 18,7 16,6
Record de froid (°C)
date du record
6,1
12.1977
4,5
17.1978
6
30.1965
4,3
22.1965
3,8
27.2003
3
05.1967
1,8
31.1964
1,9
14.1969
2,1
09.1976
3,1
06.1957
4,7
02.1966
1,7
22.1977
1,7
1977
Record de chaleur (°C)
date du record
26,1
20.1996
26,2
23.2015
24,8
01.2021
23,4
01.2008
21
09.1975
20,3
05.1976
18,2
12.2017
17,7
22.2015
23,9
25.1969
19,2
27.2017
22,4
30.2018
24,8
28.2020
26,2
2015
Ensoleillement (h) 171,2 148,3 123,2 89,6 101,2 106,2 122,1 128,3
Précipitations (mm) 88,6 69,3 92,2 102,4 119,5 119,5 105,7 94,5 77,2 84,6 75,2 69,8 1 098,5
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 9,3 8,7 10,5 12,4 16,7 18,3 17,9 17,1 14,8 14,6 11,6 10,4 162,3
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 3,6 3,6 4,8 5,1 6,9 7,9 6,5 5,9 4,7 5,6 4,3 4,1 63
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 2,5 1,8 2,6 2,8 3,6 3,5 2,4 2,2 1,7 2 2,3 2,1 29,5
Source : [MétéoFrance] « Fiche 98404002 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/05/2021 dans l'état de la base

Histoire

Carte géologique de l'île du XIXe siècle
Croquis de l'île réalisé en 1874

L'histoire des îles Saint-Paul et Amsterdam, de par leur proximité, est liée. Elles se trouvent non loin de la route entre Le Cap et les îles de la Sonde donc l'ancienne route maritime reliant l'Europe aux Indes. L'île Amsterdam est mentionnée dans le journal de l'expédition de Magellan, aperçue le par l'un de ses compagnons, le Basque Juan Sebastián Elcano. Observée ensuite à plusieurs reprises par des navigateurs au début du XVIIe siècle, le gouverneur des Indes néerlandaises, Antonio van Diemen, lui donne le nom de son navire, Nieuw Amsterdam, en 1633. Mais c'est un autre Hollandais, le navigateur Willem de Vlamingh sur son bateau le Novara, à la recherche d'un navire perdu, qui fut en 1696 le premier à y débarquer. L'amiral d'Entrecasteaux, en route pour l'océan Pacifique à la recherche de La Pérouse à bord de La Recherche et de L'Espérance, s'y arrête en 1792. Un premier relevé de la côte orientale est alors effectué.

Au XIXe siècle, comme Saint-Paul, Amsterdam n'est fréquentée que par des pêcheurs, des chasseurs d'otaries ou de baleines et des naufragés. En décembre 1837, Amsterdam reçoit la visite de la corvette française Héroïne commandée par Jean-Baptiste Cécille.

Les deux îles sont redécouvertes par le Polonais Adam Mierosławski (pl), capitaine du Cygne de Granville en 1842. Le capitaine Mierosławski a passé son diplôme de capitaine au long cours sous le nom de son frère Ludwik Mierosławski en utilisant le passeport français de ce dernier. En 1843, il présente au gouverneur de l'île Bourbon (actuelle Réunion), le contre-amiral Charles Bazoche, sa découverte et il propose la prise de possession de ces îles désertes. En l'absence de navire de guerre en rade, Bazoche fait appel au trois-mâts de commerce L'Olympe, commandé par Martin Dupeyrat. Le capitaine Dupeyrat et son bateau vont ramener Adam Mierosławski sur ces îles. Ce dernier est mandaté par le gouverneur de l'île Bourbon, par l'arrêté du 8 juin 1843, pour assumer le commandement de ces îles aussitôt la prise de possession au nom de la France, ce qui est fait le . Un détachement d'infanterie de marine et quelques pêcheurs sont laissés sur l'île (ou sur l'île Saint-Paul).

Entretemps, le Royaume-Uni conteste cette prise de possession. En décembre 1843, un rapport négatif est publié par le capitaine Guérin sur les ressources et les possibilités de vie sur l'île. Pour éviter tout problème diplomatique et vue la pauvreté annoncée des deux îles, la France envoie une dépêche à l'amiral Bazoche demandant le rappel de la garnison. Le gouvernement français fait savoir qu'il ne ratifie pas le récent acte de prise de possession. Malgré les ordres, Mierosławski se maintient sur l'île Saint-Paul (et menace même de hisser le drapeau polonais). Il commence alors à négocier avec Bazoche, un ami nommé Adolphe Camin et d'autres interlocuteurs de la Réunion avec qui il fonde une société par actions en 1845 pour l'exploitation des deux îles et la création d'établissements sur place. À la mort de son fondateur quelques années plus tard, les établissements, à la vie précaire, sont progressivement abandonnés.

En janvier 1871, le Réunionnais Heurtin et sa famille débarquent sur l'île Amsterdam et tentent un élevage de bovins et la culture de la terre. C'est un échec. Ils retournent à la Réunion six mois plus tard, mais abandonnent les bovins qui vont s'acclimater à l'île et retourner à l'état sauvage.

En septembre 1874, une mission astronomique française à bord du Fernand débarque à l'île Saint-Paul pour observer le passage de Vénus devant le soleil. Lors de cette mission, le géologue Charles Velain débarque à l'île Amsterdam et publie ensuite les premières données géologiques des deux îles. La mission prend fin en janvier 1875.

En décembre 1874, l'Amirauté anglaise publie la première carte de l'île Amsterdam.

En octobre 1892, l'aviso à hélice français La Bourbonnais[4] reprend possession de l'île Amsterdam pour la France. Pour l'anecdote, ne pouvant aborder l'île à cause d'une mer houleuse, c'est le second capitaine qui se jette à l'eau avec le drapeau français pour le hisser sur l'île. Le , un second navire de guerre français, L'Eure, de retour de mission aux îles Kerguelen, confirme cette prise de possession.

En 1924, l'île Amsterdam et l'île Saint-Paul sont rattachées à la province de Tamatave à Madagascar, alors colonie française.

Volcanologie

Scorie basaltique en provenance de l'île Amsterdam

Divers voyageurs et scientifiques profitèrent de courtes escales sur l'île Amsterdam pour en donner de brèves descriptions (Vélain 1875). L'étude volcanologique de l'île et sa cartographie ont été réalisées en décembre 1971 par Jacques Nougier.

Amsterdam, comme Saint-Paul situé à 80 km plus au sud, sont deux volcans construits sur la dorsale est-indienne à taux d'expansion important. Chacun de ces appareils est constitué de deux volcans superposés, le plus ancien étant recouvert en quasi-totalité par le plus récent. Seules des failles très récentes et de très grande amplitude permettent d'en découvrir la complexité.

À Amsterdam, seulement 5 % du paléo-volcan du Fernand est visible. Il occupait le sud-ouest de l'île et la coupe faite dans son flanc à la Pointe d'Entrecasteaux, montre qu'il est constitué de brèches basaltiques injectées de dykes, le tout étant surmonté par des coulées de laves monotones.

Le « néo-volcan de la Dives » est dû à une migration de deux km vers l'est-nord-est du réservoir magmatique. Son activité a entièrement nappé les flancs du « paléo-volcan », colmatant notamment sa caldeira (en créant le plateau des Tourbières). Le cône sommital est caractérisé par une petite caldeira de deux kilomètres de diamètre qui s'est vidée vers le nord au cours de trois phases successives. Un cratère d'explosion (la Grande Marmite), de grandes fractures radiales sont ponctuées d'une vingtaine de cônes scoriacés étagés depuis le sommet (Museau de Tanche) jusqu'à la base de l'île (cratères Dumas) dont l'activité semble très récente (une à deux centaines d'années).

Avant les derniers épanchements du volcan de la Dives, de grands effondrements selon des axes de failles nord-est/sud-ouest et nord-ouest/sud-est ont éventré le paléo-volcan. Malgré l'absence de phénomènes post-volcaniques (fumerolles, sources chaudes), Amsterdam doit être considérée comme un volcan encore potentiellement actif. L'activité du volcan a été évaluée à l'aide d'analyses du K/Ar et du paléomagnétisme de ses laves. Ces données concordent pour indiquer un âge compris entre 700 000 ans et nos jours.

Concernant la pétrologie des deux appareils, il s'agit de basaltes dits transitionnels entre les tholéiites et les basaltes alcalins, sans produits de différenciation. Ceci correspond bien à la position structurale du volcan, sur le flanc de la dorsale et avec la présence d'un magma sous-jacent qui n'a pas eu le temps d'évoluer[5].

Faune et flore

Flore

Phylica arborea, la seule plante ligneuse arborescente indigène de l'île.

L'écosystème a été fortement perturbé depuis la découverte de l'île par l'activité humaine (chasse, déboisement) et par l'introduction d'espèces exogènes, volontaire ou accidentelle. De nombreux hivernants ont tenté de créer des potagers ou planter des fleurs qui ont prospéré dans de petits jardins. Plusieurs espèces introduites se sont acclimatées ; capucines, graminées.., dont certaines sont devenues ou peuvent devenir très invasives (la biodiversité apparente de ces îles a augmenté, mais au désavantage de la diversité fonctionnelle et des espèces spécifiques menacées de disparition). Une étude faite à l’occasion de l’année polaire a confirmé que les apports involontaires par les visiteurs (scientifiques ou touristes) arrivant en bateau n'est pas négligeable. Des îles anglaises ou australiennes imposent une fumigation des matériaux et vêtements introduits dans l'île, méthode qui pourrait être bientôt adoptée par la France.

La végétation naturelle est de type herbeux, plus ou moins dense. L'île d'Amsterdam est la seule île des TAAF où pousse une espèce d'arbre, le Phylica arborea, plus présent sur le versant-est de l'île.

« En 1726, Valentyn décrit une forêt de phylicas formant une ceinture sur 1 500 ha (environ 27 % de la surface de l'île) entre 100 et 250 m d'altitude, dense au point d'être quasiment impénétrable. En 1875, Charles Vélain estime que la forêt dense ne couvre plus que 250 ha[6]. »

Au milieu des années 1980, il ne restait que quelques arbres résiduels, à 250 m d'altitude là où la pression de pâturage est restée moindre. Quelques petits cratères éparpillés sur l'île formaient les derniers refuges de l'espèce de par leurs caractère accidenté, inaccessibles pour les bovins.

« La réduction importante du peuplement de phylicas serait due aux coupes effectuées par l'homme, aux incendies et aux bovins laissés par Heurtin en 1871[6]. »

Entre 1988 et 1992, le troupeau de bovins fut réduit puis enclos sur un cinquième de l'île tandis qu'était mis en place sur la côte est une zone de développement des phylica arborea. Entre 1989 et 1993, une première campagne permit de récolter des graines auprès des arbres survivants et de replanter plus de 7 000 arbres dans une zone rebaptisée le « grand bois ». Ainsi progressivement élargi, le bois occupait au début des années 2000 près de 10 ha (0,2 % de la surface de l'île).

Par précaution, un cercle d'arbres importés (des cyprès Cupressus macrocarpa) formait un deuxième rempart contre les bovins. Après l'élimination de ces derniers et le démontage de la barrière de barbelés en 2010, les cyprès devraient à leur tour être enlevés. De même pour toutes les espèces d'arbres introduites sur l'île, en particulier aux alentours de la base, ce afin de protéger les espèces de l'île de la concurrence des espèces exogènes. En 2011, une équipe spécialisée a retiré les arbres introduits sur Amsterdam. D'abord autour du « Grand Bois » (Cupressus macrocarpa, Tamarix gallica et Eucalyptus sp.) puis sur l’ensemble de l’île (excluant la base elle-même). « Mis à part les arbres encore présents sur [la] base, dans le cratère Antonelli et quelques-uns sur le site du « Grand Tunnel », l’ensemble des espèces arborées introduites d’Amsterdam a été démonté au cours de cette campagne[7] ». D'autres campagnes sont prévues pour d'autres végétaux introduits, les herbacées envahissantes, en priorité la grande ciguë, la mauve, le chardon et la capucine[7].

Ainsi, à terme, seuls resteront les phylicas du grand Bois et des quelques zones de cratères. Les arbres pourront alors reprendre peu à peu le terrain perdu au fil des siècles.

De nouvelles campagnes de reboisement sont d'ailleurs en cours. Une pépinière de Phylica arborea a été installée sur la base scientifique fin 2010, produisant dès 2011 plus de 1 000 plants[7], et 2 300 en 2013[8].

On recense aujourd'hui 37 espèces végétales vasculaires sur l'île, parmi elles 17 sont des spermaphytes (plantes à graines) :

Lycopodiopsida (lycopodes) 4 sp. :

  • Lycopodium clavatum L.
  • Austrolycopodium magellanicum (P.Beauv.) Holub (=Lycopodium magellanicum (P.Beauv.) Sw.)
  • Lycopodiella cernua (L.) Pic.Serm. (=Palhinhaea cernua (L.) Vasc. & Franco)
  • Huperzia saururus (Lam.) Trevis. (=Phlegmariurus saururus (Lam.) B.Øllg.)

Polypodiopsida (fougères s.l.) 16 sp. :

  • Amauropelta sp.
  • Asplenium blotiae Viane (sub-endémique)
  • Asplenium cf. erectum Bory ex Willd.
  • Blechnum penna-marina (Maxon & C.V.Morton) Kuhn (=Austroblechnum penna-marina (Poir.) Gasper & V.A.O.Dittrich)
  • Blechnum australe L.
  • Blechnum cf. punctulatum Sw.
  • Dryopteris antarctica (Baker) C.Chr.
  • Elaphoglossum succisifolium (Thouars) T.Moore (sub-endémique)
  • Gleichenia polypodioides (L.) Sm.
  • Hymenophyllum capillare Desv.
  • Hymenophyllum peltatum (Poir.) Desv.
  • Megalastrum taafense Rouhan, Sundue & R.C.Moran (endémique Saint-Paul et Amsterdam)
  • Grammitis poeppigiana (Mett.) Pic.Serm. (=Notogrammitis crassior (Kirk) Parris)
  • Polystichum marionense Alston & Schelpe (sub-endémique)
  • Rumohra adiantiformis (G.Forst.) Ching
  • Stenogrammitis sp.

Spermatophyta (plantes à graines) 17 sp. :

  • Acaena insularis Citerne (endémisme incertain)
  • Agrostis delislei Hemsl. (endémique stricte)
  • Apium australe Thouars
  • Callitriche antarctica Engelm. ex Hegelm.
  • Carex austrocompacta K.L.Wilson (=Uncinia compacta R.Br.)
  • Carex brevicaulis Thouars (=Uncinia brevicaulis (Thouars) Kunth) (sub-endémique)
  • Ficinia nodosa (Rottb.) Goetgh., Muasya & D.A.Simpson
  • Isolepis aucklandica Hook.f. (=Scirpus aucklandicus (Hook.f.) Boeckeler)
  • Pentameris insularis (Hemsl.) Galley & H.P.Linder (=Pentaschistis insularis (Hemsl.) H.P.Linder) (endémique Saint-Paul et Amsterdam)
  • Phylica arborea Thouars (sub-endémique)
  • Plantago stauntonii Reichardt (endémique Saint-Paul et Amsterdam)
  • Plantago pentasperma Hemsl. (endémique sctricte)
  • Poa alopecurus (Gaudich. ex Mirb.) Kunth (=Poa fuegiana (Hook.f.) Hack.) (sub-endémique)
  • Poa novarae Reichardt (endémique Saint-Paul et Amsterdam)
  • Ranunculus biternatus Sm.
  • Sagina hookeri Timaná (endémique stricte)
  • Sporobolus mobberleyanus P.M.Peterson & Saarela (=Spartina arundinacea (Thouars) Carmich.) (sub-endémique)

Faune

Illustration d'otaries de Kerguelen (Arctocephalus gazella) réalisée en 1874 lors de la mission astronomique allemande de la SMS Gazelle, qui donne son nom à l'espèce

C'est la faune habituelle des îles subantarctiques de l'océan Indien. De nombreux oiseaux marins viennent nicher dont en particulier une espèce endémique d'albatros, l'albatros d'Amsterdam (Diomedea amsterdamensis) – qui fait partie de la liste des 100 espèces les plus menacées au monde établie par l'UICN en 2012 – qui ne niche que sur cette île sur le Plateau des Tourbières. On trouve aussi :

Plusieurs mammifères marins fréquentent les côtes de l'île et s'y reproduisent, notamment une population importante d'otaries (Arctocephalus tropicalis) et d'éléphants de mer du sud. L'hiver, les eaux peuvent être fréquentées par des léopards de mer, une espèce de phoque que l'on trouve plus fréquemment en Antarctique et dans les îles plus australes. L'été, on peut observer le passage d'orques.

Il n'existe aucune espèce de mammifère terrestre indigène, mais les rats et souris sont arrivés via des bateaux de pêche au XVIIIe siècle et au XIXe siècle. Des chats redevenus sauvages sont également présents[9].

De 1871 à 2010, l'île a eu une population de bovins. L'origine de cette introduction remonte à la tentative d'installation de Heurtin en 1871. Les cinq animaux amenés par ce dernier à fin d'élevage furent laissés sur place lors de son départ[9]. Les vaches, dont la population s'est multipliée, ont gravement modifié l'équilibre naturel, dévastant la flore en faisant pratiquement disparaître l'unique espèce d'arbre de l'île, le phylicas, lequel n'a survécu que dans de rares zones inaccessibles aux bovins.

En 1988, il était estimé qu'environ 2 000 bovins vivaient sur l'île. À cette date, pour préserver ce qui restait de l'environnement, une importante réduction du bétail fut décidée, et les survivants furent cantonnés sur 1/5e de l'île, au Nord, grâce à la construction d'une longue barrière barbelée[10]. La barrière fut achevée en 1992[11]. Les habitants de la base scientifique ont utilisé ce cheptel pour leur alimentation, tout en étudiant le phénomène de marronnage.

« Après l'éradication d'une partie du troupeau [...] un programme de restauration a permis la plantation de 7 000 arbres, issus de graines produits par les phylicas restants. Le Grand Bois est classé réserve naturelle [...]. Aujourd'hui, le Grand Bois, dernière formation dense de phylicas sur la côte est, n'occupe plus que 10 ha (0,2 % de la surface de l'île)[6] ».

« En 2007, après une étude montrant que les zones qui n'étaient plus pâturées étaient recolonisées par des plantes endémiques, la décision est prise d'abattre tout le troupeau. Une association d'anciens hivernants a bien tenté de s'y opposer, mais en vain. L'abattage a débuté en 2008 et s'est achevé en 2010. Depuis, la clôture Heurtin a été démantelée de ses barbelés. Ne restent que les piquets pour rappeler ce long épisode et le changement de mentalité sur ces espaces à préserver »[11],[12]. Une dernière vache survivante fut repérée courant 2011. Il ne reste désormais plus aucune trace des bovins amenés par les humains en 1871, si ce n'est les dommages faits à la flore endogène, laquelle se reconstitue lentement.

Activités humaines

Recherche scientifique

Aucune population résidente ne vit sur l'île mais une base scientifique, la base Martin-de-Viviès, accueille sans discontinuer depuis 1949 des missions successives qui comptent entre 19 et 35 personnes selon la saison.

L'idée d'installation d'une base scientifique remonte juste après la Seconde Guerre mondiale, cette dernière ayant montré la nécessité de connaître la météorologie dans cette région du monde. En décembre 1949, Paul de Martin de Viviès installe une base météo qui va s'élargir à d'autres recherches scientifiques et qui porte désormais son nom. La base sera reconstruite à la fin des années 1950 / début des années 1960. L'isolement et l'éloignement de toute activité humaine, en fait l'une des deux seules bases au monde pour la mesure de la pollution de fond de l'atmosphère.

Pêche

Les eaux environnantes sont richement poissonneuses et sont notamment exploitées pour la pêche à la langouste (Jasus paulensis (en)). Le préfet des TAAF définit chaque année par décret un quota de pêche très précis sur les zones, les espèces et quotas de pêche autorisés. En 2004, seuls deux armements de la Réunion (dont la Sapmer), en alternance et avec un seul navire, l'Austral, étaient autorisés à pêcher dans les eaux territoriales et dans la zone économique exclusive d'Amsterdam[13].

Notes et références

  1. [PDF] Conseil national de l'information géographique.
  2. Le district de Saint-Paul et Amsterdam sur le site des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
  3. Décret no 52-1122 du fixant le régime de rémunération, la durée de séjour réglementaire, les congés administratifs et les prestations familiales du personnel en service dans les établissements permanents des terres australes et antarctiques françaises. - Version consolidée au 1er janvier 1952.
  4. webmaster, « 1. Les navires au nom de La Bourdonnais », sur Association des Amis de Mahé de La Bourdonnais, (consulté le )
  5. Carte volcanologique schématique et monographie in : J. Nougier et J.W. Thomson Volcanoes of the Antarctic Plate and Southern Oceans Edit. W.E. LeMasurier et J.W. Thomson. Antarctic Res. Series, vol. 48. American Geophysical Union (1990).
  6. Institut polaire français.
  7. Bilan d'activités 2011 - Taaf, page 26.
  8. Bilan annuel des TAAF, page 28.
  9. Amsterdam Island - Introduced fauna.
  10. Micol, T.; & Jouventin, P. (1995). Restoration of Amsterdam Island, South Indian Ocean, following control of feral cattle. Biological Conservation 73(3): 199-206.Restoration of Amsterdam Island, South Indian Ocean, following control of feral cattle.
  11. Sophie Lautier: Sur l'île Amsterdam, chlorophylle et miaulements.
  12. [PDF]Réforme des collectivités territoriales – compte rendu analytique officiel – questions orales au Sénat , p. 14 : Abattage de divers troupeaux dans les Taaf.
  13. Caroline Britz, « Sapmer : Dramatique accident de pêche devant l’île australe d’Amsterdam », Mer et Marine, 9 avril 2019.

Annexes

Bibliographie

  • Saint-Paul & Amsterdam, Voyage austral dans le temps par Yannick Verdenal, éditions Gérard Louis, 2004
  • Les îles australes françaises par Gracie Delépine, éditions Ouest-France, 2002
  • Histoire des mers australes par Jean-René Vanney, Paris 1986, éditions Fayard, 731 p.
  • La revue TAAF consacre régulièrement des articles sur l'île Amsterdam.
  • La Lettre de l'AMAPOF publie régulièrement des articles sur les îles Saint-Paul et Amsterdam
  • Het verdwaalde eiland: Amsterdam op 37'50" zuiderbreedte, par Alfred van Cleef, éditions Meulenhoff, 1999, 255 p.
  • L'île du bout du monde (Henri Crouzat) Seuil 1954 et film homonyme.

Articles connexes

Liens externes

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