L’oméga, aussi appelé oméga latin, en majuscule et en minuscule, est une lettre additionnelle de l’alphabet latin. Elle tient sa forme de la lettre minuscule oméga grecque  ω . Elle est utilisée dans plusieurs publications en koulango de Bondoukou et de Bouna pour représenter une voyelle pré-fermée postérieure arrondie /ʊ/ aussi représentée avec la lettre v de ronde  Ʋ [1] ou parfois la lettre upsilon latin  Ʊ [2].

Pour les articles homonymes, voir Oméga (homonymie).

Oméga
Graphies
Capitale
Bas de casse
Utilisation
Alphabets koulango
Phonèmes principaux /ʊ/

Histoire

Déjà à la Renaissance, on retrouve l’oméga utilisé comme lettre latine pour représenter une voyelle mi-ouverte postérieure arrondie [ɔ] (au côté de  j, u ɛ, ʃ  comme lettres respectivement distinctes de  i, v, e, s ) dans une réforme de l’orthographe italienne proposée par Gian Giorgio Trissino, notamment dans Ɛpistola del Trissino de le lettere nuωvamente aggiunte ne la lingua Italiana publié en 1524, et retrouvée dans certaines éditions de Tolomeo Janiculo comme la réimpression de 1529 de De la volgare eloquenzia de Dante Alighieri[3], utilisant le type de Ludovico degli Arrighi.

La lettre oméga est proposée comme lettre latine additionnelle par Constantin-François Volney dans Simplification des langues orientales publié en 1795, mais son système de transcription ne sera pas adopté. Cette lettre est utilisée comme lettre latine pour transcrire le muscogee par Buckner en 1860, par Harry Johnston pour langues bantoues en 1919, et par John P. Harrington pour transcrire le kiowa en 1946.

Bernard Bloch (en) et George L. Trager (en) proposent le symbole oméga    pour représenter une voyelle pré-ouverte postérieure arrondie[4],[5].

Dans les années 1980, John C. Wells représente la voyelle pré-fermée postérieure non arrondie avec le signe non API    pour la description des accents de l’anglais[6],[7].

L’oméga latin est répertorié dans la révision de 1982 de l’Alphabet africain de référence de Mann et Dalby[8]. L’oméga latin y représente une voyelle mi-fermée centrale /ɘ/ mais peut aussi y représenter un clic bilabial /ʘ/[9].

La lettre latine oméga n’a été codée dans le standard Unicode 8.0 en . Elle peut être disponible dans certaines fontes utilisant un jeu de caractères non standard, ou être accessible via des caractères réservés à l’usage privé comme le permet le standard Unicode. Dans certaines fontes, le caractère pour l’oméga grec majuscule peut avoir une forme utilisable.

Formes et variantes

Représentations informatiques

L’oméga latin peut être représenté avec les caractères Unicode (latin étendu D) suivants :

formesreprésentationschaînes
de caractères
points de codedescriptionsnotes
capitaleU+A7B6U+A7B6letter majuscule latine omégaÀ ne pas confondre avec la lettre majuscule grecque oméga  Ω  U+03A9 ou la lettre majuscule cyrillique oméga  Ѡ  U+0460. Depuis Unicode 8.0.
minusculeU+A7B7U+A7B7lettre minuscule latine omégaÀ ne pas confondre avec la lettre minuscule grecque oméga  ω  U+03C9 ou la lettre minuscule cyrillique oméga  ѡ  U+0461. Depuis Unicode 8.0.

Voir aussi

Notes et références

Bibliographie

  • (it) Dante Alighieri, De la volgare eloquenzia (De la vꞷlgare ɛloquenzia), Vicence, Tolomeo Janiculo, (lire en ligne)
  • (en) Bernard Bloch et George L. Trager, Tables for a system of phonetic description, New Haven, (lire en ligne)
  • (en) Bernard Bloch et George L. Trager, Outline of linguistic analysis, Baltimore, Linguistic Society of America, coll. « Special publications of the Linguistic Society of America », (lire en ligne)
  • Stefan Elders, Pascal Boyeldieu et Gudrun Miehe, Grammaire koulango (parler de Bouna, Côte d’Ivoire), Cologne, Rüdiger Köppe, , 648 p. (ISBN 978-3-89645-610-6)
  • [Buckner 1860a] (en) H. F. Buckner, A grammar of Maskωke, or Creek language, Marion, The Domestic and Indian Mission Board, (présentation en ligne, lire en ligne)
  • [Buckner 1860b] (en) H. F. Buckner, The Gospel according to John = Ꞷpꞷnvkv Hera Chanichꞷyvten, Oksumkvlki Irkinvkv, Marion, The Domestic and Indian Mission Board of the Souther Baptist Convention, (lire en ligne)
  • Diocèse de Bondoukou, Syllabaire koulango : réservé aux élèves des cours bibliques en Koulango (Inspiré par les syllabaires de la Société Internationale de Linguistique, Nassian, Nouvelles Éditions Africaines / EDICEF, coll. « Je lis ma langue »,
  • (en) Michael Everson, Denis Jacquerye et Chris Lilley, Proposal for the addition of ten Latin characters to the UCS (ISO/IEC JTC1/SC2/WG2) (no N4297), (lire en ligne)
  • (en) Harry H. Johnston, A comparative study of the Bantu and semi-Bantu languages, Oxford, Oxford University Press, (lire en ligne)
  • (en) Michael Mann et David Dalby, A thesaurus of African languages : A classified and annotated inventory of the spoken languages of Africa with an appendix on their written representation, Londres, Hans Zell Publishers,
  • (en) Geoffrey K. Pullum et William A. Ladusaw, Phonetic Symbol Guide, Chicago ; London, The University of Chicago Press, , 320 p. (ISBN 0-226-68535-7, lire en ligne)
  • (it) Giovanni Giorgio Trissino, Ɛpistola del Trissino de le lettere nuωvamente aggiunte ne la lingua Italiana, Vicenza, (lire en ligne)
  • (it) Giovanni Giorgio Trissino, Dubbii Grammaticali, Vicenza, (lire en ligne)
  • (en) J. C. Wells, Accents of English 1 : Introduction, Cambridge, Cambridge University, (ISBN 0-521-22919-7 et 0-521-29719-2)
  • (en) J. C. Wells, Accents of English 2 : The British Isles, Cambridge, Cambridge University, (ISBN 0-521-24224-X et 0-521-28540-2, lire en ligne)
  • (en) J. C. Wells, Accents of English 3 : Beyond the British Isles, Cambridge, Cambridge University, , 226 p. (ISBN 0-521-24225-8 et 0-521-28541-0)
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