1948 en dadaïsme et surréalisme
Pour l'année, voir 1948.
Éphémérides
Janvier
- 1er janvier
Publication du Bulletin international du surréalisme révolutionnaire. Dans l'éditorial, Christian Dotremont condamne le surréalisme « tel qu'il s'est plus ou moins identifié avec Breton. »[1] - Parution du premier numéro de la revue NEON (acronyme de Nêtre rien Etre tout Ouvrir l'être N) fondée par Sarane Alexandrian[2].
Février
- 1er février
La diffusion à la radio du texte d'Antonin Artaud Pour en finir avec le jugement de Dieu est interdite par le directeur de la Radiodiffusion française[3].
À la suite de nombreuses protestations contre son interdiction, une diffusion de Pour en finir… est organisée pour un public restreint composé de journalistes, d'artistes et d'écrivains. Maurice Nadeau : « J'approuve Guilly quand il trouve scandaleuse l'émission d'Artaud et je me réjouis de ce scandale. Ne nous répétait-on pas sur tous les tons que dans l'état de décadence où nous sommes, rien ne saurait plus scandaliser ? Qu'un poète par sa seule voix y parvienne, redonne un certain crédit aux mots. »[4].
Mars
Artaud est retrouvé mort à Ivry-sur-Seine, probablement victime d'une surdose accidentelle d'hydrate de chloral. Dernière phrase écrite sur un cahier : « De continuer à / faire de moi / cet envoûté éternel / etc. etc. »[5].- La publication à Bruxelles de la revue Le Surréalisme révolutionnaire, à laquelle n'ont aucunement participé René Magritte, Marcel Mariën, Paul Nougé et Scutenaire, marque la rupture définitive avec André Breton. Noël Arnaud compare ce dernier à « un veston abandonné sur une chaise où l'on ose pas prendre place. [Il] incarne l'idéalisme à son stade infantile […] Le surréalisme, science de la sensibilité et du comportement […] sera dépassé dans une esthétique marxiste qu'il aura contribué à construire. »[6]
Avril
- Antonin Artaud, Pour en finir avec le jugement de Dieu, publication posthume
Juillet
Subissant une succession de catastrophes : disparition d'une grande partie de son œuvre dans l'incendie de son atelier, opération d'un cancer, grave accident de voiture et départ de sa femme, Arshile Gorky se suicide par pendaison[7].
Réponse de Breton à Roger Vailland : « Le flagonneur de Chiappe[8] ne dépare pas la collection de maurassiens repentis et de néo-patriotes à la vieille mode hervéiste qui constituent les principaux ornements du parti stalinien français… Dénions, voulez-vous, à ces obséquieux serviteurs à tous gages le droit de parler de pensée libératrice. »[réf. nécessaire]- André Breton et Sarane Alexandrian, À la niche les glapisseurs de Dieu !, tract
Octobre
- Exposition de Cadavres exquis (dessinés) réalisés par Marcel Duhamel, Joan Miró, Max Morise, Man Ray, Yves Tanguy et Tristan Tzara entre autres[9]. Dans la préface du catalogue, Breton rend hommage au groupe de la rue du Château et affirme que le cadavre exquis y a été inventé en 1925.
- Exclusion de Matta à qui Breton attribue une responsabilité dans le suicide du peintre Arshile Gorky[10]. De même que Sarane Alexandrian qui s'oppose à cette exclusion.
Novembre
- La galerie Jean Bart, à Paris, présente Comme, exposition des « surréalistes physiologiquement jeunes ». Cette manifestation organisée sans l'assentiment de Breton entraîne les exclusions de Francis Bouvet, Victor Brauner, Alain Jouffroy, et Stanislas Rodanski[11].
Cette année-là
- Braulio Arenas organise la première Exposicion internacionale Surrealista à Santiago du Chili.
- Publication au Caire, d'un dialogue entre Georges Henein et Ramsès Younane, Notes sur une ascèse hystérique, sur l'automatisme[12].
- Une galerie parisienne expose les dernières œuvres de René Magritte (période dite « Vache ») : scènes bucoliques à la manière de Renoir et sujets grotesques à l'exécution négligée dans le style expressionniste. Le rejet est unanime, y compris de la part des surréalistes. L'exposition est un échec.
- À New-York, le peintre Robert Motherwell publie un hommage à Max Ernst intitulé Beyond painting and other writing by the artist and his friends, reproduisant 136 œuvres d'Ernst et des textes de Jean Arp, André Breton, Paul Éluard, Roberto Matta, Georges Ribemont-Dessaignes et Tristan Tzara[13].
- Première exposition personnelle des œuvres peintes de l'écrivain égyptien Ramsès Younane, à la galerie du Dragon à Paris[12].
- Marcel Lefrancq publie "Aux mains de la lumière", portefolio de 25 photographies et 8 poèmes aux Editions de Haute Nuit à Mons.
Œuvres
- Suzanne Allen
- Suite physiologique, poème[14]
- Antonin Artaud
- Pour en finir avec le jugement de Dieu
- La Projection du véritable corps, crayon et craies de couleur sur papier[15]
- Aimé Césaire
- Soleil cou coupé :
« filao filao
bien sûr que j'ai une gueule de mandragore
que son nom répond au mien
que son cri est le mien quand on m'a tiré du ventre phosphorescent de ma mère
bien sûr que mon crachat est mortel à certains
plus et mieux que l'ellébore varaire
bien sûr que j'ai plus de mépris qu'une graine de pissenlit et plus de pudeur que le cirse des bois qui n'accomplit le fruit de sa copulation qu'entre ciel et terre »
- Soleil cou coupé :
- Joseph Cornell
- Nécessaire pour bulle de savon, boîte surréaliste[16]
- Max Ernst
- Les Noces chimiques, huile sur toile[17]
- Georges Henein et Ramsès Younane
- Notes sur une ascèse hystérique, un dialogue sur l'automatisme[12]
- Leonor Fini
- Le Bout du monde, huile sur toile[18]
- Arshile Gorky
- Dark green painting, huile sur toile[19]
- Philippe Halsman
- Dalí atomicus, photographie publiée dans le magazine américain Life
- Jacqueline Lamba
- René Magritte
- Le Galet, huile sur toile[22]
- Alexandre O'Neill
- Le Langage, coulures et collages[23]
- Kurt Seligmann
- Miroir de la magie, huile sur toile
- Wols
- La Grenade rouge, huile sur toile[24]
Notes et références
- Reproduction de la première page dans Xavier Canonne, Le Surréalisme en Belgique. 1924-2000, éditions Actes Sud, Arles, 2007, p. 56.
- Philippe Audoin, Les Surréalistes, p. 128.
- Évelyne Grossman, Chronologie, dans Artaud Œuvres, Gallimard, Quarto, Paris, 2004, p. 1768.
- Grossman, op. cit., p. 1768
- Grossman, op. cit., p. 1769.
- Canonne, op. cit., p. 54.
- Philippe Dagen, Gorky, l'oublié de l'abstraction, dans Le Monde, 6 avril 2007.
- Le préfet de police de Paris qui a fait saisir le film de Luis Buñuel et Salvador Dalí L'Âge d'or en 1931.
- Aron et Bertrand, Les 100 mots du surréalisme, PUF, Paris, 2010, p. 24.
- Cortanze, op. cit. p. 237 & Jean-Paul Clébert : « Matta aurait eu une liaison avec la femme de Gorky. »
- Adam Biro & René Passeron (sous la direction de), Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre, Genève & Presses universitaires de France, Paris, 1982, p. 61
- Biro, op. cit., p. 431.
- Wittenborn, Schultz inc. Cité dans le catalogue de livres anciens et modernes de la Librairie Le Tour du monde, n° 28, Luçon, 1991, p. 13.
- Biro, op. cit., p. 18.
- Reproduction dans Art Press 2, n° 9, mai 2008, p. 96.
- André Breton, Le Surréalisme et la Peinture, Gallimard, 1928-1965, p. 81.
- Breton, [LSELP], p. 157.
- Georgiana Colvile, Scandaleusement d'elles. Trente-quatre femmes surréalistes, Jean-Michel Place, Paris, 1999, p. 106.
- Philadelphia museum of Art, Philadelphie. Reproduction dans L'œil, n° 619, décembre 2009, p. 56.
- 56,5 × 77 cm.
- 84 × 76 cm. Collection particulière Aube Élléouët-Breton et Merlin Hare. Reproduction dans le livret de présentation du DVD Jacqueline Lamba, peintre, Seven Doc, Grenoble 2008, p. 47 et 52.
- 100 × 81 cm, Musées royaux des Beaux-Arts, Bruxelles. Reproduction dans Connaissance des arts n° 666, décembre 2008, p. 52.
- Biro, op. cit., p. 311.
- Biro, op. cit., p. 421.
Article connexe
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