3e régiment de tirailleurs algériens
Le 3e régiment de tirailleurs algériens (3e RTA) était un régiment d'infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique qui dépendait de l’armée de terre française.
Pour les articles homonymes, voir 3e régiment.
En activité entre 1842 et 1962, il se distingue notamment au cours de la guerre du Mexique, lors de la bataille de San Lorenzo, qui lui vaut la Légion d'honneur et surtout lors de la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle, commandé par le colonel de Linares puis le colonel Agostini au sein de la 3e division d'infanterie algérienne, il est cité quatre fois à l'ordre de l'Armée.
Le 3e RTA est l'un des cinq régiments d'infanterie les plus décorés de la Seconde Guerre mondiale avec le 4e régiment de tirailleurs tunisiens, le 2e groupe de tabors marocains, le Régiment de marche du Tchad et la 13e demi-brigade de Légion étrangère.
Historique
Le régiment est issu du bataillon de tirailleurs indigènes de Constantine créé en Algérie en 1842. En 1856, il devient le 3e R.T.A. Le régiment est dissous en 1962.
Dénominations
- 1842 : 3e Bataillon de Tirailleurs Indigènes de Constantine
- 1856 : 3e Régiment de Tirailleurs Algériens
- 1962 : dissolution
Chefs de corps
- 1811 - ? : Colonel commandant Lubert Ernest Adrien (Chevalier de la Légion d'honneur)
- 1818 - ? : Chef de bataillon Guichard Charles Frédéric (Chevalier de la Légion d'honneur)
- 1825 - ? : Lieutenant Verdier Adolphe Charles Henri Dieudonné
- 1870 : Colonel Gandil (nommé général)
- 1870 : Colonel Barrué
- 1905 - ? : Colonel Bachelu Charles Louis Gabriel (1849-1930)
- 1909 - 1912 : Colonel Thiebault Louis Marie Edmond (1852- 1934) (Commandeur de la Légion d'Honneur)
- Première Guerre mondiale
- jusqu’au : Colonel Simon, le commandement provisoire du régiment est assuré par le commandant Demaris
- du au : Lieutenant-colonel de Gouvello
- du au : Colonel Thouvenel, le commandement provisoire du régiment est assuré par le commandant Gonnel puis par le commandant Le Clerc
- du au : Colonel Simon
- à partir du : Lieutenant-colonel Vibert
- Seconde Guerre mondiale
- 19/09/1943 - 15/09/1944: Colonel de Linarès
- 15/09/1944 - : Colonel Pierre Agostini
- - ? : Colonel de la Boisse
- 1958 - ? : Général Gandoet commandant la 19e division d'infanterie et la zone ouest constantinois
Personnalités ayant servi au 3e R.T.A.
Garnisons
- Bône (détachements à Souk Ahras, Sétif, Saint-Arnaud).
Campagnes militaires
De 1815 à 1848
Guerre franco-allemande de 1870
Au , le 3e régiment de tirailleurs algériens fait partie de l'Armée du Rhin.
Avec le 87e régiment d'infanterie du colonel Blot, le 3e forme la 2e Brigade aux ordres du général Lacretelle. Cette 2e Brigade avec la 1re Brigade du général Fraboulet de Kerléadec, deux batteries de 4 et une de mitrailleuses, une compagnie du génie constituent la 4e Division d'Infanterie commandée par le général de division de Lartigue. Cette division d'infanterie évolue au sein du 1er Corps d'Armée ayant pour commandant en chef le maréchal de Mac Mahon, duc de Magenta.
Au , le 3e régiment de tirailleurs algériens fait partie de l'Armée de Chalons.
Avec le 87e régiment d'infanterie du colonel Blot, le 2e régiment de marche du Lt-colonel de Lenchey et le 3e bataillon du 3e grenadiers de la Garde, le 3e forme la 2e Brigade aux ordres du général Carrey de Bellemare. Cette 2e Brigade avec la 1re Brigade du général Fraboulet de Kerléadec, deux batteries de 4 et une de mitrailleuses, une compagnie du génie constituent la 4e Division d'Infanterie commandée par le général de brigade de Lartigue. Cette division d'infanterie évolue au sein du 1er Corps d'Armée ayant pour commandant en chef le général de division Ducrot.
1914
- Vers Charleroi : Oret, Mettet (), Florennes ()
- Retraite des IIIe et IVe Armées: Courgivaux, Petit-Morin
- Bataille de la Marne: Cuts-la-Pommeraye (15-)
1915
- Ire et IIIe Armées en Argonne et sur la Meuse: Plateau des Loges
- 25 septembre-6 octobre : seconde bataille de Champagne Épine de Védegrange
1916
- Bataille de Verdun: Louvemont, Côte-du-Poivre (février), Souville (juillet)
- Reprise des Forts de Douaumont et de Vaux: Bois le Chaume, Bezonvaux ()
1917
- Verdun: Côte 304
Composition du régiment
Durant la Seconde Guerre mondiale, un régiment de tirailleurs nord-africains comporte un peu plus de 3 000 hommes (dont près de 500 officiers et sous-officiers) et 200 véhicules. La proportion de Maghrébins atteint 69 % pour le régiment, 74 % pour le bataillon, 79 % pour la compagnie de fusiliers-voltigeurs, 52 % pour la compagnie antichar et 36 % pour la compagnie de canons d'infanterie[1].
Campagnes
En 1943, le 3e RTA appartient à la Division de Marche de Constantine qui devient rapidement la 3e division d'infanterie algérienne. Il s'illustre tout d'abord en Tunisie puis lors de la campagne d'Italie, tout d'abord en en s'emparant de la Monna Acquafondata, puis lors de la bataille du Garigliano en . Il est cité deux fois à l'ordre de l'armée durant cette campagne et obtient pour son drapeau les inscriptions « Abruzzes 1944 » et « Rome 1944 ».
Débarqué en Provence le , la 3e DIA entre la première dans Toulon, participe à la libération de Marseille, manœuvre dans laquelle les 3e et 7e RTA forment l'avant-garde. Elle poursuit les Allemands battus à travers les Alpes et le Jura, jusqu'au seuil de l'Alsace. Là, le dos au Rhin, la 7e armée allemande fait face. Cet affrontement fut marqué par la lutte dans les Vosges, la prise de Mulhouse et la défense de Strasbourg à Kilstett, en .
La 3e DIA donne l'assaut à la ligne Siegfried, franchit le Rhin à Spire et prend Stuttgart. Depuis Naples, la 3e DIA a perdu 4 000 tués et 12 000 blessés.
Citations collectives
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le 3e RTA a obtenu 7 citations collectives à l'ordre de l'Armée (4 pour le régiment et 3 pour les bataillons)[2].
Bilan des pertes
Le livre d'or de la 3e DIA dénombre 811 tués au combat au 3e RTA de à dont 614 Maghrébins (75%) et 197 Européens (25%)[3].
Après 1945
Au printemps 1947 débarquent à Saigon, les B.M. des 1er, 2e, 3eR.T.A, 7e R.T.A. et du 4e R.T.T., puis les 25e, 23e et 27e B.T.A., soit huit bataillons, Ces troupes sont rapatriées au bout de 24 à 30 mois de séjour.
1954 : bataille de Diên Biên Phu
Après la campagne d'Indochine, il rejoint l'Algérie et combat dans la région de Constantine.
- En 1955, il sert de support à la création du 3e Groupe de Compagnies Nomades d'Algérie (1re, 2e et 3e Compagnies Nomades d'Algérie).
Traditions
Inscriptions portées sur le drapeau du régiment
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[4],[5]:
Devise du Régiment
Jusqu'à la Mort
Décorations
- Croix de la Légion d'honneur en 1863[6],[7], pour la prise de deux drapeaux le à la bataille de San Lorenzo, par le tirailleur Ahmed Ben Miloud qui a reçu pour sa part la Médaille militaire ;
- Croix de guerre 1914-1918 avec 2 palmes et 1 étoile d'argent ;
- Croix de guerre 1939-1945 avec 4 palmes.
- Médaille d'Or de la Ville de Milan
- Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918.
Citations collectives à l'ordre de l'Armée
Première Guerre mondiale
« Sous les ordres du lieutenant-colonel de Gouvello, du 25 septembre au 1er octobre 1915 continuant la poussée du 3e Zouaves, s’est emparé, dans une lutte ininterrompue de jour et de nuit, des points d’appui successifs de l’ennemi, sur une profondeur de deux kilomètres, et, malgré de violents tirs de barrage de pièces de gros calibre, a enlevé d’assaut une tranchée très fortement occupée, et est arrivé jusqu’au réseau de fil de fer de la deuxième de résistance de l’ennemi où il s’est cramponné, repoussant toutes les contre-attaques. A pris douze pièces d’artillerie, six mitrailleuses et fait plus de trois cents prisonniers. S’est toujours fait remarquer depuis le début des opérations par sa ténacité, son endurance et son élan dans les attaques. »
— Ordre Ordre général n° 477 de la 4e armée en date du 28 janvier 1916 attribuée pour sa conduite durant la Seconde bataille de Champagne
« Le 15 décembre 1916, sous le commandement du lieutenant-colonel Vibert, malgré les difficultés extrêmes du terrain et la mise hors de combat d’une partie de ses cadres, s’est élancé à l’assaut dans un ordre parfait, sous de violents tirs de barrage. A progressé d’un seul élan jusqu’à l’objectif assigné, capturant plusieurs centaines de prisonniers et plusieurs canons. Bien qu’arrêté devant une seconde position fortifiée, a repris l’offensive le lendemain avec le même entrain, a enlevé cette position et pris encore à l’ennemi une centaine de prisonniers et des mitrailleuses. »
— Ordre général n° 573 de la 2e armée en date du 5 janvier 1917 attribuée pour sa conduite durant la Bataille de Verdun (1916)
« Du 14 octobre au 5 novembre 1917, sous le commandement du lieutenant-colonel Vibert, et des chefs de bataillon Gonnel, Lamain et Bernard, a tenu sous le bombardement et les intempéries, un secteur très agité, avec une vigilance inlassable, une endurance et une solidité au-dessus de tout éloge. A subi les 21, 23 et 26 octobre de violentes attaques où ses trois bataillons ont été séparément ou simultanément engagés, les a arrêtées net ou les a rejetées par des contre-attaques immédiates, poussées à fond avec la plus brillante vigueur.. »
— Ordre général n° 276 de la 37e Division d'infanterie en date du 12 novembre 1917
Seconde Guerre mondiale
« Magnifique Bataillon qui, sous les ordres du Commandant Santini, s'est montré digne héritier des traditions des Tirailleurs. A du 21 au 27 décembre 1942, dans la région de l'oued Kebir, au cours de deux attaques menées avec mordant, a fait des prisonniers et capturé un important butin. Les 28 et 29 décembre 1942, a arrêté pendant plus de vingt-quatre heures, une puissante contre-attaque ennemie, appuyée par des chars et de l'aviation. Chargé, les 25 et 26 février 1943, de la défense de la partie sud et de la trouée de Medjez el Bab (Région du djebel Djaffa), a résisté victorieusement à de violentes attaques ennemies appuyées d'engins blindés. L'adversaire ayant réussi à prendre pied sur sa position, la contre-attaque vigoureusement le 26 au soir, reprenant tout le terrain perdu. Au cours de ces dernières actions, a infligé à l'ennemi des pertes sévères. A capturé 150 prisonniers et un important matériel de guerre. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 2e bataillon du 3e R.T.A lors de la Campagne de Tunisie en 1942-1943, Ordre n° 273 D, le 11 septembre 1943
« Superbe régiment qui, sous l'ardente impulsion d'un chef manœuvrier, le lieutenant-colonel Gonzales de Linares, a fait preuve des plus belles qualités guerrières.
Par une action hardie, qui modifiait en pleine bataille les dispositions initiales, s'est emparé, le 12 janvier 1944, de la Monna Acquafondata, très aprement défendue. Poussant ensuite sans trêve et sans laisser aucun répit à l'ennemi, a rejeté celui-ci, dès le 15 janvier 1944, sur San Elia.
A conservé pendant trois semaines de batailles dans un pays extrêmement difficile une attitude agressive, fournissant spontanément aux autres régiments de tirailleurs de la division une aide précieuse. S'est emparé de nombreux prisonniers, d'un armement et d'un matériel important. »
— 1re citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e R.T.A lors de la campagne d'Italie en 1943-44, Ordre n° 096 D, le 25 mars 1944, général Giraud
« Glorieux Régiment qui, après s'être particulièrement distingué pendant la campagne d'hiver, vient à nouveau de s'imposer à l'admiration de tous au cours de la bataille de Rome.
Commandé avec maitrise par un chef animé d'un esprit offensif aigu, et doué d'un sens manœuvrier très sur, le colonel de Gonzalez de Linares, le 3e R.T.A, a, depuis le 14 mai, mené une poursuite ardente soutenue sans relâche, malgré les efforts de l'ennemi.
Se lançant au-devant des réserves adverses par la brèche de Castelforte, surprend par sa vitesse l'ennemi qui tente de se rétablir sur l'Orange-Linie, enlevant Coreno et Auzonia, se jette ensuite le 16 mai sur la position d'arrêt dite Dora-Linie, particulièrement forte du fait du terrain et l'enlève à la suite d'actions à la fois hardies et souples, prenant d'assaut le Môle de la Bastia et s'emparant, sans désemparer, dès le 17 mai, du Goulet d'Esperia. Bousculant les éléments retardataires ennemis couvrant la Ligne Hitler, il gagne de vitesse le Kampf-Groupe de la 26e Pz.-Division chagé de son occupation, puis repousse les contre-attaques lacées par le 9e Pz.-Grenadier Régiment, détruit à bout portant, avec l'appui du 7e Chasseurs, les casemates et tout le système défensif de cette position organisée, le 18 mai à la Côte 101.
Se précipite dès le 19, à la poursuite de l'ennemi désorganisé, et le bouscule jusqu'à San Giovanni Incarico dont il s'empare en manœuvrant habilement, au milieu d'une bataille de chars qui n'arrivent pas à ralentir son élan.
A fait au cours de cette randonnée un très grand nombre de prisonniers et pris un important matériel de toutes sortes. Reprenant le combat dès le 2 juin, part en pointe, entrainant tout derrière lui, dépassant, malgré la forme en retrait de nos lignes, les éléments alliés; parvient ainsi, en se battant, aux abords de la capitale dont il assura, dès le 4 juin, le débordement par le Nord-Est en venant border les rives du Tibre.
A été de ce fait le premier à porter le drapeau de la France à Rome. »
— 2e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e R.T.A après le percement de la ligne Gustav par les troupes françaises en mai 1944, Décision n° 130 du 22 juillet 1944 - général Juin
- Campagne de France et d'Allemagne 1944-45
« Régiment d'élite, déjà deux fois cité pendant la campagne d'Italie, et qui vient de se couvrir d'une nouvelle gloire, au lendemain même de son débarquement sur la terre de France. Magistralement commandé depuis le début des opérations par un chef doué des plus belles qualités militaires, le colonel Gonzales de Linares, le 3e R.T.A. a, par ses trois bataillons, pris une part capitale aux opérations de Toulon et de Marseille.
Son 1er bataillon, énergiquement commandé par le commandant de Rocquigny, a enlevé la position clé du Croupatier, au nord de Toulon, puis s'est jeté au cœur de la ville, sans tenir compte de son infériorité numérique, coupant à l'ennemi tout itinéraire de repli, lui faisant 200 prisonniers et capturant un énorme butin.
Son 3e bataillon, sous les ordres d'un chef dynamique, le capitaine Ruault, s'est frayé un passage dans les défenses avancées du nord de Toulon, les 19, 20 et 21 août, portant par une habile manœuvre ses éléments au Revest, puis à Dardennes et le Moulins. A ensuite pris une part importante dans l'attaque en force exécutée contre la poudrière de Saint-Pierre le 22, enlevant sans un impétueux élan le quartier de Saint-Anne, en dépit d'une résistance acharnée de l'adversaire, lui prenant plusieurs centaines de prisonniers.
A enfin coopéré à la chute de Marseille, grâce à l'action décisive de son 2e bataillon qui, sous les ordres d'un chef ardent, le commandant Valentin, s'est emparé de la colline de Notre-Dame-de-le-Garde, fortement organisée et tenue, pivot de la défense adverse.
A ainsi prouvé à la France retrouvée, l'étonnante vitalité et l'esprit de sacrifice immuable de la vieille armée d'Afrique. »
— 3e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e R.T.A lors de la campagne de France en 1944, Décision n° 158, le 21 novembre 1944, général de Gaulle
« Magnifique Régiment, toujours au plus fort des batailles, qui, après s'être couvert de gloire en Italie, en Provence et dans le Jura, vient de se distinguer encore dans les Vosges, en Alsace, et en Allemagne.Sous les ordres du Colonel Agostini, malgré la pluie, la neige et le froid, s'est élancé, le 4 octobre, à l'assaut des Vosges ou s'accrochait un ennemi puissamment fortifié.
A conquis de haute lutte, en dix jours de combats acharnés et malgré des pertes sanglantes, les crêtes couvrant la vallée de la Moselotte, puis cette vallée elle-même. Le 22 novembre 1944, s'est jeté sur les positions défendant le col de Bussang, les a enlevées d'un élan irrésistible, et a forcé les portes de l'Alsace.
Au début de 1945, brusquement appelé à défendre Strasbourg dangereusement menacé au Nord, a opposé aux troupes de choc allemandes une résistance inébranlable. Son troisième bataillon, encerclé dans Kilstett, par deux bataillons d'élite allemands puissamment appuyés par des chars, résista avec acharnement, défendant le village maison par maison, permettant ainsi à la contre-attaque des autres éléments du Régiment de le dégager, obligeant l'ennemi à se replier avec de lourdes pertes en hommes et en matériel, lui faisant 500 prisonniers et mettant définitivement Strasbourg à l'abri des visées allemandes.
Le 15 mars, chargé de la rupture de la ligne fortifiée allemande, au Nord de Bischwiller, après deux jours de combats acharnés et sanglants au milieu des champs de mines et des ruines de villages pilonnés par l'artillerie, atteignit ses objectifs, força l'ennemi à la retraite, l'obligeant à repasser la Lauter.
Le 18 mars, après avoir libéré le territoire jusqu'à la frontière, poussa ses éléments de pointe en territoire allemand. Reprenant l'offensive, se porte à Spire après avoir traversé la ligne Siegfried. Passe à ce moment sous le commandement du lieutenant-colonel de la Boisse, franchit le Rhin par surprise et avec des moyens de fortune, dans la nuit du 30 au 31 mars, crée une tête de pont malgré une violente réaction de l'ennemi, bouscule et refoule des éléments jusqu'à l'Enz, après une poursuite de 80 kilomètres. Reprend ensuite sa progression jusqu'à Stuttgart en brisant les résistance ennemies échelonnées entre l'Enz et la capitale du Wurtemberg. Au cours de toutes ces opérations s'est emparé d'énormes quantités d'armes et de matériel et a fait plus de 3 000 prisonniers. »
— 4e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e R.T.A lors de la campagne de France en 1944, Décision n° 1215, le 1er octobre 1945, général de Gaulle
« Magnifique unité qui s'est déjà couverte de gloire au cours des campagnes d'Italie et de France. Sous le commandement du chef de bataillon Albouy, par une opération audacieuse, tentée avec des moyens de fortune, a franchi le Rhin de vive force à Spire, dans la nuit du 30 au 31 mars 1945, et a été ainsi, avec le Groupe Franc du Régiment, la première unité de l'Armée française à mettre le pied sur la rive droite du fleuve. Dans les journées du 31 mars et du ler avril, bousculant irrésistiblement Fennemi, a élargi sa tête de pont en s'emparant de Insultheimerhof, et en poussant jusqu'aux lisières d'Altlusheim, malgré la résistance de l'adversaire. Puis, continuant sa progression, a ouvert au Régiment le chemin qui devait le mener au cœur de l'Allemagne. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 1er bataillon du 3e R.T.A lors de la Campagne d'Allemagne en 1945, Ordre n° 1215 le 1er octobre 1945
« Magnifique Bataillon qui, sous les ordres du Chef de Bataillon Destremau, n'a cessé de se distinguer par son habileté manœuvrière et sa ténacité. Le 13 octobre 1944, dans les Vosges, a enlevé de haute lutte le sommet de la Chapechatte, après 6 jours de combats corps à corps dans les bois et sous la pluie. Le 23 novembre 1944, a conquis, après 3 jours de violents combats, le fort de Château-Lambert et la Vierge des Neiges, ouvrant ainsi la route du Col de Bussang et de l'Alsace. Vient à nouveau de prouver sa valeur dans la région nord de Strasbourg. Le 22 janvier 1945, en dégageant au cours d'une brillante contre-attaque le 3/3 R.T.A. encerclé dans Kilstett par deux Bataillons allemands appuyés par des panzers. Le 31 janvier 1945, en s'emparant de Gambsheim à la suite d'une remarquable manœuvre d'infiltration, a permis ainsi de mettre définitivement Strasbourg à l'abri des visées allemandes. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 2e bataillon du 3e R.T.A lors de la Campagne de France en 1945, Ordre n° 1064 le 20 août 1945
Hommages
Voies portant le nom du 3e RTA
- Place du 3e RTA à Toulon (Var)
- Place du 3e RTA à Damprichard (Doubs)
- Place du 3e RTA à Strasbourg (Bas-Rhin)
- Place du 3e RTA à Kilstett (Bas-Rhin)[8]
- Rue du 3e RTA à Pontarlier (Doubs)
- Rue du 3e RTA à Bussang (Vosges)
- Rue de 3e RTA à Saulxures-sur-Moselotte (Vosges)
Monuments et plaques commémoratives
- Plaque commémorative 3e RTA à Strasbourg (Bas-Rhin)
« Hommage au 3e Régiment de Tirailleurs Algériens qui a courageusement combattu en pour préserver Strasbourg. »
— Plaque fixée sur le mur à droite de l'entrée de la Citadelle de Strasbourg, place du 3e Régiment de Tirailleurs Algériens
- Plaque commémorative 3e RTA et 3e DIA à Maîche (Doubs)
« La Ville de Maîche en reconnaissance aux soldats du 3e Régiment de Tirailleurs Algériens (Colonel de LINARES) de la 3e Division d'Infanterie Algérienne (Général de MONTSABERT) qui avec l'appui des Forces Françaises de l'Intérieur ont contribué à la victoire et à la libération de notre cité le . »
- Plaque commémorative 3e RTA à Damprichard (Doubs)
« Place du 3e Régiment de Tirailleurs Algériens libérateur de Damprichard . »
- Plaque commémorative 3e RTA et FFI à La Cluse-et-Mijoux
« Le le 3e R.T.A. avec les F.F.I. a libéré La Cluse-et-Mijoux. »
- Plaque commémorative 3e RTA et FFI à Cornimont (Vosges)
« Le 3 R.T.A. a libéré Cornimont en octobre-. »
- Plaque commémorative 3e RTA à Urbès (Haut-Rhin)
« Le 3e Régiment de Tirailleurs Algériens, Colonel Pierre AGOSTINI a libéré Urbès le . »
- Plaque commémorative 3e RTA à La Planée (Doubs)
- Plaque commémorative 3e RTA à Oye-et-Pallet (Doubs)
- Plaque commémorative 3e RTA à la fontaine en face de la Chartreuse de Montrieux (Var)
- Plaque commémorative 3e RTA à Cornimont (Vosges)
Sources et bibliographie
- Lucien Darier-Chatelain, Historique du 3e régiment de Tirailleurs algériens : ouvrage rédigé d'après les ordres de M. le colonel Boitard, G. Heim, Constantine (Algérie), 1888, 582 p.
- Le 3e Régiment de Tirailleurs Algériens pendant la campagne d'Italie (janvier-), Vie exaltante, no 20, Éditions de la nouvelle France, Paris, 1945
- François de Linares, (fils du colonel), Par les portes du Nord : la libération de Toulon et de Marseille en 1944, Nouvelles Éditions Latines, 2005
Notes et références
- Paul Gaujac, Le Corps expéditionnaire français en Italie, Histoire et Collections, 2003, p. 33
- Livre d'or de la 3e division d'infanterie algérienne, Imprimerie Nationale, 1948, pp.64-717
- Livre d'or de la 3e division d'infanterie algérienne, Imprimerie Nationale, 1948, pp.72-90
- Décision n°12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
- Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
- En 1859, lors de la bataille de Magenta, Napoléon III décide que les régiments ayant pris un drapeau à l'ennemi pourront être décorés de la Légion d'honneur. Le 2e Zouaves est ainsi le premier à recevoir la légion d'Honneur le 4 juin 1859. Suivront ensuite les 51e, 57e,76e et 99e de ligne, le 3e Zouaves, le 3e RTA, le 1er Chasseurs d'Afrique et le Drapeau des chasseurs (unique pour l'ensemble des bataillons)
- Histoire de l'armée française, Pierre Montagnon, éditions Pygmalion, 1997
- Les monuments commémoratifs de Kilstett
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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