Abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson

L'abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson, connue aussi sous le nom de Sainte-Marie-Majeure, est un vaste bâtiment du XVIIIe siècle situé dans le quartier Saint-Martin, en bordure de la Moselle à Pont-à-Mousson, dans le département de Meurthe-et-Moselle (France). Anciennement occupée par l'ordre des Prémontrés, l'abbaye est aujourd'hui un centre culturel de la région Lorraine.

Pour les articles homonymes, voir Abbaye des Prémontrés (bière).

Abbaye des Prémontrés
de Pont-à-Mousson

L'abbaye vue depuis l'autre rive de la Moselle.
Présentation
Nom local Les Prémontrés
Culte Catholique romain
Type ancienne Abbaye
Rattachement Prémontrés
Début de la construction XVIIIe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle
Style dominant Baroque
Protection  Classé MH (1910)
 Classé MH (1919)
Site web http://www.abbaye-premontres.com
Géographie
Pays France
Région Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
Ville Pont-à-Mousson
Coordonnées 48° 54′ 29″ nord, 6° 03′ 18″ est
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
Géolocalisation sur la carte : Lorraine
Géolocalisation sur la carte : France

Cette abbaye (église, grand escalier, bibliothèque, salles ouvrant sur le cloître, réfectoire et cloître) fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1]. L'autre partie (séminaire) de l'abbaye fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

L'abbaye abrite aujourd'hui, entre autres activités, 70 chambres d'hôtel trois étoiles.

Histoire

À la suite de la décision de l'abbé de Sainte-Marie-au-Bois, Servais de Lairuelz, de transférer son abbaye à Pont-à-Mousson, une première abbaye fut construite au début du XVIIe siècle sur l'emplacement actuel, à proximité de l'Université de Pont-à-Mousson fondée par les Jésuites. De cette première abbaye, il ne reste qu'un porche, un arc et deux portails de style Louis XIII.

Façade de l'abbatiale.

Les travaux de l'abbaye actuelle ont commencé en 1705, sous le règne de Léopold Ier, duc de Lorraine et se sont terminés en 1735. Thomas Mordillac, architecte classique, fut chargé de la conception de l'abbaye. L'architecte Nicolas Pierson prit le relais. Ces deux architectes étaient eux-mêmes Prémontrés. Entre-temps la réforme de l'ordre des Prémontrés, dite aussi Réforme de Lorraine, initiée par l'abbé Servais de Lairuelz s'est propagée en France. Au moment de la construction, l'abbaye de Sainte-Marie-Majeure était la maison mère de la congrégation prémontrée de l'antique rigueur, soit une quarantaine d'abbayes, qui a peut-être contribué financièrement à la réalisation de cet édifice.

L'abbaye fut partiellement détruite en 1771 par un incendie.

En 1792, les Pères Prémontrés furent expulsés.

Au XIXe siècle, l'ancienne abbaye abrita le Petit Séminaire diocésain ; elle servit d'hôpital pendant la guerre franco-prussienne de 1870.

Après 1906, elle devint la propriété de la ville de Pont-à-Mousson et servit de nouveau d'hôpital entre 1912 et 1944[2]. Elle fut à nouveau détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. En effet pour libérer le passage sur la Moselle en septembre 1944, le général Patton fit bombarder la ville tenue par les blindés allemands[2]. Un incendie ravagea la bibliothèque et une grande partie des bâtiments dans la nuit du [2] dont une fresque représentant la Cène due au peintre Joseph Gilles. L'abbaye resta ensuite à l'abandon durant plusieurs années.

La reconstruction de l'abbaye ne débuta qu'en 1957 et se poursuivit jusqu'en 1974, quand il fut décidé de faire des Prémontrés un centre culturel lorrain à l’image de l’abbaye de Royaumont[3].

Le comité régional de tourisme de Lorraine y a notamment son siège.

Le centre culturel

Architecture

L'église abbatiale est un mélange des styles baroque et classique. Elle est composée de trois nefs de même hauteur, séparées par des rangées de colonnes (église-halle). Les tours de l'abbatiale sont situées de part et d'autre du chevet et sont invisibles depuis la façade qui possède les proportions très équilibrées du baroque.

Les principaux bâtiments s'organisent autour du cloître. On peut signaler le chauffoir des chanoines, la salle saint-Norbert, le réfectoire des chanoines et l'escalier ovale de l'Atlante, justifiant la réputation des Prémontrés de construire des escaliers remarquables[2].

Galerie

Armoiries

Armoiries de l'abbé Nicolas Félix et de Mgr Lavigerie.

Le blason de l'abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson, répertorié dans l'Armorial général de France[6], est : d'azur à trois barbeaux d'argent.

On trouve le blason de l'abbaye réuni à celui de l'abbé Nicolas Félix, pendant sa prélature, dans l'ex-libris de la bibliothèque de l'abbaye, réalisé en 1751 par Nicole, graveur à Nancy[7],[8].

Notes et références

  1. Notice no PA00106350, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Bruno Barbier, La Lorraine, Ouest-France, coll. « Itinéraire et découverte ».
  3. Claude Lévy, « Un Royaumont lorrain », Le Monde, .
  4. (en) Paul van Emmerik, « Chronology 1972-1992 », sur A John Cage Compendium.
  5. Anne de Fornel, John Cage, Paris, Fayard, , 695 p. (ISBN 978-2-213-70505-7).
  6. Charles d'Hozier, Cabinet des titres : recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques. Armorial général de France, dressé, en vertu de l'édit de 1696, vol. 18 : Lorraine, 1701-1800, p. 137 [lire en ligne].
  7. Germain 1895, p. 314–315 [lire en ligne].
  8. « Abbaye de Sainte-Marie-Majeure (Pont-à-Mousson, Meurthe-et-Moselle) », Nos collections - anciens possesseurs, sur Numelyo : ex-libris sur un exemplaire de la Bibliotheca sancta de Sixte de Sienne conservé à la bibliothèque municipale de Lyon.

Voir aussi

Bibliographie

  • Dom Augustin Calmet, « Des abbés de Sainte-Marie-aux-Bois, ou de Pont-à-Mousson, ordre de Prémontré », dans Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, qui comprend ce qui s'est passé de plus mémorable dans l' archevêché de Trèves, et dans les évêchés de Metz, Toul et Verdun, depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules jusqu'à la mort de Charles V, duc de Lorraine, arrivée en 1690, chez Jean-Baptiste Cusson, Nancy, tome 3, 1728, col. CXXXVII-CXL [lire en ligne].
  • Léon Germain, « Sainte Marie Majeure patronne de l'abbaye de Pont-à-Mousson », Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, , p. 295–321 (lire en ligne).
  • Pierre Marot, Pont-à-Mousson. Abbaye des Prémontrés, dans Congrès archéologique de France. 96e session. Nancy et Verdun. 1933, Société française d'archéologie, Paris, 1934, p. 219-224.
  • Manuel Bazaille, « L'abbaye Sainte-Marie-Majeure à Pont-à-Mousson », La Nouvelle Revue lorraine, no 5, décembre 2010-janvier 2011.
  • Mgr Maurice Kaltnecker, Le Petit Séminaire de Pont-à-Mousson, imprimerie Georges Thomas, Nancy, 1958.
  • Pierre Lallemand, Jean Rocard et Jean Morizot (préf. Norbert Calmels), L'Abbaye des Prémontrés, Pont-à-Mousson, Paris, Caisse nationale des monuments historiques, , 18 p.
  • Pierre Lallemand, Les Prémontrés : Pont-à-Mousson, Sarreguemines, Pierron, , 107 p. (ISBN 2-7085-0081-3).
  • Pierre Sesmat, « L'église des prémontrés de Pont-a-Mousson : Sa place dans l'histoire de l'architecture religieuse lorraine », Le Pays lorrain, vol. 59, , p. 147–161 (lire en ligne).
  • Pierre Sesmat, Prémontrés et Jésuites à Pont-à-Mousson : le lien architectural, in : Les Prémontrés et la Lorraine XIIe – XVIIIe siècle, XXIIIe colloque du Centre d'études et de recherches prémontrées, sous la direction de Dominique-Marie Dauzet et Martine Plouvier, Beauchesne, Paris, 1998, p. 29-40.
  • Pierre Sesmat, L'église des Prémontrés de Pont-à-Mousson, dans Congrès archéologique de France. 149e session. Les Trois-Évêchés et l'ancien duché de Bar. 1991, p. 241-254, Société française d'archéologie, Paris, 1995.

Articles connexes

Liens externes

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