Abdelaziz ibn Saoud

Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud, dit Ibn Séoud ou Ibn Saoud (en arabe : عبد العزيز بن عبد الرحمن آل سعود), né le ou le [1] à Riyad et mort le à Taïf, est le fondateur du troisième État saoudien, l'actuelle Arabie saoudite. Du à sa mort, il fut le second roi du Hedjaz et du Nejd, et le premier roi de l'Arabie saoudite moderne.

Ne doit pas être confondu avec Mohammed ibn Saoud.

Abdelaziz
ben Abderrahmane Al Saoud
(Ibn Séoud)
عبد العزيز بن عبد الرحمن آل سعود
ابن سعود
Titre
Roi d'Arabie saoudite

(21 ans, 1 mois et 18 jours)
Premier ministre Saoud ben Abdelaziz Al Saoud
Prédécesseur Lui-même (roi du Hedjaz et du Nejd)
Successeur Saoud ben Abdelaziz Al Saoud
Roi du Hedjaz

(6 ans, 8 mois et 14 jours)
Prédécesseur Ali ben Hussein
Successeur Lui-même (roi d'Arabie saoudite)
Roi du Nejd

(5 ans, 7 mois et 26 jours)
Prédécesseur Lui-même (sultan du Nejd)
Successeur Lui-même (roi d'Arabie saoudite)
Sultan du Nejd

(5 ans et 2 mois)
Prédécesseur Lui-même (gouverneur du Nejd)
Successeur Lui-même (roi du Nejd)
Gouverneur du Nejd

(7 ans et 5 mois)
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Lui-même (sultan du Nejd)
Chef de la dynastie saoudienne
Prédécesseur Abderrahmane ben Fayçal Al Saoud
Successeur Saoud ben Abdelaziz Al Saoud
Biographie
Dynastie Dynastie saoudienne
Nom de naissance Abdelaziz ben Abderrahmane ben Fayçal Al Saoud
عبد العزيز بن عبد الرحمن بن فيصل آل سعود
Date de naissance ou [1]
Lieu de naissance Riyad (Émirat du Nedjd)
Date de décès ou (à 72 ans)
Lieu de décès Taïf (Arabie saoudite)
Sépulture Cimetière d'Al Oud
Père Abderrahmane ben Fayçal Al Saoud
Mère Sarah al-Sudairi
Conjoint 32 épouses
Enfants 53 fils et 36 filles, dont :
Saoud
Fayçal
Khaled
Fahd
Abdallah
Salmane
Religion Islam sunnite

Monarques d'Arabie saoudite

Origines

Souvent appelé Ibn Saoud (ou Ibn Séoud, pour respecter la prononciation française), en particulier dans l'historiographie occidentale, « Abdelaziz ben Abderrahmane ben Fayçal ben Turki ben Abdallah ben Mohammed ben Saoud[2] » est l'arrière-arrière-arrière-petit-fils d'un autre Ibn Saoud, celui qui, associé à Ibn Abdelwahhab, avait créé le premier État saoudien, en 1744.

À la mort de Fayçal ben Turki Al Saoud le [3], le pouvoir de la dynastie Al Saoud sur le deuxième État saoudien vacille et tombe aux mains de la famille rivale des Al Rachid, originaire de la ville de Haïl et soutenue par les Ottomans, qui prend Riyad en 1884.

Abderrahmane, fils cadet de Fayçal, s'impose comme chef de la famille des Saoud et attaque Riyad qu'il reprend avant d'être vaincu et de réussir de justesse à fuir dans le désert avec sa famille en 1891[4]. Abderrahmane trouve d'abord refuge auprès de la tribu des al Murrah (en) aux confins du redoutable désert du Rub al-Khali où son fils, le jeune Abdelaziz, expérimente la rude vie bédouine et les vertus de l'hospitalité. Il quitte ensuite les Al Murrah pour Bahreïn dont le cheikh Issa ben Ali Al Khalifa se lie d'amitié avec Abdelaziz[4], puis pour le Qatar et le Koweït, où le cheikh Moubarak leur accorde l'hospitalité, avec l'aval des Ottomans et où la famille finit par s'établir en 1892.

Reconquête du pouvoir

Entrevue entre le roi Abdelaziz Al Saoud et le président Franklin Roosevelt.

Profitant d'un voyage à Bagdad d'Abdelaziz ben Moutaïb Al Rachid, avec l'aval de son père Abderrahmane, mais seulement accompagné d'une soixantaine de fidèles compagnons, le jeune Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud entreprend de reconquérir Riyad. La nuit du , six d'entre eux escaladent les remparts de la cité et obtiennent des renseignements d'un ancien serviteur d'Abderrahmane, du temps où les Al Saoud régnaient encore sur Riyad. Ils pénètrent par les terrasses dans la résidence de l'émir de Riyad, Ajlan, et le tuent à son retour de la mosquée, provoquant la reddition de toute la garnison.

Aussitôt après, Abdelaziz fait venir sa famille et s'installe définitivement à Riyad. Son père abdique en sa faveur en tant que chef de la maison des Saoud, ne gardant que son titre d'imam.

Il reconquiert la région de Qasim en 1903, le Hasa en 1913. En il est nommé wali du Nejd par les Ottomans. La Première Guerre mondiale déclenchée, il obtient par le Traité de Daraïn, signé le avec Percy Cox, au nom du Bureau de l'Inde[5], la reconnaissance du Royaume-Uni, qui cependant s'appuie davantage sur le chérif Hussein de La Mecque, roi hachémite du Hedjaz et initiateur de la révolte arabe. En , il attaque le Djebel Chammar ou émirat du Haïl, mais doit renoncer sur injonction des Britanniques, cet émirat s'étant allié au chérif Hussein. En , il s'empare finalement de Haïl, mettant un terme à la domination des Al Rachid, et se proclame sultan du Nejd.

Abdelaziz s'attaque ensuite au chérif Hussein qu'il chasse de La Mecque en . Cependant, n'étant pas descendant de Mahomet, il ne peut prétendre au titre de chérif de La Mecque : c'est habillé en simple pèlerin qu'il entre à La Mecque le . Il se proclame roi du Hejaz le après avoir repris Djedda le au fils de Hussein, le chérif Ali, et enfin roi du Nejd le .

Roi d'Arabie saoudite

Le [3], il réunit ses conquêtes en un État unique, le royaume d'Arabie saoudite auquel le traité de Taëf de 1934 adjoint les trois provinces yéménites de l'Asir, Najran et Jizan. Les guerres ayant permis l’accession au pouvoir d’Ibn Saoud ont fait 500 000 morts entre 1901 et 1932[6].

À partir de 1938, la prospérité du royaume est liée à l'exploitation du pétrole et fait de cet État l'un des plus puissants du Moyen-Orient. Officiellement, pendant la Seconde Guerre mondiale, Ibn Saoud d'Arabie prend une position neutre. Toutefois, on le juge favorable aux Alliés[7]. En 1945, le roi Abdelaziz conclut avec le président américain Franklin Roosevelt un accord stratégique motivé par la géopolitique du pétrole, qui place l'Arabie saoudite dans l'orbite économique et sous la protection militaire américaine, l’Arabie saoudite ayant cédé l’exploitation de ses ressources pétrolières aux États-Unis. La même année, elle devient membre de l’Organisation des Nations unies et de la Ligue arabe.

Malade, il meurt d'une crise cardiaque en 1953.

L'ordre du roi Abdelaziz, le principal ordre du mérite saoudien, est créé en sa mémoire en 1971 par le roi Fayçal.

Descendance

Le roi Abdelaziz avec ses fils Fayçal et Saoud.

Il a eu trente-deux épouses qui lui donnèrent cinquante-trois fils et trente-six filles[8], dont :

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références

  1. Sa date de naissance exacte est sujette à débat, on donne généralement 1876, bien que certaines sources indiquent 1880. Robert Lacey dans son ouvrage The Kingdom, indique qu'Ibn Saoud assista à une importante réunion avec des tribus en 1891, ce qui semble accréditer la date de 1876. Un des fils du roi lui aurait indiqué que la date officielle de 1880 le rajeunissait de quatre ans.
  2. « ibn » ou « ben » veut dire « fils de », mais « ibn Saoud », énoncé seul, peut être pris sous l'acception plus générale de « descendant de Saoud ». « Al Saoud » a le même sens mais, dans les noms arabes, s'emploie plutôt à la fin — « °Âl » voulant dire « famille de ». « Ibn Saoud » est également le nom sous lequel était connu à leur époque son lointain aïeul Mohammed ben Saoud ainsi que ses successeurs à la tête de la famille. L'orthographe « Séoud » correspond quant à elle à une prononciation autrefois répandue, le [a] en arabe étant prononcé /a/ ou /è/. Les voyelles ne sont pas écrites en arabe, mais la vocalisation originelle serait en fait Sou°oûd.
  3. Ambassade d'Arabie saoudite en France.
  4. Site d'information sur le roi Abdelaziz.
  5. David Rigoulet-Roze, Géopolitique de l'Arabie saoudite, Armand Colin, (ISBN 9782200356767, lire en ligne)
  6. Laurent Murawiec, « L’Arabie saoudite : un business familial », L’Histoire, no 286, , p. 18-19.
  7. A Country Study: Saudi Arabia, Library of Congress, Call Number DS204 .S3115, 1993, « Chapter 5. World War II and Its Aftermath ».
  8. Arbre généalogique d'Abdelaziz ben Abderrahmane ben Fayçal Al Saoud sur datarabia.com.
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