Abdeljelil Temimi

Temimi suit un enseignement primaire, secondaire puis supérieur en Tunisie, en Irak, en Turquie et en France, obtenant un doctorat ès lettres en histoire moderne le 11 mars 1972 à l'université d'Aix-en-Provence[1], sous la direction du professeur Robert Mantran[2]. Il reçoit par ailleurs un diplôme des Archives nationales françaises, un autre en archivistique à l'université de Pittsburgh et un dernier en bibliothéconomie à la National Archives and Records Administration de Washington[1].

Dans les années 1970, il est l'un des fondateurs de la branche arabe du Conseil international des archives (ARBICA)[2], qu'il préside de 1983 à 1988[1]. En 1985, il fonde le Centre d'études et de recherches ottomanes, morisques, de documentation et d'information, qui devient en 1995 la Fondation Temimi pour la recherche scientifique et l'information[3]. En janvier 1986, il fonde la Fédération arabe des bibliothèques et de l'information, dont il devient président d'honneur à partir de sa retraite en 2000[2]. Il préside depuis 1982 le Comité arabe d'études ottomanes et, depuis 1983, le Comité international d'études morisques[2]. La fondation Temimi est devenue un centre pour le dialogue scientifique abritant une bibliothèque de 18 000 ouvrages et deux salles de conférence[3].

En outre, il lance un certain nombre de revues scientifiques telles que la Revue d'histoire maghrébine en 1974, la Revue maghrébine de documentation et d'information en 1983, l'Arab Historical Review for Ottoman Studies en 1990 et la Revue arabe d'archives, de documentation et d'information en 1997[1]. Il organise d'autre part de nombreuses conférences dans le domaine des sciences humaines et sociales en lien avec les mondes arabe, morisque, turc et ottoman.

De 1970 à 1972, il est directeur général des archives nationales de Tunisie puis de l'Institut supérieur de documentation de Tunis entre février 1982 et le 17 novembre 1987[1]. Il est également président honorifique de l'Arab Federation for Libraries and Information[1] et professeur d'histoire moderne et contemporaine à la faculté des sciences humaines et sociales de Tunis[2].

Professeur émérite à l'université de Tunis[2], il est membre du Comité international d'études turques[4], du Comité international d'études morisques, du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines[1], du Comité technique permanent relevant du conseil supérieur des archives[5] et de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts[6]. En 1988, il est élu à Ankara comme membre associé à la Société historique turque (en)[1].

Depuis 2011, il organise des tables rondes et des séminaires qui collectent les témoignages sur le début de la révolution tunisienne[7]. En 2017, il renouvelle son appel adressé au roi d'Espagne, Felipe VI, à présenter les excuses de l'Espagne au monde arabo-musulman pour le drame historique vécu par les Morisques après la Reconquista[8].

En novembre 1984, Temimi est décoré des insignes de chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres par le ministre français de la Culture[1]. En octobre 1990, il est honoré par l'université du Caire pour son rôle dans le rapprochement entre universitaires[1]. En 1991, il est décoré des insignes de commandeur de l'ordre tunisien du Mérite[9]. En octobre 1997, il est nommé docteur honoris causa à l'université d'Istanbul[1]. En décembre de la même année, il reçoit le prix du Prince Claus pour ses études sur l'histoire de la culture ottomane dans le monde arabe[1].

Le 13 mars 2001, l'Institut supérieur de documentation de Tunis publie des mélanges en l'honneur de son travail en faveur de la bibliothéconomie et des sciences de l'information en Tunisie et dans le monde arabe[4]. En 2014, il reçoit de la main du président Abdullah Gül les insignes de l'ordre du Mérite de la République de Turquie[10]. En 2016, le Forum historique turco-maghrébin l'honore en reconnaissance de ses contributions scientifiques dans le domaine des recherches ottomanes[11]. En 2017, le 18^e congrès des études morisques de la faculté des lettres, des arts et des humanités de La Manouba (ar) lui rend hommage pour l'ensemble de sa production scientifique[12]. En 2018, il est célébré à Tétouan comme l'un des pères fondateurs de la moriscologie[13]. En 2019, il se voit décerner le Prix maghrébin de la culture[14].

Temimi a publié une trentaine de livres et des centaines d'articles académiques[4]^,[1]. Il a également traduit quatre thèses du français et du turc vers l'arabe[1].

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