Académie internationale d'été de Nice

L’Académie internationale d'été de Nice, aussi appelé AIEN ou Académie d'Eté de Nice est une rencontre internationale de musiciens, professeurs et étudiants, ayant lieu chaque été, pendant cinq semaines à Nice (French Riviera).

Pour les articles homonymes, voir Académie (homonymie) et Académie de musique.

Académie internationale d'été de Nice
Histoire et statut
Fondation
Type Établissement d'enseignement artistique spécialisé en France
Administration
Composante Association A.I.E.N., Ville de Nice, département des Alpes-Maritimes, région Provence-Alpes-Côte d'Azur, État
Directrice Florence Paris
Présidente Marie-Josèphe Jude
Études
Population scolaire 240 (2020)
Enseignants 58 professeurs spécialisés d'enseignement artistique (2020)
Options 3e cycle pratique amateur, 3e cycle spécialisé (DEM)
Langues Français et Anglais
Localisation
Ville Nice
Pays France
Coordonnées 43° 43′ 13″ nord, 7° 16′ 43″ est
Nouveau logo de l'Académie Internationale d'Eté de Nice (depuis 2017) agrémenté de sa phrase d'accroche "Le Chemin des Excellences" (depuis 2021)

Des cours (composition, voix et instruments) et des conférences sont offerts chaque année. Et, dans le cadre du Festival Nice Classic Live des concerts sont organisés, notamment dans le cloître du Monastère de Cimiez et dans les Jardins Matisse. L'académie existe depuis 1957 et a été créée par le bassoniste Fernand Oubradous ; aujourd'hui association loi de 1901, elle utilise les locaux du conservatoire à rayonnement régional de Nice et décerne bourses, diplômes, ainsi que le prix Jacques Taddei.

Parmi les enseignants et élèves, plus de cinquante nationalités sont représentées[1].

Dès sa fondation, l'Académie d'Eté de Nice a accueilli des professeurs qui demeurent des références dans l'enseignement musical international du XXe siècle. Ils venaient du Conservatoire de Paris comme le pianiste Pierre Sancan, le flûtiste Jean-Pierre Rampal, le trompettiste Maurice André, la harpiste Lily Laskine, le violoniste Christian Ferras, le violoncelliste Paul Tortelier ou le guitariste Alexandre Lagoya, ou du Conservatoire de Moscou comme le violoniste Leonide Kogan, de l'Académie de Vienne comme le chef d'orchestre Hans Swarowski, du Curtis Institute de Philadelphie comme le violoniste Aaron Rosand, de l'Université de Mexico comme le violoniste Henryk Szeryng, ou encore Lorraine Nubar de la Juilliard School de New-York, du Royal College de Londres ou du Conservatoire Royal de Bruxelles, mais aussi Jessye Norman, Dalton Baldwin, etc.

Historique

Fondée en 1957, l'Académie Internationale d’Eté de Nice est, avec celle de Salzbourg, la plus ancienne académie musicale estivale d'Europe.

À une époque où se sont multipliés les stages musicaux d'été en tous genres, l'Académie d'Eté de Nice s'impose par son ancienneté, par son histoire, par le prestige des musiciens qui y ont enseigné et la quantité de concertistes qui y sont passés.

Fondée par le bassoniste et chef d'orchestre Fernand Oubradous, elle a ensuite été placée sous la direction artistique du flûtiste Alain Marion. Son président a été, de 1991 à 2012[2], Jacques Taddei, Membre de l’Institut de France, directeur du Musée Marmottan Monet, pianiste et organiste. Puis Hubert Tassy, directeur de l’Académie pendant 18 ans, a présidé l’association jusqu’en 2017 avec pour l’activité diffusion, la direction artistique confiée à Olivier Gardon. En 2018, Marie-Josèphe Jude, décorée de la légion d'honneur par décret du par Emmanuel Macron, pianiste concertiste et professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris est élue Présidente et Directrice artistique de l’Académie.

Le conseil d'administration est composé de personnalités du monde de la musique, des représentants des collectivités locales et des partenaires privés.

Époque contemporaine

  • En 1993, après trois années d'interruption, sont repris les concerts sérénades du Cloître du Monastère de Cimiez.

Chaque année, dix à seize concerts sont ainsi présentés dans ce cadre magnifique. Parallèlement à ces concerts des professeurs, l'Académie organise des concerts et des auditions d'étudiants.

  • En 1998, dans le cadre du quarantième anniversaire de l’Académie, le festival prend une grande ampleur.

À l’initiative de Jacques Taddei et de l’Opéra de Nice, le festival change de nom et c'est sous l’appellation « Les Nuits Musicales de Nice » qu'il sera connu désormais.

L’Académie a rendu hommage à son président d’honneur Marcel Landowski et à l’un de ses professeurs emblématiques Jean-Pierre Rampal.

  • En 2002, une programmation proposant soixante professeurs sur quatre semaines, a multiplié le nombre d’étudiants inscrits.

Internet devient le mode prépondérant d’inscription des stagiaires. Quinze concerts, au cloître du Monastère de Cimiez, composent les « Nuits Musicales de Nice ». Un festival scindé en deux parties encadrant le festival du Jazz à Cimiez.

  • En 2003, deux éléments sont prépondérants : logistique et artistique.

Le premier, au niveau logistique, l’hébergement des étudiants est majoritairement effectué au Lycée du Parc Impérial, l’autre artistique et pédagogique : à l’initiative de Jacques Taddei est créé l’Orchestre des Jeunes de l’Académie placé sous la direction de Pierre-Michel Durand. Il est constitué de jeunes musiciens de talent issus des principaux conservatoires dont les Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique et de Danse de Paris et de Lyon[3].

  • En 2004, 600 étudiants de 47 nationalités ont été présents à Nice. « Les Nuits Musicales de Nice » se sont déroulées après le festival de Jazz de Cimiez, soit 10 concerts. Après la défection du Lycée du Parc Impérial, l'hébergement des étudiants s'est effectué à la résidence universitaire des Collinettes, modifiant une fois encore la logistique de l'Académie. La Mairie de Nice accède à la demande de l'Académie d'installer le bureau permanent de son association dans le Cloître du Monastère de Cimiez.
  • En 2005, ce sont 630 étudiants de cinquante nationalités qui participent à l'Académie.

La plupart des étudiants sont hébergés, comme l'année précédente à la résidence universitaire des Collinettes, générant d'importants problèmes de transports en raison de l'éloignement et des travaux du tramway. Les locaux de l'annexe du Conservatoire (IUFM) étant également en travaux, les cours de technique vocale et interprétation sont transférés au Palais des Congrès Nice-Acropolis. Douze concerts sont programmés au Cloître du Monastère de Cimiez avec la participation remarquée de l'Ensemble Jordi Savall et de l'Orchestre Symphonique de San Remo, complétant ainsi les participations de l'Orchestre Philharmonique de Nice, de l'Orchestre Régional de Cannes et de l'Orchestre des Jeunes de l'Académie.

Par ailleurs, l’Académie a programmé onze concerts dans le cadre des « Soirées Estivales » du Conseil Général des Alpes-Maritimes avec 18 solistes.

  • En 2007, l’Académie fête son cinquantième anniversaire. Elle intègre alors le nouveau Conservatoire de Nice et retrouve l’hébergement historique pour ses étudiants à la Cité universitaire Montebello dans le Parc Valrose.

Une 5e semaine d’enseignement est ouverte. Elle forme une équipe pédagogique de 80 professeurs français et étrangers. Elle accueille près de 800 étudiants émanant de 50 nations qui participeront aux Master Classes. Pendant 1 mois, l’Académie accueille en résidence l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée. Vingt concerts et master classes publiques sont donnés dans le cadre des « Nuits Musicales de Nice » au cours desquelles se produiront 44 solistes. En parallèle du festival, onze concerts seront organisés dans le cadre des « Soirées Estivales » du Conseil général des Alpes-Maritimes.

  • En 2008, l’Académie Internationale d’Eté de Nice forme une équipe pédagogique de cent professeurs français et étrangers.

En plus des 20 disciplines déjà proposées, elle ouvre des disciplines « thématique » intitulées : « Direction de chœur », « Chant choral » avec la résidence de Musicatreize dirigé par Roland Hayrabedian. L’Académie a accueilli près de 800 étudiants internationaux autour de 105 Master Classes proposées. Elle a accueilli deux orchestres de jeunes en résidence : l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée composé de quarante jeunes musiciens issus des conservatoires de la région PACA et du bassin méditerranéen ; et l’Orchestre des Jeunes de l’Académie constitué de jeunes musiciens issus des Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique et de Danse de Paris et de Lyon. Dix concerts étaient organisés dans le cadre des « Soirées Estivales » du Conseil Général des Alpes-Maritimes.

  • En 2009, l'Académie accueille 90 professeurs français et étrangers sur 5 semaines d'enseignement et 20 disciplines.

Malgré une conjoncture internationale difficile, l'Académie maintient le nombre d’étudiants inscrits : ce sont 570 étudiants de 50 nationalités qui suivent les Master Classes, avec une présence importante d’étudiants asiatiques, notamment de coréens. La possibilité de restauration du déjeuner au conservatoire renforce l’esprit Campus à la satisfaction des étudiants. Le festival reprend son intitulé : « Les Concerts du Cloître » avec 20 concerts et une forte fréquentation grâce à la participation de prestigieux.

  • En 2010, l'Académie forme une équipe pédagogique de 60 professeurs français et étrangers, sur 5 semaines d'enseignement et 20 disciplines.

Ce sont 515 étudiants de près de 50 nationalités qui suivent les Master Classes. Nouvel essor du festival « Les Concerts du Cloître »[4] avec la participation de solistes d’élite : Dalton Baldwin, Emmanuel Ceysson, Olivier Charlier, Henri Demarquette, Laurence Equilbey, Brigitte Engerer, Philippe Entremont, Richard Galliano, Laurent Korcia, le Quatuor Modigliani, Laurent Petitgirard, Mikhaïl Rudy

  • En 2011 : l’équipe pédagogique se compose de 60 professeurs français et étrangers autour de 17 disciplines, sur quatre semaines d'enseignement (au lieu de 5, afin de diminuer les charges de frais de fonctionnement).

Malgré la persistance de la crise économique et de la situation du Japon qui représente près de 30% de ses étudiants, l'Académie maintient le nombre d’étudiants inscrits : ce sont 515 étudiants de près de 50 nationalités qui s’inscrivent aux Master Classes, avec toujours un aussi grand nombre de musiciens asiatiques mais aussi, de sud-américains. Un grand motif de satisfaction a été la venue de l’Orchestre des Jeunes de la Manhattan School of Music (prestigieuse école internationale de formation de musiciens d’orchestre) de New York sous la direction de Philippe Entremont et professeur de piano à l’Académie d’Eté. Cette résidence de 15 jours a séduit le public des concerts et a permis à des étudiants de l’Académie de participer à 6 soirées d’exception données dans le cadre du festival « Les Concerts du Cloître ». La présentation des spectacles de danse avec la venue du Ballet Nice Méditerranée sous la direction artistique d’Éric Vu-An devant le Musée Matisse dans le jardin des Arènes de Cimiez a aussi été très appréciée.

  • En 2012 : l'Académie d'Eté a réuni une équipe pédagogique de 50 professeurs français et étrangers autour de 16 disciplines.

On a constaté en particulier un retour en force des inscrits Japonais alors que le séisme et la catastrophe de Fukushima avaient entraîné des annulations en 2011. Toujours pour l'Asie, des étudiants de Taïwan, de Corée, et de République populaire de Chine. Malgré la tragique disparition en de Jacques Taddei, président et directeur artistique de l'Académie d'Eté, le festival « Les Concerts du Cloître » a pu être maintenu avec la programmation qu'il avait décidée. Même en limitant au maximum les dépenses, l'équilibre financier des concerts demeure toutefois difficile à atteindre. Sous l'impulsion du nouveau président Hubert Tassy, un concert exceptionnel a été ajouté le en mémoire de Jacques Taddei ainsi qu'à l'immense pianiste Brigitte Engerer, amie fidèle de l'Académie[2]. La tradition de faire rayonner les activités de l’Académie d’Eté sur l’ensemble du département des Alpes-Maritimes s’est perpétuée avec quatre concerts à Châteauneuf-Grasse dans le cadre du « Festival du Piano ».

  • En 2013 : 56e édition de l’Académie Internationale d’Eté de Nice : 85 professeurs français et étrangers autour de 16 disciplines étaient présents à Nice. L’Académie a retrouvé le niveau d’inscription du début des années 2000 avec plus de 600 unités de cours enregistrées sur quatre semaines d'enseignement.

Parallèlement aux sessions « traditionnelles » de Master Classe, création de sessions « Boosted ». Ces dernières sont une nouvelle façon d’appréhender l’Académie : une plus grande intensité de travail, un encadrement pédagogique renforcé et des possibilités multiples de jeux pour les étudiants. Parmi les événements marquants : la création du Concours International de Musique Jacques Taddei. La programmation des « Concerts du Cloître » comprenait quinze concerts au cloître du Monastère de Cimiez et un concert exceptionnel à l’Auditorium du Conservatoire autour des compositions de Bruno Coulais et de Laurent Petitgirard. Aux côtés des cinquante solistes de l’Académie se sont produits le groupe A Filetta, Maître Kaoru Kakizakai, Jordi Savall, Daniel Mesguich… Pour le rayonnement départemental de l’Académie, quatre concerts ont eu lieu à Châteauneuf-Grasse dans le cadre du « Festival du Piano ».

  • En 2014 : 80 professeurs français et étrangers, 588 unités de cours enregistrées sur quatre semaines d'enseignement.

Au-delà des disciplines musicales proposées chaque année, l’Ensemble à percussion Sixtrum, de la Faculté de musique de l'Université de Montréal, était présent pour animer la Master Classe de percussion. Daniel Mesguich, comédien et metteur en scène, a reconduit son rôle de professeur pour diriger la Master Classe d’Interprétation théâtrale. Le « Festival de Cimiez » est organisé parallèlement à l’Académie et s’est décliné en 3 temps forts sur trois lieux : l’emblématique Cloître du Monastère de Cimiez, l’Auditorium Joseph Kosma et le Théâtre de plein air du Conservatoire. Les solistes sont essentiellement des professeurs qui enseignent durant l’été au Conservatoire, attirant par centaines des étudiants musiciens du monde entier et qui assistent également aux concerts. Frédéric Lodéon (journaliste à France Musique) est venu rendre hommage avec l’Académie à Rostropovitch avec la venue d’un des disciples du maître : Young-Chang Cho, concertiste coréen. Deux soirées exceptionnelles se sont déroulées dans l’Auditorium Joseph Kosma du Conservatoire. Un hommage musical aux musiciens juifs déportés de Terezin, sous la direction de Laurent Petitgirard et en présence du récitant Marek Halter. L’autre soirée pour un concert « Âme russe » interprété par Mikhaïl Rudy accompagné de la projection animée d’esquisses originales de Kandinsky sur une partition de Moussorgski et un film avec la participation de danseurs et de marionnettes sur Petrouchka de Stravinsky. Le « Melting Point » a été la rencontre de plusieurs styles musicaux lors de six soirées. Un nouvel espace de découverte entre jazz et classique, musiques du monde et musique contemporaine, dans un lieu scénographié par Dominique Landucci : le Théâtre de plein air du Conservatoire. La tradition de faire rayonner les activités de l’Académie d’Eté sur l’ensemble du département des Alpes-Maritimes s’est perpétuée avec trois concerts à Châteauneuf dans le cadre du « Festival du Piano ».

  • En 2015 : 100 professeurs, 590 unités de cours enregistrées sur cinq semaines, près de 50 nationalités d’étudiants différentes.

L’Académie d’Eté s’est ouvert au Baroque avec l’ouverture d’un département autour de Marianne Muller, violiste, qui accompagne le renouveau baroque de sa discipline. Autre nouveauté, l’ouverture d’une classe d’accordéon. En plus des concerts d’étudiants habituels, des concerts de jeunes talents sont organisés sur la Promenade du Paillon en plein cœur du centre-ville de Nice. Ils ont marqué l’Académie d’Eté et leur disparition a suscité une immense émotion en 2012 : le pianiste, organiste, directeur du Conservatoire de Paris, Directeur du Musée Marmottan Monet Jacques Taddei, qui a présidé l’Académie d’Eté pendant de longues années, a donné son nom au jardin dit « espagnol » du Monastère de Cimiez. Tandis que l’allée menant au Cloître a rendu hommage à la très grande et virtuose musicienne Brigitte Engerer. La cérémonie présidée par le député maire de Nice, Christian Estrosi, en présence de la famille et des amis de Jacques Taddei a été un moment fort de cette édition. La tradition de faire rayonner les activités de l’Académie d’Eté sur l’ensemble du département des Alpes-Maritimes s’est perpétuée avec deux concerts à la Chapelle de Notre-Dame du Brusc à Châteauneuf en Pays de Grasse. À noter également, le retour de Laurent Korcia sur scène, soliste violoniste, en présence de l'Orchestre de Cannes[5].

  • En 2016 : 60 professeurs proposés sur quatre semaines, 456 étudiants, principalement japonais, coréens et américains.

Les élèves asiatiques viennent nombreux car ils se trouvent beaucoup d’affinités avec l’esthétique et la finesse de la musique française. Mais les étudiants viennent également de destination plus étonnante : Afrique du Sud, Argentine, Australie, Brésil, Cameroun, Inde, Indonésie, Jordanie, Mexique, Porto Rico, Thaïlande. Dès le lendemain de l’attentat du , l’Académie d’Eté a confirmé que les Master Classes et les Concerts du Cloître auraient bien lieu, seules manifestations publiques maintenues à Nice. Les mails et les appels sont arrivés du monde entier pour savoir si les cours, qui devaient commencer trois jours après, étaient maintenus. Bien évidemment, les mesures de sécurité ont été renforcées selon les circonstances, au Cloître, comme au CRR. Les « Concerts du Cloître » sont organisés parallèlement à l’Académie. Afin de présenter cette série de concerts, une pléiade de solistes français, professeurs à l’Académie, ont investi en prélude le Théâtre Anthea[6] à Antibes en juin pour un concert de musique de chambre inédit. Philippe Entremont, commandeur des Arts et Lettres, a ouvert le festival en dirigeant l’Orchestre philharmonique de Nice pour une soirée émouvante et dédiée aux victimes de l’attentat, leur famille et leurs proches. Un début très solennel avec la présence du représentant du Maire de Nice Monsieur Lauriano Azinheirinha et du Curé de la Paroisse Sainte-Marie des Anges Frère Sergio, dans un lieu de recueillement et de paix. L’orchestre fit résonner l’hymne national, suivit une minute de silence.

  • En 2017 : soixante professeurs, 486 étudiants sur quatre semaines. Au même titre que Salzbourg ou Sienne, l’Académie de Nice est et demeure l’une des plus prestigieuses académies d’été du monde, elle fête son soixantième anniversaire et continue à voir défiler les virtuoses. Soixante ans après.

L’Académie reste le passage privilégié dans toute carrière de musicien, et même si le nombre d’académies s’est multiplié considérablement à travers le monde. Une nouvelle génération de professeurs émerge pour perpétuer cette tradition musicale. Les étudiants d’hier sont les maîtres d’aujourd’hui, particulièrement à Nice. La transmission des savoirs tant par la pédagogie que par les concerts est indissociable du métier de musicien. Ce lieu entre génération est l’une des forces de cette institution. Les « Concerts du Cloître » sont organisés parallèlement à l’Académie et il est à rappeler que ce lieu est exceptionnellement ouvert au public pour ces concerts de l’été. Parmi les soirées marquantes, citons : la venue de l’enthousiaste Frédéric Lodeon (journaliste à France Musique) à l’occasion du concert de Marie-Josèphe Jude, musicienne niçoise au talent éclatant dans le « Konzertstück » de Weber et d’Olivier Charlier dans le Concerto pour violon de Mendelssohn. L’orchestre fut dirigé par le chef Jean-François Heisser. La série de concerts au Cloître s’est terminée par une soirée en fête et à double programme. « L’Opéra de Paris et le Metropolitan Opera » et une soirée surprise pour les 60 ans de l’Académie avec notamment Le Carnaval des animaux. Notons également, une nouvelle fois la présence de Jordi Savall, dont la présence se fît remarquer la première fois en 2005 dans ces mêmes Jardins du Cloître du Monastère de Cimiez, et connu entre autres pour sa musique du film "Tous les matins du monde". Il y exécutera cette fois-ci, la "Marche pour la Cérémonie des Turcs" de Jean Baptiste Lully[7].

  • En 2018 : Pour la première fois, l'Académie est présidée par une femme, Marie-Josèphe Jude, pianiste niçoise à la carrière internationale. Elle assure également la direction artistique du nouveau festival « Nice Classic Live ».

Le nouveau concept du festival, sous l'égide de la Ville de Nice, souligne par son appellation, son appartenance à l'excellence du label Nice Music Live créé par la Ville de Nice pour le jazz et les musiques actuelles. Un festival plus dense a donc été proposé avec un très haut niveau d’attractivité, un renouveau a également été souhaité en invitant des artistes qui n’enseignaient pas à l’académie : Renaud Capuçon, Alexandre Tharaud… L’Académie a donc proposé une nouvelle identité pour son festival qui s’est appuyé pleinement sur tous les atouts de la Ville de Nice comme sur ceux de l’institution. Le festival reste le point d’ancrage de l’Académie, et le Cloître du Monastère de Cimiez se prête toujours aussi admirablement aux concerts de musique classique en plein air. La présence du festival sur de nouveaux lieux, comme le Musée Matisse, a rencontré un succès immédiat. Au même titre que Salzbourg en Autriche, l’Académie de Nice a proposé des stages d’été de haut niveau préparant les jeunes artistes à devenir les musiciens des grands orchestres ou les solistes de demain. Les plus prestigieux d’entre eux ont d’ailleurs eu la chance de pouvoir se produire dans le cadre « Nice Classic Live ». L'Académie a réuni une équipe pédagogique de 60 professeurs et 460 étudiants. Grande nouveauté en 2018 : l’ouverture d’un Département Danse sous la direction de l’un des plus célèbres danseurs étoile de l’Opéra National de Paris, Charles Jude. Monique Loudières et Cyril Atanassoff ont également participé à cette Académie de Danse pour transmettre les spécificités artistiques françaises. Les nouveaux objectifs de la présidence et du conseil d’administration sont clairs : réunir à Nice différents représentants de conservatoires, de diverses écoles, et faciliter les rencontres qui peuvent être déterminantes dans le parcours d’un jeune artiste. Pour le festival, inviter de nouveaux artistes tout en restant fidèle à l’équipe pédagogique de l’académie, proposer des programmes attractifs mais de grande qualité artistique, rajeunir l’image d’une telle manifestation pour faire venir de nouveaux publics à la musique classique.

Grande nouveauté en 2019 : l’ouverture d’une classe de Direction d’orchestre sous la direction de Jean-Michel Ferrand (chef d’orchestre). Un orchestre d’application a été constitué avec l’aide du CRR. Concernant la 2e édition du festival « Nice Classic Live », écho du journal Le Figaro : Filiation évidente d’un tout jeune festival qui s’inscrit dans la continuité d’un rendez-vous bien connu des Niçois et bien plus ancien : les Concerts du cloître, établis dans la capitale azuréenne depuis soixante et un ans. En même temps que l’Académie internationale d’Eté de la ville, dont elle est la vitrine et le ciment. Ils ont permis aux académiciens et à leurs professeurs de nouer avec le public un lien vertueux. La programmation, à la fois grand public mais proposant également des œuvres moins connues, était consacrée au thème de la filiation entre les compositeurs et les artistes invités. Sous ses arcades centenaires, sont aussi venus participer des artistes invités : Jean-François Heisser autour de Berlioz dont on commémore les 150 ans de sa disparition en 2019, avec une version inédite à 2 pianos de sa Symphonie fantastique - le comédien Michel Vuillermoz de la Comédie-Française pour un concert-lectures autour des lettres de la correspondance entretenue par Clara et Robert Schumann. L’Orchestre Philharmonique de Nice était bien sûr au rendez-vous, sous la bague de Marc Coppey, professeur à l’Académie depuis de nombreuses années. Mais aussi l’Orchestre de Cannes avec une soirée rare : les concertos de Bach à deux, trois et quatre pianos ! Parmi les innovations de l’été, l’ambition de faire aimer et partager plus largement les diverses facettes de la musique classique en programmant notamment des « Apero concerts » à 19h30, une soirée « Tremplin » consacrée aux grands talents de demain, formés et mis en lumière par l’Académie. Le festival s’est étendu en septembre dans un lieu patrimonial : les Studios de cinéma de la Victorine, et à l’Acropolis, en créant une session d’automne pour les 100 ans de la Victorine. L'Académie a présenté 7 concerts exceptionnels en coproduction avec le CRR : un concert des élèves du conservatoire, André Manoukian et Jean-François Zygel, Thomas Enhco, les jeunes talents de l’Académie, le Quatuor Ellipsos… et un concert évènement à Acropolis avec Natalie Dessay et le Big Band de Frédéric Manoukian, ainsi que huit rencontres/échanges sur l’histoire, les mythes du cinéma et la musique de films avec Alexandre Jaffray. Développement du mécénat de compétence avec la mise en place d’un comité de pilotage orienté sur le monde de l’entreprise. Une année de travail de fond, sur le court et le long terme, est possible grâce au soutien de l’AG2R La Mondiale.

  • En 2020 : La résistance[8],[9],[10] de l’Académie d’Eté de Nice dans un contexte de crise sanitaire qui a stoppé le monde culturel pendant plusieurs mois[11],[12],[13].

L’Académie a réussi à réunir une équipe pédagogique de 58 professeurs sur un nouveau calendrier décalé dans le temps et en faisant le choix de ne garder que trois sessions de stage (au lieu de quatre). 240 étudiants français essentiellement. En dépit de la crise, l’Académie est parvenue à se maintenir et a su d’adapter rapidement aux contraintes sanitaires. Il était nécessaire de faire preuve d’inventivité et de créativité. Innovation : « The Academy Lab » lancement de Master Classes Online grâce à une incroyable technologie qui permet d’entendre acoustiquement le modèle de piano Disklavier, piano à queue traditionnel de chez Yamaha connecté à distance à un piano ayant le même système. Première mondiale dans le cadre d'une Académie de musique d'Eté au sein d'un conservatoire avec interaction entre deux sites, distants de plusieurs milliers de kilomètres. Ce système a de l’avenir et l’Académie d’Eté de Nice aura été une pionnière. Autre innovation, pour compenser l’interdiction de recevoir du public en présentiel au conservatoire, les concerts des étudiants ont été donnés chaque vendredi en direct, sur la chaîne YouTube de l’Académie, où l’on vit se succéder des instrumentistes plus prometteurs les uns que les autres. 3ème édition du Festival « Nice Classic Live »[14] : nouvelle scène[15] dans le cadre exceptionnel du parvis du Musée Matisse[16],[17], au sein du jardin des Arènes de Cimiez ; le cloître du Monastère de Cimiez s’avérant trop petit pour accueillir du public selon les règles imposées[18],[19]. La programmation[20],[21], inédite sous le signe du classique et du jazz, à la fois grand public mais proposant également des créations contemporaines, était articulée sur 3 week-ends[22]. Le Festival a accueilli de nombreuses têtes d’affiches, ainsi que les professeurs de l’Académie et des artistes français de haut vol[23] : Pierre Bertrand Sextet, lauréat d’une Victoire du jazz en 2005 - le pianiste Jean-Philippe Collard et le journaliste Patrick Poivre d’Arvor[24], la mezzo-soprano Karine Deshayes pour un concert hommage à Mady Mesplé[25], le Quatuor Modigliani qui fut programmé par Jacques Taddei à leurs débuts à Nice[26], les pianistes Bertrand Chamayou et Jean-François Heisser, Michel BéroffEgalement, quelques nouveautés : la présence de musique électro en miroir à l’œuvre de Philip Glass « Métamorphosis »[27] ; des créations mondiales, une œuvre d’Eric Montalbetti, des « soirées-spectacles » animées par exemple par Jean-Michel Dhuez de Radio Classique, une soirée du swing de Broadway au tango, en passant par les airs de bossa-nova, une soirée « Tribute to Radiohead » par de jeunes artistes issus du CNSMD de Paris, des concerts des étudiants de l'Académie offerts sur la chaîne internet du festival, des soirées avec deux générations sur scène, accueillant des étudiants du CRR de Nice et du CNSMD de Paris au côté des grands maîtres. Recherche d’un public éclectique avec l’ambition de faire partager plus largement les diverses facettes de la musique dans sa diversité, des petits prix qui ont séduit dans un esprit d’ouverture à de nouveaux publics[28],[29],[30],[31],[32].

Références

  1. nice.fr
  2. « Hommage à Jacques Taddei et Brigitte Engerer », sur www.nice.fr (consulté le )
  3. « Selim Mazari - Biographie », sur Selim Mazari (consulté le )
  4. Communiqué De Presse, « « Les Concerts du Cloître » - Art Côte d'Azur », sur www.artcotedazur.fr (consulté le )
  5. « Cloître du Monastère de Cimiez – Nice | Orchestre de Cannes », (consulté le )
  6. « Les "maîtres" de musique font chambre commune », sur Nice-Matin, (consulté le )
  7. « Un maître et ses élèves: le gambiste Jordi Savall au Cloître de Cimiez à Nice », sur Franceinfo, (consulté le )
  8. « Guide des Festivals lyriques maintenus et reprogrammés pour l’été 2020 - Actualités - Ôlyrix », sur Olyrix.com (consulté le )
  9. « Musique classique : les festivals maintenus cet été », sur Télérama (consulté le )
  10. La Rédaction du site, « Les festivals classique qui auront lieu cet été », sur https://classiquemaispashasbeen.fr/, (consulté le )
  11. « Un été 2020 festif et culturel malgré tout à Nice », sur France Bleu, (consulté le )
  12. « The Avener, concerts de jazz, Tour de France… Ces 8 dates de sorties à ne pas rater cet été à Nice », sur Nice-Matin, (consulté le )
  13. « Concerts, stand-up, cirque… Voici 5 idées de sortie dans les Alpes-Maritimes ce jeudi », sur Nice-Matin, (consulté le )
  14. « Le Nice Classic Live garde le cap », sur Zibeline, (consulté le )
  15. « Mon été à Nice », sur frequence-sud.fr (consulté le )
  16. « NICE : L’été au Musée Matisse ! », sur La lettre économique et politique de PACA, (consulté le )
  17. « Gagnez une journée bien-être à Saint-Tropez et autres news de création, culture et art de vivre en Méditerranée », sur us9.campaign-archive.com (consulté le )
  18. « La Tribune Côte d'Azur », sur online.tribuca.net (consulté le )
  19. « 3e édition du festival Nice Classic Live », sur France Musique (consulté le )
  20. Nice Premium, « Nice va vibrer au rythme du festival Classic Live qui s'inspire à la Métamorphose », sur Nice Premium, (consulté le )
  21. « Nice Classic Live c'est parti pour la 3ème édition à Cimiez », sur cimiez.com : le blog-magazine de Cimiez, (consulté le )
  22. « A(musée)z-vous », sur LA STRADA, (consulté le )
  23. alaincochard, « 3ème Festival Nice Classic Live – La musique s’invite chez Matisse », sur Concertclassic, (consulté le )
  24. « Concert Patrick Poivre D'arvor Jean Philippe Collard Nice - Billet & Place Scene Matisse A Nice - Vendredi 31 Juillet 2020 », sur www.infoconcert.com (consulté le )
  25. « Nice Classic Live : hommage à Mady Mesplé à l’ombre de Matisse - Actualités - Ôlyrix », sur Olyrix.com (consulté le )
  26. Olivier Olgan, « La métamorphose du Festival Nice Classic Live », sur Singulars, (consulté le )
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