Achille Peretti

Achille Peretti, né le à Ajaccio et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un homme d'État français. Maire de Neuilly-sur-Seine de 1947 à 1983, il préside l'Assemblée nationale de 1969 à 1973 et siège au Conseil constitutionnel de 1977 à sa mort.

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Achille Peretti

Achille Peretti en 1966.
Fonctions
Membre du Conseil constitutionnel

(6 ans, 1 mois et 10 jours)
Président Roger Frey
Prédécesseur Pierre Chatenet
Successeur Paul Legatte
Président de l'Assemblée nationale

(3 ans, 9 mois et 7 jours)
Législature IVe (Cinquième République)
Prédécesseur Jacques Chaban-Delmas
Successeur Edgar Faure
Député français

(9 ans, 11 mois et 20 jours)
Circonscription 6e des Hauts-de-Seine
Législature IIIe, IVe, Ve et VIe (Cinquième République)
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Florence d'Harcourt

(8 ans, 4 mois et 3 jours)
Élection 30 novembre 1958
Réélection 18 novembre 1962
Circonscription 34e de la Seine
Législature Ire et IIe (Cinquième République)
Maire de Neuilly-sur-Seine

(36 ans et 9 jours)
Prédécesseur Charles Metman
Successeur Nicolas Sarkozy
Conseiller général de la Corse

(6 ans et 14 jours)
Élection 30 septembre 1945
Circonscription Canton d'Ajaccio-1
Prédécesseur François del Pellegrino
Successeur Antoine Sérafini
Biographie
Nom de naissance Achille Antoine Peretti
Date de naissance
Lieu de naissance Ajaccio (France)
Date de décès
Lieu de décès Neuilly-sur-Seine (France)
Nationalité française
Profession Avocat
Commissaire de police

Biographie

Famille

Achille Antoine Peretti est le fils de Pierre-Toussaint Peretti, rédacteur à la préfecture d'Ajaccio et de Marie-Madeleine Venturini. De son mariage le avec Julie née Papa, avocate, il a eu deux filles[1].

Formation

Après des études secondaires au collège Fesch d'Ajaccio, il étudie le droit à l'université de Montpellier où il obtient une licence en droit et un diplôme d'études pénales spéciales[1].

Débuts professionnels et résistance

Avocat, attaché au parquet à Ajaccio en 1935, il passe avec succès le concours de commissaire de police en 1937.

Il participe à la Résistance, sert dans le contre-espionnage et entreprend une lutte active contre le régime de Vichy. En , muté à Nice, il poursuit son action avec l'Intelligence Service et les services du colonel Paillole du 2e Bureau. En , il entre en relation avec les Forces françaises libres par l'intermédiaire de Maurice Andlauer qui le fait entrer au réseau « Ali » dirigé par Roger Wybot et signe un engagement FFL. Il se consacre alors presque entièrement au réseau « Ali ». Le , sous le nom de Paul Vatier, il parvient à rejoindre l'Angleterre par voie aérienne grâce au réseau « Phratrie ». Il y effectue un stage spécial et rentre en France le sous le pseudonyme d'Ajax, nom qui est donné au nouveau réseau de renseignements qu'il crée et dirige en zone sud[2],[Note 1].

Il a été président d'honneur du Comité des anciens chefs de réseau des forces françaises combattantes. En 1944, Achille Peretti est nommé directeur adjoint de la Sûreté nationale auprès du gouvernement d'Alger. En , il est promu préfet de 3e classe hors-cadre[1].

Il assure la protection du général de Gaulle lors des journées d' à Paris. Il prend part au combat de la rue de Bourgogne et de la Chambre des députés avec des éléments de la Division Leclerc placés sous ses ordres[2].

Achille Peretti occupe diverses responsabilités dans la vie économique : président du journal l'Intransigeant en 1947, de la compagnie minière de l'Est-Oubangui ainsi que de la Compagnie française du Haut et Bas-Congo, administrateur de la Société des forges et chantiers de la Méditerranée[1].

Parcours politique

Il est conseiller de l'Union française de 1952 à 1958. Il est élu député UNR de la Seine en 1958 et constamment réélu sous les diverses étiquettes gaullistes (UD-Ve, UDR).

Achille Peretti est élu président de l'Assemblée nationale le , en remplacement de Jacques Chaban-Delmas, nommé Premier ministre. Il préside cette assemblée pendant le reste de la 4e législature, jusqu’au . Après les élections, il ne parvient pas à conserver la présidence de l'Assemblée nationale, qui échoit à Edgar Faure, mais reste député. Il est ensuite nommé membre du Conseil constitutionnel le . Il y siège jusqu'à sa mort.

Il a été vice-président du conseil général de la Corse de 1945 à 1951, maire de Neuilly-sur-Seine de 1947 à sa mort (il est notamment à l'origine des classes franco-américaines dans la ville) et conseiller général des Hauts-de-Seine. Il est aussi connu pour avoir été le « père politique » de Nicolas Sarkozy, marié en premières noces avec sa nièce Marie-Dominique Culioli  mère de Pierre et Jean Sarkozy  et qui sera son successeur à la mairie de Neuilly.

Divers

Le nom d'Achille Peretti est cité dans l'affaire Boulin, car il serait intervenu auprès de l'épouse de Robert Boulin, lui proposant des sommes d'argent contre son silence ou pour éviter qu'elle ne demande des investigations plus poussées sur le décès de son mari[3]. La visite d'Achille Peretti aurait été enregistrée[3] par le kinésithérapeute de Robert Boulin[4]. Selon l'émission de Canal +, 90 minutes, diffusée le 15 janvier 2002, Achille Peretti serait intervenu en tant que médiateur, en raison de son statut, au sein du RPR, de membre historique du mouvement gaulliste, acquis depuis l'époque de la Résistance, statut qui était également celui de Robert Boulin, au sein du mouvement[5].

Détail des mandats et fonctions

À l'Assemblée nationale

Au niveau local

Décorations

Hommages

Plaque à Neuilly-sur-Seine.

Son nom a été donné à la partie ouest de l'avenue du Roule ainsi qu'au parvis de l'hôtel de ville de Neuilly-sur-Seine et, par extension, à un groupe scolaire primaire.

La cinquante-huitième promotion de commissaires de police issus de l'École nationale supérieure de la police, entrée en fonctions en 2008, porte son nom.

Notes et références

Notes

  1. Confirmation établie dans l'Historique de l'Action du BCRA par le Colonel Passy : « Un très grand réseau de contre-espionnage fut créé en France même sous le nom de réseau « Ajax », Peretti fut pour nous, dans le domaine du contre-espionnage ce que fut Rémy dans le domaine du renseignement ; un extraordinaire agent secret à la fois prodigieusement courageux et merveilleusement efficace. Grâce à lui, nous eûmes des yeux et des oreilles partout »". (texte repris dans la page 9 du n° spécial juin 1958 de la Revue de la France Libre). Cette affirmation est toutefois contestée dans le témoignage de Gaston Defferre selon lequel il aurait en fait usurpé la direction au véritable fondateur Frank Anglauer (pseudo Antoine) en 1943. Voir page Internet du réseau Brutus-Boyer

Références

  1. Who's Who in France, édition 1979-1980, page 1235
  2. Achille Peretti, Compagnon de la Libération
  3. Anne Crignon et Benoît Collombat, « Que cache la mort de Robert Boulin ? », L'Obs, (lire en ligne)
  4. « L'enquête sur la mort du ministre Robert Boulin relancée Le crime était loin d'être parfait », L’Humanité, (lire en ligne)
  5. L'émission contenait un reportage de Michel Despratx intitulé « Robert Boulin, le suicide était un crime » : Dailymotion diffuse ce reportage en trois parties de 20 min chacune environ

Voir aussi

Liens externes

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