Adolf von Baeyer
Adolf von Baeyer (né Johann Friedrich Wilhelm Adolf Baeyer le à Berlin - à Starnberg, Empire allemand) est un chimiste allemand qui synthétisa l'indigo[1] et obtint en 1905 le prix Nobel de chimie[2],[3] après avoir été lauréat de la médaille Davy en 1881. Il est devenu membre étranger de la Royal Society le .
Naissance | |
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Nom de naissance |
Johann Friedrich Wilhelm Adolf von Baeyer |
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Conjoint |
Adelheid Bendemann (d) |
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Otto von Baeyer (d) |
A travaillé pour | |
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Membre de |
Royal Society Académie des sciences de Russie Académie royale des sciences de Prusse Académie bavaroise des sciences Académie royale des sciences de Suède Académie américaine des arts et des sciences Académie des sciences de Saint-Pétersbourg Académie des sciences de Göttingen Académie des Lyncéens Académie des sciences de Turin () Académie américaine des sciences () |
Maître | |
Dir. de thèse | |
Distinctions |
Prix Nobel de chimie () Liste détaillée Ordre Pour le Mérite pour les sciences et arts (d) Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences Médaille Davy () Membre étranger de la Royal Society () Ordre bavarois de Maximilien pour la science et l'art () Médaille Liebig () Prix Nobel de chimie () Médaille Elliott-Cresson () |
Nom
Son nom de baptême est Johann Friedrich Wilhelm Adolf Baeyer, mais il fut la plupart du temps au cours de sa vie appelé simplement « Adolf Baeyer ». En 1885, pour son cinquantième anniversaire, il reçoit un titre de noblesse héréditaire de Bavière, et change donc son nom en « von Baeyer ».
Biographie
Jeune universitaire
Adolf von Baeyer est né à Berlin le . Il est le fils de Johann Jacob Baeyer, officier prussien et géomètre. Il étudie dans un premier temps les mathématiques et la physique à l'université de Berlin. Il déménage par la suite à Heidelberg pour étudier la chimie avec Robert Bunsen. Là-bas, il travaille au laboratoire d'August Kekulé. Il soutient sa thèse (De arsenici cum methylo conjunctionibus[4] ) à l'université de Berlin en 1858, et obtient son doctorat, avec mention « cum laude » (avec félicitations). Il suit alors Kekulé à l'Université de Gand, où ce dernier devient professeur. Il obtient son habilitation en 1860 et le titre de privat-docent ainsi qu’une chaire de chimie organique à l’École industrielle de Berlin-Charlottenburg.
Recherches sur les composés organiques cycliques
Il obtient un poste de professeur en 1866 à l'université Humboldt de Berlin. Il devient en 1871 professeur à l'université de Strasbourg[5]. En 1875, il succède à Justus von Liebig en tant que professeur de chimie à l'Université de Munich, où un nouveau laboratoire venait d'être construit.
Il fera aussi des études sur les polyacétylènes, les sels d'oxonium, les composés nitroso (1869), ainsi que sur les dérivés de l'acide urique (1860 et années suivantes), avec en particulier la découverte de l'acide barbiturique (1864), composé souche des barbituriques. Il fut le premier à trouver la formule correcte de l'indole en 1869, dont il avait décrit la synthèse trois ans plus tôt.
En 1872 il effectue des recherches sur le phénol et le formaldéhyde, travaux annonçant ceux de Leo Baekeland, qui découvrira par la suite la Bakélite.
Durant la même période, il découvre la phénolphtaléine. En 1871, il découvre une méthode de synthèse de la phénolphthaléine par condensation de l'anhydride phtalique sur deux équivalents de phénol, en milieu acide (la molécule tirant son nom de la contraction des noms des deux réactifs). La même année, il est le premier à synthétiser la fluorescéine, un pigment fluorophore, jusque-là uniquement synthétisé par des micro-organismes (Pseudomonas par exemple), et connu alors sous le nom de « pyoverdine ». Von Baeyer nomma sa découverte « résorcinphthaléine » puisque synthétisée à partir d'anhydride phtalique et de résorcine. Le terme fluorescéine sera finalement utilisé, à partir de 1878.
Ses contributions à la chimie théorique comprennent la théorie des liaisons triples et la théorie dite de la tension de Baeyer dans les petits cycles de carbone (trois ou quatre atomes).
Les colorants
À partir de 1865, Adolf von Baeyer commence à travailler sur la teinture indigo (indigotine), et réussit une première synthèse en 1878, à partir de l'isatine. En 1880, il découvre une seconde méthode à partir de l'orthonitrobenzaldéhyde et de l'acétone (en présence de soude diluée, d'hydroxyde de baryum, ou d'ammoniaque). Cette seconde méthode est restée sous le nom de synthèse de Baeyer-Drewsen de l'indigo. Il découvrit sa structure chimique trois ans plus tard.
Consécration
En 1881, la Royal Society de Londres le récompense de la médaille Davy pour son travail sur l'indigo. En 1903, il obtient la médaille Liebig, et en 1905, il obtient le prix Nobel de chimie « en reconnaissance de ses services à l'avancement de la chimie organique de l'industrie chimique, à travers son travail sur les teintures organiques et les composés hydroaromatiques[2] ».
En 1914, il fut un des signataires du Manifeste des 93.
Notes et références
- (en)/(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Adolf von Baeyer » (voir la liste des auteurs) et en allemand « Adolf von Baeyer » (voir la liste des auteurs).
- (en) Adolf Baeyer, Viggo Drewsen, « Darstellung von Indigblau aus Orthonitrobenzaldehyd (p ) », Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, vol. 15, no 2, , p. 2856–2864 (DOI 10.1002/cber.188201502274)
- (en) « in recognition of his services in the advancement of organic chemistry and the chemical industry, through his work on organic dyes and hydroaromatic compounds » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Chemistry 1905 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 5 août 2010
- Adolf von Baeyer: Winner of the Nobel Prize for Chemistry 1905 Armin de Meijere Angewandte Chemie International Edition Volume 44, Issue 48, Pages 7836 - 7840 2005 Abstract
- Cf. l'analyse de la bibliothèque personnelle du chimiste R. Bunsen, dans (de) Rudolf Werner Soukup et Andreas Schober, Eine Bibliothek als beredte Zeugin eines umfassenden Wandels des wissenschaftlichen Weltbilds, Althofen, , 443 p., PDF (lire en ligne)
- Sébastien Soubiran, « Baeyer, Adolf von », dans Roland Recht et Jean-Claude Richez (dir.), Dictionnaire culturel de Strasbourg : 1880-1930, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, (ISBN 978-2-8682-0988-7), p. 70
Annexes
Bibliographie
- Karl Schmorl, Adolf von Baeyer, 1835-1917., Stuttgart, Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft, 1952. (OCLC 2456591)
- Günther Bugge (de): Das Buch der großen Chemiker. Verlag Chemie GmbH, Weinheim 1974, S. 321 ff.
- Carl Graebe: Geschichte der organischen Chemie. Verlag Julius Springer, Berlin 1920.
- (de) Friedrich Klemm, « Baeyer, Adolf Johann Friedrich Wilhelm Ritter von », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 1, Berlin 1953, Duncker & Humblot, p. 534–536 (original numérisé).
Liens externes
- (en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)
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