Agréable (1671)

L’Agréable était un navire de ligne à deux-ponts de 56 à 66 canons de la Marine royale française. Il fut construit en 1670-1671 à Toulon sous la direction du maître charpentier Laurent Coulomb et resta en service jusqu’en 1715[1]. Sa carrière exceptionnellement longue s’explique par ses qualités nautiques. Il fut intensément utilisé au combat lors des trois grands conflits que mena Louis XIV contre les puissances navales (Espagne, Hollande, Angleterre), participa aussi à la lutte contre les Barbaresques et à des missions de défense des intérêts français aux Indes orientales et occidentales. Il se nommait d’abord Le Glorieux, mais fut rebaptisé l’année de son lancement[1].

L’Agréable

Décor de poupe de l’Agréable en 1697, dessiné par Jean Bérain.
Autres noms Glorieux (1670-1671)
Type Vaisseau de ligne
Histoire
A servi dans  Marine royale française
Constructeur Laurent Coulomb[1]
Chantier naval Toulon[1]
Quille posée [1]
Lancement [1]
Armé [1]
Équipage
Équipage 350 à 400 hommes, 5 à 7 officiers[2].
Caractéristiques techniques
Longueur 44 m[1]
Maître-bau 12,5 m[1]
Tirant d'eau 6,3 m[1]
Tonnage 1 000 t[1]
Propulsion Voile
Vitesse 6 nœuds (maximum)[3]
Caractéristiques militaires
Armement 56 à 66 canons[4].

La place de l’Agréable dans la flotte de Louis XIV

Le montage d’un vaisseau à l’arsenal de Toulon à l’époque où l’Agréable y fut construit (Illustration extraite de l’Album de Colbert).

L’Agréable faisait partie de la première marine de Louis XIV, c'est-à-dire celle des débuts du règne, construite par Colbert entre 1661 et 1771[5]. L’Agréable comptait parmi les cent-six navires lancés de 1661 à 1671 et qui avaient permis à la flotte de quadrupler ses effectifs, soit cent-vingt-trois vaisseaux et frégates[5].

Son armement, donné à 56 canons à son lancement, fut régulièrement élevé à 60-62 pièces et a pu monter jusqu’à 66 pièces (en 1693[6]) si on suit les archives. Il se répartissait approximativement de la façon suivante[4] :

  • le premier pont, portait vingt-deux ou vingt-quatre pièces de 24 livres, ce qui le donne probablement percé à 12 sabords (dont un régulièrement non-utilisé) ;
  • le second portait vingt-quatre ou vingt-six pièces de 12 livres, ce qui le donne probablement percé à 13 sabords (dont un régulièrement non-utilisé) ;
  • les gaillards portaient dix ou douze canons de 4 ou 6 livres, (sans qu’il soit possible de connaitre leur répartition exacte sur l’avant ou l’arrière).

Cette artillerie correspondaient à peu près à la moyenne d’armement des navires de ligne français de l’époque qui tournait autour de 56-58 pièces en 1671 (contre 40-42 en 1661)[7]. En 1669-1670, la France adopta le système anglais de classement par rang des vaisseaux, suivant l’importance de leur artillerie[8], ce qui valu à l’Agréable de se retrouver dans le groupe des « 3e rang ». Avec trente-cinq unités de ce type en 1672, il faisait partie de la catégorie la plus fournie de la flotte (contre onze unités de 1re rang, vingt-deux de 2e rang et vingt-trois de 4e rang[9]).

Lancé le sous le nom de Glorieux, il fut rebaptisé l’Agréable dix jours plus tard[1]. C’était une décision du roi qui touchait quarante-et-un autre vaisseaux afin de leur donner un nom en conformité avec leur rang et l’idée qu’il se faisait alors de sa grandeur. L’appellation Glorieux passa à un vaisseau plus puissant de 2e rang, le qualificatif « agréable » correspondant à une vertu du souverain venant après celles mettant en valeur ses qualités familiales et militaires[10]. À son lancement, l’Agréable était mené par un équipage de 350 hommes encadré par 5 officiers, chiffre rapidement porté à 7[2]. En fin de carrière, il a embarqué jusqu’à 400 hommes[1].

Un rapport rendu en 1677 après trois années de campagne le déclarait « fort de bois, fin de voile, propre en corps d'armée » (c'est-à-dire propre à servir en escadre pour ce que dit la dernière partie du rapport) [11]. Un rapport plus tardif (1696 ; il a déjà 24 ans) lui accordait la vitesse, très élevée pour l’époque, de 6 nœuds[3]. C’était donc un bon – voire un très bon – vaisseau de guerre, ce qui expliqua sa longue carrière dans la flotte royale.

La carrière de l’Agréable (1671 - 1717)

La guerre de Hollande (1672 – 1678)

La bataille de Palerme, en 1676, à laquelle participa l'Agréable.

Le navire entra en service presque en même temps que commençait la guerre avec la Hollande, en 1672. Cependant, il n’y fut pas immédiatement engagé, car en 1672-1673 le plus gros des opérations navales se déroulaient en mer du Nord, mobilisant pour l’essentiel les escadres de Brest et de Rochefort coalisées avec la Royal Navy[12]. L’Agréable étant en poste à Toulon, il resta à quai et ne fut pas concerné par les quelques renforts qui furent envoyés en 1673 sur ce théâtre d’opération. Tout changea en 1673 avec l’entrée en guerre de l’Espagne (contre la France) et de la révolte de Messine (contre l’Espagne). Les Messinois, depuis la Sicile, demandant l’aide de Louis XIV contre leur maître espagnol, la guerre déborda en Méditerranée, mobilisant progressivement l’escadre de Toulon[13].

Louis XIV accepta de secourir la ville assiégée par l’armée et le flotte espagnole. Fin 1674, il y envoya, sous les ordres du chef d’escadre Valbelle, une petite force de six vaisseaux, avec un peu de ravitaillement en blé. L’Agréable, y joua le rôle de navire amiral[14]. La mission qui fut accomplie avec succès ([15]). Les Espagnols ne desserrant pas leur étreinte, un deuxième secours fut décidé, toujours sous les ordres de Valbelle, mais passé sur le Pompeux. Elle se composait de six vaisseaux, trois brûlots, une frégate et sept transports chargés de vivres. Parmi eux se trouvait l’Agréable, qui était maintenant placé sous le commandement du chevalier d’Ailli[15]. Partie de Toulon le , cette force arriva devant Messine le . La place était bloquée par vingt-deux vaisseaux et dix-neuf galères, mais Valbelle décida de forcer le passage[16]. L’Agréable fut donc engagé au feu pour la première fois lors du combat du Pharo, le [1]. Il était en 5e position sur la ligne française[17]. Les Espagnols de Melchior de La Cueva, surpris et impressionnés par le tir et la manœuvre française, ne purent empêcher l’escadre de passer et de ravitailler la ville. L’Agréable resta ensuite à l’ancre dans la ville avec les autres vaisseaux alors que d’autres renforts étaient annoncés[17]. Le , il débarqua une partie de son équipage avec celui du Pompeux pour assurer la défense des forts[18].

Ses renforts se présentèrent au matin du aux ordres du duc de Vivonne et Duquesne, (avec neuf vaisseaux, une frégate, trois brûlots escortant un convoi de blé)[15]. Melchior de la Cueva, désireux d’effacer l’affront du mois précédent, les attaqua aussitôt avec vingt vaisseaux et seize galères[16]. Après quatre heures d’une bataille très dure, la situation était encore indécise lorsque Valbelle, attiré par le son du canon, sortit de Messine avec quatre de ses six vaisseaux pour tomber sur les arrières des Espagnols qui furent contraints de virer de bord[16]. Parmi eux se trouvait l’Agréable qui attaqua les galères du marquis del Viso, les forçant à abattre leur voilure pour fuir à toutes rames vers Milazzo. Ayant rejoint l’escadre de Vivonne et Duquesne, l’Agréable participa à la poursuite des Espagnols qui fuyaient vers les îles Lipari. Il contribua à faire échouer une tentative de reprise du combat par ces derniers à la nuit tombante[16]. L’escadre française entra ensuite dans Messine alors que les Espagnols se repliaient sur Naples[19].

Après cette victoire, l’Agréable continua d’opérer dans les eaux d’Italie du sud où les Espagnols avaient reçu, en juillet, le renfort d’une grosse escadre hollandaise[12]. Alors que les plus gros vaisseaux avaient été renvoyés sur Toulon par Vivonne, il resta à Messine dans la petite force de dix navires qui opérait sous les ordres du lieutenant général d’Alméras. L’Agréable ne fut pas présent à la bataille d'Alicudi, le , qui opposa les vingt vaisseaux de Duquesne revenant de Toulon avec du ravitaillement, aux dix-huit hollandais de Michiel de Ruyter qui fut forcé de se replier[20]. Il rejoignit l’escadre le lendemain avec les neuf autres vaisseaux d’Alméras qui était venu à sa rencontre depuis Messine et qui y retournèrent avec Duquesne une fois la jonction faîte[20].

L’armée navale de Duquesne comptait maintenant trente vaisseaux, dont l’Agréable, toujours commandé par le chevalier d’Ailli[21]. Elle sortit de Messine une nouvelle fois pour se porter à la rencontre de Ruyter qui avait fait sa jonction avec les vaisseaux espagnols de La Cerda (le nouveau chef espagnol) et qui disposait maintenant de vingt-neuf bâtiments de ligne plus quelques galères[17]. Lors de la bataille qui opposa les deux escadres devant la baie d’Agosta le , l’Agréable combattit en douzième position sur la ligne, c'est-à-dire au centre[21]. Il fut donc assez peu engagé dans l’affrontement, car les échanges d’artillerie les plus violents opposèrent les deux avant-gardes alors que les vaisseaux espagnols qui formaient le centre adverse se tenaient à plus grande distance[17].

Cette bataille tournant à l’avantage des Français, l’escadre Hispano-Hollandaise fit retraite vers Syracuse puis Palerme pour se réparer[17]. C’est là que le Vivonne et Duquesne virent l’attaquer pour la détruire au mouillage. L’Agréable fit partie de la masse de choc de neuf vaisseaux, sept galères et cinq brûlots chargée d’enfoncer les Hollandais de l’aile droite[22]. Menée sous les ordres du chef d’escadre Preuilly d’Humières, l’opération fut une parfaite réussite, participant ainsi activement à la victoire française qui vit la destruction d’une large partie des bâtiments ennemis[22]. L’Agréable repassa ensuite à Messine toujours dans l’escadre de Preuilly d’Humières puis rentra à Toulon le [18]. La guerre s’achevant en 1678, il y fut désarmé pour quelques années.

La guerre contre l’Espagne et la lutte contre les Barbaresques (1684 – 1685)

Le bombardement de Tripoli, en 1685, auquel participa l’Agréable sous les ordres de Tourville.

En , l’Agréable subit un début de radoub[23]. En 1684, il reçut pour commandant le capitaine de vaisseau Du Challard alors que la guerre venait de reprendre avec l’Espagne depuis quelques mois. Le vaisseau fut mâté à Toulon en juillet pour être caréné[23] puis fut armé à Toulon pour rejoindre l’escadre du Levant. Il fut intégré dans l’escadre de Duquesne, qui, sur l’Ardent, patrouillait devant la Catalogne[23]. La guerre s’achevant, il reçut l’ordre de désarmer le [24].

En 1685, Versailles décidait d’une nouvelle expédition pour châtier les pirates barbaresques qui persistaient à s’en prendre aux navires français qui commerçaient avec le Levant. La ville de Tripoli fut désignée comme cible à la petite escadre confiée au vice-amiral Jean d'Estrées[25]. Il disposait de neuf vaisseaux, cinq galiotes à bombes, quatre flûtes, deux brûlots, de quelques galiotes à rames, tartanes et autres petits bâtiments[26]. L’Agréable, qui venait juste d’être caréné et passé en revue, en faisait partie[27]. Il était placé sous les ordres de l’étoile montante de la flotte royale : Anne Hilarion de Costentin de Tourville[28].

Le , l’escadre arriva devant Tripoli[29]. Après reconnaissances des lieux, le bombardement commença dans la nuit du 22 au 23, supervisé par Tourville et se poursuivit jusqu’au , jour où le Dey demanda grâce et implora le pardon du roi de France[30]. Après la signature d’un traité de paix, la libération des captifs chrétiens et le versement d’une rançon, l’escadre se dirigeât vers Tunis pour lui faire subir le même sort, mais le Dey fit spontanément sa soumission, paya tribut et libéra les esclaves chrétiens qui étaient entre ses mains[29]. Après ce double succès, l’expédition fit une croisière de démonstration devant Alger dont certains corsaires avaient rompu le traité de paix. L’Agréable y mouilla le [23]. Le il était de retour à Toulon et fut désarmé le après mise en quarantaine[23]. En 1686, l’Agréable fut l’objet de travaux d’entretien : son étambot fut changé ainsi qu’un porque, 70 pieds de bordage et 3 courbes en fond de cale[23].

La guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688 – 1697)

L’arsenal de Rochefort à l’époque où l’Agréable y hiverna en 1689-1690.
La bataille de Béveziers, en 1690, donnée pour le contrôle de la Manche.

En 1688 la guerre reprit en Europe, l’Angleterre et la Hollande se coalisant sur mer contre la France[31]. Le plus gros des opérations navales se déroulant en mer d’Irlande et dans la Manche, l’Agréable passa dans l’Atlantique pour y renforcer l’escadre de Brest, probablement dans les vingt vaisseaux qui appareillèrent sous les ordres de Tourville depuis les îles d’Hyères le [32]. Il était commandé par Jean Erard de Belle-Isle[23]. Ce renfort réussit à passer le , malgré le blocus organisé par plus de soixante-dix vaisseaux ennemis en mer d’Iroise[32]. Cette jonction permettant de former une armée navale de soixante-deux vaisseaux, celle-ci prit la mer le , mais sans parvenir à faire de rencontre décisive. L’ennemi étant introuvable, elle rentra à Brest le [23]. Jugé incapable de tenir la mer en hiver, l’Agréable fut envoyé à Rochefort pour y être désarmé avec deux autres vaisseaux[33]. Tous quittèrent Brest le après avoir débarqués leurs gros canons et n’avoir gardé que les calibres de 8, 6 et 4 livres[23].

L’armement de l’Agréable, qui avait été porté à 60 canons en 1689 passa à 64 pour la campagne de 1690, ce qui le mettait presque au niveau des vaisseaux de 2e rang[34]. Il changea aussi de commandant, la Motte-Genouillée prenant le relais d’Erard de Belle-Isle[35]. Le , Tourville appareilla à la tête de soixante-quinze vaisseaux devant s’engager dans la Manche pour en prendre le contrôle[36]. Sur l’arrière-garde, dans les vingt-quatre bâtiments de l’escadre bleu et blanche, se trouvait l’Agréable. Comme le reste de la flotte, il combattit toute la journée du lors de la brillante victoire de Béveziers sur les forces Anglo-Hollandaises qui furent contraintes de prendre la fuite en perdant de nombreux vaisseaux[36]. Toute idée de débarquement en Angleterre ou en Irlande ayant cependant été abandonnée, l’Agréable rentra à Brest avec les autres vaisseaux peu de temps après[23].

En 1691, l’Agréable fit de nouveau partie de l’armée navale qui sortit de Brest le avec soixante-douze vaisseaux pour participer à la campagne dite « du large » qui dura jusqu’au et ne vit aucune bataille car Tourville esquiva toute rencontre avec les quatre-vingt-six vaisseaux ennemis lancés à sa poursuite[1]. Il semble qu’il ait regagné ensuite Toulon avec les autres bâtiments de l’escadre du Levant. En 1692, l’Agréable ne fut pas engagé dans la bataille de Barfleur, car cette même escadre (treize vaisseaux), sous les ordres de d’Estrées ne réussit pas à faire sa jonction à temps avec les forces de Tourville qui durent se battre seules[37]. En 1693, l’Agréable était sous le commandement du chevalier d’Arbonville[6]. Il faisait partie de l’armée navale de Tourville (soixante-douze vaisseaux) lorsqu’elle intercepta le grand convoi anglo-hollandais de Smyrne au large des côtes portugaises. Armé à 66 canons (la maximum connu dans toutes ses campagnes), il était situé au centre du dispositif (escadre blanche)[6].

On ne trouve plus trace, pour la suite du conflit, (qui dura jusqu’en 1697) de la participation de l’Agréable. C’était pourtant un navire adapté au changement de stratégie de Louis XIV qui avait décidé en 1694 de laisser de côté la guerre d’escadre (trop coûteuse et mobilisant trop de marins) au profit de la guerre au commerce menée par des divisions composées de vaisseaux plus petits (de 3e, 4e ou 5e rang) où des frégates (en laissant à quai les plus gros de 1er et 2e rang)[38].

La refonte de 1697

Le vaisseau était maintenant très ancien. En 1692, les rapports le disaient encore « bon voilier[39] ». En 1696, il était déclaré « presque hors de service »[40]. L’Agréable arrivait dans sa vingt-cinquième année, âge très avancé à une époque ou la moyenne des vaisseaux français n’était que de douze ans[41]. La question de sa mise à la casse se posa, mais compte tenu de ses qualités nautiques, il fut décidé de le refondre.

C’était une remise à niveau couteuse (beaucoup plus qu’un simple radoub), presque égale à la construction d’un nouveau vaisseau, et encore assez peu développée dans la Marine française à cette époque, contrairement à la Royal Navy qui pratiquait plus couramment le « rebuilt » (reconstruction)[41]. La refonte était une véritable opération à cœur ouvert qui durait des mois et consistait à remplacer la majeure partie des pièces de charpente[41]. Elle fut menée pendant l’année 1697[1], à Brest semble-t-il. Laurent Coulomb étant décédé en 1696, c’est le maître charpentier Rodolphe qui se chargea de l’opération[42].

C’est à cette occasion que Jean Bérain réalisa les dessins des décors de la proue et de la poupe (tableau et bouteilles) aujourd’hui conservés au Musée de la Marine[43]. Un rapport de 1701, créditait l’Agréable d’une vitesse de seulement 4 nœuds avec un évasif « on le croit bon voilier[44] ». L’année suivante, il retrouva sa vitesse originelle de 6 nœuds et il était décrit comme « vieux et bon voilier[45] ». Il venait déjà de réaliser plusieurs missions loin des eaux européennes, ce qui fit la spécificité de la dernière partie de sa carrière.

Les missions outre-mer (1699 – 1705)

Vaisseaux partant pour les Indes vers 1700. L’Agréable y effectua deux missions entre 1699 et 1705.
Deux soldats avec un coffre en pièces d'or ou d'argent. Entre 1700 et 1705, l’Agréable convoya ou captura aux Indes orientales d'importantes sommes en métaux précieux.
Plan de la rade et du fort portugais de Benguela, que contribua à détruire l’Agréable lors de son ultime mission.

La première mission aux Indes orientales (1699 - 1701)

Le retour de la paix, en 1697, permit à la France de récupérer en Asie son comptoir de Pondichéry, mais il fallait y rétablir les affaires de la Compagnie des Indes orientales qui avaient beaucoup souffert de la guerre[46]. Pendant quelques années, une demi-douzaine de bâtiments reçurent pour mission d’y accompagner les navires de la Compagnie pour les protéger où établir de nouveaux comptoirs[47]. La région restait dangereuse car même en temps de paix les différentes compagnies de commerce européennes étaient toujours rivales. Les saisies de navires et les combats n’étaient pas rares et il y avait aussi la menace des pirates, toujours nombreux le long des côtes d’Afrique de l’Est ou de l’Inde.

En 1699, l’Agréable, qui était maintenant commandé par le capitaine de Châteaumorant, partit de Lorient (le port de la Compagnie des Indes) pour Pondichéry avec un petit vaisseau de 40 canons, la Mutine[47]. Il avait ordre de pourchasser les forbans anglo-hollandais qui infestaient les côtes du Siam[47]. Cette expédition mal connue où l’Agréable fit fonction pour la seconde fois de navire-amiral a été étudiée récemment[48]. Châteaumorand avait aussi pour mission, sous le sceau du secret, et avec un équipage trié sur le volet, de ramener en France une importante cargaison d’or et d’argent[48].

Au retour, près de l’île de Bourbon, l’Agréable fut attaqué et livra un très dur combat pour se dégager (l’adversaire reste inconnu). Châteaumorand, blessé, dut laisser son second, Fontenay de Montreuil, prendre le commandement et faire escale sur l’île pour réparer les dommages du vaisseau. Par précaution, Fontenay de Montreuil décida d’enterrer la cargaison pour la récupérer plus tard avec des moyens plus puissants[48]. L’Agréable rentra donc à vide sur Lorient, mais le déclenchement d'une nouvelle guerre générale en 1702 fit oublier le métal précieux dans sa cachette où il se trouverait encore[49].

La mission aux Antilles (1702)

En 1702 l’Agréable passa sous le commandement du chevalier de Roucy[50] et intégra la petite escadre de six vaisseaux aux ordres de l’un des meilleurs marins de Louis XIV : Jean-Baptiste du Casse. L’Espagne était maintenant alliée de la France face à l’Angleterre et à la Hollande, mais Madrid n’avait plus qu’une poignée de navires pour assurer la sécurité des liaisons avec son immense empire aux Amériques[51]. La tâche incomba donc à la marine de Louis XIV. C’est ainsi que Du Casse reçut pour mission d’aller à la Corogne y faire sa jonction avec des transports devant embarquer 2 000 soldats espagnols ainsi que de hautes personnalités à destination du Mexique (le duc d’Albuquerque, sa famille, ses domestiques et de nombreux religieux[50]).

Une importante force anglaise qui patrouillait dans le secteur n’osant pas engager le combat, Du Casse put passer et arriva à Porto-Rico le . Ayant détaché deux de ses vaisseaux vers Vera Cruz pour y escorter le duc et sa suite, il se retrouva en infériorité lorsque le il rencontra les sept vaisseaux de John Benbow sur les côtes colombiennes, près de Santa Marta[50]. Malgré ses quatre unités totalisant seulement 258 canons contre les 398 de Benbow, Du Casse décida de faire face, alignant même une frégate, un brûlot et une flûte pour étoffer sa ligne[50]. L’Agréable occupait la deuxième position dans le dispositif, derrière le vaisseau-amiral l’Heureux de Du Casse[52].

Benbow essaya d’attaquer à la nuit tombante, mais fut repoussé, sans que l’Agréable ait été engagé dans l’action. Il relança son attaque le 1er septembre, en accentuant ses efforts sur le Phénix, un vaisseau de 60 canons que secondait l’Agréable[50]. Après plus de trois heures trente de canonnade, il fut repoussé, un bâtiment anglais de 50 canons se retrouvant hors de combat (le Ruby). La poursuite, cependant, continua encore plusieurs jours. Du Casse plaça l’Agréable en tête de sa formation, qui subit une nouvelle attaque le . Un vaisseau, démâté, se retrouva en perdition, mais il fut secouru à temps (l’Apollon). Heureusement pour les Français, Benbow n’était pas obéi par une partie de ses capitaines qui se tenaient à l’écart des combats, si bien que Du Casse réussit à faire son entrée dans Carthagène le [50]. Son rapport dit que le chevalier de Roucy, sur l’Agréable, avait combattu « en héros ». Séduit, Du Casse lui offrit sa fille en mariage avec 1 200 livres de dot[50]

La seconde mission aux Indes orientales (1704 - 1705)

Au printemps 1704, l’Agréable repartit pour les Indes orientales. Comme lors de sa première mission en 1699, il était accompagné du petit vaisseau de 40 canons la Mutine pour y escorter deux navires de la Compagnie des Indes[53]. L’Agréable était maintenant sous les ordres du baron Robeck de Pallières et faisait fonction une nouvelle fois de vaisseau-amiral car c’était lui le mieux armé[47]. Le , les quatre bâtiments se retrouvèrent sur les côtes de l’Inde, entre Goa et Cannanore, face à deux frégates de vingt-huit et vingt-quatre canons accompagnées d’un gros navire de l’Hindoustan[47]. Il s’agissait de Portugais, contre qui il fallut engager le combat car le Portugal avait rejoint l’Angleterre contre la France et l’Espagne. Ayant fait mine de se rendre, les Portugais tirèrent sur les chaloupes venues les amariner ce qui obligea De Pallières à les cribler de coups et à menacer de les pendre pour les forcer à mettre pavillon bas. Il brûla le plus fortement armé des navires, fit jeter à la mer les canons du second et le laissa repartir vers Goa avec les deux équipages, ne gardant que le navire hindou[47].

Le , par le travers de Gondelour, l’Agréable se retrouva face à un gros vaisseau hollandais, le Phoenix d’Or, monté par un équipage d’élite car transportant à Nagapattinam le commissaire général de la côte de Coromandel[47]. De Pallières n’avait que 48 canons alors que le Hollandais en alignait 54. Le combat qui s’ensuivit vit néanmoins l’Agréable (qui tirait au corps) prendre le dessus sur le Phoenix d’Or (qui tirait sur les agrès). Le Phoenix d’Or perdit son capitaine, son commissaire de bord ainsi qu’une cinquantaine d’hommes et dut baisser pavillon. La prise était considérable : il y avait à bord un demi-million de marchandises dont un coffre-seul qui contenait 250 000 livres en or. Quatre jours après, la division française arrivait à Pondichéry qu’elle sauvait d’une attaque imminente car le gouverneur François Martin put négocier la libération du commissaire général hollandais (il se nommait Bernard Phoonsen), contre une trêve[47].

Le , De Pallières appareilla pour la France avec sa petite division. Il fit escale à l’île de Bourbon, doubla le cap de Bonne-Espérance en avril et se retrouva, le , devant le petit fort portugais de Benguela, (sur la côte de l’actuelle Angola). Décision fut prise de l’attaquer. Le commandant du fort refusant de se rendre et faisant tirer sur les vaisseaux, il fallut le bombarder et organiser un débarquement avec 250 hommes. Les Portugais s’enfuirent dans l’arrière-pays en incendiant le fort et les marchandises en dépôt, privant ainsi les Français de toute espérance de butin. De Pallières n’ayant plus aucun contact avec eux, il décida de faire sauter ce qui restait du fort et incendia la ville[1]. Un brigantin portugais se présentant devant la place sans savoir qu’elle avait changé de main fut capturé et incendié. Le , la petite division quitta les lieux, fit escale à Vigo et arriva enfin à Port-Louis au mois d’octobre. L’inventaire des prises clôtura la campagne. C’était un armement mixte donc corsaire : le comte de Toulouse, qui avait investi dans l’opération, eut droit à 10 % de la prise du Phoenix d’Or[54].

Les dernières années (1705 - 1717)

Les auteurs ne mentionnent plus l’Agréable dans les dernières opérations de la guerre, alors que celle-ci ne se termina qu’en 1713 avec l’Angleterre et la Hollande. Il resta stationné deux ans à Port-Louis, qui n’était pas réellement un port de guerre. Un rapport de 1706 le disait « en radoub, vieux[55] ». Opération qui ne fut effectuée semble-t-il qu’en 1708, lorsqu’il fut transféré sur Brest[1].

Les croisières lointaines l’avaient beaucoup fatigué. Le rapport remis en 1708 le décrivait comme « fort vieux et arqué[56] ». Sa quille, qui avait beaucoup travaillé sous les effets conjugués de la houle et de la mâture était maintenant recourbée vers l’intérieur, c'est-à-dire que les extrémités étaient plus basses que le milieu du navire. Cette déformation était commune à nombre de vieux vaisseaux et annonçait généralement leur fin. En 1711, 40 ans après son entrée en service, l’Agréable fut réduit à l’état de ponton à Brest. Condamné en 1715, il fut mis à la casse en 1717[1].

La maquette de l’Agréable au Musée national de la Marine

Le Musée national de la Marine à Paris détient un modèle réduit de l’Agréable. Il a été réalisé vers 1836 par le maquettiste Jean-Baptiste Tanneron sur les documents d’époque. L’œuvre, construite à l’échelle 1/40e, n’a pas de gréement ni d’artillerie, le maquettiste ayant surtout porté ses efforts sur la reproduction des décorations de la proue et de la poupe d’après les dessins du maître Jean Bérain[43].

Notes et références

  1. Roche 2005, p. 10.
  2. L’équipage variait en fonction de la disponibilité réelle des marins lorsque la guerre durait longtemps (épidémies, désertions, pertes au combat). Les chiffres donnés par les archives sont donc souvent assez théoriques. Acerra et Zysberg 1997, p. 220, voir aussi Jean Meyer dans Vergé-Franceschi 2002, p. 105. En 1672, les registres donnaient l’Agréable à 5 officiers et 350 hommes d’équipage (55 officiers mariniers, 180 matelots, 115 soldats). Par la suite, le nombre d’officiers monta à 7. L’équipage resta à 350 hommes jusqu’en 1705 mais sa composition changea car le nombre d’officiers mariniers et de matelots augmenta, le nombre de soldats diminua (en 1690 par exemple, le vaisseau embarquait 67 officiers mariniers, 189 matelots et 94 soldats). En 1705, l’équipage fut porté à 364 hommes (Roche 2005, p. 10), puis 400 en 1709, alors que le navire était en fin de carrière. Les données détaillées sur le vaisseau (et toute la flotte) sont compilées sous forme de tableau annuel dressé par Jean-Michel Roche d’après les documents d’époque (les états abrégés de la marine). Cinquante et une années sont consultables, de 1669 à 1772, sur le site netmarine.net. Voir aussi French ship of the line L’Agréable (1671), sur le site anglophone Three Decks - Warships in the Age of Sail d'après Demerliac 1992.
  3. Tableau de la flotte française en 1696 (d'après Roche 2005). Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, la vitesse moyenne d’un vaisseau de guerre dépassait rarement les 5 nœuds. Vergé-Franceschi 2002, p. 1031-1034.
  4. L’armement varie d’une époque à une autre. Il est donné à 56 pièces par Roche 2005, p. 10. Ce chiffre correspond à ce qui est noté dans les archives de 1672 (les états abrégés de la marine). En 1677, le vaisseau est annoncé à 60 canons, en 1690 à 64 canons, en 1691 à 60 canons, en 1693 à 66 canons, en 1696 à 56 canons, en 1698 à 60 canons, en 1699 à 62 canons, en 1704 à 50 canons, en 1706 à 52 canons et en 1708 à 62 canons. Le modèle réduit exposé au Musée national de la Marine de Paris, reconstitué au XIXe siècle d’après les plans d’époque, ne permet de porter qu’une cinquantaine de canons, sans compter les canons de chasse et de poursuite. Cette maquette ne donne pas réellement la possibilité de mettre des canons sur le gaillard avant. Les données détaillées sur le vaisseau (et toute la flotte) sont compilées sous forme de tableau annuel dressé par Jean-Michel Roche d’après les documents d’époque (les états abrégés de la marine). Cinquante et une années sont consultables, de 1669 à 1772, sur le site netmarine.net. Voir aussi French ship of the line L’Agréable (1671), sur le site anglophone Three Decks - Warships in the Age of Sail d'après Demerliac 1992 et Ronald Deschênes sur le site agh.
  5. Meyer et Acerra 1994, p. 40-52.
  6. Pâris 1886, p. 161 (planche n°)
  7. Meyer et Acerra 1994, p. 40-52, Acerra et Zysberg 1997, p. 21-22 et 59-60.
  8. Vergé-Franceschi 2002, p. 120 et 1444.
  9. D’après le tableau dressé par Villiers, Duteil et Muchembled 1997, p. 24 et reproduit dans l’article sur l’Histoire de la Marine française.
  10. C’est le François, de 62-66 canons qui reprit le nom de Glorieux. Vergé-Franceschi 2002, p. 1058. Pour les autres bâtiments, voir aussi la liste des vaisseaux de Louis XIV.
  11. Cité par Roche 2005 sur le site netmarine.net.
  12. Vergé-Franceschi 2002, p. 748
  13. Messine constituait un passage obligé pour passer en Méditerranée orientale en évitant les pirates barbaresques, ce qui lui donnait une grande importance économique et stratégique. Bély 2015, p. 633.
  14. Les autres navires étaient le Fier, le Fortuné, le Sage, le Téméraire et le Prudent. Il y avait aussi trois brûlots. Roche 2019, p. 27.
  15. Troude 1867-1868, p. 146-147.
  16. La Roncière 1920, p. 601-602.
  17. Le Moing 2011, p. 251-255.
  18. Roche 2019, p. 27.
  19. Vergé-Franceschi 2002, p. 1357
  20. La Roncière 1920, p. 620-625.
  21. Troude 1867-1868, p. 159
  22. La Roncière 1920, p. 639-640, Troude 1867-1868, p. 164.
  23. Roche 2019, p. 27-28.
  24. Il est possible que l’Agréable soit parti accompagner le Fougueux dans sa mission à Alger en novembre 1684, mais les sources à ce sujet sont incertaines. Roche 2019, p. 28.
  25. Ce n’était pas la première expédition de ce genre contre le « fléau barbaresque » (Martine Acerra, Jean Meyer), Meyer et Acerra 1994, p. 58. Une expédition avait déjà eu lieu à Djidejelli (1664), une bataille à Cherchell (1665) et surtout contre Alger où s’étaient succédé les escadres (en 1661, 1665, 1682, 1683 ). Vergé-Franceschi 2002, p. 164. La régence tripolitaine, théoriquement soumise à l’autorité de la Sublime Porte tirait l’essentiel de ses ressources des profits de la piraterie. Jean Béranger, dans Vergé-Franceschi 2002, p. 347-348.
  26. Détail de la composition de l’escadre consultable sur une gravure d'époque, source Gallica.fr.
  27. Caréné à Toulon le 1er mai 1685, passé en revue le 13 mai. Roche 2019, p. 228.
  28. Taillemite 2002, p. 507.
  29. Le Moing 2011, p. 261-262.
  30. Michel Vergé-Franceschi, dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1423.
  31. Bély 2015, p. 773-775.
  32. La Roncière 1932, p. 61-62.
  33. Le Vaillant et l’Aquilon. Roche 2019, p. 28.
  34. Tableau de la flotte française en 1689 et en 1690 d’après Roche 2005. Armement repris par Troude 1867-1868, p. 199 mais pas par La Roncière 1932, p. 74 qui le place seulement à 58 canons en 1690. Ces écarts sont inexpliqués.
  35. Troude 1867-1868, p. 197-202, La Roncière 1932, p. 74.
  36. Le Moing 2011, p. 266-269.
  37. Vergé-Franceschi 2002, p. 169
  38. Villiers, Duteil et Muchembled 1997, p. 55-56.
  39. Tableau de la flotte française en 1692, d’après Roche 2005.
  40. Tableau de la flotte française en 1696, d’après Roche 2005.
  41. Acerra et Zysberg 1997, p. 82-83 et 98-99.
  42. Tableau de la flotte française en 1699, d’après Roche 2005.
  43. Dessins de l’Agréable, sur le site du Musée national de la Marine et sur le site de la BNF.
  44. Tableau de la flotte française en 1701, d’après Roche 2005.
  45. Tableau de la flotte française en 1702, d’après Roche 2005.
  46. Villiers, Duteil et Muchembled 1997, p. 66-68.
  47. La Roncière 1932, p. 575-579.
  48. Le trésor du capitaine Fontenay de Montreuil, article de Jean-Marc Techer, Clicanoo.re, 21 février 2000.
  49. De cette mission, il ne reste qu’une poignée de documents exhumés par un passionné, Patrice Hoffschir avec l’aide des conservateurs Philippe Henrat et Mme Bredel. Quant aux caisses d’or et d’argent, elles auraient été enterrées près de Saint-Gilles et font aujourd’hui rêver les chasseurs de trésors. Jean-Marc Techer, Le trésor du capitaine Fontenay de Montreuil, article de la revue Clicanoo.re, 21 février 2000. Voir aussi Hoffschir 2002, L’île de la Réunion, un coffre-fort de 2 500 km2, Mauritius Printing Specialists (Pte) Ltd, 2002.
  50. La Roncière 1932, p. 474-478.
  51. Monaque 2016, p. 85-86.
  52. Composition de la division, dans son ordre de marche : l’Heureux (68 canons), l’Agréable, le Phénix (60), l’Apollon (50), le Prince de Frise, le Marin (brûlot), l’Auguste (frégate), l’Anne (une prise). La Roncière donne l’Agréable armé à seulement 50 canons. Composition de la division anglaise : le HMS Défiance (64 canons), le Pendennis (50), le Windsor (60), le Bredah (70), le Greenwich (54), le Ruby (50) et le Falmouth (50). La Roncière 1932, p. 475.
  53. Ces navires de commerce, armés eux aussi, se nommaient l’Aurore et le Saint-Louis, La Roncière 1932, p. 576.
  54. La Roncière 1932, p. 578. L’affaire cependant, fut déficitaire car la revente des marchandises rapportées par les deux navires de la Compagnie des Indes, l’Aurore et le Saint-Louis, ne couvrit pas le coût de l’expédition. Villiers, Duteil et Muchembled 1997, p. 68.
  55. Tableau de la flotte française en 1706, d’après Roche 2005.
  56. Tableau de la flotte française en 1708, d’après Roche 2005.

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages récents

  • Martine Acerra et André Zysberg, L'essor des marines de guerre européennes : vers 1680-1790, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire » (no 119), , 298 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7181-9515-0, BNF 36697883)
  • Lucien Bély (dir.), Dictionnaire Louis XIV, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1405 p. (ISBN 978-2-221-12482-6). 
  • Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
  • Olivier Chaline, La mer et la France : Quand les Bourbons voulaient dominer les océans, Paris, Flammarion, coll. « Au fil de l’histoire », , 560 p. (ISBN 978-2-0813-3327-7)
  • Alain Demerliac, La Marine de Louis XIV : nomenclature des vaisseaux du Roi-soleil de 1661 à 1715, Nice, Omega, , 292 p. (ISBN 2-906381-15-2).
  • Patrice Hoffschir, L’île de la Réunion : Un coffre-fort de 2 500 km2, Ile Maurice, Mauritius Printing Specialists (Pte) Ltd, , 115 p.
  • Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Marines Éditions, (ISBN 978-2-35743-077-8). 
  • John A. Lynn, Les Guerres de Louis XIV, éditions Perrin, coll. « Tempus », , 561 p. (ISBN 978-2-262-04755-9).
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
  • Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. 1, de 1671 à 1870, éditions LTP, , 530 p. (ISBN 2-9525917-0-9, lire en ligne). 
  • Jean-Michel Roche (dir.), Commandants, états-majors et activité des bâtiments de la Marine française, t. 1, 1661-1689, éditions LTP, , 540 p. (ISBN 2-9525917-5-X, lire en ligne). 
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, coll. « Dictionnaires », , 537 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2847340082)
  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0). 
  • Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil et Robert Muchembled (dir.), L'Europe, la mer et les colonies : XVIIe – XVIIIe siècle, Paris, Hachette supérieur, coll. « Carré histoire », , 255 p. (ISBN 2-01-145196-5). 
  • Patrick Villiers, La France sur mer : De Louis XIII à Napoléon Ier, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 286 p. (ISBN 978-2-8185-0437-6)

Ouvrages anciens

  • Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La Guerre de Trente Ans, Colbert, t. 5, Paris, Plon, , 822 p. (lire en ligne). 
  • Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : Le crépuscule du Grand règne, l’apogée de la Guerre de Course, t. 6, Paris, Plon, , 674 p. (lire en ligne). 
  • Edmond Pâris, Collection de plans ou Dessins de navires et de bateaux anciens et modernes, existants ou disparus : avec les éléments numériques nécessaires à leur construction, t. 3, Paris, Gauthier-Villars, , 128 p. (lire en ligne). 
  • Onésime Troude, Batailles navales de la France, t. 1, Paris, Challamel aîné, 1867-1868, 453 p. (lire en ligne). 

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