Ah! non credea mirarti
Ah! Non credea mirarti est une cavatine pour soprano tirée de l'acte II (scène 2) de La sonnambula composée par Vincenzo Bellini créée par Guiditta Pasta le 6 mars 1831[1].
Ah! Non credea mirarti La sonnambula | |
Livret de La Sonnambula de Vincenzo Bellini | |
Nb. d'actes | II |
---|---|
Langue originale | Italien |
Durée approximative | 4'30 |
Dates de composition | 1831 |
Création | 6 mars 1831 Teatro Carcano, Milan |
Création française |
1831 Théâtre italien |
Personnages | |
Amina, Elvino | |
L'air précède la cabalette Ah! non giunge, et suit le récitatif Oh! se una volta sola. La cavatine débute andante cantabile. L'œuvre de Bellini culmine avec cet air, qui reprend les codes belcantistes et romantiques par excellence.
Contexte
Elvino, furieux, rompt les fiançailles après avoir découvert Amina chez le Comte Rudolfo, qui se serait retrouvée chez lui pendant une crise de somnambulisme, la veille de leur mariage. Il se décide à épouser Lisa. Triste et bouleversée, Amina interprète cet air en état de somnambulisme, chantant son amour pour Elvino en contemplant les violettes qu'il lui avait offertes la veille[2]. Elle les compare à l'amour que lui porte Elvino, un amour qui n'aurait duré qu'un jour. Le village assiste à ce scène de somnambulisme, alors qu'Amina se trouve sur la corniche du toit de la maison.
Analyse
Cet air constitue une Scène de Folie en ce que l'annulation du mariage par Elvino pousse Amina dans un état de détresse mentale, symbolisée ici par sa crise de somnambulisme qui lui permet de s'échapper de l'hostilité du monde réel.[3] Aussi, la folie se manifeste par le délire associé à sa perte de conscience et de raison (elle confond Rudolfo et Elvino), même si la fin est heureuse[4]. Ce n'est pas un duo mais Elvino intervient à deux reprises dans l'air. Un hautbois reproduit un thème plaintif qui rappelle l'innocence de Amina[5].
La cabalette qui suit marque le moment où Elvino reprend confiance en Amina et lui rend sa bague pour se marier au village : c'est le dénouement et l'euphorie dans un air virtuose (Ah! Non giunge uman pensiero / Ah! aucune pensée humaine ne peut décrire mon bonheur)[6].
Cette cavatine précède ainsi la scène du somnambulisme chez Verdi dans Macbeth en 1847. Mais les issues sont différentes puisque chez Verdi, aucune cabalette ne suit la scène, et celle-ci se termine sur une fin sans dénouement heureux[7].
Reprises
La cavatine est reprise très souvent avec la cabalette en récital. Des artistes comme La Pati, La Malibran[8], La Callas, Montserrat Caballé, Joan Sutherland, Nathalie Dessay et plus récemment Pretty Yende ont incarné sur scène Amina.
Postérité
Cet air aurait été un des préférés de Frédéric Chopin, qui aurait demandé à ce qu'on la joue sur son lit de mort.[9]
On retrouve aussi les paroles de cet air sur la tombe de Vincenzo Bellini en la Cathédrale Sainte-Agathe à Catane.
Paroles
- Ah, non credea mirarti
- si presto estinto, o fiore!
- Passasti al par d’amore,
- che un giorno sol durò.
- Io più non reggo (Elvino)
- Passasti al par d’amore,
- Più non reggo a tanto duolo (Elvino)
- Potria novel vigore
- Il pianto mio recarti
- Ma ravvivar l'amore
- Il pianto mio,
- ah, no, no, non può.
Traduction
- Ah, je ne croyais pas vous voir
- Fanées si tôt, ô fleurs,
- Vous avez vécu comme l'amour,
- Qui ne dure qu'un jour.
- Je ne peux plus supporter (Elvino)
- Vous avez vécu comme l'amour,
- Je ne peux plus supporter tant de douleur (Elvino)
- Peut-être mes larmes vous feront-t-elles revivre,
- Mais elles ne raviveront pas l'amour hélas.
Notes et références
- La Sonnambula (lire en ligne)
- « La Sonnambula (Œuvre - Vincenzo Bellini/Felice Romani) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique », sur www.opera-online.com (consulté le )
- « La Somnambule de Vincenzo Bellini - À propos - Ôlyrix », sur Olyrix.com (consulté le )
- « A Study of Six Selected Coloratura Soprano "Mad Scenes" in Nineteenth Century Opera. »
- « DEPICTIONS OF MADNESS IN VOCAL MUSIC »
- Opera Daily, « Opera Daily 🎶 — "Ah! non credea" from La Sonnambula », sur www.youroperadaily.com (consulté le )
- La Sonnambula, Bordeaux, Opéra de Bordeaux, (lire en ligne)
- « La Sonnambula | Saisons précédentes | Opéra de Monte-Carlo », sur www.opera.mc (consulté le )
- « Chopin - The Poet and misunderstood Innovator », sur www.peter-feuchtwanger.de (consulté le )
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