Aq Qoyunlu
Les Aq Qoyunlu ou Ak Koyunlu (en turkmène : Akgoýunly ; en turc : Akkoyunlular, en turc osmanli/persan : آق قویونلی, āq qūyūnlī), appelés aussi Moutons blancs turcomans[1], était une fédération tribale sunnite Oghouzes turque qui a régné sur ce qui est aujourd'hui l'Anatolie Orientale, l'ouest de l'Iran, l'Irak, le nord-est de la Syrie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et le Koweït de 1378 à 1508.
Bannière des Aq Qoyunlu (couleurs supposées) |
Statut | Fédération tribale |
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Capitale | Tabriz, puis Bagdad |
Langue(s) | Azéri et persan |
Religion | L‘islam sunnite |
Monnaie | Təngə (d) |
vers 1340 | Présence en Anatolie |
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1402 | Tamerlan leur offre le Diyarbakır |
1467 | Conquête du territoire des Qara Qoyunlu |
1469 | Prise de Bagdad et extension jusqu'au Khorassan |
1502 | Défaite face aux Séfévides |
1508 | Exil du dernier souverain |
(1er) 1378-1435 | Kara Yülük Osman |
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(Der) 1502-1508 | Murâd |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
- Empire séfévide
- langues officielles:Oghuz et Persan
Histoire
L'origine de la confédération est connue par des traditions épiques transmises oralement et écrites au XIIIe et XVe siècles, l'Oghuz Namé (« histoire d'Oghuz khan »). L'une de ces traditions est à l'origine du Livre de Dede Korkut, dont on a conservé deux copies du XVIe siècle. D'après les chroniques de l'Empire byzantin, les Turcomans Moutons blancs sont présents en Anatolie depuis au moins 1340, et la plupart de leurs chefs, y compris le fondateur de la dynastie, Qara Yülük `Uthmân[1], ont épousé des princesses byzantines.
Les Turcomans Moutons blancs acquièrent officiellement des terres en 1402, quand Tamerlan leur offre tout le Diyarbakır, au nord de l'Irak. Pendant une longue période, ils sont incapables d'étendre leurs territoires, car leurs rivaux les Turcomans Moutons noirs les tiennent à distance.
Cependant, la situation change sous le règne d'Ouzoun Hassan, qui défait le chef des Turcomans Moutons noirs, Jahān Shāh, en 1467. Après la défaite d'un chef timouride, Abu Saïd, Ouzoun Hassan parvient à prendre Bagdad, ainsi que des territoires le long du golfe Persique. Il étend son territoire en Iran, jusqu'au Khorassan, et établit sa capitale à Tabriz. Cependant, il est bientôt confronté à l'Empire ottoman qui cherche à s'étendre vers l'est : Mehmed II le Conquérant, après avoir pris Constantinople en 1453, annexe l'Empire de Trébizonde en 1461. Cette nouvelle menace force les Turcomans Moutons blancs à former une alliance avec les Karamanides d'Anatolie centrale et, à partir de 1464, avec la République de Venise. En 1471, une flotte vénitienne de 99 galères, commandée par Pietro Mocenigo, opère dans la mer Noire mais sans succès durable. En 1473, Ouzoun Hassan subit une défaite à la bataille d'Otlukbeli près d'Erzincan face aux Ottomans qui alignent pour la première fois des armes à feu[1]. Cependant, les Ottomans n'exploitent pas leur succès et Ouzoun Hassan peut employer ses dernières années à une œuvre de législation et de réorganisation économique et fiscale.
Yaqub, qui règne de 1478 à 1490, entretient une cour brillante où l'érudit Idris-i Bidlisi commence sa carrière de chroniqueur mais, à la suite de sa mort, les Turcomans Moutons blancs commencent à s'entretuer. Ces luttes intestines les affaiblissent, et ils cessent d'être une menace pour leurs voisins. Les Séfévides chiites, commandés par Sheikh Haydar d'Ardabil puis par son fils Ismail Ier, commencent à battre en brèche les Turcomans Moutons blancs. À la bataille de Sharur (1502), près de Nakhitchevan, Ismaïl force les Turcomans Moutons blancs à se retirer. Au cours de sa retraite face aux Séfévides, le chef des Turcomans Moutons blancs, Alwand, détruit en 1503 l'État turcoman autonome à Mardin, contrôlé par Kasam Ibn Jihângîr Ibn Ali.
Le dernier prince des Turcomans Moutons blancs, Murād, cousin d'Alwand, est aussi défait par Ismaïl. Bien que Murād s'établisse brièvement à Bagdad en 1508, il doit bientôt se retirer d’Amid, marquant ainsi la fin des Turcomans Moutons Blancs.
Liste des souverains Aq Qoyunlu
- Qara Yülük `Uthmân (1378-1435) ;
- Hamza (1435-1444), son fils ;
- Jihângîr (1444-1469), son neveu, fils d'Ali (mort en 1438), dans l'ouest ;
- Ouzoun Hassan (1453-1478), son frère ;
- Khalîl (1478), son fils ;
- Ya`qûb (1478-1490), son frère ;
- Baysonqur (1491-1492), fils de Ya`qûb ;
- Rustam (1492-1497), fils de Maksud ;
- Ahmad Gövde (1497), fils Ughurlu Muhammad ;
- Murâd (1497-1498, à Qom), fils de Ya`qûb ;
- Alwand (1498-1504), fils de Yusuf, en Azerbaïdjan iranien puis à Diyarbakır ;
- Muhammad Mîrzâ (1498-1500), fils de Yusuf, dans les Jibal puis dans le Fars ;
- Murâd (1502-1508), mort en 1524, fils de Ya`qûb.
Notes et références
- R. J. Overy, 1948-, Atlas de l'histoire du monde, Sélection du Reader's Digest, , 376 p. (ISBN 978-2-7098-1097-5)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) Grove Art Online
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Aq Qoyunlü in Encyclopedia Iranica, 2011
Bibliographie
- C. E. Bosworth, Les dynasties musulmanes, trad. Y. Thoraval, Éditions Actes Sud, coll. « Sinbad », 1996 (ISBN 2-7427-0713-1).
- Emeri van Donzel, Bernard Lewis, Charles Pellat, Encyclopédie de l'Islam, tome I, G. P. Maisonneuve & Larose SA, Paris, 1978, p. 320-321.
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