Pierre Marie de Saint-Georges
Pierre Alexandre Thomas Amable Marie de Saint-Georges dit Marie[1], né à Auxerre (Yonne) le et mort à Paris le , est un avocat et homme politique français, membre du gouvernement provisoire de 1848.
Pour les articles homonymes, voir Marie et Pierre Marie.
Alexandre Marie de Saint-Georges | |
Marie par Antony-Samuel Adam-Salomon | |
Fonctions | |
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Député, divers ministères | |
Gouvernement | Deuxième République |
Président de l'assemblée constituante | |
– | |
Prédécesseur | Antoine Sénard |
Successeur | Armand Marrast |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Auxerre |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris |
L'avocat et député oppositionnel
Reçu avocat à Paris en 1819, il concourut pour une chaire à la Faculté de droit, s'occupa quelque temps de travaux philosophiques, puis se consacra entièrement au barreau. En peu de temps, les procès politiques le rendirent célèbre[Comment ?]. Défenseur des accusés de , de Cabet et du dénommé Pépin de l’affaire Fieschi, il était considéré comme une des notabilités de l'opposition de gauche lorsqu'il fut nommé député de Paris en 1842. Parlant peu, il manifesta son opposition par ses votes plus que par ses discours, comme pour se dérober aux luttes parlementaires et garder toutes ses forces pour le palais.
Réélu en 1846, il prit part à la campagne des banquets et parut se rapprocher de la démocratie radicale en prononçant au banquet d'Orléans un toast à l'amélioration du sort des travailleurs.
Le ministre de la Deuxième République
Le , il monta le premier à la tribune pour combattre la proposition de régence et proposa lui-même la nomination d'un gouvernement provisoire, motion qui fut reproduite par Lamartine et Ledru-Rollin, et acclamée. Placé sur la liste dressée à la Chambre, Marie s'installa avec ses collègues à l'Hôtel de ville et fut chargé en outre du ministère des Travaux publics. Il fit partie de la fraction la plus modérée du gouvernement. Ce fut lui qui organisa les ateliers nationaux, moins peut-être pour soulager la misère des ouvriers sans travail que pour faire échec au socialisme et à Louis Blanc, pour « élever autel contre autel », comme il l'a dit lui-même, enfin pour contrebalancer « les ouvriers sectaires du Luxembourg et les ouvriers séditieux des clubs », comme le dit Lamartine.
Nommé représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, Marie fut désigné par suffrages pour faire partie de la Commission exécutive. En tant que ministre du Travail, il reçut au Luxembourg, au début des terribles événements de Juin, une délégation des ouvriers, conduite par Pujol, mécontents de la décision du gouvernement d’envoyer une partie des ouvriers des Ateliers nationaux en Sologne y creuser le canal de la Sauldre. Marie exagéra la fermeté, s'emporta en paroles véhémentes et intransigeantes. Il menaça ses interlocuteurs que s’ils n’obéissaient pas au gouvernement, on saurait les y contraindre. Ces paroles contribuèrent à pousser les travailleurs au désespoir et à la révolte [non neutre].
Il tomba avec la commission exécutive, mais fut appelé au ministère de la justice par Cavaignac. Ce fut lui qui présenta la loi contre la presse, du , et qui obtint de l'Assemblée l'autorisation de poursuites contre Louis Blanc et Caussidière. Il fut pendant quelques semaines ministre de l’Instruction publique et des Cultes. Jusqu'à l'élection présidentielle des 10 et 11 décembre 1848, il s'associa à toutes les mesures de réaction et vota avec la droite. Après le , il rentra dans les rangs de la gauche modérée et combattit la politique du président Louis-Napoléon Bonaparte.
Non réélu à la Législative en , il reprit sa place au barreau et ne rentra dans la vie politique qu'en 1863, époque où il fut nommé député de Marseille, par suite d'une coalition avec les meneurs légitimistes. De 1863 à 1869, il fit partie de la gauche au Corps législatif, mais ne prit que très rarement part aux discussions. Les électeurs de Marseille ne lui renouvelèrent pas son mandat au Corps législatif en 1869. D'une santé fortement ébranlée, mais entouré d'égards par la magistrature, Marie plaida pour ainsi dire jusqu'à son dernier jour. Honoré de tous ses confrères, il venait, lorsqu'il mourut, de recevoir d'eux, comme Berryer, un témoignage de sympathie par la célébration de ses cinquante ans de palais.
Famille
Marie est le fils d'Amable Thomas Marie de Saint-Georges († 1800) et de Annie Monnot, fille de Jean Germain (1699-), marchand commissionnaire en vins à Auxerre, Gouverneur du fait commun. Son père est chanoine de la cathédrale d'Auxerre à 24 ans à peine, mais la suppression du chapitre en 1790 et la mort de son frère aîné sur l'échafaud révolutionnaire le poussent à quitter les ordres. Il vécut obscur et sans fortune et accepta la modeste fonction d'archiviste de l'Yonne.
Il est le petit-fils de François Thomas Marie, avocat au Parlement, procureur du roi au bailliage d'Auxerre jusqu'en 1777, secrétaire perpétuel et l'un des fondateurs de la Société des Lettres et Sciences d'Auxerre, et d'Adélaïde Sophie Silvestre[2].
Il est le petit-neveu d'Anne Étienne Marie de la Forge, conseiller au bailliage et présidial d'Auxerre, député du tiers-état du bailliage aux états généraux[3].
Il est cousin du sénateur comte Villetard et parent du baron Silvestre de Sacy, membre de l'Académie.
La famille de Saint-Georges remonte à Crépin Marie, marchand, né vers 1500 à Chablis dans l'Yonne et arrière-grand-père de Jean Marie († 1656), conseiller du roi en l'élection d'Auxerre. Ce dernier donne deux branches principales :
- celle des Marie d'Avigneau avec Thomas Marie (fl. 1652), baron d'Avigneau et lieutenant-général au bailliage et siège présidial d'Auxerre, d'où est issue le député Alexandre-André-Thomas Marie-Davigneau (1755-1818), qui exerça la même charge en plus de celle de bailli d'épée puis qui fut député de l'Yonne (1791-1792)[4],
- et la future branche des Marie de Saint-Georges[5], initiée [???] avec un autre Thomas Marie, seigneur de Saint-Georges (1657-1729), avocat du roi.
Notes et références
- Il est appelé :
* Alexandre Marie sur le site des présidents de l'Assemblée nationale
* Thomas, Alexandre, Marie de Saint-Georges dit Marie sur sa fiche de député où sa date de naissance est 1797
* Alexandre-Pierre-Thomas-Amable Marie de Saint-Georges dit Marie dans le Dictionnaire des députés 1789-1889- Alexandre Thomas sur son acte de naissance
- La généalogie de la famille Silvestre publiée par Henri Deherain (« Le rayonnement de Silvestre de Sacy », Journal des savants, 1936, p. 264) montre le mariage de sa tante, Adélaïde Sophie Silvestre avec François Thomas Marie de Saint-Georges (qui eut lieu en 1751).
- AD Yonne, registres paroissiaux de Saint-Eusèbe d'Auxerre, vue 162/389, 26 avril 1774, mariage d'Anne Étienne Marie de la Forge, avocat en parlement, fils d'Étienne Thomas Marie de Saint-Georges, conseiller au bailliage et présidial Auxerre, et d'Henriette Gallois, avec Louise Suzanne Coulard, fille de Thomas Coulard, avocat en parlement, et Marie Suzanne Françoise Gramain(?).
- Site de l'Assemblée
- Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne - 1913 (67)
Bibliographie
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- Les anciens présidents sur le site de l'Assemblée nationale
- Notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale
- Dictionnaire des députés 1789-1889
- Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, Auxerre, 1873 : "La Vie est les Œuvres de M. Marie"
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