Alexandre Poncet

Prêtre mariste ordonné le 4 juillet 1909, Alexandre Poncet est nommé à la paroisse française de Londres de 1910 à 1920. Il passe trois ans au front de la Première Guerre mondiale en tant qu'infirmier : de cette expérience décisive, il rédigera à Futuna un cahier de souvenirs dactylographié, publié[1] seulement en 2011. Il prolonge ensuite sa présence au Royaume-Uni de trois en tant qu'enseignant au scolasticat mariste de Paignton, acquérant ainsi une excellente maîtrise de la langue anglaise[2].

Désireux de servir en territoire de mission, il passe deux années à Wallis, territoire français largement catholique depuis les années 1840 et alors administré par le clergé des Îles Tonga[2]. Poncet revient à Wallis en 1936 après avoir été nommé vicaire apostolique de Wallis-et-Futuna et évêque titulaire de Basilinopolis le 11 novembre 1935. Il apprend consciencieusement le wallisien, la langue locale d'Uvéa[2] et supervise le clergé local, la mission ayant un rôle prépondérant dans l'encadrement de la population[3].

Seconde Guerre mondiale

De tradition familiale royaliste, il use de ses pouvoirs pour refuser le rattachement du protectorat de Wallis-et-Futuna à la France libre en juin 1940, dans une démarche inverse aux autres territoires français de l'océan Pacifique et notamment à la Nouvelle-Calédonie et aux Nouvelles-Hébrides, proches et tutélaires de Wallis-et-Futuna[4]. Cet attachement au régime de Vichy dans un vaste ensemble géographique unissant les Alliés contre l'Empire du Japon se traduit par un isolement total de 17 mois sans ravitaillement. En mai 1942, les Forces françaises libres débarquent, suivies de l'armée américaine qui fait de Wallis une base de reconquête contre le Japon dans la guerre du Pacifique en accord avec le général de Gaulle. L'évêque finit par accepter cette situation nouvelle durant laquelle l'abondance succède à la pénurie[4].

Fin de vie

Histoire de l'île de Wallis d'Alexandre Poncet dont le tome 2 est publié en 1972 (le tome 1 n'a pas été publié).

A 75 ans, le 22 décembre 1961 il se démet de sa charge d'évêque et rédige un volumineux manuscrit sur l'Histoire de Wallis[2], largement autobiographique[5]. Il décède en 1973 à 89 ans et est inhumé en la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Mata Utu.

Notes et références

Alexandre Poncet (préf. Odon Abbal), Un prêtre aux armées, Ysec Editions, 2011, 150 p. (ISBN 9782846731393)
Michel Darmancier, « Mgr Alexander Poncet (1884-1973) », Journal de la Société des Océanistes,‎ année 1974 n° 42-43, pp. 120-121 (lire en ligne)
Frédéric Angleviel, « Wallis-et-Futuna : l’alliance de la grande chefferie et de la croix dans la République », dans Jean-Yves Faberon, Florence Faberon, Religion et société en Nouvelle-Calédonie et en Océanie, Centre Michel de l'Hospital (P.U. Clermont), 2013, 140-151 p. (ISBN 978-2-912589-38-5, lire en ligne)
Frédéric Angleviel, « Wallis-et-Futuna (1942-1961) ou comment le fait migratoire transforma le protectorat en TOM », Journal de la Société des océanistes, n^os 122-123,‎ 2006, p. 61-76 (lire en ligne)
Raymond Mayer, « Le classement des archives administratives de Wallis-et-Futuna (1951-2000) de Gildas Pressensé », Journal de la Société des Océanistes, n^o 129,‎ 15 décembre 2009, p. 305–322 (ISSN 0300-953x, lire en ligne, consulté le 9 août 2022)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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[1] Alexandre Poncet (préf. Odon Abbal), Un prêtre aux armées, Ysec Editions, 2011, 150 p. (ISBN 9782846731393)

[Darmancier-2] Michel Darmancier, « Mgr Alexander Poncet (1884-1973) », Journal de la Société des Océanistes,‎ année 1974 n° 42-43, pp. 120-121 (lire en ligne)

[:10-3] Frédéric Angleviel, « Wallis-et-Futuna : l’alliance de la grande chefferie et de la croix dans la République », dans Jean-Yves Faberon, Florence Faberon, Religion et société en Nouvelle-Calédonie et en Océanie, Centre Michel de l'Hospital (P.U. Clermont), 2013, 140-151 p. (ISBN 978-2-912589-38-5, lire en ligne)

[:02-4] Frédéric Angleviel, « Wallis-et-Futuna (1942-1961) ou comment le fait migratoire transforma le protectorat en TOM », Journal de la Société des océanistes, n^os 122-123,‎ 2006, p. 61-76 (lire en ligne)

[5] Raymond Mayer, « Le classement des archives administratives de Wallis-et-Futuna (1951-2000) de Gildas Pressensé », Journal de la Société des Océanistes, n^o 129,‎ 15 décembre 2009, p. 305–322 (ISSN 0300-953x, lire en ligne, consulté le 9 août 2022)