Alexis Axouch
Alexis Axouch ou Axuch (en grec : Ἀλέξιος Ἀξούχ or Ἀξοῦχος) est un aristocrate et un général byzantin d'origine turque du XIIe siècle.
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Biographie
Alexis Axouch est le fils de Jean Axouch, le grand domestique (général en chef) de l'armée byzantine et ami d'enfance de l'empereur Jean II Comnène dont il est le plus proche conseiller[1],[2]. Alexis épouse Marie Comnène, la fille d'Alexis Comnène, le fils aîné et coempereur de Jean II[1],[3].
Alexis est un soldat expérimenté avec rang de protostrator qui participe à plusieurs campagnes militaires au cours du règne de l'empereur Manuel Ier Comnène[1]. Il est notamment envoyé en Italie méridionale en 1157 dans une tentative de reconquête de positions byzantines dans la région après la défaite du mégaduc Alexis Comnène[3],[4]. Il semble qu'Alexis Axouch ait remporté quelques succès en dépit d'un contexte difficile. En effet, il doit composer avec les relations délicates qu'entretient l'Empire byzantin avec le Saint-Empire romain germanique alors dominant dans le Nord de l'Italie. Il parvient à la conclusion d'un traité de paix avec le roi Guillaume Ier de Sicile en 1158, ce qui permet à l'armée byzantine de se retirer de la région[5]. Plus globalement, cela donne à Manuel Ier la possibilité de se focaliser sur sa politique orientale, notamment en Cilicie, à l'encontre du seigneur arménien Thoros II d'Arménie, où ses premières actions avaient été des échecs importants. En 1165, Alexis est envoyé en Cilicie comme commandant en chef (strategos autokrator) et gouverneur (doux). Il pourrait aussi avoir participé à la guerre contre la Hongrie en 1166, aux côtés du futur Béla III de Hongrie[1],[3].
Toutefois, aux alentours de 1167-1170, il tombe en disgrâce auprès de Manuel après avoir été accusé de conspiration contre l'empereur. En outre, il a aussi précédemment été critiqué pour un acte de lèse majesté. En effet, il a décoré l'un de ses palais à Constantinople de fresques représentant les campagnes de Kılıç Arslan II, le sultan d'Iconium[6]. Or la coutume veut que de telles décorations dépeignent les exploits de l'empereur[7]. D'autres éléments entrent en ligne de compte. Alexis est accusé de relations avec la sorcellerie et de conspiration avec un « sorcier » latin pour droguer l'impératrice Marie d'Antioche[Laquelle ?] et l'empêcher de donner naissance à un héritier[6]. L'historien Jean Cinnamus affirme que ces accusations sont fondées mais Nicétas Choniatès croit qu'elles ont été créées par Manuel, craignant pour son trône[8]. Ainsi, il rapporte que Manuel suspecte Alexis mais aussi son cousin, le futur Andronic Ier Comnène, en raison de la prophétie d'AIMA, qui indique que le nom de son successeur commencerait par un A[9]. Quelle que soit la vérité, Alexis est déclaré coupable et exilé dans un monastère pour le reste de ses jours[1], en dépit des efforts répétés de sa femme pour obtenir sa libération par Manuel. Selon les sources, Marie serait morte de chagrin en raison du sort qui attend son mari, tandis qu'Alexis lui-même meurt quelques années plus tard[3].
Alexis Axouch a deux fils. L'un d'eux, Jean Comnène le Gros, conduit une rébellion avortée contre l'empereur Alexis III Ange en juillet 1201 et périt à cette occasion[1],[3].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alexios Axouch » (voir la liste des auteurs).
- Kazhdan 1991, p. 239.
- Magdalino 2002, p. 195-207.
- Guilland 1949, p. 481.
- Magdalino 2002, p. 60-61.
- Magdalino 2002, p. 61-63.
- Angold 1984, p. 222.
- Kazhdan 1991, p. 239, 938-939.
- Magdalino 2002, p. 19, 218.
- Magdalino 2002, p. 6-7.
Bibliographie
- Rodolphe Guilland, « Études de titulature et de prosopographie byzantine : le protostrator », Revue des études byzantines, vol. 7, , p. 156-179 (lire en ligne)
- (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re éd., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208)
- (en) Paul Magdalino, The Empire of Manuel I Komnenos, 1143-1180, Cambridge University Press, , 584 p. (ISBN 978-0-521-52653-1)
- (en) Michael Angold, The Byzantine Empire, 1025-1204. A Political history, Longman, , 334 p. (ISBN 978-0-582-49061-1)
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