Aline Charigot
Aline Charigot, née à Essoyes le et morte à Nice le , est une couturière française qui fut un modèle pour Auguste Renoir, dont elle devint l'épouse en 1890.
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Couturière, modèle |
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Auguste Renoir (depuis ) |
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Elle continua de poser tout en s'occupant de lui lorsque le peintre devint handicapé. Il la représenta dans plusieurs de ses peintures durant de nombreuses années, la plus célèbre datant du début des années 1880 (Le Déjeuner des canotiers, où on la voit à gauche avec un petit chien). Ils eurent trois enfants, dont deux, Pierre et Jean, eurent de brillantes carrières cinématographiques, et le troisième, Claude, devint céramiste.
Biographie
Aline Victorine Charigot naît le à Essoyes (Aube) à 10 heures 10 du matin[1],[Notes 1],[2],[3], fille de Claude (dit Victor) Charigot (-), boulanger, et d'une couturière née Thérèse Émilie Maire (-). Son père abandonne son épouse et sa fille en [4].
Aline Charigot est une amoureuse des arts. Elle joue du piano[Notes 2] et décore sa chambre avec des peintures de Johan Barthold Jongkind.
Modèle de Renoir
Aline Charigot a 21 ans quand le peintre Auguste Renoir (1841-1919) la rencontre en 1880 près de chez lui, rue Saint-Georges à Paris où elle est couturière[5]. D'autres sources mentionnent 1879[6]. Peu après qu’elle a posé pour Renoir en 1880 pour Le Déjeuner des canotiers (Washington, The Phillips Collection), ils deviennent amants[6]. Aline Charigot est un de ses modèles favoris pour les peintures, sculptures et dessins de Renoir entre 1880 et 1915. Elle pose pour trois portraits et figure dans de nombreuses autres peintures. Dans les années 1880, elle est le modèle principal de la période dite « ingresque » de Renoir[7]. Renoir conserva toute sa vie les portraits qu'il en fit vers 1885 et 1910[8]. Elle est blonde, et décrite comme plutôt dodue pour son âge[9]. Selon Barbara Blanc, elle serait le modèle de La Baigneuse blonde de 1881, « ronde » comme ses portraits de 1885 et 1886[10].
Essoyes
Renoir se rend pour la première fois à Essoyes, le village natal d'Aline Charigot en septembre-, quelques mois après la naissance de Pierre, leur premier enfant[11].
À partir de 1888, le couple passe de plus en plus de temps à Essoyes, où ils achètent une maison en 1896[12].
Cagnes sur mer
En 1903, ils déménagent à Cagnes-sur-Mer, y construisent une nouvelle maison, Les Collettes, entre 1905 et 1909[13],[14]. Selon Ambroise Vollard c'est elle qui conçoit et gère la construction de la nouvelle villa des Renoir à Cagnes-sur-Mer. Elle prend soin de ses enfants et supervise leurs différentes nounous et femmes de ménage, parmi lesquelles sa cousine Gabrielle Renard. Aline Charigot s'occupe de Renoir lorsqu'il développe une polyarthrite rhumatoïde avec l'âge.
Fin de vie
Après la naissance de Claude en 1902, elle développe un diabète, mais le cache à son mari. Pierre et Jean sont enrôlés dans l'armée pendant la Première Guerre mondiale et sont blessés. Aline Renoir meurt d'une crise cardiaque à 14 heures dans l'appartement que les Renoir louent, 1 place de l'Église-du-Vœu à Nice le [15], deux mois après avoir rendu visite à l'hôpital de Gérardmer à son fils Jean blessé grièvement à la jambe droite par une balle[16]. Épuisée par le diabète, les émotions et ce voyage, elle meurt quatre ans avant son mari âgé et handicapé[Notes 1],[3],[12]. Elle est enterrée à Nice au cimetière du Château où sera inhumé son époux en 1919. En 1922 ses restes et ceux de Renoir sont transférés à Essoyes aux côtés de ceux de sa mère[17]Thérèse Émilie Maire (morte en 1917), Claude, son fils cadet et son petit-fils Claude. La tombe, qui comportait un buste de grande valeur artistique dérobé en 2005, est située à proximité de celle de Pierre-Auguste Renoir[18],[19].
Après la mort de son épouse, Renoir prend modèle sur son tableau Maternité, ou Enfant au sein (1885, Paris, musée d'Orsay) pour réaliser un projet monument funéraire. Handicapé par son arthrite, il dirige le sculpteur Richard Guino pour modeler la maquette en terre cuite. Le monument ne sera jamais finalisé, mais la maquette sera utilisée comme base pour un buste en bronze qui ornera sa tombe jusqu'en 2005[20].
Ses enfants
Pierre Renoir (1885-1952) devient un éminent acteur de théâtre et de cinéma. Leur deuxième fils, Jean Renoir (1894-1979) devient une célèbre réalisateur, acteur et écrivain. Le troisième fils, Claude Renoir (1901-1969) devient céramiste. Pierre aura un fils Claude Renoir (1913-1993) qui devint un des principaux directeurs de la photographie français[21].
Galerie
Cette iconographie comprend les principales œuvres de Renoir où figure, ou est supposée figurer Aline Charigot. Certaines peintures sont réalisées dans plusieurs versions ; dans ces cas, une seule version est retenue.
- Madame Renoir au chien (1880), collection particulière[22].
- Jeune femme lisant un journal illustré (1880), Providence, Rhode Island School of Design Museum[23].
- Aline à la barrière, ou Femme dans un jardin (1884), collection particulière[22].
- Portrait de Madame Renoir (vers 1885), Philadelphia Museum of Art[22].
- Lavandière à l'enfant (1886), Cleveland Museum of Art[22].
- La Vendeuse de pommes (1890), Cleveland Museum of Art[22].
Notes et références
Notes
- Les dates de sa naissance et de sa mort diffèrent selon les sources. Pour sa naissance, le 23 mai semble être la date la plus plausible et 1860 est régulièrement utilisé même si sa tombe dit 1859. La date de sa mort la plus communément admise est le 27 juin plutôt que le 15 juin mais il semble que 1915 soit la date la plus acceptée.
- Apparemment, elle commença le piano après avoir vu Emmanuel Chabrier jouer.
- Aussi connu sous le titre Aline Charigot et Renoir.
- Aline Charigot est le personnage avec le chapeau.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Aline Charigot » (voir la liste des auteurs).
- (Acte de naissance N° 96:21)
- « Aline Victorine Charigot Renoir (1859-1915) -... », sur www.findagrave.com (consulté le ).
- (en) « Dictionary of Artists' Models - Jill Berk Jiminez - Google Books » (version du 18 septembre 2017 sur l'Internet Archive), .
- Jean Renoir, Serge Toubiana, Serge Lemoine, Renoir, 2005, p. 17.
- Victoria Charles, Klaus Carl, L'Impressionnisme, p. 119 (extrait en ligne).
- Museyon, Art + Paris Impressionist Rise of the Impressionists, p. 57 (extrait en ligne).
- [PDF] Paul Perrin, Un Autre Renoir, Gand/Troyes, Snoech Éditions, , 183 p. (ISBN 978-94-6161-393-6, lire en ligne), « Madame Renoir ».
- Portrait de Madame Renoir, vers 1885, Philadelphia Museum of Art et Madame Renoir et Bob (vers 1910), Wadsworth Atheneum
- (en) Nitay Arbel, « The women of Renoir: models, muses, and partners: Aline Charigot » (version du 3 août 2017 sur l'Internet Archive), sur Spin, strangeness, and charm, .
- (en) Barbara Ehrlich White, « Renoir's Trip to Italy », The Art Bulletin, College Art Association, vol. 51, no 4, , p. 333–351 (DOI 10.2307/3048651, lire en ligne).
- « Chronologie », in Renoir, catalogue RMN, 1985 (ISBN 9780810915756).
- (en) Janet Hulstrand, « The Painter’s Wife: Aline Charigot Renoir and the Renoir Home in Essoyes – France Revisited - Life in Paris, Travel in France » (version du 19 juin 2017 sur l'Internet Archive), sur francerevisited.com, .
- (en) Elda Fezzi, Renoir : The Life and Work of the Artist, New York, Grosset and Dunlap, (lire en ligne).
- « Renoir Museum, Cagnes-sur-Mer - AMB Cote d'Azur », sur AMB Cote d'Azur (consulté le ).
- (Acte de décès N°2123)
- Jean Renoir, Serge Toubiana, Serge Lemoine, Renoir, 2005, p. 17 : « Le 28 juin, Renoir écrit à Durand-Ruel : « Ma femme, déjà malade, est revenue de Gérardmer bouleversée. Elle n'a pu se remettre. Elle est morte hier, heureusement, sans le savoir. » Aline sera inhumée à Nice dans le cimetière du Château. »
- [PDF] « Wayback Machine » (version du 13 septembre 2017 sur l'Internet Archive), .
- Aline Charigot Renoir, femme et muse du peintre (Essoyes, 10)
- Essoyes: Village natal d'Aline Charigot, la femme d'Auguste Renoir
- (en) « Maternity: Madame Renoir and Son », sur www.nga.gov, National Gallery of Art, Washington (consulté le ).
- (en) Nineteenth-century European Paintings at the Sterling and Francine Clark Art Institute, Volume two, New Haven/Williamstown, Mass., Yale University Press, , 989 p. (ISBN 978-0-300-17965-1, lire en ligne), « Blonde Bather 1881 ».
- (en) « Pierre-Auguste Renoir: Madame Renoir and Bob - Auguste Renoir Gallery », (consulté le ).
- « Pierre-Auguste Renoir: Madame Renoir and Bob - Auguste Renoir Gallery », (consulté le ).
- (en) « Pierre-Auguste Renoir: Madame Renoir and Bob - Auguste Renoir Gallery », (consulté le )
- Renoir, peintre du bonheur, p. 314.
- (en) « Madame Renoir » (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Francesca Castellani (trad. Marie-Christine Gamberini), Renoir : sa vie, son œuvre, Paris, Gründ, , 272 p. (ISBN 978-2-7000-2068-7).
- Renoir au xxe siècle : [exposition], Paris, Galeries nationales [du] Grand Palais, Champs-Élysées, 23 septembre 2009-4 janvier 2010, Los Angeles, Los Angeles county museum of art, 14 février-9 mai 2010, Philadelphie, Philadelphia museum of art, 17 juin-6 septembre 2010, Paris, Réunion des musées nationaux, , 439 p. (ISBN 978-2-7118-5587-2).
Liens externes
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