Tramway de Limoges
La Compagnie des Tramways Électriques de Limoges (CTEL), a exploité un réseau de tramway desservant la ville de Limoges du au et remplacé à partir du par des trolleybus. Les tramways cesseront définitivement de circuler dans les rues de Limoges le .
Ancien réseau Tramway de Limoges | |
Situation | Limoges et sa banlieue |
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Type | Tramway électrique |
Entrée en service | |
Fin de service | |
Longueur du réseau | 20 km |
Lignes | 6 |
Écartement des rails | métrique |
Exploitant | Compagnie des Tramways Électriques de Limoges (CTEL) |
Vitesse maximale | 20 km/h |
Réseaux connexes | Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne |
Histoire
Naissance et développement du réseau
Les premiers projets de système de transport verront le jour en 1883. L'objectif est de résoudre le problème des dessertes publiques de la capitale Limousine. À la fin du XIXe siècle, Limoges est une ville en plein essor industriel comptant près de 75 000 habitants.
C'est en 1894 que la municipalité limougeaude décide d'opter pour la création de cinq lignes de tramways électriques formant un réseau d'une longueur totale de 12,6 km.
Compagnie des Tramways Électriques de Limoges
Cette compagnie est formée le par Ennemond Faye et Alexandre Grammont[1] qui ont reçu la concession d'un réseau de tramway le [2]. Elle se substitue à ces derniers. Le siège de la compagnie est à Lyon.
Le suivant[3] le réseau est déclaré d'utilité publique.
Les travaux de construction sont rapidement menés. La nouvelle Compagnie des Tramways Électriques de Limoges (CTEL), inaugure les lignes aux dates suivantes :
- le , les lignes 2 et 5,
- le , la ligne 3, la ligne 1,
- le , la ligne 1,
- le , la ligne 4,
En 1898, la C.T.E.L. transporte quatre millions de voyageurs. Le réseau est équipé de motrices électriques Grammont.
En 1902, des extensions sont réalisées :
- la ligne 1, entre le Pont Neuf et la Route de Lyon ;
- la ligne 4, entre la Place Jourdan et le Faubourg des Casseaux.
En 1903, le réseau atteint la longueur de 17,8 km.
En 1927, le réseau est usé. Les tramways sont alors révisés, les voies remises en état, les fréquences aménagées et certaines lignes prolongées.
En 1928, avec l'ouverture de deux nouveaux tronçons sur les lignes 4 (de la Route de Poitiers à l'Avenue Labussière) et 5 (de l'École Normale d'Institutrices à l'Ancienne Route d'Aixe), le réseau atteint son expansion maximum, avec vingt kilomètres de voies et six lignes :
- Ligne 1 : Place Sadi-Carnot – Route de Lyon ;
- Ligne 2 : Place Sadi-Carnot – Octroi de l'avenue Baudin ;
- Ligne 3 : Place Sadi-Carnot – Cimetière de Louyat ;
- Ligne 4 : Avenue Labussière – Faubourg des Casseaux ;
- Ligne 5 : Gare des Bénédictins – Ancienne Route d'Aixe ;
- Ligne 6 : Route d'Ambazac – Faubourg d'Angoulême.
Compagnie des Tramways Électriques de la Haute Vienne
MM. Laroudie et Rougerie reçoivent le [4] la concession d'un tramway entre Limoges (Clos Moreau) et Aixe-sur-Vienne (route de Bordeaux). Ils se désistent et la ligne est affermée avec son matériel par décret du à la compagnie CTEL. La ligne ouvre le . En 1911, elle est attribuée à la compagnie des Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne (CDHV) et intégrée à la ligne 1 de son réseau, le .
Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne
Entre 1908 et 1949, les lignes des Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne (CDHV), complétaient le réseau urbain par un ensemble de 345 km de longueur.
Les tramways de la compagnie des CDHV permettaient ainsi une desserte cadencée de la banlieue de Limoges. Un tramway partait toutes les vingt minutes du Champ de foire à Limoges pour relier Aixe-sur-Vienne, entre 5 heures du matin et 21h00 le soir. Ce réseau disparait en 1949.
Il subsiste un tronçon, dans le village martyr d'Oradour-sur-Glane, resté en l'état après le massacre du 10 juin 1944.
Évolution du réseau de tramways à Limoges
En , après avoir visité le réseau des trolleybus de Liège en Belgique, la Municipalité de l'époque, conduite par Léon Betoulle, est convaincue que la meilleure solution pour les transports en commun est ce mode de transport. Elle opte alors pour un nouveau contrat avec la Compagnie des tramways qui prévoit la transformation du réseau urbain en trolleybus. Cette modernisation décidée avant la Seconde Guerre mondiale est retardée par le conflit… mais pas abandonnée[5].
Le réseau actuel de trolleybus reprend la numérotation des anciennes lignes de tramways. Seule la ligne 3 est transformée par fusion avec la ligne 2 de la STCL.
Infrastructure
Exploitation
Matériel roulant
- no 1 à 25 : motrices à deux essieux construites par Grammont, livrées en 1897
- Longueur : 7,50 m
- Largeur : 2 m
- Masse à vide : 8,3 t
- Capacité de transport : quarante personnes
- no 26 à 28 : motrices à deux essieux construites par Grammont, livrées en 1903
- no 29 : motrice à deux essieux construites par Grammont, livrée en 1897, équipée d'une citerne pour arroser les rues
- no 30 à 35 : motrices à deux essieux construites par Soulé en 1907, acquise en 1912, livrées à l'origine à la Compagnie du tramway Limoges - Aixe sur Vienne
- Longueur : 8,10 m
- Largeur : 2 m
- Masse à vide : 9,5 t
- Puissance: 2 X 45 cv, moteurs TH7
- Capacité de transport : quarante-huit personnes
- 21 remorques à deux essieux à plates-formes ouvertes
Matériels et installations préservés
Aucun véhicule n'a été préservé.
L'avenir du tramway
Lors des élections municipales de 2008, la liste MoDem de Jean-Jacques Bélézy proposa un retour dans la capitale limousine du tramway. Mais la réélection d'Alain Rodet qui s'était opposé à ce projet semble reporter l'idée d'un retour de ce mode de transport à plusieurs années, et même le rendre plus qu'hypothétique, tant l'idée d'un tramway reste marginale.
La campagne des élections municipales de 2014 n'a pas vu le tramway être évoqué. L'hypothèse a néanmoins été réitérée par une association citoyenne limougeaude, entre autres propositions pour les transports urbains[6].
Un projet de tram-train employant les voies de l'étoile ferroviaire de Limoges est régulièrement remis à l'ordre du jour. Dans sa version la plus récente, et dans l'optique d'une complémentarité avec les autres modes de transport territoriaux, il envisage un réseau final d'environ quatre-cents kilomètres de voies permettant de desservir à la fois l'agglomération et l'ensemble des communes dans un rayon d'une soixantaine de kilomètres autour de Limoges, soit un bassin de population de 435 000 personnes. Ce projet, qui s'appuie sur la pré-existence du réseau, permettrait par la création de vingt-deux nouvelles stations, d'offrir une toute nouvelle strate de transport urbain complémentaire du réseau TCL[7].
Notes et références
- Ces entrepreneurs sont également à l'origine notamment de l'ancien tramway d'Angers, du tramway d'Avignon, de l'ancien tramway de Besançon, de l'ancien tramway de Dijon, de l'ancien tramway de Douai, de l'ancien tramway du Mans, du tramway d'Oran, du tramway de Rennes
- « L'historique », sur Société de transports en commun de Limoges Métropole (consulté le )
- Annales des ponts et chaussées : 2e partie, , 1156 p. (lire en ligne).
- Annales des ponts et chaussées : Partie administrative. 2e partie, , 1046 p. (lire en ligne).
- « Ouvrage inexistant sur Google Books »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- 55 citoyens pour Limoges, « Dossier thématique Mobilités », 2 février 2015 (consulté le 24 juin 2016).
- « Des usagers, un territoire, un patrimoine », sur Tram-train limousin (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- René Courant, Le Temps des tramways, 1982, éditions du Cabri, (ISBN 290331022X)
- Michel Sorbier, « La compagnie des tramways électriques de Limoges », revue Chemins de fer secondaires, 1966-IV, FACS
Articles connexes
Liens externes
- Site sur les Chemins de fer Départementaux de la Haute Vienne par Guillaume Bertrand.
- Les tramways de Limoges sur le site du Musée des transports urbains, interurbains et ruraux de Chelles.
- Histoire du réseau de Limoges sur le site lemosin.net.
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