Anneau du pêcheur
L'anneau du pêcheur (en latin : anulus piscatoris) est l'insigne que reçoit le pape lors de l'inauguration solennelle du pontificat. Il fait partie, officiellement, des regalia et insignes portés par le pape, à la tête de l'Église catholique et successeur de l'apôtre Pierre, présenté par le Nouveau Testament comme un pêcheur de la région du lac de Tibériade.
Pour l’article homonyme, voir L'Anneau du pêcheur pour le roman.
Cet objet a inspiré un roman de Jean Raspail publié en 1995 : L'Anneau du pêcheur.
Description
Il représente saint Pierre pêchant au filet dans sa barque, une évocation de la fameuse pêche abondante que réalisa l'apôtre à l'endroit où Jésus lui dit de jeter ses filets, et de l'exhortation qu'il lui donna ensuite « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras » (Luc, 5).
Depuis le premier millénaire, cet anneau authentifie la foi de l'évêque qui le porte. Selon un rituel établi depuis le XIIIe siècle[1], cet anneau est le sceau privé du pape, utilisé pour sceller les brefs et les encycliques, par opposition à la bulle de plomb, son sceau officiel et solennel. Avant 1600, l'empreinte de cet anneau sigillaire est plaquée au bas du bref, elle est par la suite apposée au dos de l'acte[2].
De nos jours, s'il ne sert plus à sceller, l'anneau du pêcheur reste un insigne du pouvoir pontifical. Depuis le motu proprio aptius quo de Paul VI, il est conservé sous la responsabilité de la Secrétairerie d'État lorsqu'il n'est pas porté par le pontife[3]. Après la mort ou la renonciation du pape, il est solennellement rendu inutilisable par le cardinal camerlingue, en même temps que le sceau de plomb, en présence des cardinaux réunis en congrégations générales. Autrefois brisé à coup de marteau d'argent, il est désormais simplement rayé et griffé[4].
Benoît XVI est le premier pape, depuis le XIXe siècle à porter un anneau du pêcheur ; celui-ci est une œuvre unique, confectionnée par l'artisan joaillier romain Claudio Franchi, formée de 35 grammes d'or et frappée sur ses bords de l'inscription « Benedictus XVI »[5].
À la suite de la renonciation du pape, l'anneau de Benoît XVI ne sera pas détruit, mais seulement biffé et exposé au musée du Vatican[6].
Notes et références
- Stéphane Bern, « Si les murs du Vatican pouvaient parler ...», émission Secrets d'histoire sur France 2, 26 mars 2013
- Alphonse Chassant et Delbarre, Dictionnaire de sigillographie pratique, Paris, , 264 p. (lire en ligne), p. 9.
- (it) « Lettre apostolique de Paul VI du 27 février 1973.
- « Plus de 140 cardinaux électeurs ou non déjà à Rome », sur Vatican News, (consulté le ).
- [PDF] (en) « The Ring of the Fisherman », .
- « Retraite Vaticane pour l'anneau de Benoît XVI », sur Euronews, (consulté le ).
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